^ ^> — ** A M^ (Tin^ ■(Z-^i^x/^ ftji. JfVrS ^. AS P1{0CÈS-VE1!1]AUX. TOMK I. CHARTRES. IMPRIMERIE DE GARNIER. PlIOCÈS-Vl'Ub.iUX HK I.A SOCIÉTÉ AUClIÉOLOGIlilE in:rKK-i:T-L()iH. TOMK I CIlAfMlŒS. l'KThOT-GAHMEH. LII5HA1HI l'Iace des Halles, 10 ol 17. DR. JAN VAN DER MEULEN 355 MARBURG AN DER LAHN Rolenberg 50'/2 Tel. 5820 IStil THEGETTVCENnER UBRARV 0 ' SOCIKTE ARCHEOLOGIQUE D'EUUE-ET-LdIH. LISTE DES MEMBRES, FONDATEURS. MEMBRES HONORAIRES. M. J.\UBERT, Préfet dEure-el-Loir. Me»- Regnault, Evèque de Chartres. M. Sedillot, Maire de la ville de Chartres. M. De C.vumo.nt, Directeur de l'Institut des Provinces, à Caen. M. Caïx, Vice-recteur de l'Académie de Par\9, , décédé eu septembre I808. M. f)KNAi\. Insportcur d'Académie. .1 <;ii;irtris MKMBRES TITULAIRES. .MM. Alha.n, iMiln'iirt'iicur, :i Cluirtros. Allai.v , juf,'e-de-|)aix . à Chartres, drmissiouiiaire en jainnr /.S'.'»'7. D'Alvimarf. (Charles). ;i Dreux. II MM. Anctin, à Chartres. Appay, à Paris., démissionnaire en juin 1858. Albert, jugc-de-paix, à Nogent-lo-Rotroii, démissionnaire en janvier 1857. AuBRY, libraire, à Paris. B.\RROis, professeur de mathématiques, à Chartres. Baudouin, avocat, à Chartres. Bellier de la Chavignerie père, vice-président honoraire du Tribunal civil, à Chartres. Cellier de la Chavignerie (Emile), à Paris. De Boisvillette, ingénieur en chef, à Chartres. BoNNARD, notaire, à Chartres. Bourdel, inspecteur de l'enregistrement, au Mans, démission- naire en mai 1860. Bournisien, ancien notaire, à Chartres. Boutroue, à Chartres. L^'abbé Brière, curé de la Cathédrale, à Chartres. L'abbé Brou, chef d'institution, à Chartres, démissionnaire en janvier 1860. L'abbé Calluet, ancien principal du collège, à Chartres. De Chabot (Ernest), à la Faussonnerie. Chasles (Adelphe), ancien député d'Eure-et-Loir, à Marcou- ville. Chasles (Michel), membre de l'Institut, à Paris. Chasles (Henri), à Chartres. L'abbé Chavigny, curé de Saint-Laurent, à Nogent-le-Rotrou. CiioPPiN, juge d'instruction, à Chartres. Collier-Bordier, membre du conseil général, à Réclainville. CoRBiN, docteur-médecin, à Chartres. Coudray-Maunier, à Chartres. Courtois (Jules), juge, à Chartres. L'abbé Dallier, curé de Saint-Pierre, à Chartres, démissioji- naire en janvier 1860. Denain, inspecteur d'Académie, à Chartres. Doull.w (Auguste), avoué, à Chartres. DouLLAY-GuÉRiN, ancien professeur, à Charti'es. DuPLESSis (Georges), à Paris, démissionnaire en mars 1857 m MM DruA.M) (Augiislc), ilortt'ur-int'tkM-iii . ;i Chartres Ui'UANDd'aul). à Cliartres. Fadrkcl'e (Adrien), notaire, à tiliarires. De Féhkux (le marquis Ilipp.), à l'aris. FoiRET-CoRBiKUE, à Cliartrcs. FouRMER DES Ormes. à Chartres, dihnissiunnuirc en uQfnnhrc Garmek . imprimeur, à Chartres. I>K (lAsviLLE (le marquis), à Meslay-ie-Vidame. Gay, directeur de renregistrcment, à Chartres. Ge.net, docteur-médecin, à Chartres. ^"L'abbé Germond, secrétaire-archiviste de l'évêché, à Chartres. GiLLARD, greflicr, à Nogenl-le-Roi. De la Glairie, ancien directeur de l'enregistrement, à Chartres. L'abbé GouGis, curé de Saint-Aignan , à Chartres, décédé en 1857. Gol'ssard, notaire, à Meslay-le-Vidame. Greslou, docteur-médecin, à Chartres. Gromard, conseiller d'arrondissement, à Dreux. Harreaux, docteur-médecin, à Gronville L'abbé Hénault, curé de Lucé. Helrtault, chef d'institution, à Chartres. Hubert (Léon), ancien huissier, à Bonneval. JoLLY , substitut du procureur impérial , à Paris . démissionnaire en iHiiS. JuTEAu , docteur-médecin , à Chartres. Lamé.sançe, à Dreux, décédé le 5 décembre 1859. LECOCy(Ad.), à Chartres. Lefévre, chef de division à la préfecture, à Chartres. Lejelne, à Chartres, décédé le 15 mars 1858. Lemarmc, ancien commissaire-priseur, à Chartres. Lengir-Dufresne , insiiecteur des postes, à Chartres. IM I.EiM.NOis, conservateur des liypothcMiucs, à Clermont(Oise). I.i l'niiiK\i.\, architecte, à Versailles, démissionnaire en ISOO Lalibe Li:.si.Mi'LE, chanoine honoraire, à Chartres. I.'alibé Levassor . curé de Saint-Ai^nan . a Chartres .Maiu.iiwi» ( Ariii.iinh. ;i fliiirtnîs. IV MM. Marchand (Albert), à Chartres. Marescal, ancien représentant d'Eure-et-Loir, à Chartres. Mathieu, à Varis, , démissionnaire en 1839. MÉLiN (Victor), à Chartres. Merlet, archiviste du département, à Chartres. Met-Gaubert, professeur d'histoire, à Chartres. De Mianville, président de la Commission de la Bibliothèque, à Chartres. Mouton, à Batignolles, démissionnaire en juin 1858. Moutonné, architecte du département, à Chartres. Des Murs (0.), maire de Nogent-le-Rotrou. Nourry, libraire, à Chartres, démissionnaire en mars 1859. L'abbé Olivier, secrétaire de l'évêché, à Chartres. Ouvré de S.vint-Quentin, receveur-général , à Chartres , rfmjs- sionnaire en juin 1858. Paillart, président honoraire à la cour impériale de Nancy. L'abbé Paquert, vicaire-général, à Chartres, décédé le 24 avril 1800. Parfait (Henri), sculpteur, à Chartres. Person, directeur de l'école normale, à Chartres. Piébourg (Alfr. ), architecte de la ville, à Chartres. L'abbé Poisson, à Paris. De Pontoi-Pontcarré (le marquis), membre du Conseil gé- néral, à Yillebon. Prévosteau (Isid.), à Chartres. Ravault, juge-suppléant, à Chartres. Rebut, à Chartres. Remond, ancien maire de Chartres, à Versailles. L'abbé Rouillon, professeur, à Chartres, démissionnaire en dé- cembre 1859. RouLiiER, juge, à Chartres, démissionnaire en décembre 1858. Roussel, architecte, à Chartres. Roux, ancien professeur, à Chartres. Sainte-Beuve, receveur des hospices, à Chartres. De Saint-Laumer (Alex.), à Chartres. S.vlmon, docteur-médecin, à Chartres. Sedillot, maire de la ville, à Chartres. V MM. Servant (Auguste), architecte, à Chartres, démissionnaire en J4invier 1861. ,ï)v 'Temple de Rougemont (Alb.), à Chartres. Thomas, payeur, à Molmi, démissionnaire en 18o0. De la Varenxe, à Unvcrre, décédé le 1i août 1858. L'abbé Vassard, vicaire de la Cathédrale, à Chartres. L'abbé Vilbert, aumônier de la chapelle, à Dreux. ViNGTAiN (Léon), à Marcouville. 1856, MEMBRES TITULAIRES. MM. De Beallieu, à Chartres. Lamy (Isid.), médecin, à Maintenon. De Laqueuille (le marquis), directeur de la revue Les Beaux- Arts, à Paris. Lassus, architecte, à Paris, décédé en juillet 18o7. MÉNAGER, premier commis de l'enregistrement, à Chartres, dé- missionnaire en décembre 1858. Menault, à Angerville. D'OYSONViLLE(Ie marquis), à Paris. OzERAY, homme de lettres, à Bouillon (Bdtiique) , décédé le i août 1859. L'abbé PoucLÉE, professeur au grand Séminaire, à Chartres. De Saint-Laumer (Frédéric), à Moineaux. MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. D'ALnERT DE Luynes (le duc), membre de rinstitui, à Dann)iene, membre honoraire en 1800. BiMtiE.xET, greflier en chef de la cour impériale, a Orb-aiis. BoL'GHiTTi:. ancien rccleur de rAcadéiiiif (rEurc-el-Lnii-. a Versailli's. dénulé t'n férvifr ISill VI M"'e De Carlowitz (la baronne), à Bleury. MM. Dupuis, conseiller à la Cour impériale, à Orléans. Forgeais (Arthur), à Paris. GiLLET-D.\.MiTTE, à Gallardou. Leber, à Orléans, décédé en 1860. Mantellier, conseiller à la cour impériale, à Orléans. Tr.\nchau, censeur du lycée, à Caen. De Vassal, ancien archiviste du département du Loiret, à Orléans. Vincent, à Orléans. 1857. MEMBRES HONORAIRES. M. De Grouchy (le vicomte Ern.), député au Corps législatif, à Paris. Mk"" Pie, évoque de Poitiers. MEMBRES TITULAIRES. MM. Amy, à Chartres. L'abbé Barrier, vicaire-général, à Chartres. Bellier de la Chavignerie (Eugène), à Paris. Bellier de la Ch.wignerie (Phiiiiipe), juge-suppléant, à Ram- bouillet. De Boisvillette (Ludovic), à Chartres. Bonnange, employé au ministère des travaux publics, à Paris. Claye (Jules;, à Maintenon, décédé en octobre 1858. Clogenson, percepteur, à Notre-Dame-du-Tlieil (Oise), membre correspondant en i859. Daguet (Henri), à Chartres. DuGUÉ (Ferdinand), auteur dramatique, à Mainvilliers. Fabrègue jeune, percepteur, à Thiron. démissionnaire en 1800. MM. Garmer (Edouard), à Chartres. Gresi^ou (Jules), notaire honoraire, à Chartres. jANVrt.viN, professeur, à Gallardon, démissionnaire en 1858. '.toB, greffier du tribunal de commerce, à Dreux. JoLiET, ancien juge, à Chartres. Labiche-Baudolin, à Chartres. Laig.neau (Henri), avocat, à Chartres. De Li'iGNÉ, à Chartres, décédé le 23 décembre 1858. Malenfant, notaire, à Courvillc. Petey de la Charmois, à Chàtillon-sur-Seine. Raveneau, à la Forte-Maison. De Reiset (le comte), ministre plénipotentiaire, au Breuil- , Benoit, démissionnaire en lSo9. De Revier.s de Mauny (le comte), à Douy. RiMBAULT, principal du collège, à Chartres. Du Te.mple de Chevrigny (Eugène), à Mormoulin. VoYET, docteur-médecin, à Chartres. MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. Lucas, archiviste, à Paris. Poudra, officier d'état-major, à Paris. Sauvageot, graveur, à Paris, membre titulaire en 1859. De Soultrait (le comte), à Lyon. Thevard, ancien instituteur d'Armenonville-les-Gâtineaux. 1858. MEMBRES MONO IL\ IRES. M.M. Artaud, \ice-recteur il<' lAcadémie de Paris. Marcille (CaniilhO. ■• Oisème. VIII MEMBRES TITULAIRES. MM. Besnard, capitaine des sapeurs-pompiers, à Chartres. Billard, notaire, à Illiers. Boisseau (Alfred), à Chartres. Boy, ancien notaire, à Chartres. Bricet, à Cliâteaudun, membre correspondant en 1859. Brizemur, à Chartres. Bruno (Jules), conducteur des travaux publics, à Chartres, démissionnaire en décembre 1859. Castel, ancien notaire, à Chartres. Cave d'Haudicourt (Jules), à Chartres, décédé le 8 mai 1860. Chassériau, sous-préfet, au Blanc, démissionnaire en 1859. Chevauché, ancien commissaire-priseur, à Chartres. Dioudoxnat, agent-voyer cantonal, à Bonneval. DuBREUiL, à Chartres, décédé en avril 1860. DuTiLLET, à la Hallière. FoiRET (Edmond), à Chartres. Genreau, membre du Conseil général, à Paris. Goupil, membre du Conseil général, à Paris. De Gouvion-Saint-Cyr (le marquis), à Reverseaux. Grin-Lachapelle, à Chartres. Guérin-Gexet, à Chartres. Jarry, à Orléans. Lallemand du Marais (le baron), à la Pacatidière (Allier). Le Breton (le général), député au Corps législatif, à Luigny. L'abbé Legendre, vicaire de la Cathédrale, à Chartres. Letartre père, ancien conseiller de préfecture, à Tachainville. Letartre (Paul), à Chartres, démissionnaire en 1859. Levassor, notaire, à Chartres. Leviez-Huet, membre du Conseil général, à Chartres. Des Ligneris (le marquis), membre du Conseil général, à Méréglisc. De Maleyssie (le marquis), à Maillebois. IX MM. Mercier (Léon), à Beaurouvre. MoNTÉ^E (Frédéric), à Chartres. De; Jïo.NTMORENCY (le duc), à Courlalain. I5e Noailles (le duc), membre de l'Académie française, à Maintenon. NoRM.\ND (le colonel), député au Corps législatif, à la Ronce. Petit-Mangin , rédacteur du Journal de Chartres. Petrot-Garmer, libraire, à Chartres. Piciio.N, à Chartres, démissionnaire en décembre 1858. PiEL (Frédéric), à DonnélaJjle. Reille (le vicomte), député au Corps législatif, aux Coudreaux. Re.ngu, conseiller de préfecture secrétaire-général, à Rigeard. Ro^Ol'e, docteur-médecin, à Chartres. RoussiLLE, membre du Conseil d'arrondissement, à Villeau. Du Temple de Chevrigny (Paul), à Coltainville. ToRCHEUX, instituteur, à Nogent-le-Phaye. De Valence, à Paris, démissionnaire en juillet 1860. De Vallès (le comte), membre du Conseil général, à ChâtiHon. Le Vassor d'Yerville, ancien notaire, à Chartres. MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. AuLET, docteur-médecin, à Houdan, décédé en janvier ISOO. Barbé, membre du Conseil général, à Chàtcaudun. L'abbé Carré, curé, à Illiers, membre titulaire en 1860. Carrier, artiste-peintre, à Paris. Courtois (Justin), à Paris. David de Tiiiais, membre du Conseil général, à Tuverri!, décédé en 1860. Lebel (le baron), juge d'instruction, à Strasbourg. Le Poittevin (Eugène), artiste-peintre, à Paris. De Maubot (le comte), à Paris. Mœncii-Mimch, artiste-peintre, à Paris. NiQUEVERT, peintre d'histoire, à Saint-Germain-en-Layc. décédé en 7iovcmbre 1860. \ MM. HincREUX, directeur à la manufacture impériale de Sèvres. RiviKFtE, instituteur, à Prunay-le-Gillon. RoL'ssEAU (Philippe), artiste-peintre, à Paris. SouAZAY (l'abbé), curé de Saint-Valérien, à Châteaudun. Tellot (Henri), à Dreux, membre titulaire en 1860, 1859. MEMBRES TITULAIRES. MM. Besnard (Alfred), clerc de notaire, à Chartres. Caillet (Edouard), à Paris. Du Chaxoy (Hippolyte), à Châteaudun. Dagrox-Rousse.\u , à Broué. D'E.SPAGNAC (le comte), à Paris. Des Haulles, à la Lucasière. Leprince, membre du Conseil municipal, à Chartres. Malgrange, juge de paix, à La Loupe. Morel, docteur-médecin, à Nogent-le-Rotrou, démissionnaire en janvier 186i. Piron, à Rueil. Sauvageot, graveur, à Paris. De Tarragon (Raoul), à Romilly-sur-Aigre. MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. Briget, à Châteaudun , décédé en 1860. Clogenson, percepteur, à Notre-Dame-du-Tlieil (Oise). Delisle (Lcopold), membre de l'Institut, à Paris. De la Saussave, recteur, à Lyon. De Widranges, inspecteur des conlribulions directes, à Bar-le- l>uc. \I 1860. M E M lî R E S M 0 N 0 H A I U E S . MM. D'Albert de LuYNEs(le duc), membre de l'Institut, à Dampiene. Lescarbault , docteur-médecin, à Orgères. MEMBRES TITULAIRES. MM. Arthuys, directeur des contributions directes, à Chartres. B.VTARDOX, ancien notaire, à Dreux. L'abbé Bulte.\u, curé de Ferrières-la-Petite (Nord). L'abbé C.vrré, curé d'Illiers. Cave d'H.\udicourt (Hermès), membre du Conseil général de l'Oise, à Tartigny (Oise). Chapelain (Alfred), architecte, à Paris. EoNNET, conservateur des hypothèques, à Chartres. L'abbé Fauchereau, vicaire-général, à Chartres. FiRMiN-DiDOT (Ambroise), libraire, à Paris. Lal'Gel, ingénieur des mines, à Paris. Leffroy, à Dreux. Leloup (Cyrille), à Chartres. Marcille (Camille), à Oisème. M.vLNOiRY, docteur-médecin, à Chartres. Mksirard, membre du Conseil général, à Dreux. MONTÉAGE (Jules), à Chartres. OzERAY, juge de paix, à Bouillon (Belgique). Pkrier, ancien notaire, à Paris. PoiciN, notaire, à Chartres. RorsSE.M', vérificateur-adjoint des poids el mesures, à Chartres. \II MM. Tellot (Henri), à Dreux. V.vciiER (Onésime), membre du Conseil d'arrondissement, à Soizé. MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. GUYOT, percepteur, à Terminiers. RouMEGUÈRE (Casimir), à Valence (Drôme). J861 MEMBRES TITULAIRES. MM. D'Albert de Luynes (le duc), membre de l'Institut, à Dampierre. Benoist (A.), juge d'instruction, à Paris. Bri.vnciion, ingénieur ordinaire des ponts -et -chaussées, à Chartres. De Cossé (le marquis), membre du Conseil général, àBlanville. Delafoy, principal clerc de notaire, à Chartres. DouBLiER, conducteur des ponts-et-chaussées, à Janville. Dupré, bibliothécaire, à Blois. Perrière, employé de la Préfecture, à Chartres. FouRNiER, notaire, à Chartres. Gall.\s (Désiré), chef de comptabilité à la Préfecture, à Chartres. Guerrier, chef de division à la Préfecture, à Chartres. ISAMBERT, ancien notaire, à Chartres. Lemray (Jules), à Chartres. MÉOT, ancien capitaine d'état-major, au Mousseau. Mesquite, membre du Conseil d'arrondissement, à Nogent-le-Roi. MoREAU (Ferdinand), agent de change, à Anct. MoRiN, ancien membre du Conseil général d'Eure-et-Loir, à Paris. Percebois, conducteur des ponts-et-chaussées, à Chartres. Tailla.ndier, conducteur des ponts-et-chaussées, à Chartres. \!I( .-- ' MEMBRE CORRESPOiNDANT. M. Mali'HE, arcliivisto du déparlemeiil du Luiret, à Orléans. SOCIÉTÉS COURESPONDAiNTES. Société archéologique de l'Orléanais, à Orléans. Société archéologique de Rambouillet. Comité central des artistes, à Paris. Société archéologique lorraine, à Nancy. Société archéologique et historique de la Charente, à Angoulème. Société des sciences morales, des lettres et des arts de Seine-et-Oise, à Versailles. Société des antiquaires de l'Ouest, à Poitiers. Commission historique du Cher, à Bourges. Académie de Stanislas, à Nancy. Société académique du département de l'Oise, à Beauvais. Société d'émulation de l'Allier, à Moulins. Société éduenne, à Autun. Société archéologique de Sens. Commission archéologique de Maine-et-Loire, à Angers. Société littéraire de l'Orléanais, à Orléans. Société littéraire et artistique de Castres. Société impériale des antiquaires, à Paris. Société d'histoire et d'archéologie de Châlon-sur-Saônc. XÎV BUREAU DE LA SOCIÉTÉ. Président honoraire. M. Jaubert, Préfet d'Eure-et-Loir. Id. Me'- Regnault, Evêque de Chartres. jcl M. Sedillot, Maire de la ville de Chartres. Président M. De Boisvillette. Vice-Président . . . M. De Saint-Laumer (Alex.). Id. M. D en AIN. Secrétaire M. Merlet. Archiviste M. Lecocq. Trésorier, M. Laigneau. XV CUM.MiSSiUN DE P LBLIC AT I U.\ . MM. De PjOISVILLETTK . Pn-sidcnt dr lu Soru-lr Denain , Inspecteur d'Acadétnie. Daldoiin. L'abbi} Briere. Greslou (Jules). JOLIET. Lefévre. Merlet. L'abbé Olivier. RiMBAULT. De Saint-Laj'mer (Alex.). Durand (Paul). Roux. ->•«>■ SOCIÉTÉ ARCHÉULOCtIOUE l)'ia'RE-ET-l.()llt. PROCÈS-VERBAUX. SEANCE ARCHEOLOGIQUE TENUE A CHARTRES, LE 16 MAI 18afi. La séance est ouverte à midi, dans la salle des réimions du Consoil iHunicipal, (fui a été niise à la disposition de l'assemblée l)ar M. le Main' de Chartres. Sicf^ent au bureau : MM. de Caumont, Dircctenr de la Société Française ])Our la conservation des Monuments; Si'dillot. Maire de Chartres; Denaui, Inspecteur de l'Académie; l'abbé Dalliei-, curé de Sauit-Pierre; Person , Dircctenr de IKcole normale; Lejeiiiie. cl Mcilel , Archiviste d'Knre-et-Loir, Taisant les fonc- tions (i(î secrétaii'c. (»n reiiianiue parmi les personnes présentes a la rénnion : M.M. Paul Durand. Cli. d'Alviniare et Lainésanir(\ niembi-es de la Société Française; de lk)isvillriic. Iiii:ciiieni' en cliel" du d('- ToMK i. /r-v. 1 _ 9 _ partemcnl; liouidoii, secrétaire-général de la Préfecture; Le Duc et (Ihassériau, conseillers de Préfecture ; Collier-Bordier, mem- bre du Conseil général; Ad. Chasles, ancien député d'Eure-et- Loir; Moutoné t;t Piébourg, architectes du département et de la ville; l'ai )bé Olivier, secrétaire de l'évêché ; l'abbé Vilbert, au- mônier de la chapelle de Dreux, etc. M. de Caumont prend la parole, et, après avoir exphqué le but de la Société Française , il demande des renseignements sur les monuments gallo-romains de la ville de Chartres. Il fait sen- tir combien il serait intéressant de reconstituer le périmètre de la vQle au IV^ siècle, de déterminer la direction des voies ro- maines, de retrouver des vestiges du théâtre et des bams pu- blics. 11 insiste sur l'opportunité de faire un jjlan de Chartres romain ; il rappelle ce qui a déjà été tenté avec tant de bonheur dans d'autres villes, à Reims et à Tours par exemple, et an- nonce que la Société Française , jalouse d'encom^ager les efforts qui pourraient être faits à Chartres , mettra une somme de 1 00 fr. ù la disposition d'une commission qui serait chargée des études préparatoires nécessakes pour arriver à la détermmation de l'ancienne cité romaine. Il demande à M. le Maire de vouloir bien aider les démarches de cette commission. Il recommande surtout les estampages pour les mscriptions ou monuments dont on ne pourrait fake l'acquisition. Passant ensuite à l'étude du Moyen-Age , il désigne à l'attention des archéologues les ca- ves du XlIIe siècle , qui existent en assez grand nombre à Char- tres , et en général tous les monuments civils assez peu étudiés jus(pi'à ce jour. A ceux qui font la statistique de la Cathédrale et des églises, il signale les monuments funéraires en bronze, les statues en bronze émaillé, les fonts baptismaux en métal, comme pouvant fournir dexceUents renseignements, trop sou- vent négligés. Enfm il termine en priant ceiLx des membres présents qui connaîtraient cpielques monuments gallo-romains de vouloir bien les faire connaître à l'assemblée. M. Lejeune dit qu'en construisant l'abattoir, en 18't2, on a trouvé deiLx lignes de fondations romaines se dirigeant vers la ville, du côté do l'église Saint-Pierre, à travers les jardins de Saint-Brice. 11 signale également les nombreuses traces de camps romains existant sur dilférents points du département, et ])arti- culièrement celui établi dans les environs d'Alluyes et dont il est parvenu à relever exactement le dessin. M. tlo Hoisvillettc t'nlivtiêiit l'assemlilét' d'iui ariupiliic romain l>artant de Konlaiiu'-la-duyon, qu'on voit [laiiailenicnt encore dans IcTossé à droite de la route vers llliei"s, à '»U0 mètres de la ferme des Granges. Il fait remarquer que cet aqueduc suivait toutes les siiuiosités du terrain de manière à arriver à Chartres par une pente douce, de sorte qu'avec le niveau seulement il serait facile d'en rétablir le tracé. Malheureusement on en a «lémoli jilusieurs parties parce qu'il était à ileur de champ. Son allleuremont inférieur était supérieur à la place des Epai-s. Cet aqueduc était de petite dimension, GO à 70 cent, de largeur sur 80 ù 90 de hauteur. On ne sait pas précisément par oii il entrait à Chartres, mais il est vraisemblable que c'était par la route d'Illiers ^Je Grand-Faubourg). M. Roux signale un autre aqueduc, qui, suivant la ligne de Tliivars, Dammarie, Corancez et Morancez, a été retrouvé en entier et relevé par M. de Fréminvillc en 1828. Il devait évi- demment servir pour la basse ville, tandis que l'autre était des- tiné aux besoins de la ville haute. M. de Caumont fait observer que l'existence de ces atpieducs pourrait indiquer l'étendue ancienne de la ville et la position des principaiLX monuments. Il insiste pour qu'on s'occupe im- médiatement de dresser le plan de ces aqueducs , avant cpie de nouveaux travaux soient venus en faire complètement dispa- raître les traces. M. Petit-d'Ormoy ajoute que la ville était certainement beau- coup plus étendue autrefois; car dans son jardin, aiLx Bas- Bourgs, et dans celui de M. Leviez-Huet, propriétaùe voisin, on a rencontré beaucoup de briques romaines. M. Roux répond que ce sont les derniers vestiges de l'aqueduc mentionné par lui et aboutissant à Saint-Père. Il rappelle aussi fpi'un historien chartrain , Pintart, rapporte qu'en 1051, en fouillant à la porte Saint-Michel , on découvrit un(> mosaïque très-bien conservée : ne serait-ce point l'emplacement des bains pidjlics? M. de Caumont demande encore quelques renseigncMiients sur les voies romaines aboutissant dans la ville. M. de Boisvilletle répond qu'une seule voie romaine est au- jourd'hui reronnaissable à sa slralifiralioii . c'est celle de Char- Ires à Orléans, dont il serait assez facile de déterminer le ]>ar- «•ours. \\i reste, ce ipii rend pi-esqur iiu|Mi-.silili. Mniiuiiiriiiii de — 4 — iccoiislituer Chartres ancien, c'est l'immense remaniement qu'a subi le territoire chartrain : à 10 mètres de profondeur, on re- trouve des tuiles et des cendres, tandis qu'en d'autres endroits, à un demi-mètre, le sol est vierge. Au XVIIe siècle, quand on construisit les Carmélites, à 9 mètres de profondeur, on trouva des fûts de colonnes très-bien conservés. Passant aux mommients romains situés hors la ville, M. d(; Boisvillette cite en premier lieu la fameuse mosaïque de Mienne, connue déjà par les plans qui en ont été pidDliés. Cette mosaïque, trouvée en creusant des fondations, éveilla l'attention, et en continuant les fouilles , on découvrit toutes les traces d'ime im- mense villa qui forme un parallélogramme d'environ 1 00 mètres de front sur 300 m. de longueur. 11 est probable (pie la voie romaine de Chartres à Tours , dont on a retrouvé la trace aux Crands-Capucins , près Chartres, et à la Perrine, près Saint- Christophe, passait le long de cette villa. On a également dé- couvert, à deux ou trois lieues de Mienne, au hameau de Thuy, un(> autre villa très-belle, quoique moins considérable. On a rencontré des mosaïques dans des vignes près de Châteaudim ; et enfin à Villemor ' , on a constaté l'existence de deux villas moins importantes. Un membre de l'assemblée rappelle à M. de Boisvillette la découverte d'un cimetière romain à Marboué. I\I. de Boisvillette répond que ce cimetière lui a semblé d'une époque postérieure ; les tombes étaient en pierre tendre du pays ou tufau; ou n'a pas recueihi d'inscriptions. Mais M. de Boisvil- lette signale l'existence d'un assez joh temple près de ce cime- tière, et il offre d'en mettre le plan à la disposition de M. le Président de la Société Française. Abordant l'époque Mérovmgienne , M. de Caumont rapporte à l'assemblée qu'en visitant la ville, il a remarqué, avec M. Paul Durand, l'existence de moulures, mérovingiennes dans la crypte de la Cathédrale ; mais il a admiré surtout deux chapiteaux à Saint-Brice, dont l'un est exactement semblable à un chapiteau ' Villemor est l'ancien nom de la conimnno de Saint-Cloud, canton de Clià- Usuidnri. « L'église et le village ayant été détruits jiar les Calvinistes (9 mars ir)()S), les ehaïKiiiies de Saint-Clond , près Paris, ipii nomniai(Mit à la eure, doiiiiérenl à la minvclle jjaroisse le nom de Saiiil-Cloiid . qui s'est consiirvé jus- (liTii nos jours. • i Uicliummirc (jcoyrapliiijtu: (l'Eure-cl-Loir, par M. Lel'èvre, \). 144.) de l'abbaye de Joiiaireiiuiapparlieiil certainement au \U sièckr. Il a aussi reconnu qu'on avait fait usage pour bénitier d'im an- cien cbapifeau corintbien de l'époque Mérovingienne. M. dVCaumont fait remarquer à ce sujet que les instituteurs conununaiLX seraient du pkis grand secours pour la conservation des monuments, s'ils recevaient dans les écoles normales les premières notions de la science arcliéologiiiue , et il émet le vœu ijue M. le Directeur de l'Ecole Normale de Chartres, dont il a déjji eu occasion d'admirer l'excellent enseignement , veuille bien lain; un cours sonuuaire d'archéologie pour ses élèves. M. Person répond (|u'U accueille avec bonheur cette idée, et qu'il s'empressera de remplh' le vœu de M. le Président. Personne n'ayant à signaler de monuments de répO(p.ie Mero- vingienfie, on jiasse à l'étude du Moyen-Age. M. de Caumont lait ressortir tous les avantages ([ui résul- teraient de l'exécution d'mi plan de Chartres au Xlll^ siècle, sous le rapport de ses monmneuts civils et reUgieux. Ici la tâche est plus facile; beaucoup de ces monuments existent encore aujourd'hui. M. Paid Durand, invité à les faire connaître, et à indiquer les principaux caractères diagnostiques des monuments de cette époque , répond que pour satisfaire à cette demande il faudrait être sur les lieux mêmes : cependant il cite pour exemple la salle des fiévreiLx , à l'Hôtel-Dieu. Il fait remarquer qu'elle était orientée comme mie égUse, sans que cependant c'en fût mie; c'était mie salit.» pour les malades , mais au bout de la salle il y avait un autel où l'on disait la messe pour ceux qui étaient admis dans l'hospice. La petite abside qui était à l'est a été démolie, d'ailleurs elle avait été remaniée au XV^- siècle. Pour l'épofjue île la Renaissance, on entend la lecture d un mémoire de M. Merlel sur la clùturedu chœur de la Cathédrale. M. Merlet indi(iue les principaux sculpteurs qui ont travaUle à celte ornementation et les dates des marchés passés entre eux et le (ihapitre; il rapporte tout au long la convention l'aile aviic .lehan Soûlas eu I.Ml) pour les intayrs du aUé de In c/id/wllr Suinl-Liihin^, couveuliou si intérr'ssante par les curi(Mi\ détails i qu'elle reul'erme. 11 termine en demaudaul (pi'ou avise au\ I moyens d assurer la conservation de ci's sculpiuics qui uieua- ceut ruine, et qu'on restaure ceux des gi-oiqies qui auraient cle mutilés et déligurés. — 6 — M. (Il' CaumonL lait alors observer à l'assemblée qu'on a cllleuré rapidonieiiL toutes les époques de la cité cbartraine: ou a posé les bases sur les(|uelles chacun doit travailler ; c'était là le but qu'il s'était proposé en convoquant cette assemblée. Ge- l)endant, avant de lever la séance, il demande à M. le Maire (ju'on établisse vui nmsée au rez-de-chaussée ou un hangar dans le jardin pour les antiquités romames ou du Moyen-Age. Il in- siste fortement sur l'utilité d'un pareil étabhssement , d'ailleurs peu dispendieux , et qui serait un complément fort intéressant du grand musée. M. le Maire, sans vouloir prendre d'engagement à cet égard, répond que, dans les nouveaux projets pour l'agrandissement de riIùlel-de-Ville , il songera au vœu formulé par M. de Caumont. Sur la demande de M. le Maire , on procède à la formation de la Commission chargée d'explorer les environs et de préparer mi plan de Chartres romain. Cette Commission est ainsi composée : MM. de Boisvillette, Paul Durand, Merlet, Lejemie, Ad. Chasles, d'Alvimare, de Saint-Laumer , Denam, Lamésange, Roux, Le- levre, Person, Calluet, Doublet de Boistliihault , Piébourg, Mou- toné, Lecocq, les abbés Yilbert, Germond et Lesimple. Elle se rémiu'a prochainement pour former son bureau et arrêter la marche de ses travaux. M. le Maire remercie M. de Caumont d'avoir bien voulu pré- sider une séance qui promet d'avoir d'heureux résultats pour l'avenir archéologique de la ville, et déclare la séance levée à trois heures du soir. ->•<- — t SÉANCE DE I. A COMMISSION, Dl i\ MAI 1.S5C. l'résideiice de M. Lejklne, duyen d'Age. La séance est ouverte à quatre heures et quart : seize mem- bres de la Commission sont présents. M. Lejeune, doyen d'âge, prend place au bureau ; il est assisté de MM. de Saint-Laumer et Paul Durand. On donne lecture d'une lettre de M. Doublet de IJnislhibault qui déclare ne pouvoir faire partie de la Conunission ; M. Prévosleau est immédiatement choisi pour le remplacer. On procède ensidte à la formation du Bureau. Le scrutin donne les résultats suivants : pour les fonctions de Président: MM. Lejeune et de Boisvdlette, chacmi 8 voix; le bénéfice de l'âge est en faveur de M. Lejeune, mais ce respecta- ble savant s'excuse, sur sa santé et sur son âge, de ne pouvoir accepter l'honneur que l'assemblée a bien voulu lui faire; la présidence est ainsi dévolue à M. de boisvilletle. M. de Saint-Laumer obtient une majorité de 8 \oi\ pour la vice-présidence. M. Merlet est élu secrétaire avec lô voix. M. Lecocq, archiviste-trésorier avec (3. Le scrutin pour la formation du bureau étant terminé, M. Merlet prend la parole et dit que le désir de plusieurs membres de l'assemblée, dont il se rend l'interprète, est que la Commis- sion étende le cercle ffui lui est tracé, qu'elle ne se borne pas ;'i rester simple Commission , mais qu'eUe fasse un appel à tous les amis des études sérieuses pour se constituer en Société Archéo- logicpie. Le moment parait favorable pour réaliser ce projet déjà tenté plusieurs fois, et il insiste pour qu'on le mette à exécution dans 1(> plus bref délai possible. M. (le lloisvillctti^ coinbat assez vivement celte iir(i]tosili(tn : il fait ressorlii" tontes les dillicultés de fonder une |)areille Sociéle. et conclut en (hsant (juil lui scMuble de beaucoup ]>rél('ralile de se restreindre dans les bnùtes assijxnées à laConninssion. .Vprès st ensuite résolu que l'on convoquera la réunion générale de la Société pour le jeudi suivant, aiin de lui soumettre le règlement, cjui sera ensuite présenté à M. le Préfet pour recevoir son approbation. La séance est levée à six heures. sÉANci; m \'j JUN is;if,. Prôsitleiico di- M. dk Boisvili.ette. La séance est ouverle à trois heures et demie. MM. de Bois- villelte, président, de Saint-Lanmer, vice-président, et Merlet, secrétaire de la Commission nommée le IG mai, prennent place an bnrean. Ouarante-den-x membres de la Société assistent à cette rénnion. Après (fnelijiies mois de M. le Président pour expliquer l'ori- j,'ine, le but et l'état actuel de la Société, on passe à la discussion des articles du règlement dt\jà rédigé par les soins de la Com- mission. Les premiers articles ne présentent aucune difficulté et sont adoptés sans discussion. A propos de l'article IV, un membre pi'opose que, pour cette année, la cotisation ne parte que du !••'• juillet et qu'on ne puisse par conséquent en réclamer que la moitié. M. bellier de la Cliavigiierie combat cotte proposition, et l'assemblée décide cp^ie pour l'année 1856 la cotisation courra du !'•'• janvier et sera exigible en totalité. La question de la Commission do publication, acceptée aussi- tôt en principe, soulève quelques objections, quant à la compo- sition et au pouvoir de cette Commission Après mie discussion assez longue, à laquelle prennent surtout part M. l'abbé Brièrc et MM. Clioppin,' .Tules Courtois, .loUy et Le Poittevin, d est décidé fpie le nombre des membres sera élevé de cinq à sept , que la (Commission sera arbitre suprême en matière de publi- cation , mais que pour les lectures , le Président aura le droit de les autoriser, sauf toutefois la faculté de renvoyer à la (loni- mission les manuscrits dont il ne croirait pas devoir permettre la lecture. On agite ensuite la question de savoir s'il est utile de faire deux jtarties distinctes dans le lîulleliu. .V[très des observations de M. Baudouin et des ex]ili{-alions fouriiit's ])ar M. Merlet sur le système de [)ublicalion jiroposè jiar la Coiuuùssinn, l'article est adopté. — 14 — M. Lecocq propose d'ajouter nu article spécial pour la mention (lu lirao-e ;'i part accordé aux auteurs : mais sur les observations de MM. Baudouin et de Boisvilletlo, on décide que cet article est inutde, parce que le tirage ù part est de droit commun. La proposition faite par la Commission de remettre au Musée de la ville les objets susceptibles de former un Musée d'anti- quités, rencontre une assez vive opposition. MM. Choppin, Baudouin et Jules Courtois présentent des objections à ce sys- tème que défend M. Calluet; et enfm la Société arrête qu'elle déposera au Musée les objets d'art lui appartenant, mais avec la réserve expresse que ce n'est qu'im dépôt et rju'elle n'entend nullement faire abnégation de son droit de propriété. Ainsi modifié, le règlement est défmitivement adopté ; et l'on procède à deux scrutins , l'un pour la nomination des membres du Bureau, l'autre pour la formation de la Commission de pu- blication. Le premier scrutia donne pour résultat : Nombre des votants : 34. Président. . . . M. de Boisvillette, 33 voix Vice-présidents. . MM. de Saiut-Laumer, 32 - Denain , 12 — Secrétaire. ... M. Merlet, 33 - Archiviste. ... M. Lecocq, 17 — Le second scrutùi est ainsi dépouillé : Nombre des votants : 33. Membres de la Connnission de publication : MM. P. Durand, 31 voix l'abbé Brière, 25 — Merlet , 22 Genêt , 18 — Lefèvre , 18 — ROILX , 12 — La séance est levée à six heures. ir. - RKGLEMENT. Articlh I". — Une Société archéologique est établie dans le département d'Eure-et-Loir. Elle est placée sous l'autorité du iMinistre de l'Instruction publique. Elle a spécialement pour but la recherche, l'étude et la conser- vation des monuments historiques existants dans le département. Akt. II. — Le siège de la Société est fixé à Chartres, dans une des salles dt- la IMairie. Art. III. — La Société se compose de membres honoraires, de membres titulaires et de membres correspondants. Art. IV. — La cotisation annuelle est de 10 fr. Elle court du 1" janvier. Les membres honoraires et correspondants n'y sont point as- sujettis. Art. y. — Tout membre de la Société qui sera plus de deux ans sans verser la cotisation pourra être rayé de la liste. La déci- sion sera prise par le Bureau , à la inajorité des membres présents. Art. VI. — Le nombre des membres est illimité. Art. vil — Sont de droit présidents honoraires : M. le Préfet du département , M'^"' l'Evûciuc de Chartres et M. le Maire de la ville de Chartres. Sont également menibres de droit : M. le Recteur de l'Aca- tlémie de Paris et M. l'Inspecteur d'Académie en résidence à Chartres. Art. VIll. — Les membres titulaires que leur âge empêchera (If i)r(.'ndre une part active aux travaux de la Société ou (|ui lui auront rendu des services éminents , pourront , jiar délibération spéciale du Bureau , être reçus menibres honoraires. Art. IX. — Pour être admis membre titulaire ou correspon- dant, le candidat doit être présenté au l)ureau par deux socié- taires : le Bureau di'-cide l'admission, au scrutin secret. — 10 — Art. X. — Les membres honoraires et les membres corres- pondants ont droit d'assister à toutes les séances. Les membres honoraires prennent part à toutes les délibérations. Les membres correspondants prennent également part aux déli- bérations, mais ils ne peuvent voter sur les questions de finances. Art. XL — Les délibérations de la Société sont prises à la majorité relative des membres présents. Art. XIL — La Société est administrée par un bureau de cinq membres : un président , deux vice-présidents , un secrétaire et un archiviste, nommés pour trois ans. Art. XIIL — Le Bureau nomme son trésorier. Art. XIV. — Le Président règle l'ordre du jour et autorise les lectures : il renvoie à la Commission de publication celles de ces lectures qui lui paraîtraient de nature à motiver l'intervention de la Commission. Art. XV. — Le Secrétaire rend , dans la séance générale , un compte abrégé des travaux de la Société : il surveille l'im- pression des publications et leur distribution. En cas d'absence , il est remplacé par l'Archiviste. Art. XVL — L'Archiviste a la garde des anciens registres, des titres , papiers , lettres , mémoires et livres , qui seront con- servés au siège de la Société. Il communique, sur place, aux membres de la Société , les manuscrits qu'ils désirent consulter ; il leur délivre , contre récépissé , les livres dont ils demandent communication pour un temps déterminé. Chaque année, lors de la séance générale , il présente l'inventaire et le récolement des livres, papiers et ouvrages formant les Archives de la Société. Art. XVII. — Le Trésorier reçoit les cotisations, acquitte les dépenses , sur un mandat du Secrétaire visé par le Prési- dent, et rend compte de l'état de la caisse dans la séance géné- rale de chaque année. , Art. XVIII. — La Société publie un Bulletin , oii seront insé- rés ; 1° les procès-verbaux des séances ; 2° dans une seconde partie, à la suite et avec une pagination particulière , les manuscrits qui lui seront communiqués et qui ne lui paraîtront pas devoir pren- dre place dans les volumes de ses Mémoires. Art. XIX. — Indépendamment de son Bulletin , la Société publie , avec l'autorisation spéciale de l'assemblée générale , des volume* de Mémoires, ou édite les manuscrits anciens qui lui paraissent mériter l'impression. Art. XX. — Une Comnùssion de publication composée de huit membres, dont font partie de droit le Président de l'assem- blée et M. r Inspecteur de l'Académie, est chargée d'examiner les manuscrits remis à la Société et d'en faire son rapport. Aucun document, aucun mémoire, ne sera imprimé sans son autorisation. Elle est nommée par l'assemblée pour un an. Art. XXI. — Nul travail imprimé ne doit être inséré dans les Mémpires. Tous les ouvrages déposés dans les Archives ^e la Société pourront être publiés par elle, quand l'auteur n'aura pas constaté son opposition sur le n)anuscrit. Art. XXII. — Tout manuscrit remis à la Société devient sa propriété. L'auteur toutefois peut le publier. Art. XXIII. — Le» membres honoraires et les membres titulaires reçoivent chacun un exemplaire des publications de la Société. Les membres correspondants n'auront .part à ces distributions qu'autant qu'ils acquitteront le prix fixé par la Société pour cha- cun des volumes. Art. XXIV. — Cependant tout membre correspondant aura droit à un exemplaire du volume où aura été imprimé un mémoire fourni par lui. Art. XXV. — , La Société correspond avec les autres sociétés françaises et étrangères dont les travaux sontanrdogues. Il pourra y avoir échange de publications. Art. XXVI. — La Société tient ses séances ordinaires le premier jeudi de cha([ue mois, à trois heures. AuT. XWII. — L'assemblée générale publicpie se réunit chafjue armée, dans le courant iU- mai, sur convocation spéciale. Art. XX \ III. — |,a Société a une caisse, des archives et une bililinthi'quf. Les objets, appartenant à la Société , suscep- tibles de former un mu.séc danti<|uités , seront déposés au Musée de la ville de Chartres. T..MI. I /' -I 9 — 18 — Art. XXIX. — En cas de cessation de la Société, Jes regis- tres, titres, papiers, mémoires et livres seront remis à la biblio- thèque de Chartres : les objets d'art deviendront la propriété du Musée : les fonds restant en caisse , toutes dépenses acquittées , seront versés au bureau de bienfaisance de la même ville. Art. XXX. — Aucun changement au règlement ne peut avoir lieu , si la proposition n'en est faite par tous les membres (lu Bureau ou signée par dix des membres titulaires, et si cette ])roiwsition n'a été adoptée au scrutin secret, à la majorité des trois quarts des membres présents à la séance. Tous changements faits au règlement, seront soumis à l'appro- bation préfectorale. Art. XXXI. — Le présent règlement , discuté et adopté par la Société, sera soumis à l'approbation supérieure. Chartres, le 49 juin 1856. Le Président, Le Secrétaire , DE BOISVILLETTÊ. L. MERLET. ARRÊTÉ DU PRÉFET D'EUHE-ET-LOIH. Nous, Préfet d'Eure-et-Loir, Chevalier de la Légion-d'Honncur , Vu les statuts de l'association récemment formée à Chartres, sous le titre de Société archéologique d'Eure-et-Loir; Vu la demande tendant à obtenir notre autorisation pour celte Société; Vu le décret du 25 mars 1852, qui déclare applicables aux réunions liul)li(iues, de (iuch[uc nulurc qu'elles soient, les articles 291 , 292 et 294 du Code pénal, ainsi que les articles 1, 2 et 3 de la loi du 10 avril 1S34, sur les associations; - 19 - ■ Arrêtons : Article 1 <■'•. — L'association formée à Chartres sous le litre do Société archéulo'yique d'Enre-et-Luir, est autorisée. Art. 2. — Ani|iliation du présent arrêté sera transmise à M. le Maire lie Chartres, (jui est chargé d'en assurer l'exécution. Fait à Chartres, le "2-2 juillet 1856. Le Préfet d' Eure-et-Loir , Sii-'iié : .l.\UBERT. * l'our expédition : Le Conseiller de Préfeclure , Sign.' : René CHASSÉRIAU. LISTE DES MEMBRES. MEMBRES HONORAIRES. M. Jaudert , Préfet d'Eure-et-Loir. Mf Rkgnault, Évéque de Chartres. M. Sedillot, Maire de la ville de Chartres. M. Caïx, Vice-Recteur de l'Académie de Paris. M. Denain, Inspecteur de l'Académie, à Chartres. M. De Caumont, Président de la Société Française pour la conserva- tion des monuments, à Caen. MEMBRES TITULAIRES. MiM. Alkan. Enlr(!preneur, à Chartres. Allain, Juge-de-Pai.v, à Chartres. Cil. d'Alvimakk, à Dreux. Anctin, à Chartres. Ai'PAY, à Lèves. AURERT, Juge-de-Paix, à î\onent-lii-Rnirnii AURRV, Lihraire, à Paris. Baiukus, Priifi'sscur de matht'mali(pii's. à (Chartres. Baudouin , Avocat, à Chartres. Iîi:i.i.n:ii uv. \.\ Ciiavkineiui pcir. \ ici-IMesidciii 0 — >IM. l'.Ki.LiKR DE LA Chavignerik (Emile), à Paris. De Boisvillette , Ingénieur en chef, à Chartres. I30NNAUD, Notaire, à Chartres. ]!oiiii»EL, Vérilîcateur de l'enregistrement, à Chartres. boiuMSiEN, Notaire, à Chartres. BouTROUE, à Chartres. L'Abbé Brière, Curé de la Cathédrale, à Chartres. L'Abbé Brou , Chef d'institution , à Chartres. L'Abbé Calluet, à Chartres. De Chabot (Ernest), à Craches, commi^pe de Saint-Prest. Chasles (Adelphe), ancien Député d'Eure-et-Loir, à Gourdez. Chasles (Michel), Membre de l'Institut, à Paris. Chasles (Henri), à Chartres. L'Abbé Chavigny, Curé de Saint-Laurent, à Nogent-le-Rotrou. Choppin, Juge, à Chartres. CoLLiER-BoRDiER, Conseiller général, à Reclainville. CoRBiiN, Docteur-médecin, à Chartres. Coudray-Maunier, à Chartres. Courtois (Jules), Juge, à Chartres. L'Abbé Dallier, Curé de Saint-Pierre, à Chartres. Denain, Inspecteur de l'Académie, à Chartres. DoULLAY, Avoué, à Chartres. DouLLAY-GuÉRiN, ancien Professeur, à Chartres. DuPLESSis (Georges), à Paris. Durand (Auguste), Docteur-Médecin, à Chartres. Durand (Paul), à Chartres. Fabrègue, Clerc de notaire, à Chartres. De Féreux (le comte Hipp.), à Paris. Foiret-Corbière , à Chartres. FouRNiER des Ormes, Juge d'instruction, à Chartres. Garnier, Imprimeur-Libraire, à Chartres. De Gasville (le marquis), à Meslay-Ie-Vidame. Gay, Directeur de rEnregistrement, à Chartres. Genêt, Docteur-médecin, à Chartres. L'Abbé Germond, Secrétaire de Mo'' de Montais, à Chartres. Gillard, Greffier, à Nogent-le-Roi. De La Glairie, Ancien Directeur de l'Enregistrement, à Chartres. L'Abbé GouGis, Curé de Saint-Aignan, à Chartres. GoussARD, Notaire, à Meslay-le-Vidame. Greslou, Docteur-médecin, à Chartres. Gromard, Président du Tribunal de commerce, à Dreux. llARREAUx, Médecin, à Grouville, commune de Saint-Léger-des- Aubées. L'Abbé 1Iknaui,t, Cmé de Lucé. MM. HEi'nTAULî, Chef (Vinslitution à Cliarlres. llruKiiT (Iléon), ancit'ii lliiissiLT, à Bonncval. JOLiOf"' l'roeurL'ur-iiMiiéiial, à Cliarlres. JuTEAU, Docteur-médecin, à Chartres. Lamésange, à Dreux. Lecocq (.\tl.), à Chartres. Leféviœ, Chef tle division à la Préfecture, a Cliarlres. Lejeune, à Chartres. Lemaiué , Conmiissaire-priseur, à Chartres. Lenoir-Dufres.ne, Inspecteur des postes, à Chartres. De Lépinois, à Paris. Le Poittevin, Arcliilecte, à Chartres. L'Ahhé Le.si.mple, à Chartres. L*Alibi;'LEVASSOR, Vicaire de Saint-Pierre, à Chartres. .Mahciiam) (.\rniand), à Chartres. Maiiciiam) (Allierl), à Chartres. Maue.scal, ancien Représentant d'Eure-et-Loir, à Chartres. Mathieu, à Chartres. MÉLiN (Victor), à Chartres. Merlet, Archiviste du département, à Chartres. MET-GAiiiEUT, Professeur d'histoire, à Chartres De MiANViLLE, Président de la Commission de la Bibliolhèquej à Chartres. Mouton, Chef de section de la voie au chemin de fer de l'Ouest, à Cluiitres. MouTONÉ, Architecte du département, à Chartres. Des Murs (0.), à Nogent-lc-Rotrou. NouRRY, Libraire, à Chartres. L'Abbé Olivier, Secrétaire de l'Évêché, à Chartres. Ouvré de Saint-Quentin , Receveur-général , à Chartres. Paillart, Présiiknl honoraire de la Cour d'appel de Nancy. L'Abbé Paquert, Supérieur du Séminaire, à Chartres. Parfait (Henri), Sculpteur, à Chartres. Person, Din.'cteur de l'École normale, à Chartres. PiKiiouRG (Alf.), Architecte de la ville, à Chartres. L'Alilié Poisson, à Paris. De Pontoi-Pontcahré (hi marquis). Conseiller général, à Vil- lebon. F'rkvostkau (Isid.), a Chartres. ItAVAUi.T, .lugf supiilcant, à Chartres. Hkrut, Directi'in- de l'usine à gaz, à Chartres. Hkmom), ancien Maire de la ville, à Chartres l..\bbc Roi iLLo.N , Pnilessi'ur, à Chartres, iîni I 1 [II; . .liiL'i-, a (;llarlre.^. 00 MM. Roussel, Architecte, à Chartres. Houx, ancien Professeur, à Chartres. Saime-Beuve, à Chartres. De Saint-Laumer (Alex.), à Chartres. Salmon, Docteur-médecin, à Chartres. Sedillot, Maire de la ville, à Chartres. Servant fils. Architecte, à Chartres. Du Temple de Rougemont (Albéric), à Chartres. Thomas, Payeur du département, à Chartres. De la Varenne, à Unverre. L'Abbé "Vassard, Vicaire de la Cathédrale, à Chartres. I/Abbé ViLBERT, Aumônier de la Chapelle, à Dreux. Vingtain (Léon), à Gourdez. BUREAU DE LA SOCIETE. Président honoraire . M. JAUBERT, Préfet d'Eure-et-Loir. M. Mg>- REGNAULT, Évoque de Chartres. Id. M. SEDILLOT, Maire de la ville de Chartres. Président M. DE BOISVILLETTE. Vice-Président .... M. DE SAINT-LAUMER. Id. M. DENAIN. Secrétaire M. MERLET. Archiviste M. LECOCQ. COMMISSION DE PUBLICATION. MM. De BOISVILLETTE, Président de la Société. Denain, Inspecteur de l'Académie. Durand (Paul). L'Abbé Brière. Merlet. Genêt. Lefèvre. Roux. Trésorier, M. Sainte-Beuve. '2A SÉANCE Dl 11 AOUT 1856. l'rtsulence de M. de Boisvili.ettf.. M. le Président annonce l'apitrobation de la Société par M. le l'réfel cl par Son Excellence le Ministre de l'Intérieur, et fait coniiaitre rpie le Bureau a choisi M. Sainte-Beuve pour son trésorier. 11 donne ensuite lecture de l'ordre du jour. .\vant ([u'on passe à l'ordre du jour, M. le Maire annonce qu'il est dansi^itention de demander au Conseil municipal de vouloir bien mettre à la disposition de la Société le premier étage et la cour de la maison voisine de rHùtel-de-Yille, dont le rez-de- chaussce sert à la Justic€-de-pai.\. La Société remercie vivement M. le Maire, prend acte de sa bomie promesse et émet le vœu que le Conseil municipal veuille bien lui témoigner ses sympatliies, eu votant la somme néces- saii-e pour l'appropriation du nouveau local proposé par M. le Maire. L'ordre du jour appelle la lecture d'mi rapport de M. Merlel sur une pierre tombale conservée dans l'église d'Oisonville , et dont M. le manjiiis d'Oison\ille a fait faire mi moulage qu'il offre à la Société. Après lecture, renvoi de ce rapport à la Com- mission de publication. M. Sedillot signale à cette occasion une pierre tombale, du reste fort mutilée ^ qui existait au Tremblay-le-Vicomte , et qui parait avoir recouvert les restes d'un chanoine de Chartres, nommé Delarue, vivant à la fin du Wll^ siècle. M. Uavault rappelle la pierre tombale de Simon de Berou trouvée dans l'église Saint-Pierre de Chartres, lors des restau- rations de la chai)elle de la Vici-gc M. Paul Durand doit faire un ra|»i)ort à ce sujrl. M. Mrrlet signale l'e.xistence d'un mctniunenl de ce gciu'e de la lin du XVc sièchî, dans une maison près de l'église de Saint- Pierri'. Il ci-oit que le propriétaire de celte pitTre consentirai! fa»'ileni(Mil à rabaiidoiiner a la Société. Henvoyé à l'examen du Bureau. — 24 — On entend la lecture d'un rapport de M. Aubert sur un vitrail qu'il désirerait voir exécuter dans la Catiiédrale de Chartres et dont il offre le dessin ù la Société ; il promet de fournir d'autres documents à une prochaine séance. La Société remercie M. Aubert des dessms dont il veut bien lui faire hommage, et décide qu'ils seront renvoyés, ainsi que le rapport (jui les accompagne , à la Commission de publication pour qu'elle émette son avis. En même temps , la Société prend acte de la promesse que lui fait M. Aubert de lui faire d'autres communications. Lecture d'une notice de M. Lecocq sur la porte Guillaume. Renvoi à la Commission de publication. A la suite de cette lecture, M. le Président provoque une dis- cussion sur la porte Guillaume. M. le Maire se joint à M. le Président : il annonce que le Conseil mmiicipal est saisi de la question de restauration de ce monmnent, que même une Com- mission est nommée pour examiner la marche à suivre , et qu'il ne doute pas que cette Commission , dont font partie deux des membres présents à l'assemblée , n'accuedle avec le plus vif in- térêt les observations qui pourront être faites au sein de la Société. Plusieurs membres successivement entendus conviennent qu'il est fort diOTicile de se former une idée précise de ce qu'était au- trefois la porte à l'intérieur de la \aile , et de la manière dont elle était couronnée. M. Le Poittevin fait observer que les tours semi-circulaires, comme celles de la porte Guillaume , n'avaient généralement de macliicoulis que sur le. côté et par devant, et étaient miies à l'intérieur. Quant au couronnement de la porte , d'accord avec M. Piébourg, il croit que, puisque la porte avait un chaineau, eUe devait avoir un toît permanent. Enfin, en réponse à un passage de la notice de M. Lecocq, en admettant comme lui rinq)ossiljilité de faire remonter cette porte au X'^ siècle, il fait remarquer en outre qu'mie partie de la porte est encore plus récente que la fm du XlVe siècle : le guichet entre autres et certaines baies sont assurément de la première moitié du XV^ siècle. Cette discussion se termine par le vœu rjii'émet la Société de voir le Conseil mmiicipal s'occuper avec sollicitude des moyens les plus propres à assurer la conservation et la restauration de — 25 — la porto Guillaume, dont l'iiiceudie du 25 juillet dernier a vive- ment lait craiudre la destniction. Sur l'invitation de M. le Président, M. lU)urdel lit des vers qu'il a composés sur l'aranlaf/e d'admettre 1rs arts en compn- (jnie des seienees. Renvoi à la (Commission de publication. M. le Président engage chacun des membres à préiiarer [xmr la prochaine séance un modèle de sceau avec devise, pour servir de tind)re à la Société, et il déclare la séance levée à cinq heures. OBJETS OFFERTS .V LA SOCIÉTÉ. Pierre tumidaire d'.Vdam d'Ecrosnes et de sa femme (don de M. le manjuis d'Oisonville). — Moulage en plâtre. Notice historique sur les anciemies fortifications de Chartres, par M. Lejeune (don de l'auteur). — Impr. Essai sur l'archéologie légendaire, par M. P. Aubert (don de l'auteur). — Intpr. SÉANCE DU 11 SEPTEMBRE 185G. Présidence de M. iii-: Saint-Lai'MEK , vicc-pn'sidenl. Leclurc du procès- ver])al. .Vvant qu'il soit adopté, ^I. le Maire annonce que, sur sa pro- position , le Conseil municipal a voté la somme nécessaire pour ap[)roprier la maison de la Justice de paix aux besouis de la Société. Quant à la porte Guillaume, les ressources de la ville ne permett(!nt pas de remettre entièrement à neuf ce monument; on tâchera seulement de rétablir les choses dans l'état où elles étaient avant l'incendie. A[>rès ime olisiTvalioii de M. Le l'oitlevin, le procès-verbal est adopté. M. le Pi-èsidenl, se rcndaiil liiilerpivle de l'assemblée, remer- cie M. le Maii'i' lie l'('iii|iiessemenl (lu'il a ;i|i|iiu'l(' ;i iiiclli'e la maison voisine; à la disposition de la Société. M. le Président donne ensuite lecture à l'assemblée d'iiiie lettre fie M. le Ministre de riiisti-nctioii ]nibliipie .i M. le Prel'i'l iriliire- ToMi; 1. i'.-\. ;; — 26 — et-Loir, dans laquelle Son Excellence dit qu'il veut bien accorder à la Société sa protection et ses encouragements, mais à la con- dition qu'on inscrira dans les statuts : jo que la Société est placée sous l'autorité du Ministère de l'Instruction publique ; 2» que le Recteiu- de l'Académie de Paris et l'Inspecteur d'Académie en résidence à Chartres sont de droit membres de la Société ; 3o que l'Inspecteur d'Académie fait de droit partie de la Commission de publication. Après diverses observations de MM. Denain, Sedillot et Merlet sur les formules à adopter, l'assemblée arrête qu'il sera apporté au Règlement les modifications suivantes : Art. 1er. Une Société Archéologique est établie dans le dépar- tement d'Eure-et-Loir. Elle est placée sous l'autorité du Ministre de l'Instruction pubUrp-ie Art. Vn. Sont de droit présidents honoraires : M. le Préfet d'Eure-et-Loii% W' l'Evêque de Chartres et M. le Maire de la ville de Chartres. Sont également membres de di'oit : M. le Recteui' de l'Aca- démie de Paris et M. l'Inspecteur d'Académie en résidence à Chartres. Art. XX. Une Commission de pulDlication composée de huit membres , dont font partie de droit le Président de l'assemblée et l'Inspecteur de l'Académie , est chargée d'examiner les manus- crits remis à la Société Ampliation de cette résolution de l'assemblée sera transmise à M. le Préfet d'Eure-et-Loir, pour qu'il veuille bien la faire parvenir à ]\I. le Ministre de l'Instruction publique. L'ordre du jour appelle la discussion sur les projets de sceau soumis à la Société : cinq projets ont été déposés sur le bureau, trois par M. Lecocq, im par M. Roussel, un par M. Aubert. Sur la proposition de M. le Président, ces divers projets sont renvoyés à la Commission de pubhcation qui devra en faire im rapport dans la prochaine séance. Lecture du rapport de la Commission de pubhcation sur le projet de vitrail proposé par M. Aubert dans la séance précé- dente. M. Aubert réclame contre la rédaction de ce rapport, et maintient qu'il ne s'est nullement inspiré des vitraux du Mans , comme le dit la Commission , mais bien de ceux de la Sainte- Chapelle de Paris. On remet à la séance suivante pour statuer sur les conclusions de la Commission. •21 Lecture diiii rapport de M. Merlel sur la pierre luniulaire de Keguaidl de. Paris, donnée à la Société par M Peicebois, Renvoi à la Conlniissiou de publication. M. le Président demande que les membres de l'assemblée veidllent bien soumettre les avis qu'Os jugeront le plus propres ù donner une impulsion active aux travaux de la Société. M. l'abbé Dallier fait observer qu'il serait convenable de rédi- ger mi questionnaire tfui serait adressé aux Cmés , Maires et Instituteurs pour savoir ce qiii existe de curieux dans cbacune des communes du département. On fait observer que c'est la marche qiii a déjà été suivie fort heureusement pai- la Société archéologique de l'Orléanais, et il est résolii'qu'on écrira à Orléans pom- demander un modèle de ce questionnaire, qu'on verra ensuite à le modifier s'il y a heu, et qu'on demandera la bonne intervention de M. le Préfet, de Mb' l'Kvêque et de M. l'Inspecteur d'Académie pour le faire par- venir aux Maires, aiLx Cm-és et aux Institutem-s. M. Roux donne lecture d'une lettre à lui adi'essée relativement à la découverte d'une mosaïque à Verdes (Loir-et-Cher). La séance est levée à cinq heures. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Pierre tumulaire de Regnault de Paris (don de M. Percebois). Pot romain trouvé à Chartres dans une cave de la rue Samt- Kman (don de M. de Boisvillette). Recueil de chartes du prieuré des Moulineaux (don de M. A. Moutié, de Rambouillet). — Intpr. Notice sur mi sceau inédit de la reine Blanche (don de M. \. Moutié). — Iiii])r. Registres des oflicialités de Chartres (don de M. Luc. Merlet). — liiipr. Projet 'l.' "'-tauration «le la porte (luUlaïune (don). — Dessin. — 28 — SÉANCE DU 2 OCTOBRE 1856. Présidence de M. de Boisvillette. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté sans observations. M. de Boisvillette donne en communication à la Société une lame de sabre trouvée à Oulins , et provenant certainement de la bataille d'Ivry. Sur cette lame est gravée ime inscription assez fruste, qu'il engage les membres de l'assemblée à essayer de déchiiïrer. Lecture d'une lettre de M. le Préfet d'Eure-et-Loir, par laquelle ce magistrat fait connaître à la Société que , des travaux devant être faits à l'église Saint-Lubin-des-Joncherets , classée parmi les monuments historiques, il désirerait avoir, sur l'opportunité de ces travaux, l'avis de personnes compétentes. M. le Président annonce qu'il a déjà demandé à ce sujet des renseignements qui ne lui sont pas encore parvenus ; mais il serait de beaucoup préférable que quelqu'un de la Société se transportât sur les lieux. M. Lamésange consent à se charger de cette mission, et M. Roussel lui est adjomt. Ces messieurs devront s'entendre avec l'agent-voyer et faire leur rapport dans la prochaine séance. On entend la lecture de la hste des monuments historiques du département, et on décide qu'elle sera imprimée dans le Bulle lin. Arrondissement de Chartres : Cathédrale de Chartres; Porte Guiïlaïune , à Chartres ; Eghse Saint- Aignan , à Chartres ; Eglise Saint-Pierre , à Chartres ; » Eghse Saint- André, à Chartres; Ancienne église de Loëns , à Chartres ; (ihâieau d'Aimeau ; (Uiàleau d'Ilhers ; Château de Mamtenon ; Chapelle des Trois-Maries, à Mignières. — ?9 — Vrroiitlissenipui do Chàleuuilini : Ghateaii do Chàleaiidun; Château d'Alliiyos; Cliâteau de Bois-KulUu ; Eglise de Bonneval ; Château de Courlalain ; Kuuies et mosaïque de Marljouu ; Château do Moslay-lo-Vidamo; Château de Montigny-k'-Ganuoloii. Arronilisscinenl de Dreux : Eglrse Samt-Pierre, à Dreux; Ilùtel-de- ville de DreiLX ; (Château de DreiLX ; Château d'Auel; Château do La Ferté-Vidame; Eghse de Sauit-Lubin-des-Joucherels; Eghse de Nogent-le-Roi. -•o' Arroiidisseiiu'iil de \oijeiit-le-Hotrou : Eglise Sainl-llilah-e, à Nogent-le-Rotrou; Hospice de Nogent-le-Rotrou; I']ghse Saint-Laurent, ù Nogenl-lo-I{otrou; Château de Nogenl-le-Rotrou; Eglise de La Bazoche ; Portail de Téghse de Frazé; Château de Villebon. M, Lamésange demande fiue la Société veuille bien intervenir auprès de M. le ^linistre d'Etat pour demander le classement au nomljre des monuments historiques du portail do l'ancien châ- teau do Sorel. Il rapporte qu'il y a quel(]ues années, pour ovilor iinc^ restauration bien minime, on a vendu à démolir un pavil- lon qui restait encore do ce château : les ligures ([ui couronnonl le portail i)araissent menacer mine, et il serai! à craindre qu'on ne fil pour le portail ce qui a déjà été lail i)Our le pavillon. M. I«' Président jjropose de prendre; d'urgence une délermina- lion à ce sujet, et d'adresser une noie à MM. les Minisires d'Elal et des Finances, en priant M. le Préfet do vouloir bien la recom- mander â raltonlioii do 1,1'ui-s Kxoolhnicos. — 30 — Cette proposition est adoptée, et l'ou confie au Bureau le soin de cette alïaii-e. M. Roux prie M. Lamésange de vouloir bien donner à la So- ciété le croquis qu'il a dressé des ruines du château de Sorel , telles qu'elles existaient avant la démolition du pavillon. M. La- mésange y consent volontiers, et M. Lefèvre promet de joindre à ce dessin des notes historiques sur Sorel. Lecture d'une lettre de M. Garnier, par laquelle il demande que la Société veuille bien nommer une commission chargée d'examiner l'aptitude pour la peinture de M. Moulinet, institu- teur de Saint-Aubin-des-Bois, pour que, une fois cette commis- sion entendue, la Société, s'il y a lieu, recommande ce jeune homme au Comité central des Artistes, avec lequel elle est en relation. Siu' l'invitation de M. le Président, M. Person donne des ren- seignements sur M. Moulinet. On passe à la question de savoir s'il est dans les attributions de la Société de patroner amsi les talents naissants qu'on lui signalerait. Après une assez longue discussion , sm' l'observation de M. Aug. Durand, on arrête qu'on nommera une commission pour exammer l'œuvre du jeune peintre, mais sans que cela puisse tirer à conséquence pour l'avenir. Cette commission sera de cinq membres ; ils seront choisis par le Bureau ' . Communication d'une lettre de M. AulDert, qui demande un nouvel ajournement de la décision relative à son vitrail. — Ajournement à la séance suivante. Lecture du rapport de la Commission de publication sur les projets de sceaux soumis à la Société. On passe à la discussion de ce rapport. La devise sera-t-elle française ou latine? — M. Roux propose le cri de guerre chartram : Passavant H mcillor. Ce projet n'est pas appuyé : la devise sera latine. La majorité de la Commission de pubhcation a proposé : Ho- 'loranda est semper antiquitas; la minorité : Relliquias patrv/m memori pietate colamus; enfm M. l'abbé Brière : Antiqua vene- roA-i, progredi ad meliora. M. Merjet combat cette dernière de- vise; la seconde partie ne convient pas à la Société, dont le but _' MM. (le Saint-Laiimer, Ouvre de Saint-Quentin, Anctin, Piébourg et Tablié llénaull, curr Je Lucé. — 31 — est de conserver les monuments et de fournir les moyens d'avan- cer, mais nullôinenl d'avancer elle-même. La devise de M. Brière, comme la dei^ftièrc proposée, est mise aux voix et adoptée. Le projet de prendre pour tj-pe du sceau les armes des \illes ne rencontre pas d'opposition : mais devra-t-on représenter seu- lement les armes des cpiatre villes chefs-lieux , ou celles des sL\ villes du département qui en possédaient (Chartres, Châleau- dun, Dreux, Nogent-le-Rotrou, Uonneval et Janville)? M. l'abbé Brière et M. Choppin comliattent ce dernier système proposé par la Commission et défendu par MM. Person et Merlet. Il est décidé qu'on ne reproduira les armes que des quatre chefs-lieux d'arrondissement. La ville de Nogent-le-Rotrou n'ayant jamais eu d'armoiries spécialesyla Commission est d'avis de prendre pour type les armes de la prévôté et non celles de la famille des Rotrou, comme (pielques personnes l'avaient demandé. — Adopté. Mellra-t-ou le nom des villes à côté de leurs armoiries? M. RoiL\ défend ce système, que comljattent MM. Boui-nisien et Lefèvre. Il est arrêté que l'on supprimera le nom des vdles, parce que les armoiries parlent par elles-mêmes. Le projet de dessin amsi modifié est renvoyé à M. Lecocq, son auteur, avec prière de le rapporter rectifié pour la prochaine séance, afin rpie la Société l'examine de nouveau. La séance est levée à cinq heures et demie. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Pierre tumulaire de Simon de Bérou (don de M. Moutié). — Estampage. Inscription sur les fonts baptismaiLX de l'éghse de Gallardon (don de M. Moutié). — Estampage. Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, au point de \-ue charlrain, par M. Em. Bollior do la Cliavignerie idun d(; l'auteur). — hnpr. Notice siu' M. Perier de Trémemont (don des héritiers de M. de Trémemont). — Impr. - 32 - SÉANCE DU 6 NOVEMBRE 1856. Présidence de M. de Saint-Laumer , vice-président. Le procès- verbal de la séance précédente est lu et adopté sans observations. L'ordre du jour appelle la discussion sur les projets de sceaux soumis à la Société. Divers dessins sont déposés par MM. Lecocq et Coudray-Maunier. Deux systèmes ont été suivis : réunir les armoiiies des quatre villes chefs-beux en un seul écusson, ou les diviser. La Société remet le choix définitif à une Commission de cinq membres \ nommée par le Bureau, et qui prononcera sans appel. M. l'abbé Brière rappelle qu'on a contesté la latinité de sa devise adoptée par la Société ; il propose de la remplacer par ceUe-ci : Antiqua venerare, progredere ad meliora. On passe à l'ordre du jour. Lecture du rapport de M. l'abbé Hénault, au nom de la Com- mission chargée d'examùier l'œuvre de M. Moulinet, instituteur à Saint -Aubin -des -Bois. M. le Rapporteur conclut à un avis favorable. La Société décide qu'elle recommandera ce jeune homme au Comité central des artistes. 11 sera remis à M. Mou- linet, s'il le désire, un extrait du rapport et du procès-verbal de la séance. Lecture du rapport de M. Roussel sur l'éghse de Saint-Lubin- des-Joncherets. Les deux membres délégués par la Société ont reconnu que les réparations projetées n'étaient nullement en rapport avec le style de l'église. Sur- la proposition de M. Ouvré de Saint-Quentin, il est arrêté qu'on enverra à M. le Préfet les conclusions du rapport avec l'avis de la Société. Lecture d'mie lettre de M. Aubert relative au vitrail par lui proposé pour la Cathédrale, M. Aubert se plaint que la Commis- sion de publication ne l'ait pas appela dans son sein , comme c'était son devoh, pour lui faire les observations qu'elle jugeait convenable. M. Merlet répond que la Commission n'entend nul- lement être forcée d'appeler près d'elle tous les auteurs dont les ' Mi\I. Fabrèguc, Mathieu, Merlet, Sainte-Beuve et l'abbé Calluet. — 33 — mémoires li^i seront soumis, et demande que ce fait soit une fois pour iQutos bien établi. Cet incident n'a pas de suite. Un ffléndjre prie M. Aubert de formuler nettement les propo- sitions qu'd fait à la Société. M. Aubert répond qu'il désire que la Société veuille bien lui prêter son concours pour faire exécu- ter son vitrail , et en second lieu que les honnnes compétents examinent son travail pour vérifier s'il est bien entièrement du style du Xllle siècle. M. Ouvré de Saint-Quentin demande ce que M. Aubert entend par ce mot son concours. Concours appro- batif , répond M. Aubert. — M. Baudouin fait remarquer que la première cliose est de savoir si les dessins de M. Aubert sont bien une œuvre originale et s'ils méritent l'encouragement de la Société.^f . Aubert insiste et demande que la Société émette l'avis si l'on doit oui ou non exécuter un vitrail dans la Cathédrale. M. Setlillol observe cjue ce n'est point là une question archéolo- gique : il formide la proposition qu'une Commission de cinq memlires soit nommée pour examiner le travail de M. Aubert. Cette proposition est adoptée : mie Commission de cinq mem- bres sera nommée par le Bureau ^ . M. le Président amionce qu'on a reçu de la Société de l'Or- léanais le modèle du questionnaire adressé par elle aux maires , curés et instituteurs du département du Loiret. Il demande (yii'mie Commission soit nommée pour cxammer ce question- naire et voir s'il n'y aurait pas dos modifications à y apporter. — Cet a\'is est adopté : une Commission de cinq membres sera nommée par le Bureau ^. Lecture d'im rapport de M. l'abbé Hénault sur la Borne de la Crosse. — Renvoi à la Commission de puliUcation. M. Bonnard soumet un doute qui lui a été suggéré par la lec- ture du premier Bulletin de la Société : c'est au sujet de l'aqueduc de Thivars. Il pense que cet aqueduc, s'il partait de Thivars, ne pouvait pas passer par Dammarie , qui est plus élevé que Thi- vars. Son avis à lui est que l'aqueduc n'avait pas son point de départ à Tbivars , mais entre Ver et Morancez , et qu'il venait aboutir, non pas aux Bas-Bourgs, mais an faubourg La Grappe. Cette rectification est adoptée aVec empressement jiar la Société, et il est décidé qu'il en sera fait mention au procès-verbal. ' MM. Onvri- df ."^.iiiil-ljiii'iiliii , H. I';irl;iil, l';ilil»r IJih'iv, Itaudduin cl .Mouloiit^K ' MM PfT.soii. Mt'ritît. Lecocq, Choppin c\ l'aliln' Ciormond. TOMF. I /'.-!'. i - 34 - M. Clioppin demande que le dessin joint au rapport de M. Hénault soit reproduit par la gravure. — Renvoi à la Commis- sion de publication. Rapports de M. Lefèvre sur le château de Sorel et de M. Em. Bellier de la Chavignerie sur la Compagnie de l'Oiseau-Royal. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. Lamy (Isid.), docteur-médecin, à Maintenon. Ménager, premier conunis de l'Enregistrement, à Chartres. D'OisoNviLLE (le marquis), à Paris. De Laqueuille (le marquis Edm.), à Paris. OzERAY, homme de lettres, à Bouillon (Belgique). Membres corresioondants : MM. D'Albert de Luyises (le duc), membre de l'Institut, à Dam- pierre. BoucHiTTÉ, ancien recteur de l'Académie d'Eure-et-Loir, à Versailles. Dupuis, vice-président du Tribunal civil, à Orléans. Mantellier, conseiller à la Cour d'aj^pel, à Orléans. De Vassal, arcliiviste du département, à Orléans. Bimbenet, greffier en chef de la Cour d'appel , à Orléans. Vincent, à Orléans. Leber, ancien président de la Société des Antiquaires, à Orléans. Tranchau , censeur au lycée , à Caeu. objets offerts a la société : Chapiteau du XlIIe siècle ('don de M. Garnier, imprimeur). Notice sur Phihppe de Champagne , par M. Bouchitté (don de l'auteur). — Impr. 35 SÉANCE Df 4 DÉCEMBRE 1856. Présidence de M. DE SAiNT-L.\i:.MEri , vice-présideul. Lectm-e et adoption du procès-verbal. M. RoiLX annonce que, sur sa demande, M. Gaucheron a mis à la disposition do la Société ime placp.ie de marbre blanc prove- nant de l'ancien hôtel des chevaliers de l'Oiseau-Royal. MM. le duc de Lu^^les, de Caumont, Dupuis et Vincent, écri- vent à la Société pour la remercier d'avoir bien voulu les nom- mer meûibres correspondants. M. de Caïunont demande en outre que la Société procède au choix de cmq délégués chargés de la représenter au congrès qui doit s'ouvrir à Paris au mois d'avril prochain. A la fin de la séance, un scrutm sera ouvert pour cette nomination. M. Aidjert prie la Société de vouloir bien encore différer l'exa- men de son vitrail, pour lui donner le temps de le refondre en- tièrement. — Accordé. M. Merlet, au nom de la Commission du sceau, fait coimaitre que les membres de cette Commission ont choisi deux dessins , entre tous ceux qui leur ont été proposés, l'un présenté par M. Coudray-Mamiier , l'autre composé par M. Ern. Leboiteux. Ces deux dessms ont été remis à M. Henri Garnier, dont le nouveau procédé de gravure fait le plus grand honneur à la ville de Chartres, et cet artiste s'est chargé d'exécuter le sceau d'après les modèles qu'on lui a donnés. Rapport de M. Person, au nom de la Conmiission chargée de préparer le Questionnaire, et lectui-e du projet proposé par la Comnussion. La discussion est ouverte sur les modilications à apporter à ce projet : plusieurs mendjres signalent quchpies omissions : la liturgie, — les command(,>ries, — le patois. M. Rou.\ diMuande que le travail de la Conunission .soit pendant ciuelques jours dé- posé aux archives afin que chacun i»uisse faire les observations (ju'il jugera convenables. Cette jtroposition est retirée. M. le rapporteur lieudra (;omi)te des omissions (jiii lui ont été signa- lées, et son travail ahisi modifié sera livré à l'impression. — 3G QUESTIONNAIRE. ÉPOQUE GAULOISE ET ÉPOQUE GALLO-ROMAINE. MONUMENTS GAULOIS. 1 . Existe-t-il sur quelques-unes des parties du territoire de la commune de grosses pierres druidiques ( dolmens , pierres cou- chées; men-liirs, pierres levées] ? 2. Ces roches sont-elles de même nature que les pierres du pays? 3. Certains monticules peuvent-ils faille supposer que d'an- ciennes sépultures aient été recouvertes par ces surélévations encore existantes ? — Quel nom domie-t-on au cliamptier où elles se rencontrent? — Quels résultats ont amené les fouilles qui ont pu être faites en cet endroit? 4. Existe-t-n des grottes, des souterrains, dans lesquels ou aurait découvert des indices de tonibeaux gaulois ? 5. A-t-on trouvé dans le sol des médailles , des colliers, des pierres polies en silex, taillées de manière à former pointe ar- rondie d'un côté, et coin ou liaclie de l'autre? MONUMENTS GALLO-ROMAINS. G. Des restes de dallage ou de grossiers empierrements, des fragments de bornes milliaires {grandes homes sur lesquelles on remarque quelquefois un chiffre, une inscription) indique- raient-elles encore le passage d'une voie romaine {chaussée de César, de Drimehautyt — Quel aurait été le tracé de cette voie? — Quels lieux aiu^ait-ello mis en communication ? 7. Le passage d'un aqueduc est-il indiqué dans la commune par les restes d'un conduit maçonné et garni autrefois d'un re- vêtement intérieur? — En quoi consistent ces restes? — Quel pouvait être le point d'origine du conduit , son parcours et son lieu de déchargement ? 8. Remarque- 1- on à la surface du sol les indices d'un terras- sement d(mt les talus et les fossés continus et réguUers auraient - 37 - formé une enceinte militaire (camp de César )'i — (Jnel est ie nom du champtier où se remarqueraient ces indices ? 0. A-tp-dn découvert des cercueils en pierre ou en terre cuite? — Qu'a-t-on trouvé, soit au-dedans, soit au-deliors de ces tom- beaiLx ? 10. A-t-on découvert, en labourant les champs, des fragments de i)Oteric rougeàtre ou grise, des tuiles à rebord, des briques, des pierres taillées, des monnaies, des objets divers en fer, rn bronze ou en ivoire, des débris d'armes ou d'instruments? 1 1 . Existe-t-il dans les villes quelques restes de fondations pouvant être rapportées à des murs d'enceinte et à des con- structions civiles ou militaires de l'époque gallo-romaine? 12. Daijy les fouilles nécessitées par les constructions mo- dernes, a-t-on rencontré des cliapiteaiLx, des tronçons et fûts de colonnes, des morceaux de marbre se rapportant aux con- structions des anciens temps ? l."5. Trouve- 1- on, maintenant engagées dans les murs des caves ou dans d'autres maçonneries, des pierres avec sculpture ou inscription, provenant de la démoUtion des constructions de l'époque romaine ? l'i. Les fouilles ont-elles fait découvrir en quelque endroit des mosaïques ou des fragments de mosaïque? MOYE.N-AGE ET RENAISSANCE. CONSTRUCTIONS MILITAIRES. IT). L'enceinte de la principale localité de la commmic a-l- elle été fortifiée ? — Que reste-t-il de ces fortilicatioiis? — Une porte, ou l'ime des portes, a-t-elle reçu un nom particulier? iC. Un château-fort a-t-il existé dans l'enceinte ou non loin de l'cniceinte de la ville? — Qu'en n-slc-t-il? 17. Dans quel état de conservation se trouvent les locaux intérieurs, les plafonds, les cheminées, les escaliers? — Y avait- il un souterrain? — Trouve-t-on des traces d'inscrijitions. de blason> cf iTniiniiirir-^ ? CONSTRUCTIONS CIVILES. I(S. Existe-t-il dans la piiiiciiialc Idcalilf de la conniume tout ou partie des anciens bàlinicnls publics: 1» La maison de ville? To.ML 1. I\-V. .\' - 38 - — 2" La maison de justice ou bailliage? — 3° Les hôpitaux ? — 4° La prison ? — 5» Le grenier à sel ? — 6» La halle ? 19. A quel temps peut-on faire remonter la construction de ces monuments ? 20. Dans quel état de conservation se trouvent-ils? — A quel usage actuel ont-ils été appropriés ? 21. A quel caractère se rapporte l'architecture de ces diffé- rents monuments ? — Les portes et les fenêtres sont-elles car- rées , cintrées , en ogive ? — La façade , le perron , les escaliers sont-ils sculptés , ornementés ? 22. Intérieui-ement , que reste- t-il des chemmées, des pla- fonds, du dallage? — Y avait-il des peintures et des sculptures, des inscriptions , des blasons , des armoiries ? 23. Quelques fragments des appropriations mobilières ont-elles pu être conservées: boiseries, meubles, lits, sièges, tapisseries? 24. Quelques parties de maisons particulières, escaliers, fa- çades, sont-elles debout encore ? — La façade, en bois ou en pierre , est-elle sculptée , ornementée ? — Une image ou figure significative, un signe religieux a-t-il servi à distinguer cette maison ? — A-t-elle encore un nom particulier ? 25. Dans les différents domaines que renferme le territoire de la commmie , y a-t-il d'anciens châteaux seigneuriaiLx , d'an- ciennes maisons de plaisance? — Quel est le caractère archi- tectural de ces constructions privées ? — Que reste-t-il de leur appropriation intérieure et mobilière ? 26. Indépendamment de ces constructions principales, existe- t-il encore des portes d'entrée, des pavillons, des rendez-vous de chasse ou des constructions de momdre importance ? 27. Trouve-t-on dans la plaine d'anciennes bornes portant dos indications féodales , telles que lettres mitiales , écussons , sculptures quelconques ? MAISONS CONVENTUELLES ET HOSPITALIÈRES. 28. La commune a-t-cllo eu autrefois des établissements oc- cupés par des ordres religieux, des couvents, des abbayes, des prieurés ? 29. Que reste-t-il de ces établissements ? — Y trouve-t-on encore le cloître, les cellules, le réfectoire, la chapelle? 30. Y a-t-il des tables scellées dans les murs, des dalles sur les tombes , avec des armoiries , des figures et des iuscriptiouià ? — 39 - 31. O^it^lqi^ics ruines abandonnées ont-elles appartenu à d'an- ciens hospid^s ou maladreries ? — Dans quel état se trouvent actuelleilient les restes de ces bâtiments ? 32 . A-t-il existé dans la commune d'anciennes commanderies? — Que reste-t-il de ces établissements ? — Quelques champtiers en ont-ils tiré leur nom? CONSTRUCTIONS RURALES. .33. Ouclqiios fraiïmcnts d'anciennes constructions rurales se dislingnenl-ils encore, soit dans les bâtiments des fermes, soit dans les moulins? — Voit-on encore aux portes ou aux fenêtres des écussons armoiries ? 3'é. S:trt-ou où se trouvaient les granges champarteresses ? — Oue reste-t-il de ces bâtiments ? TRAVAUX d'art. 3.'>. La commune conserve-t-elle des vestiges plus ou moins importants, de ponts, de ponceaux, barrages, endiguements, canaux, écluses, se rapportant à l'ancienne viabilité et à l'ancien régime des eaux ? OBJETS DIVERS TROUVÉS SUR LE SOL. 36. A-t-on trouvé sur le sol des débris d'armes et d'armures, des projectiles, indiquant qu'une rencontre militaire avn-ait eu lieu en cet endroit ? 37. A-t-on trouvé à do plus grandes profondeurs des vases, des coffres renfermant des momiaies, des ustensiles, des objets divers ? L'ÉGLISE. 38. ^^M■s (piel temps peut-on faire remonter la construction d(î l'église? — A-t-on aussi des indications relatives aux épo(jues de ses agrandissements, de ses restaurations? CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE SON ARCHITECTURE. 3'.). (Jiirl.s .sont les nialcriaux (Mn]ilt>yrs dans la construclion de l'église : la ])ierre , la bri(iue, avec ou sans silex? — Y a-l-il des parties en bois? — Si c'est la pierre, de (Quelle carrière a-l- clle été extraite? — 40 — - iO. L'église est-elle rectangulaire ou en forme de croix? — Se termine-t-elle carrément ou en hémicycle? — A-t-elle des rliapcUes latérales qui font saillie sur les côtés? 41. A-t-elle un fronton rentrant sous la saillie du toit ou dé- passant le niveau de la toiture? — Une croix ou im fleuron {pierre antéfue) surmonte-t-elle le fronton? 42. Quelles sont , dans œuvre , les dimensions de l'église : longueur , largeur ? 43. Comment l'église est-elle assise sur ses bases? — Repose- t-elle sur de simples murailles, ou bien est-elle soutenue à l'ex- térieur par des contreforts formant arcs-boutant? A l'intérieui-, par des saillies séparatives entre les fenêtres ? Dans la nef , par des rangs de piliers ? 44. Une chapelle souterraine (crypte) existe-t-eUe au-dessous de l'une des parties de l'église ? — Y a-t-il aussi des caveaux de sépulture ? 4."). Le daUage ou le carrelage du chœur ou de la nef pré- sente-t-il quelque chose de particulier ? 46. La porte ou les portes de l'éghse sont-elles en plein-cintre ou ogivales ? — Un pilier sépare-t-il la porte par le milieu ? — La ])orte s'enfonce-t-elle en forme de niche entre des piliers suppor- tant des arceaux? — Les arceaux sont-ils sculptés, et comment? 47. Les fenêtres sont-eUes carrées, arrondies, en ogive ? — Sont-elles garnies de nervures en pierre ? 48. Les vitres sont-eUes blanches ou de couleur? — Si ce sont des vitraux de couleur , en quoi consistent les dessins , figures , armoiries ? 49. Les piliers sont -ils carrés, cylindriques, composés de faisceaiLx de colonnettes ? — Les chapiteaux , les socles sont-ils sculptés, et comment? 50. La ])artie supérieure de l'église est-elle vuie voûte, un Iilafond? — Si c'est ime voûte, est-eUe cintrée, ogivale, en ] lierre, en bois ? 51. La muraille qui supporte les voûtes supporte-t-elle aussi des poutres [cniraÂis) qni traversent la partie supérieure de l'é- difice;? — des poutres sont-elles ornementées ou décorées de blasons? 52. Comment est couverte l'église : en tuiles, en ardoises? — Le toit est-il plat, aigu? — Existe-t-il autour du toit, pour l'é- coulement des eaux , des gargouilles ou gouttières sculptées ? - Il — CO.NSTHUCTIUNS ANNEXES Dli L ÉGLISE. P 53. L'église a-t-elle un porche? — Esl-il souleuu par des pi- liers en pierre ou par des piliers en Ijoisï — Les ])iliors suj»- portent-ils une voùle, un simjjle toit? 54. Une ou j)lusieurs tours sont-elles adossées à l'église ? 55. La tour du clocher est-elle carrée ou ronde, terminée en plate-forme, en flèche? — La croix ipii la surmonte est-elle en serrurerie ou^Tagée ? 56. L'horloge, conmie ancienneté et comme ouvrage d'art, présente-t-elle rpiehyiie chose de remarquable ? 57. Y a-t-il, sur l'un des murs de l'éghse. un ancien cadran solaire? — Quelle est la légende inscrite au-dessus de ce cadran ? 58. De fomhieu de cloches se compose la sonnerie de l'éghse? — Quelles sont les inscriptions et les dates qui se Usent sur le métal de chacune d'elles ? 59. La sacristie est-elle installée dans l'mie des chapelles laté- rales de l'éghse, ou est-elle mie construction à pari ? — Dans ce dernier cas, en quoi consisfe-t-elle? APPROPRIATIONS INTÉRIEURES DE L'ÉGLISE. 00. Le maltre-autel est-il remarquable? — En quoi consiste le retable et la décoration qui l'accompagne ? (il . Les Ibnls baptismaux sont-ils en pierre, en métal? — Sur quel socle reposent-ils? 62, QueUe est aussi la matière des bénitiers? — Sont-ils adlié- rents aiL\ pihcrs, à la nun-aille, ou s'appuicnt-ils sur un su]iport particulier? — Quelle est leur forme ? 6.'3. En quoi consistent les boiseries de l'église : les stalles, le lutrin, le banc-d'œuvrc , la chaire à prêcher? — Ces boiseries sont-elles anciennes, sont-elles ouvragées, sculptées? Oi. L'église renferme- t-elle des figures en jiierre ou en bois, peintes ou non peintes? — Où sont-elles placées? — Y en a-t-il qui représentent des jjersonnages bistori(iues? — Y a-I-il aussi des bas-reliefs? — En (|uoi consislenl-ils? 05. Le plafond ou quehpie partie d(? léglise a-l-il été iieini , doré? — Le Ijadigeonnage, s'il y en a eu mi, recouvre-t-il des peintures qui jiourraient être retrouvées? 00. Lit-on sur les murs, sur le plaRuid, des dates, des noms de donateurs, des indications diverses? — Quel est le texte de ces inscriptions? — 42 — 67. L'église possède- t-elle des tableaiLx peints sur toile, sur jjois ? — Que représentent ces tableaux ? — A quel peintre ou à quelle école pourraient-ils être attribués? 68. S'il existe des pierres tombales ou des fragments de pierres tombales dans l'église , que représentent les figures gravées des- sus, et quel est le texte de l'inscription qui peut s'y lire encore V y LE CIMETIERE. 69. Le cimetière renferme-t-il d'anciens tomljeaiLx sculptés avec des inscriptions ? PETITES CONSTRUCTIONS RELIGIEUSES. 70. Existe-t-il, à la rencontre des chemins ou ailleurs, des croix en pierre , en bois sculpté , en fer ouvragé ? 71. Existe-t-n aussi des calvaires, de petites chapelles votives renfermant des figm'es rehgieuses peintes ou sculptées ? 72. Des arbres séculaires ont-ils reçu dans leur tronc des niches avec des images chrétiennes ? 73. A quels faits et à quelle époque la tradition rapporte-t-eUe l'édification de ces petits monuments religieux ? 74. Y a-t-il des fontaines où se font des pélermages? — Quels sont les petits monuments ou restes de monuments qui encei- gneut ou décorent ces fontaines ? OBJETS DIVERS SERVANT AU CULTE. 75. L'église a-t-elle en sa possession des objets d'orfèvrerie ancienne : ciboire , calice , patène , lampe , croix , ostensoir ? — De petits objets d'ébénisterie avec mcrustation de métal, reli- quaires , châsses ? — Des émaux , des tissus , des étoffes brodées d'or ou d'argent , d'anciennes tapisseries ? 76. A-t-on conservé d'anciens hvres liturgiques , livres de lutrin , d'autel ou autres ? — D'anciennes images gravées ou coloriées ? CULTES NON CATHOLIQUES. 77. La commune a-t-elle possédé ou possède-t-elle encore un temple protestant ? — Qu'en reste-tril? 78. S'y est-il tenu des assemblées, des conventicules? 79. Quelques noms particuliers rappellent-ils l'exercice de ce culte, ou de quelque autre étranger à la religion cathohque? - i:? - (iil I.KCTIONS. MELDLES, ARMIUES, USTENSILES, OBJETS DAllT. 80. O^i'lilii II» posséde-t-il dans la commune une collection (l'anliquilés, de cmiosités archéologiques : médailles, bronzes, armes et armures , colFres en bois sculpté , ustensiles , instru- ments queironijues, objets d'art? — Kn raison de l'intérêt (jui se rattache à ces collections, les possesseurs permettraient-ils qu'elles fussent visitées et décrites ? 81. Y a-t-il dans quelque maison particulière un ou plusieurs objets dignes d'attention : une peinture, une sculpture, un livre, un fiarcliemin colorié, une tapisserie, un lambris? 82. Les archives de l'égUse renferment -elles aussi de vieu.x Registres, de vieiLX papiers, dont la considtation pourrait avoir quelque intérêt? 8;{. Y a-t-il dans la commune, entre les mains de quolrfiies personnes, d'anciens écrits relatifs ù l'histoire de la commune, ou à celle de quelques-ims des étabUssements civils ou religieux qu'elle aurait pu renieiTuer? FAITS AITIIENTIQUES ET TRADITIONNELS. 8i. ijuei est le nom latin que portait la commune? — A quelle étymologie significative rallache-f-on celui qu'elle porte aujour- d'hui ? 8"). Quelles sont les appellations significatives df (juekjues- ims des champtiers de la commune , des hameau.x , des lieiix dits? — Quoh souvenirs rappellent ces appellations? 80. Quels sont les événements importants qui se sont accom- plis dans la commime ? 87. A quel personnage marquant a-t-(>ll(» donné naissance? 88. D(,' (jucls faits généraux a-t-on gardé le souvenir : incen- dies, épidémies, inondations, aimées d(^ grande stériUté ou de grandi; abondance, longévités exceptionnelles? 89. D'anciens chants populaires se sont-ils perpétués dans la commune? — Quels sont les paroles et l'air de ces chants? ÎK). Quchpies histoires, quc^iues légendes anciennes se sont- elles con.servées tradilionnellenienl dans la conunune? — Kn (]uoi consislen! ces dillérenls récils? — Y a-l-il p.urijlcmeiit un dicton, un proverbe ]ir()|ire ;'i la loi-alit.'? 44 — 91. Trouve-t-on dans le langage ijopulaire des mots, des ter- mes patois, qu'il serait utile de relever, comme restes de l'an- cienne langue de la contrée ? 9-2. Existe-t-il dans la commune quelque coutume civile ou religieuse qui ne se rencontre pas ailleurs? — A quelles cir- constances ces coutumes ont-elles pu devoir leur origine, et en quoi consistent-elles aujourd'hui? Le Questionnaire, ainsi rédigé, sera livré à l'impression et ensuite remis à M. le Préfet, à Ms'^ l'Evêque et à M. l'Inspecteur d'Académie, pour qu'il leur plaise l'adresser à MM. les Maires, Curés et Instituteurs des 427 communes du département d'Eure- et-Loir. Lecture d'une notice de M. Lecocq sur des lettres-patentes de Charles VI , relatives à l'insurrection des Cabocliiens , et décou- vertes par lui sur la garde et le faux -titre d'un manuscrit de la Bibliothèque communale. La Société écoute avec un vif intérêt cette lecture , et décide , sur la demande de l'auteur , qu'il sera écrit à M. le Maire et à M. le Président de la Bihliothèque pour leur faire part de cette découverte et les prier d'assurer la con- servation de cette pièce. — Renvoi du manuscrit de M. Lecocq à la Commission de pui^lication. Dépôt d'une notice de M. Ozeray, sur les Carnutes. — Renvoi à la Commission de publication. M. Roux donne à la Société de nouveaux renseignements sur la mosaïque récemment découverte à Verdes. — Bien que le bourg de Verdes soit étranger au département, la Société ac- cueille avec plaisir ces renseignements, et remercie M. Roux de sa communication. L'ordre du jour étant épuisé, on passe au scrutin pour la no- mination de cinq délégués demandée par la lettre de M. de Cau- mont. Le scrutin donne les résultats suivants : 21 votants : MM. Paul Durand, 21 voix. Al. de Samt-Laumer, , 19 — Ad. Chasles, IG — Luc. Merlet, ^ 15 — Denain , 8 — Chasles aine , 6 — Em. Bellier de la Chavignerie, 6 — Genêt, 5 — — l.) — MM. Paul Diu-and , de Saiut-Laumer. Ad. Cliasles, Merlet et Denain, .sonUnommës délégués do la Société, et l'on arrête que si ifuel({ues-ilus d'entre eiL\ ne peuvent se rendre à Paris pour le congrès, ou priera ceux des membres qui ont ou le plus de voLx après eux de vouloir bien les remplacer. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM Ern. Ménault, à Angerville. L'Abbé PûucLÉE, professeur au grand séminaire, à Chartres. L.vssLs, architecte, ù Paris. De Be.mliei:, à Chartres. De S.\int-Lau.mer (Frédéric), à Morancez. Membres correspondants : MM, GiLLET-DAMrrTE , olTicier de l'Université, à Gallardou. Forgeais (Arthur), président de la Société deSphragistitTue, à Paris. Mme A. DE Carlowitz (la baronne), ù Bleury. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Cheminée en pierre du XI V"-- siècle (don de M. Luliin Isaui- bert). Carreau fleurdelysé, provenant des greniers du château de Mainvilliers (don de M. Gauthier, ù Chartres). Panneau en bois sculpté du XVI* siècle, provenant, à ce qu'on pense, de l'abbaye de Saint-Père (don de M. l'abbé Ilénault, curé de Luré). Le chansonnier Morainville, par M. Em. P.cllicr (1(^ la Cliavi- gneric (don de l'autimr). — Imjn-. Portrait de Morainville (don de M. Sainle-RpuveK — Lilhnq. TuMF. I. /'.-I. 5 y — 46 — SÉANCE DU 15 JANVIER 1857. Présidence de M. DE Boisvillette. Lecture et adoption du procès- verbal. Mme la baronne de Carlowitz, MM. Forgeais, Mantellier et de Vassal écrivent à la Société pour remercier d'avoir été nommés Membres correspondants. Lecture d'une lettre de M. le Secrétaire-général du Comité des Artistes, annonçant que le Comité est heureux de pouvoir ré- pondre aux intentions de la Société archéologique en prenant sous son patronage M. Moulinet, le jemie artiste qu'elle lui a recommandé. Le secrétaire fait connaître à la Société que plusieurs mem- bres ont exprimé le désir de recevoir un diplôme; doit-on en faire imprimer ou graver ? — On passe à la discussion de cette proposition , et, après diverses observations , il est décidé que le diplôme sera à la charge des membres , qu'il sera obligatoire , et que dans la prochaine séance on proposera des modèles. M. Merlet émet le vœu que M. le Maire demande à S. Exe. le Mmistre d'Etat la cession , pour le Musée de la ville , du modèle do la statue de Marceau, exécutée au Louvre par M. Thomas, sculpteur : de pareilles demandes sont rarement refusées. — M. le Maire, présent à la séance, répond qu'il prend acte de cette commimication et qu'il se chargera d'y donner suite. Rapport du trésorier sur les recettes et dépenses pendant l'an- née 1856. De ce rapport il résulte que les recettes se sont éle- vées à 1,070 fr., les dépenses à 637 fr. 80 c; partant, reste en caisse 432 fr. 20 c. — Le compte de M. Sainte-Beuve est adopte sans observation. M. Lecocq signale à l'assemblée l'existence d'un troisième aqueduc romain, dont les traces se trouvent dans les maisons du faubourg La Grappe , nos L5 , 10, 1,7 et 1 8 ; il se propose de l'explorer plus attentivement au printemps prochain. — A ce propos, M. Merlet fait connaître l'existence d'une mosaïque qui aurait existé au champ des Dix-]\Iinots, derrière l'éghse de Lucé : on lui a ]n'omis , après la moisson , de faire des fouilles en cet endroit. — H — Lecture d'ime notice de M. Merlet sur les anciennes boutiques du cloître Notre-Dame. — Après des remartjiies de MM. Bonnard et Lecocq, cette notice est renvoyée à la Commission de puljli- cation. Lecture d'un travail de M. le Marquis de Laijucuille sur les fortiiicalions de Voves. — Renvoi à la Commission de publica- tion. M. Roux demande la parole. Il pense que l'aqueduc signalé par M. Lecocii est le même que celui dont il a déjà parlé d'après M. de Frémainville : le point de départ étant le même, ce serait simplement une hilurcalion. M. Lecocq répond que le point de départ de son a(jueduc est vers Sainl-Clieron ; ainsi û est certai- nement dillérent de celui cité par M. Roux. ^L le Président domie communication à l'assemblée d'une cir- culaire de M. le Préfet adressée à MM. les Maires et insérée dans le Recueil administratif, pour recommander ù l'attention de ces magistrats le Questionnaire que leur a adi-essé la Société. Lecture d'une notice de M. Lecocq sm- un acte de paternité au X\U siècle. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est levée à cinq beiu-es. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Monbrc honoraire : M'î'' l'iL, évéque de Poitiers. Membres titulaires : MM Mug. Bkllier de l.\ Chavignerie, à Paris. JoLiET, à Cliartros. JoH, greflier du tribunal de commerce, à Dreu.v. l'iiil. Bellieu DE L.v CuAviONEuiE, à Nogeut-sur-Seirie, Hai.miiallt, principal du collège, à Cliartres. [)e Luigné, à Chartres. (IUJETS offerts a la SOCIliTÉ. Marbre prov(>nanl de IJuMel des Chevaliers de l'Ou-icau-Roya idnn dr M Cauclieron I. — 48 — Bùiiilier du XV*^ siècle, dans l'église de Saint-Piat, près Main- tenon ' (don de M. II. Parfait). — Moulage enjMtre. Fragments de tuiles, de meules et de tombeaux romains, trouvés à Allonnes (don de M. Desliayes, maire d'Allomies). Chansons et Saluts d'amour de Guillamne de Ferrières, dit le Vidame de Chartres (don de M. Aubry, hhraire à Paris). — Imp7\ Rapport du Préfet et procès-verbal des délibérations du Con- seil général d'Eure-et-Loir, 1856. — Impr. Le siège et la délivrance d'Orléans, par M. Mantellier. — Notice sur la monnaie de Bombes et de Trévoux, par le même (dons de l'auteur). — Impr. Clémence Isaure ; les Jeux Floraux ; le Concours de 1 849 , par par M. Em. Bellier de la Chavignerie. — Biographie et catalogue de l'œuvre du graveur Miger, par le même (dons de l'auteur). — Impr. Lettres des Rois de France, par M. Luc. Merlet (don de l'au- teur). — Impr. Anciennes mesures d'Eure-et-Loir, par M. Benoit. — Impr. - SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1857. Présidence de M. DE Boisvillette. Lecture et adoption du procès-verbal. M. le comte Alb. du Temple dépose sur le bureau des débris d'armes romaines trouvés à Allonnes et offerts à la Société par M. Desliayes, maire de cette commune. M. le Président émet le vœu qu'on étudie ces objets fort intéressants et qu'on fasse con- naître l'usage auquel ils étaient appropriés. Lecture d'une lettre de M. Lamésange' qui envoie à la Société divers fragments d'antiquité gallo-romaines découvertes récem- ment à Vert-en-Drouais, sous un monticule, au champtier de ' Autour de ce bénitier, on lit pour légende : £'an mil 3333'' Ot)333, 3cancltc famluivbf a bonne a benoiticr à lii ronfrairif ht oainrtr l^urbr îles ittnturine. W) la Censailie. «L'honorable membre demande que la Sociélé vole mie sonjnKi 'destinée à indemniser le propriétaire des louilles ([ii'il fera en cet endroit. — Après (piehp-ies minutes de discussion, l'assemblée décide ipi'une somme de ôO fr. sera mise à la dis- position de M. Lamésange jwur subvenir aux itremiers Irais : il sera écrit aux mendjres résidants à DreiLX pour les prier d'aider M. Lamésange dans la surveillance des travaux à exécuter. Lecture d'une lettre de M. Bouckitté, qui transmet le pro- gramme des questions mises au concours par la Société des Sciences morales et Belles-Lettres de Seine-et-Oise. M. Aidjerl écrit à la Société pour annoncer qu'il donne sa dé- mission de memlirc titulaire et retire le jirojel de vitrail déposé par lui.-— La démission est inunédiatement acceptée; et le Bu- reau propose le dépôt aux archives, sans lectiu-e préalable, du rai»port fait i)ar la Commission chargée d'examiner le travail de M. .Vidiert. MM. Ou\Té de Saint-Quentin et Baudouin msisteut pour (ju'il soit doimé lecture du rapport. L'assemblée consultée dévide qu'elle entench-a ce rapport et que ses conclusions seront msérées au procès- verbal. » La Commission avait à répondre à deux questions : " La première, — Examiner un dessin de vitrail composé par M. Aubert, en l'honneur de Notre-Dame Cm Chartres, destiné à perpétuer la mémoire de la fête qui a eu heu le 15 mai 1855, et donner son avis sur la valeur artistique de ce travail. » LadeiLxième, — Dire si, suivant le vœu de l'auteur, ce vitrail pourrait être convenablement placé dans une des fenêtres de la cathédrale de Chartres. •- En ce (]ui regarde la première question , •> LaC(jmmission a exarahié avec tout le som possible et avec grand mtérêt, un ouvrage qui ;i(hi coûter ù son auteur beau- coiq) de recherches et de travail : ■ Elli^ est d'avis que la pensée (jui l'a inspiré est grande et aurait même j)U êln^ étendue de façon à donner lieu ;i toute la décoration d'une chaiielle dédiée à la sainte Aierge; • (Juc l'en.scîndile du vitrail dont il s'agit est satisfaisant; (jue, j)our la forme de l'annatm-c^ en fer, le dessin des fonds et de la bordui-e, l'auteur s'est inspiré d(!s verrières du .Xllb' sièch; et a heureusement réussi dans sa reprodudion : ■ Mais que, pour les cinq médaillons cpii foiinenl la parlie iinportanle de la conqiosilion, deux seulemenl , celui ilu bas et — 50 — celui du haut , sont traités convenablement ; les trois autres ont besoin d'être étudiés de nouveau, tant pour l'ensemble de la composition des sujets que pour les détails du dessin. » En ce (jui regarde la deuxième question , » La Commission pense qu'il pourra paraître singulier que des faits du XIX^ siècle soient représentés comme s'Us se fus- sent passés dans le cours du XIII^ ; » Que ce vitrail , aussi bien exécuté qu'il fût , perdrait beau- cou]3 et que l'effet n'en serait certainement pas satisfaisant, étant placé à coté de verrières datant toutes du XlIIe siècle (sauf celles de la chapelle Vendôme qui , comme cette chapeUe , datent du XVc) ; M Qu'un semblaljle vitrail serait bien plus convenablement placé dans mie chajDeUe moderne construite dans le style go- thique, soit, par exemple, la chapelle du séminaire de Sain t- Cheron ; que là , du moins , tout en étant mie reproduction des lignes et des formes de cette époque, les objections mdiquées plus haut n'auraient plus d'importance. » Lecture d'une lettre de M. le président de la Société archéolo- gique Lorraine à M. le président de la société d'Eure-et-Loir pour proposer l'échange des publications des deux sociétés. — Cette demande est accueillie avec empressement. L'ordre du jour appelle la discussion sur le projet de diplô- me. — L'assemblée décide que le diplôme sera exécuté par la typographie et remet au Bureau le soin d'en arrêter la forme. M. le secrétaire fait connaître qu'on a déjà reçu de quarante- sept communes les réponses au questionnaire qui leur a été adressé. Il demande qu'une commission spéciale soit nommée pour examiner ces questionnaires et relever les faits qui pour- ront paraître présenter quelque intérêt. — Une Commission de sept membres sera nommée par le Bureau K Communication de M. Roux sur une découverte de 394 mé- dailles à Allaines , au champtier de la I^ouverie. Lecture d'une note de M. Calluet à ce sujet. — Le Bureau nommera une Com- mission de chiq membres chargée d'examiner ces médailles et de donner son avis sur leur valeur K ' MM. l'aul Durand, Person , Lccocq , Calluet, lîoux, Lel'èvrc el l'abbé l'oucléc. * MM. Calluet, Houx, Prcvosteau , Leniarié et Corbin. - r,i - Gommiinicaliou do M. Lecoctj rolative a la démolition projetée d'iine des anciennes portes du cloître (celle de l'Ullicialité) : M. Lecocq demajule que la Société s'oppose, aulaul qu"il sera en elle, à cette destruction, déplorable au point d(; vue archéolo- gitjiie, et dont rien ne semble justifier la nécessité. MM. P. Du- rand, Ouvré de Saint-Quentin et Baudouin appuient vivement cette proposition. — Après diverses observations, l'assemblée décide qu'il sera déposé en son nom à l'enquête mi dire ainsi conçu : " La Société Arcliéologiciue d'Eure-et-Loir, considérant que » cette porte, qui date du Xh siècle, est importante au point de » vue liistorique, demande qu'elle soit conservée et restaurée. » La Société délègue en outre deu.x de ses meml)res, MM. Rous- sel et Piébolu'g, pour relever le dessin de cette porte. Dépôt d'un article de M. Merlet sur ime lettre de rémission de LjôS découverte sur la couverture d'un manuscrit des Archives. — Renvoi à la Commission de publication. M. Lecocq signale une erreur qui s'est glissée dans l'article de M. Bellier de la Chavignerie, sur les Chevaliers de l'Oiseau-Royal. L'auteiir dit (p. 41 des Mémoires) que c'est en 1639 que les ar- balétriers jw'vcQiiile MivQ (ï arquebusiers; or, dans les Registres des Eche\ins de Chartres, tome IV, n» 327, on voit que, dès le 27 septeml)re 1 628 , Claude Desrues prenait le titre de Roi des Arquebusiers à mèche. Lecture d'une pièce de vers de M. Joliet sur les études archéo- logiques. — L'assemblée écoute avec un vif intérêt cette poésie et adresse ses remerciements à M. Johet. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membre honoraire : M. le vicomte dk Grouchv, ancien Préfet d'Kure-et-Loir. Membres titulaires : .MM. \nM.r, dricteur-niéderin , .i Chartres. Dr; Hiii>^vii,LKTTi: (Ludovic), a Chartres. — 52 — OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ Projet de vitrail en l'honneur de l'Immaculée-Conception, par M. AiiLert (don de l'auteur). — Photogr. Débris d'armes romaines, trouvées à AUonnes (don de M. Desliayes). îilatrice du sceau de Renaud de Paris, chefcier de Chartres (don de M. Corbin) \ — Cuivre. Bulletm de la Société d'archéologie lorraine (envoi de la so- ciété). — Impr. Revue des Beaux- Arts, 1857, 2^ et 3e livraisons (envoi du Co- mité central des Artistes). — Imjw. SÉANCE DU 5 MARS 1857. Présidence de M. de Boisvillette. Lecture et adoption du procès- verbal. Communication d'une lettre de M. Aubert pour réclamer le dessin remis par lui à la Société. — On passe à l'ordi-e du jour. Lecture d'un arrêté de Son Excellence le Ministre de l'Instruc- tion publique, approuvant les statuts de la Société. Cet arrêté sera inséré au procès-verbal. ARRÊTÉ. Le Ministre Secrétaire-d'État au département de l'Instruction publi- que et des Cultes; Vu les rapports de M. le Préfet d'Eure-et-Loir, en date des 19 août, 23 septembre 1856 et 20 janvier 1857. ^ Nous avons déjà parlé de ce sceau , à l'occasion de la pierre tumulaire de ce même Renaud de Paris (p. 10 des Mémoires). 11 est d'une parfaite conservation et représente un écusson de au sautoir de à deux tours en chef et une étoile en pointe. Cet érusson est surnioiité d'une clieniise de la Vierge, qui lui sert de cimier, accostée do doux hrandios de quintcfeuilles. Légende: S : U : îre Ijjûriôiuô fapiceiii €arn. — 53 - Arrête : Article \". -»- La Sot-iété forniéL' dans le deparlement d'Eure-et-Loir, sous le titre df' Soriëlé Anhèolitiiiiiue il'Eure-et-bjir, est autorisée. Art. 2-. — Les statuts de ladite Soeiélc', joints au pn-sent arn'-tt'. sont aiiprouvés. Aucune niodilication n'y pourra être intrnduilc (pi'a- vec l'assentiment ilu Ministre de [Instruction puiditpie et des Cultes. Art. 3. — M. le Préfet ilu département d'Eure-et-Loir est charjré' de l'exécution du présent arrèti'. Fait ;'i Paris, le 5 févrifi- IN.">7 Sif/tu': UltlLA.MJ. l'our ampli:ilion : Le Chef de la division du secrétariat-général , Signé: (i. ROULA XD. Pour copie conforme : Pour le Préfet d'Eure-et-Loir . Le Conseiller de Préfecture secrétaire-général , RE.NÉ CHASSÉRIAU. S. Exr. le Ministre tlEtal i'ail connailrc qu'il a été iiiipossiJjle de couiiirendre le portail du château de Sorel au noniLre des monuments historiques, en raison du peu d'importance de l'é- difice dont il s'agit '. — La Société, en regrettant la décision prise par S. Exe, décide qu'on en donnera connaissance à M. Lamésange et qu'on tâchera, par des instances privées, d'obte- nir la conservation de ce monimient. Lecture d'une lettre du (joniilé central des Artistes, et dépôt d'un rapport de M. Em. Belher de la Chavignerie à ce Comité, relativement à M. Moulinet ^. M. Lamésange annonce à la Société que le fermier chargé de l'exploitation du champ oii ont été découverts les fragments d'antiquités gallo-romaines dont une de ses lettres précédentes avait entretenu la Société, renonce quant à présent à faire des fouilles en cet endroit. Les fonds volés pai- la Société restent donc sans emploi ^. Communication de M. Isid. Prévosteau relativement .i mi dol- men découvert à Morancex par M. (lirot, maire, dans un jaidiu appartenant à M. .\uhouin. La Société ]>rie M. Servant <1(> vou- ' Voir l'rdtrs-Vrrhaux , I. I, ji 'J'.t » ll.id., p. MU. ^ ll.id., p. IS. ToMr: I /' 1 G — 54 — loir bien faire un croqiiis de ce dolmen , el (charge M. P. Durand de l'accompagner. Rapport de M. Roux, au nom de la commission chargée d'exa- miner les médailles découvertes à Allaines ' . On a classé toutes ces médailles , et on a reconnu un grand nombre de Posthume , de Sabine, de Faustine, etc. La Commission a estimé à 50 fr. le lot entier; un prLx supérieur en a été ofTert, et les médailles ont été vendues à la persoiuie qui avait surenchéri. M. Roux fait à ce sujet la proposition qu'une commission per- manente soit instituée, dont le but serait d'exammer et d'ache- ter les médailles et objets d'art. — M. Merlet combat ce projet, qui souvent pourrait engager la Société plus qu'elle ne le vou- drait. M. Choppin propose que, dans le cas où cela serait néces- saire, le Bureau ait le pouvoir de nommer une commission spé- ciale, sans avoir besoin de consulter l'assemblée. Cette dernière proposition est adoptée. M. le Président demande qu'à l'avenir toutes les commissions fonctionnent au domicile de la Société , sauf le cas où tous les membres seront d'accord pour choisir un autre siège. — L'as- semblée décide qu'à l'avenir les convocations seront faites à la Mairie, comme siège de la Société. Commimication par M. Lejerme d'im dessin d'une crosse du XlIIe siècle, ayant appartenu à un abbé de Tliiron et trouvée à la place de l'abside de l'ancienne abbaye. M. Lejeune promet de donner un exemplaire de ce dessin à la Société. M. l'abbé Hénault dépose sur le bureau des cubes provenant de la mosaïque , déjà indiquée dans une séance précédente comme existant au champ des DLx-Minots, derrière l'église de Lucé ^. M. de Boisvillette émet le vœu que la Société fasse im plan de Chartres avant la Révolution , avec ses sept paroisses et ses églises ; on rattacherait à ce plan la censive du Chapitre et des diverses abbayes. — Cette proposition est adoptée avec empres- sement par l'assemblée, et après diverses observations de ]\BL Roux, Lecocq et Lejeune, U est décidé que le Bureau nommera une commission de cinq membres chargée de préparer ce plan ^; ' Voir Procès-Verbaux, t. I, p. 50. 2 Ibid., p. 46. ^ MM Servant , Lecocq , Merlet , l'abbé Calluet et Roux. — 55 — et cfiiant aux menus frais que pourra occasionner ce travail, la Société autorise le Bureau à y pourvoir. Lecture d'mie notice de M. Collier-Bordier sur l'ancien chù- leau de- îileigne ville. — Renvoi cà la Commission de publication. Lecture d'une notice de M. l'aLbé Poisson sm* une station ro- maine à Mérouville. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. le comte de Reviers de îtLvuNv, à Douy. L'abbé B.vrrier, vicaire-général, à Chartres. OBJETS OFFERTS A LX SOCIÉTÉ. Bulles d'Urbain IV et de Grégoire X (don de M. Lemarié). — Plomb. Empreintes du sceau de Charles Fleuriau, sieur d'Armenon- ville (don de M. Thevard, instituteur). — Soufre. Cubes de mosaïque, trouvés au champ des Dix-Minots, près Lucé (don de M. l'abbé Hénault). Cartulaire des Vaux de Cernay, par MM. Luc. Merlet et Aug. Moutié, ire partie (envoi de la société de Rambouillet). — Impr. Dalles tumulau'es de Guillaume Salenbien et de Conté Chasse- Conée, par M. A. Moutié (don de l'auteur). — Imiw. Revue des Beaux-Arts , 4e et 5»-' livraisons (envoi du Comité rentrai Tit onvit' la séance ]>ar rnllocntion suivante : .Messieurs, Dans le passé est l'enseignement de l'avenir, et la recherche des choses anciennes poursuit un doidjle et louable but si, re- montant la succession des âges, elle recueille la tradition et interjjréte le monument, non pas uniquement pour la pure sa- tisfaction de bien dire, mais aussi et surtout par le désir utile d'aider à mieiLx faire. ■• Vous l'avez ainsi compris, Messieui's: dès l'origùie de votre Société , vous l'avez écrit dans votre devise , et vous vous ap- pliquez, chaque jour, à le justifier par vos œuvres. « Vous n'avez pas dit : tout est bien qui est ancien ; vous honorez l'ancêtre pour éclairer le descendant. » Dirigés par une heureuse pensée, celle d'associer la science à la raison, vous avez vu, en hâte, venir à vous, de tous les côtés de l'intelligence, les hommes d'étude, d'art, de goût, de savoir ou de bonne volonté; et aujourd'hui, mie année après la séance de fondation ', due à l'initiative et à l'iMitrainement d'un savant maitrc, vous conqitez G membres honoraires, \'2\ lilu- laiii's, 2 'i correspondants, el de hauts sullrages, d'honorables sympathies vous sont acquis. •' C'est un succès dans lassocialion des personnes (ju il nous laul mainlenant jusiilier par la ijrodnclion .ulive Av^ ehoses. Laissant assuiément à chacun sa plus enlière prédilerlion «le lrn\aii\ et d'i-liKles, permellez-nmi de dii'e ;i Imis l.i |i,iil ' lli WM is5(i. — 60 — conli-ibutive due au travail commun : je la définis par deux mots : décrire et conserver. » L'histoire de notre pays n'est plus à faire, sans doute, mais riiistorique peut s'enrichir encore de hien des faits locaux en- fouis dans les archives ou exposés à se perdre dans la mémoire des contemporains : rapj)ortés à un centre, groupés en mie gerhe, de petits documents glanés avec peraévérance compo- sent souvent un tout utile, comme ces notes détachées que les érudits savent extraire du fond des bibliothèques leur servent de matériaux à rétablir sûrement une époque douteuse ou un fait oublié. » Pour compléter l'idée par l'exemple : vous avez voulu, tout d'abord, recomposer ou restituer le plan du vieux Chartres, avec son enceinte, ses portes, ses églises, son cloître, son châ- teau, tous vestiges aujourd'hui en partie détruits ; et aussitôt, les chercheurs se mettant à l'œuvre, les coUections publiques ou particulières s'ouvrant à leur crayon, les plans, les censives, les vignettes, les croquis, les souvenirs aidant, ils arrivent à composer une collection où , parmi beaucoup de matériaux frustes et grossiers, se trouvent de ces pierres ciselées et taillées dont l'assemblage permet véritablement de reconstruire le mo- nument. » Cette première attribution delà Société, la partie historique, fait appel aux communications écrites et ne s'adresse d'ailleurs qu'à quelques hommes spéciaux ; la partie monumentale , des- cri])tive ou conservatrice , autre condition de son existence , demande des actes et j^rovoque le concours du plus grand nom- bre de ses membres. ') On construit de nos jours des palais, des éghses, des mo- numents de toutes sortes, où l'art et la grandeur atteignent à la magnificence, et qui feront époque; le temps seul produit des monuments historiques : il détruit aussi ; il fait de l'histoire av(>c des ruines, et quand quoique débris échappe à son cou- rant, ma sollicitude d'antiquaire s'en empare, connue de l'épave sauvée de l'oubli; et sans crainte d'exagération rétrospective, ,i "ai plus d{! soin de cette modeste église de campagne avec ses arcs romans ou relevés en ogive, do cotte vieille maison de bois au pi'jiion ciselé, au bon vieux saint sculpté au poteau d'ajigle , do ce niauoir féodal dominant la plaine, de cet humble moutier assis dans la vallée , de cette piscine aux cures miraculeuses, — (il — Je cette pierre iumulaire aux siglesusés pai' le pied du passant, que de tel^j' ■édifices analogues, grands, riches, splendides, comme en peut et sait faire l'époque moderne; de niriiif <|ue je prise plus la médaille antique que la monnaie au millésime courant, le reliquaire des croisades ou le joyau de la Renaissance, que la châsse ou le bijou de l'art du jour, les émaux de Limoges que la x^orcelaine la mieux ornée, et cela, non que toujours les an- ciens fissent mieux que nous, mais parce que l'âge et le temps ont marqué les vieilles choses de ce qui manque aux nouvelles, le cachet de l'histoire et le sceau du passé. » Conservons donc avec religion, avec discernement aussi, les restes tqjars de ce qui a été, s'il doit en sortir un signe his- torique utile, et l'emjireinte, pour ainsi parler, d'mi souvenir bon à transmettre à ceux qui nous suivront. » Le mur et le boulet de la Brèche, la vieille arcade de l'OfTi- cialité, la porte Guillaume nuitilée par l'incendie, étaient ou sont de ces signes chartrains devant garder leur place, de ces enseignements muraiLx , complément nécessaire de l'histoire écrite, et de ces reliques en pierre servant à l'ornement de la ville. " Mais le présent ne s'accommode pas toujours des restes du passé; souvent il démolit, parfois il reconstruit pour la plus grande utilité ou jouissance du niveau ou de l'alignement pu- blics. Nous ne pouvons ni ne voulons assurément arrêter ce mouvement forcé des constructions sidjissant la loi générale du renouvellement ou, comme on dit, du progrès : notre mission est, tout en suivant le courant, de retenir au moins l'image de la rive, par le dessin, l'estampage ou les procédés photogra- phiques. » Que chacun fasse ainsi, dans la mesure de ses facultés et de son Imn vouloir, el l;i parlic monumentale du pays sera gardée contr(3 ou nonobstant la démoli lion. " Un auln; danger menace les restes anciens, la restaura- tion. Le plâtre et le badigeon du décoraleur ne leur sont pas moins ennemis iKuil-étre (juc le mart(^au du démohsscur, et noire tutelle intelligente aura jilus d'une fdis beaucoup de bien à faire, beaucoii]! de mal ;i einiuM'lier. I/imile esl la |ireinière loi d'une liabile reslauralion . l'uinle dans le style, la l'oime. la couleur, (|id copie, sans cherclier ;i in\enler, i|iii. ilii l'iaLinieiil d'une moului-e. i-élablil le |no|il entier, coninic mie auli-e science — 62 — (1 un IVagmenl d'os recompose le siijel complet; l'unité encore, qui s'empare des bons modèles de l'époque pour remplir la lacune; ce qu'en un mot on définit par restituer. » Telles sont, Messieurs, les attributions principales que vous vous êtes données, les travaux utiles que vous vous êtes spé- cialement imposés. » Mais le culte sévère des choses passées n'a point interdit chez vous les délassements de l'esprit par le commerce des choses Uttéraires : l'érudition n'a pas fermé ses portes à l'ima- gination , ni la prose exclu les vers : l'histoire , la science , les arts, la poésie, se touchent de près, comme toutes les percep- tions de l'intelligence ; mesurer à chacun la limite étroite que sa plume ne doit pas franchir, en ces matières abstraites, serait aussi contraire au développement des comiaissances indivi- duelles qu'au prmcipe même d'une institution collective; et sans sortir de son programme régulier, sans cesser d'être et de rester ici la maîtresse du logis , la Société d'archéologie a su parfois , comme elle saura encore , dans la bonne occasion , se montrer hospitalière, et joignant l'utile à l'agréable, entendre et même pubher des œuvres de littérature rattachées à son cadre , visant à son but, et soumises à son examen. » C'est amsi qu'ouvriers de l'art ancien , et chercheurs de la tradition, travaillant en commun, aidant au zèle des uns par l'expérience des autres , conservateurs par goût et par destina- tion, adeptes de la science et amis des lettres, nous aurons bien rempli la tâche d'utilité que nous nous sommes donnée dans le champ de l'inteUigence : cultiver et recueilhr. » Après ce discours, qui est vivement applaudi, M. le Secré- taire lit un rapport sur les travaux de la Société pendant l'année 1856. « Messieurs, •I Après les paroles prononcées par noire lionorable Prési- dent, ma tâche est devenue bien facile. Je ne veux pas, en effet, vous entretenir longuement de nos divers travaux : tous vous avez assisté à nos séances , ou vous en avez entre les mains les procès- verbaux. Encore dans l'enfantement d'une première or- ganisation toujours laborieuse, notre Société n'a cependant pas voulu se conccnlrer dans des questions inférieures; elle a désiré monirer dès le pi'incipe à ceux qui croyaienl ])ouvoir douler de - 03 — sa valeur (jii'qUo pouvait et qu'elle devait être consultée utile- ment dans tout ce qui ressortissait de son domaine ; elle a eu le bonheur de rencontrer diverses occasions de fornuder, dans des questions pratiques, ses très-humbles avis (jui ont toujours porté leur fruit. -> Il ne nous appartient pas de nous juger nous-mêmes ni de dii'C si nos reunions sont ou non intéressantes; cependant cons- tatons sans amour-propre qu'il est bien peu de nos auditeurs habituels (|ui nous fassent défaut, et que chaque mois augmente le nombre des assistants à nos Séances. Et à cela rien d'éton- nant : car, sans être archéologue, qui ne trouve X)laisirù causer ou à enlen^'e causer de l'iiistoire de son propre pa>'s , des sou- venirs dé* ses ancêtres ou de ceux tjui l'ont précédé? Tout homme est uaturellemenl curieu.\ d'apprendre : aussi quand on saura bien (|ue l'archéologie n'est pas seulement une science rogue et aride, hérissée de mots bai-bares et de termes teclmiques, bomie en un mot pour quelques rares adeptes; mais ((u'au contraire elle- peut olfrir à chacun son intérêt, et qu'il n'est pas besoin d'avoir fait de longues et ennuyeuses études pour arriver à con- naître les temps qui nous ont précédés, qui ne voudra venir passer quelques heures avec nous, pour apprendre à vivre dou- blement , de sa vie propre et de celle de ses aïeiLx ? <> Pour ceux qui ne peuvent assister à nos séances mensuelles, notre bulletin est un moyen de communication facile qui, par la publication de nos procès- verbaux , les tient sans cesse au courant des travaux qui nous occupent. Nos mémoires, en même temps, dont la matière devient tous les jours plus abon- dante, présentent -à chacun des documents inédits qu'il peut consulter en toute assurance, sans crainte de se voir induit en erreur : car c'est là l'avantage de tout travail en comnum , ce qui peut échapper à un auteur ne saurait échapper de même à tous ses confrères qui sont là pour le contrôler. >> Parmi les O'iivres (Mitreprises par nous dans le cours de cette annéf!, je venx cependant vous entretenir do deux (jueslions encore en ce moment ;i l'ordre du joiu- : je vi'ux ilire la statisli- fjue archéologique dn département et le plan do la ville de Char- Ires au milieu du XVI Ih* siècle. • AdoplanI mit' pensée déjà suivie |i;u le niiuisleio de l'iiis- liuction judiliqno ol jiar la Société ai'clieologiqiio de Iniieanais, nous ;ivi»ii> redigi' un Mijoslionnaire archéologique, aussi coui- - 64 - l)lel que possible, que nous avons adressé à MM. les Man-es, Curés et Instituteurs du département. Plus heureux que nos voisins du Loiret, nous avons presque partout trouvé à nous répondre l'empressement le plus digne d'éloges , et nous saisis- sons cette occasion de remercier publiquement tous ceux qui ont bien voulu nous apporter leur actif concours. Nous désire- rions, Messieurs , vous dire les noms de tous ceux qui nous ont particulièrement aidés en cette circonstance, mais la liste eu serait trop longue, et nous sommes forcés de les confondre tous dans nos félicitations. — Aujourd'hui une commission spéciale s'occupe activement de faire uu relevé général de toutes les ré- ponses contenues dans les Questionnaires , et bientôt un rapport détaillé pour chaque canton du département vous fera connaître les antiquités possédées par chaque commime , et qu'il importe d'étudier et de conserver précieusement. Si la Société eût existé quelques années plus tôt, la belle mosaïque de Miennes subsis- terait encore aujourd'hui, et l'on n'aurait pas à déplorer la perte totale de ce riche débris de la civilisation romaine. » Suivant le vœu émis par M. de Caumont, la Société devait s'occuper de reconstituer le plan de Chartres romain. Une pa- reille tâche, il faut l'avouer, était bien difTicile; car le sol de notre ville a été tant de fois remué qu'on y retrouve peu de traces de la cité romaine; cependant nous n'avons pas aban- donné l'espoir de réaliser la pensée de M. de Caumont; mais auparavant nous avons jugé utile et intéressant au plus haut degré de reconstruire sur le papier Chartres tel qu'il était avant la grande révolution de 1790. Si nous réussissons dans cette œu- vre, comme aujourd'hui il n'est plus permis d'en douter, nous remonterons d'mi ou deux siècles, et nous ferons un plan de Chartres renaissance; et nous continuerons ensuite jusqu'à ce que nous soyons arrivés au Chartres romain demandé par ]\I. de Caumont. C'est procéder du connu à l'inconnu , du plus facile au plus difficile, et c'est assurément le meilleur moyen de ne pas s'égarer. — Nous vous disions tout-à-l'heure que nous étions aujourd'hui certains de réussir dans notre tentative d'un plan de Chartres au XVIIIe -siècle : chacun de vous. Messieurs, pourra en juger, car nous avons l'intention de publier une réduction du plan levé par nos soins, et nous ne doutons pas que vous ne soyez surpris do tous les détails que vous présentera cette œu- vre de pati(Mic<>. Il est vrai que nous avions jionr nous guider — G.') — des plans originaux, coulenii)oiains de l'époque qui nous occu- pait, el (]ue en secours nous niamiuora pour les temps anté- rieurs; mais albrs nous aurons recours aux textes, et avec leur aide nous ne désespérons pas d'un heureux succès. Une charte du XI>^ siècle a fait découvrir les arènes de Tours, les lîièces si nombreuses de nos archives devront bien nous servir aussi pour la topographie de notre ville. " Comme vous le voyez , Messieui's , la Société a déjà en quel- ques mois atteint des résultats que de simples particidiers au- raient vainement cherchés pendant de longues années ; mais c'est (jue la maxime si juste : l'Union fait la force, est surtout vraie applicpiée à la science archéologique. L'étude des temps passés, dans sa multiplicité, exige une telle universalité de con- naissances jjue , si bien doué que soit mi homme, il ne peut à lui seul posséder à fond toutes les notions nécessaires pour ré- soudre^ d'une manière satisfaisante les problèmes si divers que lui posent sans cesse les ruuies qu'il a devant les yeux. Dans une Société, au contraire, ce que l'un ignore, l'autre le sait; ce que je ne possède pas, mon confrère me le prête; et de l'miion désintéressée de ces divers concours sortent des œuvres puis- santes que l'individu réduit à ses seules forces aurait à peine pu concevoir. Voyez les Bénédictins, nos illustres maîtres en ar- chéologie : on est elfrayé à la vue des immenses travaux qu'ils ont menés à fin; on se demande comment la vie d'un homme pouvait sufiire à de pareils chefs-d'œuvre : c'est que la vie de cet homme était décuplée par celle de ses frères qui étaient avec lui, ([ui lui prêtaient leur science, qui lui prodiguaient leurs conseils ; et quand ces labeurs de géant étaient achevés, on met- tait sur le titre Fait par les religieux de la conf/réc/ation de Snint-Manr. • Messieurs, restons miis comme ces grands hommes, tra- vaillons comme eux non pas dans le but unique de faire parler de nous, mais dans l'intention avant tout d'être utiles à notre pays, et nous serons sûrs d'arriver à des résultats véritablement eflicaces, et nou.s serons certains d'ailleurs qiu; nos noms ne seront pas plus oiibliés de nos arrière-neveux cpie l'on ir'a ou- blie jus(|ir;i ce jour les Mnbilloii . les Moiilfaiicoii (M les Mar- ti'ne. Du écoute ensuite avec intérêt un » nmpie-reiitlu de M. le Tré- sorier sur l;i si!ii;iiiun liiiaiiciére ijf l;i Sdciele à la lin dedéceiu- — 66 — bre 1856 et sur les ressources xjrévues pour l'année 1857. De ce compte il résulte qu'il restait libre sur l'année 1856 une somme de i52 fr. "20, et qu'en ajoutant à ce reliquat le produit des coti- sations et du droit de diplôme, on peut compter pour 1857 sur une somme de 1,940 fr. 20. M. l'Archiviste dépose sur le bureau l'inventaire des papiers , meubles et objets d'art appartenant à la Société. L'ordre du jour appelle ensuite différentes lectures : Notice sur la chapelle de la Conception dans l'éghse Samt- Pierre, par M. Paul Durand. L'Archéologie, poésie, par M. E. Bourdel. Meurtre de Charlotte de France, dame de Brézé, par M. Luc. Merlet. Rapport sur le dolmen de Morancez, par M. Roux. Incendies de l'éghse Saint-Pierre et de la Cathédrale, poésie, par M. CaUuet. Toutes ces lectures sont écoutées avec le plus vif intérêt, et, après quelques paroles de M. le Président, l'assemblée se sépare à quatre heures et demie. SÉANCE DU 4 JUIN 1857- Présidence de M. de Boisvillette. Lecture et adoption du procès- verbal. M. le Président fait connaître à la Société la perte douloureuse qu'elle Aient de faire en la personne de M. l'abbé Gougis, curé de Saint-Aignan , l'un de ses membres. L'ordre du jour appehe la discussion sur les propositions faites par M. Person et déposées dans la précédente séance. La première est ainsi conçue : « Une exposition publique d'objets d'art aura lieu à Chartres, dans le courant du mois de septembre prochain , par les soins de la Société d'archéologie d'Eure-et-Loir. » Tous les membres de la Société et toutes les personnes qui possèdent, par collections ou par objets détachés, des meubles, ustensiles, armures, émaux, porcelaines, médailles, tableaux. — 07 — etc., seront invitées à faire figurer à l'exposition départemen- tale tout ou f)ftrtie de leurs richesses archéologiques. » Une sectibn spéciale sera consacrée au.\ objets qui servent ou rpii cnit servi au culte. " M. le Maire de Chartres sera prié de mettre à la disposition de la Société, pour l'exposition d'archéologie, les loiaux encore disponiljles de l'école Saint-Ferdinand. ■ M. Person développe cette proposition en faisant ressortir la possibilité, l'utilité et l'opportunité d'mie pareille exposition. — La demande est prise en considération et M. le Président pro- pose qu'on en fasse le renvoi à une Commission spéciale char- gée d'étudier la question. Cet avis est adopté; ime Commission de neuf membres sera nommée par le Bureau '. — M. Merlet émet le vœu que la Commission fasse son rapport dans le délai d'uu mois. Cette demande est vivement combattue; plusieurs membres insistent sur l'inopportiuiité du mois de septembre. On passe aux voL\; la proposition de M. Merlet est adoptée. La seconde proposition de M. Person est celle-ci : « "Un Com's pubUc annuel d'archéologie est créé par la Société d'Eure-et-Loir. » L'enseignement aura pour objet soit l'exposition de l'une des parties de l'histoire de l'art, soit l'étude spéciale de l'un des monuments du pays. -> Les leçons en sont confiées par la Société à luu de ses membres. >- Cette proposition, appuyée par k; Bureau, est prise en consi- dération. Après mie observation de M. Salmon, à laquelle répond M. de Boisvillelte, on décide que cette demande sera renvoyée au Bureau, qui, dans la prochaine séance, proposera un pro- fesseur et un programme. M. Lecocq a déposé sur le Bureau une proposition tendant à ce qu'il soit uonuné ime Commission chargée de rechercher les A(iueducs romains (|ui cnvirunnenl la ville de (îharlres. — Celte proposition est adoptée; une Conuuission de six membres sera nonnné epar le Bureau ^. ' M.M. F?;iii(lnuin , Pcrsmi , rmiissol , l'n'vostf'.iii , Cliniipin , Cl;iyc lil.>^, Mcrici , K(l. (iiiniirT et Alli. du Tfiri|il('. ' MM Si'i\:iiil I l'iiirii |îiiiiii:iii"r' It.iv :iii l'ri'viislciii l'I l'ililii' llril.'iilll . — G8 — Lecture de notes envoyées par M. Janvrain, sur les antiquités de Gallardon et sin- un camp romain à Montlouet. M. Janvrain transmet à la Société le projet d'un abécédaire arcliéolofîiquo et demande que son travail soit examiné par une Commission spéciale. Après des observations de MM. Baudouin etCalluet, il est résolu que le manuscrit sera renvoyé à une Commission de cinq membres nommée par le Bureau ' . Dépôt d'un article de M. Lecocq sur le cloître Notre-Dame. — Renvoi à la Commission de publication. L'ordre du jour appelle le renouvellement de la Commission de pidjlication. — Les mêmes membres sont continués, mais sur la demande de M. Merlet, la Société décide qu'mi meml)re nouveau sera adjoint à la Commission et charge le Bureau de faire cette nomination. Le Bureau fait immédiatement choix de M. Joliet, qui déclare accepter. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. Janvrain, professeur, à Gallardon. Raveneau, meunier, à la Forte-Maison. Claye fds , à Maintenon . Membre correspondant : M. le comte de Soultrait, à Lyon. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Un denier d'argent de GaUien, six pièces en bronze de Trajan et Domitien et deiLx agrafes en cuivre, trouvés à Mérouville ^ (don de M. Menault). Médaille en bronze de Néron et double tournois d'Henri II (1551), trouvé dans les rumes du château de Cottainville, près Chàtenay (don de M. Hy, instituteur). ' MM. V. Diiraïul, Merlet, Prcvosteau, do Saint-Laumer et Mct-Gaiibort. 2 Voir Mémoires, t. I, p, 97. — 00 — Pol lomaiu (dou de M. l'abbé Yilbert). Cinq gravj^uos phototrraphiquos, obtenues par le procédé (ramier et^abnon (don de M. Tavernier, à Paris). Portrait de Jean de Ferriéres, vidanie de Chartres (don de M. Léon de Bastard). — Gravure. Elévation du portail de l'église de Bailleau-le-Pin (don de M. Ilaudié, instituteur). — Dessin. Plan par terre et élévation de l'église d'.\rmenonville-les-Gà- tineaiLX (don de M. Thevard). — 2 dessins. Camp gaulois, Dolmens et Menhirs, et Pierres tombales à Monllouel, Gallardon et .\unay-sous-Auneau (don de M. Jan- vram). — 4 dessins. Discours prononcé par M. l'abbé Briére le jour de son instal- lation ( a février 18Ô1 ). — Eloge de M. l'abbé Beulé, par le même. — Panégyrique de Sahit-A'incent de Paule, par le même. — Eloge funèbre de Mf Clauscl de Montais, par M^ Pie, et notice biographique, jtar M. l'abbé Briére (dons de l'auteur). — Impr. Le Livre des Peintres et Graveurs, par Michel de Marolles. revu par M. G. Duplcssis. — La gravure française au salon de 1855, par M. G. Duplessis. — Description du tableau allégorique de la réunion de la Lorrame à la France , peint par Nicolas De- lobel , réimprimé par M. G. Duplessis (dons de l'auteur). — Impr. Nouveaux apologues, par M. Paul Charoau (don de l'auteur). — bnpr. Notice sur l'éghse Sainte-Foi , avec plan , par M. Coudray- Maunier (don de l'auteur) — Impr. Soirée littéraire et musicale du 7 mars 1857. (Envoi du Comité central des artistes). — Impr. Revue des Beaux-Arts (7«=, 8»-', O»-', 10«-' et 11»-' livr. i. (Envoi du Comité rentrai des artistes). — bnpr. Tome I. P -V - 70 — SÉANCE DU 2 JUILLET 1857. Présidence de M. de Saint-Laumep. , vice-président. Lecture et adoplion du procès- verbal. M. Roux fait connaître que, sur la proposition de M. Bou- chitté, la Société des Sciences morales et Belles-Lettres de Seine- et-Oise est entrée en relation avec la Société Archéologique d'Eure-et-Loir, et donne lecture d'une lettre du secrétaire per- pétuel de cette société. — On remercie M. Roux de cette com- munication et on accepte avec empressement les offres de con- fraternité faites par la société de Seine-et-Oise. Le même membre communique à l'assemblée des gravures de plaques de cuivre représentant les armes de Gliartres et con- servées au Musée de la ville; il promet une notice à ce sujet. Il annonce que trente exemplaires de ces gravures seront tirés aux frais de la Société, et il demande s'il ne serait pas à propos d'en faire tirer mi plus grand nombre. — Renvoi à la Commis- sion de publication. M. le Président remercie M. Bourdel de la communication qu'il a bien voulu faire à l'assemblée des plans de la mosaïque de Verdos , dessinés par M. Lucereau. Rapport de M. Choppin , au nom de la Commission chargée d'examiner la proposition de M. Person relative aune exposition archéologique eL d'objets d'art. « Messieurs, « Vous avez, dans votre séance du mois de juin dernier, pris en considération une proposition tendant à ce qu'une exposition d'archéologie et d'objets d'art ait lieu à Chartres, et vous avez chargé mie Commission d'examiner cette proposition. Nous avons l'honneur de vous présenter le résultat de l'examen au- (jucl votre Commission s'est livrée, et de vous soumettre les conclusions par lesquelles elle a cru devoir formuler son avis. » La question capitale , celle sur laquelle la Commission a dû porter tout d'abord son attention, est celle de la possibilité. Cette question est complexe. 11 importait avant tout de savoir si l'on pouvait rémiir assez d'éléments pour organiser à Chartres une exposition suffisamment intéressante pour satisfaire tout à la fois l'inleUigcnce des connaisseui*s et la curiosité de ceux qui ne sont ni arfticiuaires ni archéologues. 11 n'importait pas moins de s'assairer si les amateurs et les collectionneurs seraient dis- posés à confier à nos soins une partie de leurs richesses. Sur ces deux points, les connaissances particulières et les relations personnelles de (juelques-mis des membres de la Conmiission leur ont permis de donner à leurs collègues Tassurance que le concours des possesseurs d'objets pouvant figurer dans une ex- position ne nous ferait pas défaut, et que, par leur nombre et leur valeur scientifique ou artisticjue, ces ol»jets offriraient un intérêt assez grand pour attirer de nombreux visiteurs. » A mi autre point de vue, la possibilité d'une exposition n'a pas semUlé moms évidente à votre Commission. Sans doute certains frais de transport, de garde, d'installation, occasionne- raient mie dépense assez considérable; mais il suffirait, pour en être couvert, d'une rétribution modique qui serait perçue à l'entrée. Le nombre dos personnes qui chaque année visitent l'exposition d'horticulture est connu : c'est rester dans les limi- tes d'une appréciation modérée que de compter sur une recette éqpiivalente , en supposant un nombre de visiteurs moitié moin- dre et ime rétribution moitié plus élevée. » La question de local est encore une des branches de la question de possibilité. L'auteur de la proposition vous a, lors- qu'il l'a développée devant vous, indiqué un établissement dont l'étendue cl la disposition présenteraient les meilleures condi- tions pour une exposition. 11 y a plus : la situation de l'école Samt-Ferdinand sur l'un des boulevards de la ville et la facilité des abords, font de cet établissement le local le plus désirable pour la réalisation du projet soumis à vos délibérations. — Cette question de local est en outre essentiellement liée à celle de l'é- poque à laquelle il serait convenable d'ouvrir une exiiosilion. Vous vous rappelez. Messieurs, qu'en invitant votre Commission •à vous présenter son rapport dans le délai d'mi mois, vous avez voulu qu'elle fit porter ses observations sur cette idée, émise à votre dernière séance, qu'une exposition jjourrait avoir lieu au mois de septembre prochain. Nous avons jiesé avec soin loulc les raisons qui pouvaient être invoquées pour ou contre celle idée. Nous avons reconnu que le lenq)s manriuerait pour que, avant le mois de se])lembre, une organisation satisfaisante piU — 72 — être donnée à cette œuvre : d'une part , il faudrait qu'une com- mission se livrât à un travail préparatoire pour lequel deux mois pourraient ne pas suffire ; d'une autre part , l'école Saint- Ferdinand , en admettant qu'on voulût bien l'accorder à la So- ciété, ne pourrait être mise à sa disposition que dans les der- niers jours du mois d'août. Après avoir visité l'établissement de Saint - Ferdinand , la Conmiission a pensé, peut-être s'est-elle trompée, que la So- ciété pourrait obtenir à une autre époque , au mois de mai , par exemple , l'aile droite qui est divisée en trois salles. Ces salles devront servir- pour les classes de dessin et de musique, et pour les classes d'adultes, c'est-à-dire pour des cours qu'il y aurait peut-être moyen de transférer momentanément dans une autre partie de l'établissement. Elles seraient d'ailleurs , par leur si- tuation , leurs dimensions , leurs dispositions intérieures et la manière dont elles reçoivent la lumière , parfaitement propres à renfermer une exposition d'objets d'art. La Commission a donc pensé qu'il fallait renoncer à l'idée d'ouvrir l'exposition au mois de septembre, et que le mois de mai procbain serait un moment favorable à tous égards. La Société pourrait d'ici là, par la Commission qu'elle nommerait, accomplir tous les préliminaires indispensables ; et le mois de mai étant une époque à laquelle beaucoup d'étrangers viennent à Chartres , on pourrait espérer un nombre de visiteurs plus considérable qu'à aucun autre mo- ment de l'année. » Votre Commission, Messieurs, ne s'est pas arrêtée long- temps aux deux autres questions : l'utilité et l'opportunité d'une exjjosition arcliéologique. » Il est incontestable qu'une société qui ne s'efforcerait pas de communiquer au plus grand nombre la connaissance des clioses qui font l'objet de ses travaux, manquerait à l'im des buts de sa fondation. Or est-il un moyen plus efficace pour ré- pandre autour de nous et même parmi nous, le goût de certaines connaissances possédées par quelques privilégiés, que de mon- trer à tous les choses sur lesquelles ont porté les études de ces privilégiés ? L'exposition serait donc utile. » Elle serait opportune. — La Société aura, au mois de mai 1858, près de deux années d'existence. Ne doit-elle pas, au plus tôt, faire preuve de cette existence ? donner publiquement signe de vie ? Si la Société désire obtenir de la ville, du département, — '^'^ — de l'Etat même, des encouragements, elle doit montrer ce dont elle est rapalilo. Le concours de savants collectionneurs et la visite des délégués de certains corps scientifiques et littéraires seraient mi précieux témoignage de symitatliies; l'ensemble des objets que la Société aurait réunis serait une œuvre qu'elle pourrait, jusqu'à un certain point, levendiquer comme sienne : ce témoignage de sympalbie, cette œuvre exécutée, pourraient être légitimement invoqués par la Société comme autant de titres à l'intérêt des liantes administrations. » La Commission a donc l'iionneur de formuler ainsi qu'il suit l'avis que vous avez bien voulu lui demander : » \o Une Exposition d'arcliéologio et d'objets d'art ù Cliartres est possrbie; elle serait utile et opportune; » 2o Le mois de mai 1858 serait une époque favorable pour cette exposition ; • 3° Elle serait ouverte pendant quinze jours; • 4» Pour subvenir aux frais qu'elle nécessiterait, il serait perçu ime rétribution de 50 centimes par persoime. >> Les conclusions de la Commission sont adoptées à l'unanimité et sans discussion. M. le Président propose de maintenir la Commission actuelle en lui donnant le pouvoir de s'adjoindre de nouveaux membres et de former des espèces de comités dans les arrondissements. — Adopté. Rapport du Bureau sur le Cours d'arcbéologie. « Le biu'cau, ù (jui a été renvoyée la j)roposilion de M. Per- son tendante à établir un Cours d'arcbéologie, a l'honneur de soumettre à la Société Archéologique les résolutions suivantes : » Un Cours public d'archéologie est institué par la Société Archéologi([ue d'Eure-et-Loir. — Les personnes même étran- gères à la Société pourront y assister. » Ce Cours comjirendra cinq brandies prHi(i[iales : >• L'.Vrchrologic monumcnlali' , » La Xuuiismatiipie, ■ I,;i Paléographie, ' La PdbHograiiliic , L'Histoire locale. » M. l'aid Duranil sera chargé d'enseigner l'archéologie mo- numentale; M. Calhiel. la numismatiqiu^: M.Mt'rlct, la palco- To.MK I. /^-^. 8 - 74 - graphie; M. Roux, la bibliographie ; M. Met-Gauhert, l'histoire locale. — Au défaut d'un de ces professeurs, la Société choisira d'autres de ses membres pour les remplacer. » Les cours commenceront au mois de novembre et finiront au mois d'avril. Ils auront lieu deux fois par semaine, les lundi et jeudi soir, dans la salle des réunions de la Société Archéolo- gique. >) Le Bureau, de concert avec les professeurs, arrêtera ulté- rieurement le programme des leçons. » Ce rapport est adopté. Lecture d'une lettre de M. Janvrain, réclamant la nomination d'une Commission chargée de visiter Gallardon, et signalant la découverte dans cette ville d'une cloche de 1403. — M. le Pré- sident demande que la Commission liommée pour aller à Gallar- don profite de cette occasion pour vérifier les réponses faites au Questionnaire, et qu'il en soit de même toutes les fois que la Société déléguera quelques-mis de ses membres. — Cette pro- position est adoptée; il est décidé que le Bureau nommera une Commission de huit membres * . M. le Président demande s'il ne serait pas à propos de visiter les communes pour contrôler les réponses déjà faites au Ques- tionnaire. — M. Merlet fait observer que la Commission chargée du dépouillement de ces réponses n'est pas encore assez avan^ cée dans son travail pour qu'on puisse prendre une décision à cet égard. — Elle est invitée à hâter ce dépouillement et à faire le plus tôt possible la proposition des communes à visiter. La séance est levée à quatre heures et demie. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres (ilulaires : MM. Garnier (Edouard), à Chartres. Amy, propriétaire, à Chartres. Laigneau , avocat, à Chartres. Fabrègue jeune, percepteur, à Souancé. ' MM. Jnnvrain, Gillard, Harrcaux, Baudouin, Servant, P. Durand, Lecocq et Aiicliii t .t Membres correspondants : MM. LiCAS, ciicliivisto, à Paris. Sauvageot, graveur, à Paris. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Cubes provenant de la mosaïrfue de Marboué (don de M. L. Merleli. Bullelin de la Société archéologique et historique de la Cha- rente, 2e série, t. h-r. (Envoi de la Société.) — Impr. Notice-^ur les travaiLï de la société Smilhsoniiînne de "Wa- shington, par M. Cocheris (don de M. A. Aubry). — Irnpr. Revue des lîeaux-Arts (I2«-- et lo-^ Uvr.). (Envoi du Comité central des artistes.) — Inipr. Mémoires de la Société des Sciences morales, des Lettres et des Arts de Seine-et-Oise (4 vol.). (Envoi de la Société.) — Impr. SÉAN'CE DU 6 AOUT 1857. Présidence de M. de Boisvillettk. Lecture et adoption du procès- verbal. M. le Président fait part à la Société de la perte douloureuse qu'elle vient d'éprouver dans la personne de M. Lassus, l'émi- nent architecte de la Sainte-Chapelle de Paris et de la cathédrale de Chartres. Rapport (in trésorier sur l'état des finances à la lin du pre- mier semestre IS."j7. — Les sommes recouvrées jusipi'an .'{() juin s'élevaient à l,2(S(S fr.; les dépenses avaient été de O.)'? IV. 0.") c; restaient en caisse Gf).") IV. \)'> c. (jui, ajoutés aux 'iV2 fr. 20 c. demeurés libres sur l'e.xercicc de I8r)(), loriiiaient nii encaisse total de l,0î)7 fr. lô c. Cette somme, avec 200 IV. de cotisations qui restent à faire rentrer, peruK^tlra à la Société de [lourvoir largement aux dt'iienses ]ti'ttbaliles du second semestn». — 7G — A ce propos, M. le Président donne lecture d'une lettre adres- sée, au nom de la Société, à MM. les Membres du Conseil géné- ral pour leur demander une subvention. Rapport de M. Baudouin, au nom de la Commission chargée do visiter l'église de Gallardon ', et lecture de deux lettres de MM. Janvrain et Sauvageot, relatives à une cloche découverte à Gas et aux personnages représentés sur la base de la flèche du clocher de Gallardon. — M. Rouiller demande si les mem- bres de la Commission n'ont rien vu d'apparent qui prouvât l'existence d'un prieuré de l'abbaye de Bonne val à Gallardon. M. Baudouin répond qu'on n'a rien remarqué de semblable; il signale cependant une maison du XVle siècle , décorée d'une chemise de Notre-Dame, qui pourrait bien avoir été le prieuré. M. Merlet observe que ce doit être plutôt une propriété du cha- pitre de Chartres qui avait une prébende importante à Gallar- don. — M. Rouiller demande encore si l'on n'a pas trouvé de traces de l'occupation du duc de Bourgogne en 1426. Rien de particulier n'a été constaté à ce sujet. — A propos des vitraux du chœur dont parle M. Baudouin dans son rapport ^, M. Bon- nard fait remarquer qu'il a cru reconnaître dans les bordures des fragments du cordon de Saint-Michel et non du cordon du Saint-Esprit. Les membres de la Commission persistent dans leur appréciation. A la suite du rapport de M. Baudouin, dont on a entendu la lecture avec le plus vif intérêt, la Société décide qu'il sera adres- sé en son nom des remercîments au Conseil municipal de Gal- lardon , qui a bien voulu favoriser de tout son pouvoir les re- cherches de la Commission, et qu'il sera écrit à S. Ex. M. le Ministre-d'Etat pour demander que l'éghse de Gallardon soit classée parmi les monuments historic[ues. Lecture d'un rapport de M. Calluot sur les questionnaires des cantons de Dreux et de La Ferté-Yidame. Dépôt d'un article de M. î\Iénault sur la découverte d'un vil- lage romain à Mérouville. — Renvoi à la Commission de pidjli- cation. Lecture d'une notice de M. Lecocq sur l'escalier de la reine Berlhe. — 11 est décidé qu'on fera une démarche auprès de * Voir Prnccs-Verbrnix. , p. 74. '■' Voir Mànuives, p. 187. l'admiuisUalion municipale de la ville de Chartres pour l'inlé- resser à la conservation de ce joli monument de la Renaissance. M. Bou4-dél donne lectui'e d'une pièce de vers composée par lui en l'honneur de Bichat. La séance est levée à cinq heures, et la prochaine réunion ajournée jusqu'au premier jeudi d'octobre, à cause des vacances. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS }friiib)Tii lilulaircf! : MM. GiŒSLou, ancien notaire, à Chartres. D.v&LET ( Henri I, propriétaire, à Cliartres. OBJETS OFFERTS .V L.\ SOCIÉTÉ. Portrait de Joseph -Jean -Baptiste Fleuriau d'Armenonville, liailli et capitaine-général de Chartres, par Nicolas Leiebvre, 1727 (don de M. Lamésange). — Peinture à l'huile. La Mère-au.\-Cailles, menhu' présumé, conmiuue d'Ymeray (don de M. Cillet-Daniittoi. — Peinture à l'huile. Dessin d'une cloche de 1403 à Gallardou (don de MM. Sauva- geot et Janvrain). — Gravure avant la lettre. Emprcmte du sceau de la collégiale Saint-Etieune de Dreux (don de M. Servant). — Plâtre. Estampage d'un des panneaux de lescalier de la reiue Berthe (don de M. Lecocq). Plan de la ville de Chartres, 1857 (don de M. Nourrv). — Gravure. Revue des Beaux-Arts, 1 ic et 15c livr.; — Bulletin du Comité central des Artistes, nos 2, 3 et \ (Envoi du Comité central des .\rtistes.) — Iinpr. Procé.s-vrrlial de l'inauguration de lastaliu' de Bichat ;i Iliuug (don de M. Bourdell. — linpr. ToMi: I. r.y. 9 — 78 — SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1837. Présidence de M. l'abbé Brière. M. lo PrésidenL et MM. les vice-Présidents étant absents, M. l'abbé Brière, sur les instances de l'assemblée, consent à se charger de la présidence. Lecture et adoption du procès- verbal. — M. Roux observe que l'on n'a pas mentionné la communication faite à la Société par M. l'abbé Hénault, d'im tableau de l'église de Lèves, très habi- lement restauré par lui, et demande que cette omission soit réparée. Dépôt d'un article de M. Sauvageot sui' les pierres celtiques près Gallardon , et offre par cet artiste d'une gravure représen- tant un de ces dolmens. — Renvoi à la Commission de publi- cation. Rapport de M. l'abbé Pouclée sur les questionnaires du canton de Voves. — L'assemblée écoute ce rapport avec le plus vil' intérêt et en décide le dépôt à ses Archives , où il pourra être consulté avec fruit. Sur l'interpellation d'un membre , il est décidé que les cours publics d'Archéologie qui devaient s'ouvrir au 1er novembre, seront provisoirement ajournés jusqu'au 1er décembre. Si les professeurs sont en mesure , ils devront présenter dans la séance prochaine un projet de programme , ou s'entendre avec le Bureau à ce sujet. La séance est levée à quatre heures et demie. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. le comte de Reiset, ministre plénipotentiaire, au Breuil- Benoît (Eure). Petey de la Charmois, à Chàlillnn-sur-Seine (Côlc-d'Or). — 70 — (•liJirrs ÙIFKIITS A LA SOCIETK Pierre loiiibale a leiilrée du chœur du l'église de Monlliar- ville (don do M. du Temple). — Dr.tsin. Revue des Boaux-Arls, livr. |(i. 17. 18 et 19 (Envoi dul'oniité central des .Vrlisles). — Impr. SÉANCE DU 5 ISOVE.MBRE 1857. Prcsidcnrc de M. DE Saint-Laumer , vice-pri^sident. Lecture et adoption du procès- verbal. M. Lecocq dépose ime jjroposition tendant à ce qu'il soit nonnné une Commission de cinq membres chargés de recueillir toutes les inscriptions éparses sur les divers points du départe- ment, et de préparer un recueil spécial qui serait publié jiar la Société sous le titre (VEpigrapIiie d'Eurc-ct-Loir. — M. Merlet combat la proposition et pense que le système actuel de publi- cation des inscriptions, au fur et à mesure qu'elles se présen- Icnt , peut être maintenu avec avantage. Sur l'avis de M. le Pré- sidenl , la proposition de M. Lecocq est renvoyée à la Connnission de publication qui fera son rapport dans la prochaine séance Conununicatiou'de M. le Secrétaire sur un travail iiiédit de M. Hérisson, relatif à la généalogie des comtes de Charlres. — Renvoi à la Commi.ssion de i)ublicalion. L'ordre du jniir aiipelle le rapport des professe.'! us charges de fairi' les cours jiublics qui doivent s'ouvrir au l>' dcceiidire. M. Mi't-daubert désire être déchargé du cours d'histoire locale; .M. Ilou.x décline également l'honneui- de faire le cours de ])ibli(>- gra[>hi('. M. hi Président projiose d(> ne faire pour celti' ainice (jue deux cours : ceux d'arcliéologie et de paléographie, (les cours s'ouvriraient le l«''' janvier; les professeurs présenteraient leur progranune dans la prochaine séance — .Vdople. Sur la [troposition de >L de Saint-Laumer, il est décidé que le — 80 — Bureau nommera une Commission ' spéciale, chargée d'aller explorer les antiquités de Nogent-le-Roi. Les membres de la Société sont invités à s'adjoindi-e à cette Commission, dont l'ex- cursion aura lieu le jeudi 12 courant. M. Grreslou offre de remettre à la Société un écusson des sei- gneurs de Rabestan. — Accepté avec reconnaissance. Rapport de M. Person sur la situation des travaux de la Com- mission d'exposition. — Ce rapport est écouté avec le plus vif intérêt, et il est décidé qu'une note sera insérée à ce sujet dans le procès-verbal et dans le Journal de Chartres. " On sait que la Société d'archéologie d'Eure-et-Loir a décidé (piune exposition publique d'objets d'art aurait lieu à Chartres dans le courant du mois de mai prochain. » Nous avons la satisfaction d'annoncer que cette entreprise a réuni les plus nombreux suffrages, et que, dans la réahsation qui lui est assurée , elle semble devoir prendre les proportions et l'éclat que doivent lui désù-er les amis éclairés des arts. " L'autorité municipale, M. le Préfet, et tout dernièrement Me''rEvêque, ont doimé à cette œuvre utile et sérieuse les ap- probations les plus empressées, daignant promettre en même temps l'appui de leur actif et bienveillant concours. » De premiers renseignements pris , de premières relations étabhes entre la commission d' organisa lion et les possesseurs des richesses archéologiques du département , donnent l'assu- rance d'une coopération pleine de bon vouloir et de générosité. » D'im autre côté, la commission a acquis toute certitude sur la concession temporale qui lui sera faite en temps utile d'un beau local où tant de choses remarquables et précieuses pour- ront recevoir la plus convenable installation. » L'entreprise va donc sortir de la voie des négociations et des études préalables pour entrer dans celles des premières réa- lisations. Quùiqvie un assez long espace de temps nous sépare encore du mois de mai , la commission a cru nécessaire de com- mencer les travaux qui doivent avoir pour but de reconnaître les objets dont elle pourra devenir dépositaire. » Des délégués choisis dans chacun des centres de la contrée, voudront bien se charger de faire cette reconnaissance indispen- ' .MM. Gillard, Greslou , Roux, Roussel et Clogenson. — 81 — sable, et louj fait compter sur le succès qu'obtiendra la mission importante et décisive confiée à leur zèle et à leurs lumières. « M. Bonnard émet le vœu que les membres de la Société cher- chent à e\f)liquer l'origine de la devise de la ville de Chartres : Servanli ciccm qucrna corona dalur. — M. Lecorq fait observer qu'il l'a rencontrée pour la première fois vers 1770, et qu'elle n'existait certainement pas en 1712^ époque où Pintard a écrit son histoire. M. Roux croit que le mot querna se rapporte à l'origine di'uidique de la ville de Chartres. M. Lejeune dit qu'il a dans son cabinet une médaille romaine trouvée dans le dépar- tement, où cette devise se rencontre mot pour mot. — Dans la prochaine séance, on entendra la lecture des rapports préparés sur cette' intéressante question. Dépôt par M Merlet d'un extrait d'un Compte des recettes et dépenses de la châtellenie d'Auneau pour 1416. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. M.VLENF..VNT , notaire, à Courville. DuGUÉ (Ferd.), auteur dramatique, à Mainvilhers. Clogenson, percepteur, à Nogent-le-Roi. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Mémoires de l'Académie de Stanislas , 1856 (don do M. Pail- lard). — Impr. Procès pour la possession du comté do Bigorre, par M. Luc. Merk't (don do l'auteur). — Jiujir. Poésies de Grivot (don de M. Dupuis). — Impr. Mémoires de la Société Archéologi(|ue de l'Orléanais, t. II et m. — lUdlolin , n"» 16 à 27 (envois de la Société). — Impr. Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest , .3" trim. do 1807 (envoi do la Société). — Impr Notice sur la noble maison do Korrkluivo. dilo van dor \ aront , par M. N.-J. van dor lleydon (envoi de l'Acadéinio d'archéologie de Bolgiquo). — Impr. Tome \. P.-V. 10 — 8-2 — Revue des Beaux-Arts, livr. 20 et 21 (envoi du Comilé central des Ai'tisles). — Imjir. SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1857. Présidence de M. de Saint-Laumer , vice-président. Lecture et adoption du procès- verbal. Communication d'une lettre de M. Raimbert-Sévin , qui croit que le travail sur la généalogie des comtes de Chartres attribué à M. Hérisson * est l'œuvre de M. Bouvet- Jourdan. — Après diverses observations de MM. Roux, Lecocq et. Merlet, il est ré- solu que la décision de cette question sera renvoyée à la Com- mission de publication et qu'il sera fait mention au procès-ver- bal de la réclamation de M. Raimbert-Sévin. Rapport de M. Merlet, au nom de la Commission de publica- tion , sur la proposition d'une Commission d'Epigraphie déposée par M. Lecocq ^ : la Commission conclut au rejet de la proposi- tion. — Adopté. M. Roux demande qu'au premier volume des Mémoires soit jointe une table détaillée des matières. — Renvoyé à la Com- mission de publication. Un membre demande si les cours puljlics d'archéologie et de paléographie s'ouvriront au 1er janvier 3. — M. P. Durand prie la Société d'agréer ses excuses : il ne pourra faire cette année le cours d'archéologie , mais il promet de le commencer l'an- née prochaine. Après diverses observations de MM. Person et Roux, M. P. Durand persistant dans sa résolution, M. Person demande qu'on prenne acte de la bonne promesse faite par M. P. Durand pour l'année prochaine. — La question des cours est ajournée. M. Roux rend compte en quelques mots de l'excursion faite à Nogent-le-Roi : M. Gillard s'était chargé de faire un rapport à ce sujet; mais il n'est pas encore en mesure. ' Voir Procès-Verbaux, [). 79. 2 Ibid. ■■* Il)id., |). 73, 7S ot 79. — «3 — Le même membre donne lecture a l'assemblée Je quatre let- tres de lienri IV et d'une de Gabrielle d'Estrées, publiées dans le Moniteur d'après la lievue municipale, et retrouvées par lui beaucoup plus complètes dans un volume imprimé qu'il com- munique à la Société. — A ce sujet, M. Roux rappelle qu'on possède à Chartres la chandne de Henri IV. — Les lettres communiquées par M. Roilx, avec les oliservations qui les pré- cèdent, sont renvoyées à l'examen de la Conmiission de publi- cation. L'ordre du jour appelle la discussion sur l'orij^ine des armoi- ries et de la devise de la ville de Chartres ' . M. RoiLX pense que les deux gravures pidjhées par la Société ^ provienwent de deux inscriptions placées : l'une sur la porte d'entrée ou sur la porte de la chapelle du couvent de Saint- Jacques, l'autre sur un passage conduisant de la cathédi-ale à l'évêché. Lecture d'un mémoire de M. Lecocq sur l'origine des armoi- ries de la ville de Chartres. — Après diverses remarques de MM. Roux, Raimbault et Baudouin, ce mémoire est renvoyé à la Commission de publication. Lecture d'mie notice de M. Merlet sur la publication de la paLx de 1763. L'auteur propose de faire remonter à cette époque l'origine de la devise de la ville de Chartres. — Renvoi à la Commission de publication. Dépôt d'un article de M. de Lépinois, contenant des extraits du premier volume des Mémoires de Laisné. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est leivée à cinfj heures et demie. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres lituluires : M.M. DU Temple de CîiEvnir.NV, à Monnoulins. LAni<;ni;-llAri)(»i i.N . ;i Chartres. ' Vdir l'rncés-Verhiiti.r . \t. S|. » ll.iil., p. 70. — 84 — OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Inscription placée anciennement dans l'église Saint-Etienne de Dreux ' (don de M. Lamésange). — Estampage. Esticnne Dolet, par Jos. Boiilmier (don de M. Aubry). — Impr. Revue des Beaux-Arts, 22e et 23e livr. (envoi du Comité cen- tral des Artistes). — Impr. SÉANCE DU 14 JANVIER 1858. Présidence de M. de Boisvillette. Lecture et adoption du procès-verbal. — A propos du passage du procès- verbal relatif aux cours publics ^, M. Person fait ob- server qu'il n'y a eu ajournement que pour le cours de M. Paul Durand : il demande que le Bureau insiste pour qu'il soit fait des conférences sur l'iiistoire locale, la paléograj)hie et la nu- mismatique. — Les membres qui devaient être chargés de ces conférences se récusant successivement, la question est défini- tivement ajournée. Lettre de M. l'abbé Meauger, concernant la découverte d'un bas-relief à Bonne val. Lettre de M. Constantin, officier d'état-major à Toury, an- nonçant qu'il prépare un travail sur Suger et demandant acte de priorité. Lecture du prospectus envoyé par M. de Caumont pour le Con- grès des sociétés savantes. Le bureau nommera six membres ' ' Cette inscription était autrefois gravée sur la muraille, derrière le chœur, au-dessous d'une croisée située entre la chapelle de .la Vierge et celle des fonds. Voici sa teneur : Cencies vndenis qvater annos adde novenos t Sexto qvi seqvitvr domvs hec fvndata probatvr. Cette inscription a fourni la date de H 4.2 pour la fondation de la Collégiale de Dreux. ' Voir Procès-Verbaux , p. 82. ' MM. P. Durand, Ad. Chasles, de Lépinois, Roux, Merlet et de Laqueuitle. — 85 — chargés de représenter la Société, et ou répondra a M. de Cauniont. Rapport de'M. le Trésorier sur l'état de la caisse à la lin de l'année f857. — De ce rapport il résulte que les recettes ont été de 1,476 fr.; les dépenses de 1,2Î7 fr. 05 c. : il restait en caisse à la fin de l'année 1856, 'lô'i fr. 20 c; il reste donc libre au 1er janvier I8r)8 une somme de 681 fr. 15 c, à laquelle il con- vient d'ajouter 180 fr., produit de dix-huit roti.salions qui sont encore à recouvrer. — Ce rapport est adopté. Communication de M. Lecocq relative à un plan de Chartres, dressé en 1779, par M. Morin, pour la conduite des eaux de Luisant dans cette ville, et retrouvé dans les greniers de la Mai- rie. — Il sera écrit à l'administration municipale pour la prier de prendre' toutes mesures nécessaires pour la restauration et la conservation de ce plan. Communication de M. Lejeime, relative ù la généalogie des comtes de Chartres '; l'honorable membre demande que, d'après un plaidoyer du chancelier Séguier, dont il dépose un exem- plaite , il soit dressé une généalogie comiilète et exacte des comtes de Chartres, pour paraître dans un des prochains bul- letins. — l'envoi à la Commission de publication. Rapport de M. Roux sur les questionnaires du canton de Clià- teaudun. — Dépôt aux archives. Proposition de M. Roux, relative à la publication d'un ma- nuscrit de l'abbé Brill(jn sur les vitraux de la cathédrale de Chartres. — Après diverses observations de MM. P. Durand, de Mianville et Merlet, cette proposition n'est pas prise en consi- dération. M. Ouvré de Saint-Quentin rapporte qu'en travaillant à l'église Saint-Brice on a découvert des sculptures fort intéressantes; il demande qu'il soit nommé une commission chargée d'exami- ner ces restes de l'ancienne église. — Adoidé : une Connnission de six membres sera nommée par le Bureau -. M. Person demande que la même Conunission se transporte à l'église Sainte-Foi, pour examiner ce que les démolitions font découvrir. — .Vdopté. La séance est levée à cinfi heures. ' Voir Procn-Vnbaiix . p. 7!1 cl S2. ' MM. P. Durand, Oiivr»' de Saint-Oncnlin . dr Mianvilic, Mt-rlct . .Vrvniit pt Roux. — 86 — NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. Chassériau, conseiller de préfecture secrétaire-général, à Chartres. Guérin-Genet, à Chartres. Boisseau (Alfred), à Chartres. Letartre, ancien conseiller de préfecture, à Tachain- viUe. Letartre (Paul), à Tacham ville. DE Tartigny d'Haudicourt, à Chartres. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Pierre tumulaire de Louis de Poictou, chanome de Chartres, mort en 1666, et fût de colonne (don de M. Letellier). — Pierre. Eglise paroissiale d'Anet et chapelle du château (don de M. le comte de Caraman). — Quatre gravures. Coup-d'œil sur la forêt d'Ardenne, par M. Ozeray (don de l'auteur). — Impr. Mémoires de la Commission historique du Cher (envoi de la Commission). — Impr. Cartulaire de Notre-Dame des Vaux de Cernay, par MM. Mer- let et Moutié, second volume (envoi de la Société Archéologique de Rambouillet). — Impr. Revue des Beaux-Arts, livr. 1 et 24 (envoi du Comité central des Artistes). — Impr. Topographie tellurique d'une terre de 42 hectares, par M. de Gaumont (don de l'auteur). — Impr. Conseil général d'Eure-et-Loir, session de 1857. — Impr. Abraham le Juif, par Fr. Piel (don de l'auteur). — Impr. Pierre tumulaire d'Adam d'Ecrosnes , • dans l'église d'Oyson- ville ' (don de M. le marquis d'Oysonville). — Dessin. * Voir Mémoires, p. 9. — Nous ferons remarquer à ce sujet que c'est à tort que Fauteur de cet article , suivant l'orthograiilio moderne , a écrit Oisonville avec \ni /; la vi'M'itnhle orlliographo ancienne est Oysonvillc. — 87 — « ,' '' SÉANCE m i IKNKlF.i; 1858. Présidence (if M. hk Boisvii.lkttk. Lecture et adoption du procôs-vcrhal. Lettre du Bibliothécaire archiviste de l'Académie de Stauislas à Nancy, proposant l'échange des publications des deux socié- tés. — Cette proposition est acceptée avec reconnaissance; on écrira à M. Paillart pour le remercier de ses bous offices. Rapport de M. Person au nom de la Commission d'Exposition. Après avoir constaté l'accueil favorable fait par tous au projet d'exposilid'n et avoir rapporté en peu de mots l'état des travaux déjà entrepris, M. Person annonce qu'une question a été sou- levée au sein de la Commission , celle de savoir si l'on devrait admettre des tableaux de l'école moderne. Après avoir étudié la question qui lui était soumise, la Commission a été d'avis d'a- dopter la proposition, à la condition toutefois d'être très-réservé dans 'l'acceptation des œuvres modernes, et de leur affecter un emplacement complètement distinct du reste de l'Exposition. — Après div(?rses observations de MM. iJaudouin, Ouvré de Saint- Quentin et Ravault, les conclusions du rapport sont adoptées sans opposition , mais M. le Président désire qu'il soit bien mentionné au procès- verbal que le vœu de la Société est que la Commission soit très-sévère dans ses appréciations et n'accepte aucune médiocrité. Communication à l'assemblée d'une copie originale de la fa- meuse lettre de Frajuois h"'- adressée à sa mère après la bataille de Pavie. M. Mcrlet explicjue l'origine de cette copie, trouvée par M. Lecocq parmi les papiers de rebut vendus au départ de Mme de la Rochejacquelehi , et dit qu'elle est de beaiuoiiii pré- férable à toutes les versions publiées jusqu'à ce jour. — Renvoi à la Commission de publication. Lecture d'uiu" notice de M. Lecocq sur l'église Saiiit-Hrice et la crypte de Saint-Martiii-aii-Val. — Renvoi à la Commission de publication. Rapport de .M. 1'. hmami au uoui di' la Comiiiission chargée fr(>xaiiiiii('r les découvertes arcliéologi(iiies faites dans l'église Sainl-brice. — M. Merlet di'inande que le viru ruiis par M. P. Durand pour le classement de l'ancieniKî église Saint-Martin-au- — 88 — Val au nombre des monuments historiques soit vivement ap- puyé par la Société. Après diverses observations de MM. Sedillot et de Saint Laumer, il est résolu que la question sera ajournée jusqu'à ce que la Commission des Hospices ait pris une décision à cet égard. M. de ]\Iian ville demande qu'on prenne acte de la bonne volonté de l'assemblée à aider de tout son pouvoir l'œu- vre de restauration entreprise par la Commission des Hospices. Dépôt d'un article de M. l'abbé Poisson sur une transaction entre la fabrique et les habitants de Notre-Dame de Coulions (Loiret). — Renvoi à la Commission de publication. Dépôt d'un article de M. le marquis de Laqueuille, relatif à l'exhérédation d'Anne de Graville et aux œuvres poétiques de cette dame. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. MoNTÉAGE (Frédéric), à Chartres. FoiRET (Edmond), à Chartres. L'abbé Legendre, vicaire de la Cathédrale, à Chartres. Levassor, notaire, à Chartres. Piel, à Bonnétable. Membre correspondant : M. NiQUEVERT, peintre d'histoire, à Saint-Germain-en-Laye. objets offerts a la société : Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1851 à 1855 (envoi de l'Académie). — Impr. Annuaire de l'Institut des Provinces, 1858 (envoi de M. de Caumont). — Impr. Souvenirs historiques du Gratinais, par M. E. Menault (don de l'auteur). — Impr. Revue des Beaux-Arts, 2e el 3e livr, (envoi du Comité central des Artistes). — Impr. — 89 — SÉANCE Dl 4 MARS 1858. Présidence de M. de Boisvillette. Lecture et adoption du procès-verbal. Rapport de M. de Boisvillette sur le plan de Chartres ancien ', entrepris par la Société. « La Commission du plan de Chartres ancien s'est déjà acti- vement occupée de cet imjiortant travail. Elle se propose d'y donner une ijlus active impulsion, aujourd'hui surtout qu'il doit figurer comme l'ime des plus intéressantes productions de la Société, à la prochaine exposition archéologique. Mais il man- que à la Commission beaucoup de documents encore , pour rattacher au plan une foule de monuments chartrains, qui ne se retrouvent plus aujourd'hui cjuc dans les souvenirs histori- ques, ou dans des indications locales incertaines. Nous citerons notamment : » La vieille enceinte de la ville; » L'emplacement , la forme , le plan et l'élévation des églises ou édifices religieux, aujourd'hui détruits ; ' La forme des anciennes portes, le plan et l'élévation du Pa- lais des Comtes et de la Tour du Roi ; » Enfin les maisons de bois ou toutes autres, remarqualjlos par leurs formes ou souvenirs historiques. — Déjà un cxcelleni mémoire a fuit connaître la maison connue par l'escalier de la Reine Berthe; il faudrait étudier également celle en bois, rue des Changes; la maison de M. de Masclary, rue du Grand-Cerf; la chambre de Henri IV, rue Chantault, etc. » Il y aurait aussi peut-être utiUté de rechercher sur place, certains passages ou galeries souterraines, signalés dans quel- ques maisons particulières. " La Conunission, pour liàtcr cl coniplftci- la prciiaraliim du plan, fait appel à MM. les Sociétaires et aux collections particu- lières, afin d'obtenir communication de tous docuuicnis utiles. ' Voir Procès-Verhaux . p. r»i. TO.ME 1 I' -V. 10 — 90 — soit qu'ils puissent être mis à sa disposition, ou qu'ils soient pris à domicile. » Elle demande aussi toutes notices sur édifices religieux ou publics, constructions particulières et autres, de nature à_ en- trer dans le cadre du plan archéologique de l'ancienne ville. M Enfin elle prie la Société de lui adjoindre un membre pour l'aider à réunir les documents architecturaux. » L'œuvre de la Commission est et demeure celle de la So- ciété ; les documents et notices fournis par les personnes qui voudront bien l'aider de leurs souvenirs , portefeuilles et savoir, seront, dans le travail d'ensemble, notés et enregistrés au nom de lem-s auteurs. » Le rapport de M. de Boisvillette est écouté avec le plus vif intérêt par l'assemblée, et il est décidé que M. Roussel sera adjoint à la Commission du plan. Rectification d'une erreur introduite dans l'article de M. Sau- vageot sur les pierres druidiques près GaUardon. C'est le jxilet de Gargantua qu'il faut hre et non le Palais *. Rapport de M. Person au nom de la Commission d'Exposition, présentant le devis approximatif des dépenses. « La Commission chargée des soins relatifs à la préparation de l'Exposition Archéologique projetée vient d'arrêter dans les termes suivants le rapport qu'elle a l'honneur de vous adresser. » La circonstance de la disponiliilité du beau local dans lequel, en septembre dernier, le service de la grande école Saint-Fer- dinand ne se trouvait pas encore installé , a été la cause déter- minante de la pensée d'une Exposition départementale d'ar- chéologie. La nature même des choses, c'est-à-dire les richesses de la contrée , la facihté de les réunir et la nécessité presque de faire à Chartres une de ces démonstrations artistiques qui ont lieu dans les villes environnantes justifiait suffisamment d'ail- leurs une proposition qui, après avoir été prise en considération et soumise à une enquête faite sur son o'pportunité et sa possi- bilité, fut définitivement adoptée par la Société Archéologique. » Une commission d'organisation fut nommée ; laquelle, après s'être assurée des dispositions favorables de l'autorité, se mit en rapport avec les possesseurs d'objets d'art et recueillit les * Voir Mémoires, t. I, p. 237. — 91 — adhésions et les promesses doni il a été rendu compte à la Sociél«^.-dans sa dernière séance. » Dans cette séance, la Société a décidé que les œuvres de l'art moderne , offertes par leurs auteurs ou par leurs proprié- taires, seraient admises à l'Exposition projetée. » Déjà une seule aile des bâtiments de l'école Saint-Ferdinand avait paru insuffisante. L'e.xtension donnée à l'entreprise par l'adjonction des o:'uvres de l'art moderne nécessitait l'emploi de la seconde aile, et il a fallu s'assurer que la Conunission pouvait avoir à sa disposition tout l'ensemble du local. M. le Maire, consulté de nouveau, a prêté à la Commission sa très -bien- veillante intervention, et il a trouvé dans M. le Supérieur des Frères 'de Chartres le plus grand empressement à faire la con- cession temporaire des locaux où se trouvaient cependant déjà installés plusieurs des services de l'établissement. « Dés-lors le plan de l'organisation intérieure a pu être étudié et définitivement arrêté ainsi qu'il suit : Dans l'aile de droite : Ire Salir : Meubles, sculptures, tapisseries, peintures de la Re- naissance et des époques antérieures; avec autres installations pour les médailles. 2c Salle : Meubles, sculptures, tapisseries, peintures, pendules de l'époque de Louis XIII, de Louis XIV et de Louis XV ; avec autres installations pour les livres, les sceaux et autres objets d'art. 3^' Salle : Armes et armures; avec autres installations pour les émaux et les porcelaines. Dans l'aile gauche : Chapelle; organisée pour rin.^lallaiion dos objets ayant servi an culte. Prcau ; divisé par des cloisons mobiles en trois salles. l^c Salle : Archéologie de Chartres (;t du dépaitomenl ; cartes, plans, autographes; peintures nqiré.'^cntant les faits liislori(jU('s; liusles; portraits des iliiislralions; (l'iivres des artistes du pays; objets divers. 2c Salle : Art moderne. 3c Salir : IJureau et corps-de-garde. Galerie couverte servant de communication l'iitrr les doux aih^s. - 92 - » On le voit, ce plan a de grandes proportions. Il s'applique à une installation aussi méthodique que complète, et répond au caractère sérieux et élevé qu'il entrait dans les vues de la Société de donner à son Exposition d'Archéologie. » La question des dépenses d'appropriation et d'installation se présentait alors aux études de la Commission. » Une première évaluation avait déjà eu cours dans l'assem- blée. Avant qu'il s'agît encore d'aborder la seconde aile, un chifïre approximatif de 2,000 fr, avait paru devoir résumer la dépense. Mais ce chiffre ne pouvait plus siiffire, soit à la mise en état des deux ailes, soit à l'apport considérable d'objets né- cessaires pour les garnir. » Le devis des dépenses a été établi ainsi qu'il suit : Chapitre ler; Appropriation du local; construction, menuiserie, tentures, décoration 1,056 fr. 12c. Chapitre 2e ; Emballages ; transports d'aller et retour sur Dreux, Nogent-le- Rotrou et autres localités du département 1,000 » Chapitre 3e : Placement des objets et installa- tion intérieure 1 50 » Chapitre 4^ : Garde et surveillance , et percep- tion des droits d'entrée .... 380 Chapitre 5^ -. Impressions 400 CJiapitre 6^ : Frais imprévus 500 En tout .... 3,486 fr. 12 c. » Cette somme est-elle trop considérable ? Non , certes , si on la considère absolument; car quelle est l'exposition dont les dé- penses d'mstaUation ont été moindres ? Non encore , si le public s'intéresse à notre œuvre , s'il vient à nous avec empressement, et visite au nombre de sept à huit mille persomies l'Exposition d'Archéologie. Mais si, par une indifférence et une froideur qu'on ne saurait vraiment admettre , les "visiteurs faisaient dé- faut à l'Exposition, si les dépenses n'étaient pas couvertes par les recettes provenant du droit d'entrée, un grave mécompte financier serait la suite de l'entreprise. Et à qui alors incom- berait le solde de la dépense ? Evidemment à la Société Archéo- logique. - 93 - » La Commission d'organisation s'est occupée de cette grave question, iîais c'est à la Société elle-même à se prononcer sur l'éveijl'ualité qui peut résulter de l'infériorité du chilTre des recettes sur le chiffre des dépenses. 11 importe en effet que la Société sache ù quoi s'engage sa responsabihté dans tout ce qui a rapport à l'entreprise, et il doit être bien entendu que la Com- mission d'organisation n'agit et ne peut agir que comme fondée de pouvoirs et mandataire. » Cela expliqué , la Commission est prête à passer des démar- ches relatives à la préparation aux démarches relatives à l'exé- cution. Si aucunes circonstances ne viennent modifier les pro- messes faites, l'Exposition sera extrêmement intéressante dans chacmiQ des divisions qu'elle renfermera, et elle offrira aux con- naisseurs un intérêt de premier ordre , surtout dans les spécia- lités qui ont pour objet: les meubles, les émaux, les porce- laines, les médailles et la collection d'armes et armures de M. Lavé et celle de tableaux de M. Marcille. « Le projet relatif à l'Exposition est donc une œuvre heureuse et qui ne pourrait manquer son effet que par suite de circons- tances imprévues, d'après lesquelles les engagements pris au sujet des choses capitales de l'Exposition viendraient à être reti- rées d'une manière soudaine et inattendue. » Pour le moment, la Commission d'organisation a remph la première partie de sa tâche. Elle attend les pouvoirs et les di- rections que la Société Archéologique voudra bien lui donner pour s'engager dans la seconde. » M. Denain demande que la Société étabhsse , d'une manière bien formelle, iju'après toutes les précautions prises par elle pour la sécurité et la garde des objets qui lui seront confiés, elle ne se regarde comme nullement responsable. — Après diverses observations de MM. Bonnard et Baudouin, la iiroposition de M. Denain est adoptée, et il est décidé qu'elle sera mentionnée tout spécialement au procès-verbal. On passe à la discussion du devis. M. Houx demande qu'on insère dans le Progrannne ipio les frais de transport ne seront remboursés qu'au cas où l'état des finances de la Société lui permettra de subvenir à cette dépense. M. ^[erlet va plus loin; il voudrait (|u'on sup[)rimât entièrement le chapilre de ilépenses couqjris sous le titre Frais de (nmsporl, el (lu'on laissât ces — 94 — frais à la charge des exposants. Un autre membre propose de flire que les frais de transport seront remboursés aux exposants qui en feront la demande. — Ces divers amendements sont vi- vement combattus par MM. Person, Baudouin, J. Courtois, Le Poittevin et l'abbé Brière; et après une assez longue discussion, l'amendement de M. Merlet, comme le plus large, est d'abord mis aux voix et rejeté. La formule aux exposants qui en feront la demande est également écartée. — Le chapitre du devis re- latif aux frais de transport est adopté , tel que la Commission l'avait proposé. Les autres chapitres du devis n'offrent aucune difficulté, et le devis est adopté dans son ensemble. A la suite de ce vote , M. Merlet dépose sa démission de membre de la Commission d'Exposition ; mais sur les observa- tions de divers membres, il consent à la retirer. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. Le Vassor d'Yerville, ancien notaire, à Chartres. Pétrot-Gar>-ier , libraire, à Chartres. Castel, notaire, à Chartres. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : Bas-relief provenant de l'église d'Oysonville (don de M. le curé d'Oysonville). — Pierre. Verroteries vitrifiées trouvées dans un sarcophage à Santeuil, et double de Sedan de 1647 (don de M. Piébourg). Broc en étain trouvé à 1 m. 20 c. sous l'eau, près Ormoy, commune de Courbehaye (don de M. de Boisvillette). Médailles d'Antonin-le-Pieux (138-161) et de Charles de Valois, comte de Chartres (1293-1320), denier de saint Louis, méreaux et liards (don de M. Isid. Prévosteau). Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest (4« trim. de 1857). (Envoi de la Société.) — Impr. . Revue des Beaux-Arts, hvr. 4 et 5 (envoi du Comité central des Artistes). — Impr. — 95 - » SÉANCE DU 8 AVRIL 1858. Présidence de M. de Boisvillette. Lecture et adoption du procès- verbal. M. le Président se fait l'organe de la Société pour exprimer ses regrets de la perte douloureuse qu'elle a éprouvée en la personne de M. Honoré-Félix Lejeune, son doyen d'âge et l'un de ses membres fondateurs. Rapport de M. Person sur les travaiLX déjà entrepris par la Commission cliargée de préparer l'Exposition archéologique et d'obje'^ d'art. — L'assemblée écoule ce rapport avec un vif in- térêt et approuve entièrement les démarches faites par sa Com- mission. M. Merlel, au nom de la Commission d'Exposition , comnm- nique à l'assemblée diverses propositions relatives aux heures d-'ouverture et de fermeim-e de l'Exposition et au prix d'entrée. — Après diverses observations de MM. J. Courtois, Greslou, Baudouin et Ravault, il est décidé que l'ouverture de l'Exposi- tion sera fixée pour tous les jours à onze heures du matm et la fermeture à cinq heures du soir. Le prix d'entrée sera de 50 cent, les jours ordinaires, 25 cent, le dimanche et 1 fr. le vendredi : sauf à la Commission à modifier ces diverses l'ésolu- tions, suivant qu'elle le jugera nécessaire d'après les besoins du moment. Lecture d'une lettre de M. LePoittevm, tendant à ce qu'il soit formé, au sem de la Société Archéologique, une section spéciale de beaux-arts. — M. Merlet fait observer qu'aux termes du rè- glement, aucune modification ne peut être apportée aux statuts de la Société sans une convocation s]»éciale de tous les mem- bres. A la suite de cette observation, il est décidé que le liureau nommera une Commission de cin(] membres ' (jui étndiera d'abord la question et viMTa la suiliî «ju'il est à propos d'y donnei-; mais M. le Président insiste pour qu'il soit bien com- pris qu'en aucun cas la Société n'entend consentir à un dé- niembiiMucnt. ' MM. J. Circslou, J. Courtois, l'ubbé Brière, Merlel et Dourdcl. — 96 — Lecture d'un article de M. Roux sur les bréviaires du diocèse de Chartres. — La Société exprime le regret cjue M. Roux n'ait pas développé davantage son intéressante dissertation , et ren- voie le manuscrit à la Commission de publication. M. Lecocq fait observer qu'à la page 1 56 des Mémoires , il a dit, dans son article sur VJiistoire du cloître Notre-Dame, que la porte du Yidame n'existait plus aujourd'hui : il a retrouvé depuis cette porte du XlIIe siècle , encore toute entière , dans le jardin de l'évêché. Dépôt d'un article de M. le marquis de Laqueuille sur Anne de Graville. — Renvoi à la Commission de publication. Dépôt d'un article de M. Lefèvre sur la châtellenie de Rabes- tan. — Renvoi à la Commission de publication. Sur les observations et la demande de plusieurs membres, il est convenu que la séance générale annuelle de la Société Ar- chéologique servira en même temps de séance d'inauguration de l'Exposition; cette séance se tiendra le dimanche, 9 mai, à midi, au lieu habituel des réunions de la Société; et de la mai- rie on se transportera à l'école Saint-Ferdinand pour inaugurer l'Exposition. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : MM. le duc DE NoAiLLEs, membre de l'Académie française, à Maintenon. le comte de Vallès , membre du Conseil général , à Chà- tillon. Gejn'reau, membre du Conseil général, à Paris, le général Le Breton , député au Corps législatif, à Luigny . le baron Reille, député au Corps législatif, aux Coudreaux. Rendu , conseiller de Préfecture , secrétaire - général , à Chartres, le marquis des Ligneris , membre du Conseil général , à Méréglise. le colonel Normand , député au Corps législatif, à La Ronce. DuBREuiL, à Chartres. - 97 — OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Empreintes de secaux et médailles. (Don de M. Job.) — Plâtre. Revue des Beaux-Arts, livr. 6 et 7. (Envoi du Comité central des Artistes.) — Imj}7\ SÉANCE PUBLIQUE DU 9 MAI 1858. Présidence de M. de Boisvillette. La séance est ouverte à midi et demi : un grand nombre de sociétaires et plusieurs personnes étrangères à la Société rem- plissent la grande salle des délibérations du Conseil municipal, devenue trop petite pour les assistants. M. le Président ouvre la séance par un discours vivement applaudi , où il retrace rapidement l'histoire des principaux monuments archéologiques du département. « Les choses anciennes, si elles échappent à la destruction et à l'oubU, grandissent et reçoivent du temps un double carac- tère d'enseignement et d'étude : par la sanction des âges, l'art devient science, le fait histoire, la construction monument; comme à son tour, la pièce de monnaie, devenue médaille, le vase, l'instrument-, le meuble, l'arme, épaves du passé, té- moignent à la fois de l'époque, des habitudes, des mœurs mô- me d'un peuple ou d'une génération. » L'Archéologue qui vient glaner ces restes, en rassembler le faisceau, les étudier, les décrire, sait aussi chercher ses in- spirations et ses connaissances dans l'étendue de l'art non moms que dans l'érudition de la science. » Mais l'histoire de l'ait, (inule heureuse de celle des faits, s'apprend mieux dans les musées (jue dans les livres; ru'uvre des maîtres se sent plus qu'elle ne s'écrit, la vue aide utilcMuent à l'esprit , et, pour fonder école d'Archéolngic, une exposition spéciale, non moins sûrement i|u un cours, était le vrai moyen. — 98 — » Vous l'avez ainsi compris, Messieiu*s, et ce n'est pas seule- ment pour le plaisir des yeux , mais aussi et surtout pour les satisfactions de l'intelligence que vous avez formé cette revue du passé, collectiou prise dans le pays principalement, et où tout ce qu'il renferme d'érudits , d'hommes de goiU , de posses- seurs d'objets précieux, vous a livré ses richesses savantes et artistiques, comprenant bien qu'il y avait là pluscju'une montre publique, plus qu'un musée de curiosités, et que, dans cette réunion de matériaux épars , cette classification méthodique des différents âges, ces toiles dues au pmceau habile, chacun viendrait puiser la connaissance et l'attrait de l'antique , du Moyen-Age, de la Renaissance, ou se retremper à la jouissance des productions de l'art, dans sa jjIus parfaite expression, la peinture et les œuvres des maîtres. » L'histoire écrite vous a dit souvent les causes et les faits, les actes et les événements, la vie publique, si je puis dire, des peuples : l'histoire de l'art, étudiée dans ses phases diverses, vous fait comiaître leur vie privée ; elle vous mesure encore , et ce n'est pas la moindre de ses attributions , leur degré de civi- lisation. » Rome, sur le terrain archéologique permettez-moi cette excursion rétrospective , Rome , au siècle d'Auguste , apogée de sa puissance , avait aussi ses grands poètes et ses grands artis- tes; et quand, plus tard, l'empire du monde lui échappe, l'art ne périt pas seulement sous le flot de la barbarie ; il s'affaiblit, il tombe en décadence à mesure que l'empire s'affaisse, dans sa puissance même , par la déchéance morale des hommes et des choses ; il se perd alors qu'H manque de son principe vital , inspiration subordonnée du principe civilisateur. » Et quand une autre ère de régénération, appelant au vrai culte l'idolâtrie payenne et barbare , vient inspirer aux nations un nouveau soufile d'intelligence et créer l'unité d'une nou- velle morale, l'art renaît avec le sens créateur et se remet à l'œuvre. » En reconnaissance du Dieu qui l'a dégénéré , il élève à son culte ces édifices religieux, gloire aujourd'hui de l'art chrétien. Timide, d'abord, à sa naissance, il prend à l'antique ses basili- ques et son cintre roman; bientôt il marque son origine du signe de la croix latine ; plus tard, il emprunte à l'Orient ses arcs en ogive, les orne de meneaux fleuris, agrandit et décore ses - 99 - œuvres, s'épure et progresse à mesure que les peuples s'éclai- rent et se civilisent au courant du Moyen-Age. » Puis. vient une autre époque, où l'esprit d'innovation et de réforme qui tourmente la société artiste et religieuse, marque un arrêt, sort brusquement de la route fiayée et revient, tout d'un saut, aux formes de l'antique. » Le goût des lettres et des arts, caractère aussi de l'époque, révèle de grands maîtres, et la sève de progrès qui pousse aux fruits de l'intelligence, produit de belles œuvres : le style de la Renaissance a pris date et possession avec son mélange d'anti- quité classique et d'innovations arabesques. » Les époques en se succédant , les édifices en se superposant, sont devenus souvent des ruines comme toutes les choses de main d'homme; et de leurs types, de leur style, les restes au- jourd'hui rares nous sont d'autant précieux. La ruine même parle encore à l'esprit, si elle n'a plus la forme qui satisfait les yeux : l'Archéologie, gardienne de toutes les choses de tra- dition, fait œuvre et collection de tout : de la substruction par- tielle et du fragment de moulure, comme du monument entier; de l'instrument vidgaire comme de l'objet précieux; du signe épigraphique et de l'inscription antique, du manuscrit détaché et du cartulaire ancien ; heureuse quand, de ces restes mutilés, elle a recomposé le passé ; honorée encore quand elle peut , ainsi qu'U lui est donné aujourd'hui, vous conviant à ses fûtes, montrer ses richesses monumentales et artistiques, ses souve- nirs d'autrefois, ses mutilations même, car les blessures du temps ont aussi leur gloire. » L'antique cité des Carnutes avait des titres à faire la revue de son passé ; laisséz-moi vous les rappeler à grands traits , et comme une préface de l'exposition d'objets d'arl et de science que vous allez ouvrir. » César et les Druides y apparaissent dès avant le I»"" siècle : ceux-ci s'assemblent, chaque année, en un lien consacrr, chez les Carnutes, région qui passe pour le milieu de la Gaule; de toutes parts lus dillérends leui* sont soiunis, et tous obéissent à l'autorité de leurs décisions. ') Oii ce lieu consacré? Où siégeait ce tribunal souverain de magistrats législateurs, à la fois prêtres, devins et bardes? Où se réunissait encore le collège général , se faisaieni les initiations, s'élisait le chef suiirèn)e de la religion? — 100 — » La domination romaine, qui anéantit le diuidisme, efiFaça le souvenir et du prêtre et du temple ; la tradition d'un peuple qui n'écrivait pas, garda l'empreinte, peut-être, de ses croyan- ces, et perdit celle des lieux de son culte : les autels, pourtant, sont restés debout, témoins muets, sans doute, et impuissants à renouer la chaîne historique, mais vieux de tant de siècles que leur âge seul en ferait des monuments , si , de ces pierres grossières, ne sortait aussi le signe visible des premiers Gaulois. » La terre des Carnutes, terre sacrée où chacun venait, de la Gaule entière, chercher ses croyances et ses oracles, et recevoir le gui de l'an neuf cueilli dans la forêt avec la faucille d'or, de- vait porter le sceau de son état religieux au temps celtique ; moins riche, assurément, que la vieille Armorique, elle a gar- dé dans ses vallées et dans ses plaines, la plupart aujourd'hui sans forêts, de nombreuses pierres levées^ fiches ou fichées, couvertes et couchées, comme on les appelle vulgairement aujourd'hui, de bons spécimens de menhirs, dolmens, crom- lechs, pour parler le langage admis. Voici l'indication des prin- cipaux : ') A Changé, près Maintenou, tout à côté du camp de L. Plancus qui domine la vallée, et de l'aqueduc de Louis XIV qui la traverse , entre la trace du grand peuple et l'œuvre du grand roi, un beau groupe en quatre parties, une pierre debout, trois tables ou autels ; » Près de l'Eure , encore , et non loin de Chartres , à Ver et à Morancez, des groupes de ladères, leach ou lacheiderch, en celtique, pierre plate sacrée; près Gellamville, route d'Orléans, un cromlech ou cercle de pierres de douze blocs ; » Sur la Voise, au-dessus d'Ymeray, un cercle à double rang, forme de fer à cheval , peut être une allée couverte ; un autre cromlech à quelque distance ; des peulvens et des tables ; » Dans la vallée du Loir, près Saumeray, et en descendant, de très-nombreuses pierres druidiques ; un groupe remarquable à Saint-Maur, près Bonneval, le plus important de la contrée. » J'en passe , et de considérables , vous oUrant une esquisse et nullement un tableau. » Si, sur notre sol archéologique,' l'ère celtique se produit, clairement accusée par les œuvres du druidisme, l'ère gallo- romaine n'apparaît guère que jalonnée par des traces de la con- quête. Ce qu'ehe a laissé peut-être de plus visible, ce sont ses — 101 — chemins penvs, ferrés, hausses du pays, vinr-slratcr, et mili- tarcs des Romains. » Les yores les pkis anciennes sont moins faciles à retrouver et, pourtant, se recomposent de tronçons encore apparents, telles que les indiquent l'itinéraire d'Antonin et la carte de Peu- tinger, qui, de Lillebonne et de Rouen par Evreux et Condé- sur-Iton, venaient à Dreux, alors Duracasscs, et allaient, l'une de Dreux ù Lutéce, l'autre à Chartres, alors Autricum , et au Mans, Subdinuum , dont on suit la trace, sous le nom de che- min ferré, de Chartres jusqu'à Champrond. » De moins anciennes, mais très-nettement imprimées, sil- lonnent encore notre territoire : celle, par exemple, de Chartres, la seconde cité de la quatrième Lyonnaise, à Orléans, Aureliani, la primitive Gcnabum des Carnutes : celle aussi de Chartres à Sens, l'ancienne Agcnclicum, sa métropole, voie connue sous le nom de chaussée Saint-Malhurm, et si visLblomeut conservée jusque vers Chùteaulaudon , Vellaunodunum, où passait la belle chaussée, en ligne droite, d'Orléans à Sens. •-J'en citerais beaucoup d'autres, si je faisais l'historique des itinéraires romains ou du Moyen-Age ; je me borne aux principaux : le beau chemin dit de César , allant de Chartres à Blois par Verdes ; celui dit de Brou à Allaines et Jan ville, tronçon d'une plus grande ligne ; l'ancienne route de Paris à Blois par Allaines, et celle encore du Mans par Châteaudun. 0 Les Romains, qui faisaient d'abord les choses utiles, ont aussi marqué leur passage par des aqueducs dont le principal amenait à Chartres les eaux de Fontaine : à part ces restes rares où l'art se cache sous l'utilité, nous n'avons rien de notable à inscrire au catalogue de leurs constructions publiques. » Celui des édifices privés, des manaioncs, vici , vilLr de la conquête, est plus riche ou du moins plus nombreux, mais enfoui d'ailleurs sous le sol et muet comme le souvenir de leur origine. Si, en beaucoup de contrées, on interroge le terrain par une fouille, il donne une réponse de date gallo-romaine, subsiruction, mosaïque, médaille, mais sous la formule géné- rale : là ont passé les Romains. » Des t(;nq)S mérovingiens, do plus rares débris encore, sont venus jus([u'a nous; quehiue tombeau, \v. plus souvent vide, quelque tronçon de colonne ou fragment de moulure, indices d'un édifice antérieur soudés à l'édifice postérieur. — 102 — ') L'invasion germaine avait passé sur l'occupation romaine, et, quand les Francs-Saliens , devenus maîtres à leur tour, eu- rent relevé quelques ouvrages , la dévastation des Ville et IXe siècles en fit aussi des ruines où l'irruption normande confondit celles des premières œuvres carlovingiennes. » Ne nous étonnons donc pas de cette lacune dans notre his- toire monumentale de l'art latin primitif, applaudissons-nous même d'avoir pu conserver quelques vestiges des \h ou Vile siècles , et de bons spécimens du Xe dans la crypte et le chœur de Saint -Martin-au- Val; la tour carrée de Saint-Père pourrait bien remonter encore jusqu'au temps d'Aganon; la petite crypte absidale de la cathédrale aussi, avec son appareil jointoyé de grandes briques verticales, accuserait la dernière époque, si rare à retrouver aujourd'hui, tant par sa destruction propre qu'à cause de son enfouissement dans les maçonneries plus ré- centes. » Mais l'art chrétien relève les basiliques latines, garde le cintre ancien, creuse ses cryptes en mémoire des catacombes, équarrit ses chapiteaux à tailloirs cubiques, arrondit ses cou- poles et ses pendentifs bysantins , crée le style mixte de l'archi- tecture romane secondaire du Xle et tertiaire ou de transition du Xlle siècles. » Dès l'origine (1020), Fulbert construit sa cathédrale, ou tout au moins ce qu'il appelle sa grotte : un siècle après se fondent les deux clochers que vient relier (1170) le grand porche de l'ouest, dit Porte-Royale, échappé avec eux à l'incendie de 1194. » Vers le même temps , l'abbé de Saint-Père , Fulchrius , fait bâtir par le moine Hilduardus , le chœur de son église , dont il reste encore les bas-côtés et les chapelles absidales. » La collégiale de Saint-André est reconstruite et renfermée dans la ville , tout à la fin du Xlle siècle ; Sainte-Foy a gardé une porte contemporaine. L'élan religieux veut et crée de toutes parts des monuments du culte, et, à ne rappeler que les prin- cipaux, bâtit ou relève de leurs ruines, la Madeleine, Saint- Valérien, Saint-Médard de Châteauduri, l'Aumône de Nogent, fondée par Rotrou IV, l'église de Bonneval, le portail de Gal- lardon, la modeste chapelle du prieuré d'Iron et beaucoup d'autres. » L'arcade en demi-cercle ou légèrement relevée, avec son archivolte lourde et chevronnée , signent l'âge roman d'un - 103 - grand nombre de nos églises , de leurs parties anciennes , devrais-je diç'e, car, de ces constructions, peu sont restées entières,, €t à l'église tombée s'est super ou juxtaposée l'église relevée, gardant et renouant la cliaine de pierres sur le lieu consacré. » L'ogive naissante, vers la fin du Xlb-, prend son essor dés avant le XllI^ siècle, et nous donne ces acbnirables productions du beau style primitif, au haut desquelles le majestueux ensem- ble de Notre-Dame, son chef-d'œuvre et sa gloire. » Saint-Père élève sa nef avec ses bas-cùtés, et , un peu plus tard, son abside; Saint-André s'orne du beau triplet ogival de sa façade; nos meilleures églises du pays se construisent, à Janville, "Tomy, Gallardon, Epernon, Saint-Remy d'Auneau; les clochers de Cloyes s'élancent ; la crypte de Loëns et celle dite de Diane d'Epernon se creusent , affectées au service d'un monastère ou du Chapitre. » Au XIY«î siècle, l'ogive rayonne et prend les attributs du gothique secondaire; au XVe et jusque vers le milieu du XVIe, elle"llaml3oye et devient tertiaire : sans la suivre dans sa pro- greséiou, que les admirateurs du style primaire appelleraient décroissance, je citerai, de la première époque : I. La chapelle Saiul-Piat et, un peu plus ancien, le jubé de la cathédrale, l'aîné d'un siècle et demi de celui de Saint-Père, tous deux détruits, l'un pour faire mieux, ainsi (pie le croyaient, l'autre pour faire mal, ainsi que le voulaient les démolisseurs; » De la seconde, Sainl-llilaire et Saint-Laurent de Nogent, Nogent-le-Roi, la Bazoche, Dangeau, Frazé, Yèvres ; de la fin de la période, CourviUe et Thimert; puis viennent l'église pa- roissiale d'Anet, touchée par Jean Goujon, le portail de Saint- Pierre de Dreux, dû à Clément Metezeau, maître maçon, qui construit pour Richelieu la digue de la Rochelle, et, pour sa ville natale, le bel hùtel-de-ville qu'elle a su conserver. .. C'est sous l'inspiration, encore, du gothique orné que Jean Texier, ou, comme on l'appelait alors, Jehan de Beausse, tnaî- ^r de Vœuire, élève et découpe, tout au commencement du XVI"-- siècle, la flèche et les arcades du clocher neuf, enceint le chœur do ses colonnettes à clochetons fleuris, jette d'une rive à l'autre de l'Eure l'absiile de Saint-André , et nous laisse ces derniers joyaux de l'art gothique, précurseurs d'une époque qui s'est (jualilicc Renaissance. — i04 — » Elle nous a donné d'ailleurs Saint- Aignan , Saint-Lubin, près Nonancourt , classé, non sans raison, monument histori- que , la porte du cimetière et des parties de Saint- Jean de CM- teaudun, et beaucoup d'ornements d'églises anciennes caracté- risés par le plein-cintre et les profils un peu raides de l'antique. » Si je n'avais craint de trop prolonger le sujet, je vous au- rais parlé encore de ces splendides verrières, peinture inimi- table du Moyen-Age ; de ce triplet ogival du Xlle siècle, diadème étincelant au front de la façade royale de Notre-Dame, des roses splendides des pignons, de plus de cent grandes lancettes latérales du XlIIe, des belles lancettes aussi de Saint-Pierre, signées du XlVe, et d'autres , non sans valeur, datées du XVI». » J'aurais , pour compléter l'esquisse , de grandes pages à feuilleter de cette riche iconographie chrétienne, ciselée par les imagiers et tailleurs d'images, aux belles époques de l'âge go- thique; mais j'ai hâte de fermer le livre entr'ouvert de notre histoire monumentale. » Les constructions civiles y tiennent une place moins vaste, assurément, que celles religieuses, et cependant rendue assez intéressante soit par le caractère et la valeur propre, soit par l'âge et le souvenir de leurs murs , pour m'autoriser à les faire passer aussi sous vos yeux. » D'abord le vieux château royal de Dreux, nohilc et famo- sum castrum de Drocis, où nos cartulaires du Xle siècle rap- portent des actes d'Henri 1er et de Philippe I^r, donnés in curià régis, et plus tard de Louis-le-Gros, à Dreux, avec sa cour: château adossé, sans doute, à la grosse tour du donjon central dont il reste la fondation dégagée de sa motte et qu'agrandit au XlIIe siècle le comte Robert III , auteur de la tour grise du nord, prise et détruite par Sully, gisante aujourd'hui sous le télé- graphe. » Le donjon de Saint- Jean de Nogent, contemporain de celui de Dreux , a gardé des formes plus carrées , un caractère plus imposant; au commencement du Xle siècle, GeolFroy 1er, vi- comte de Châteaudun, seigneur de Roti'ou, en lutte avec Ful- bert, se met, derrière ses murs, à l'abri des armes temporelles, mais non des spirituelles ; les comtes du Perche en élargissent l'enceinte au XIII^ siècle ; les filles du duc de Nemours , réfu- giées à Nogent après la mort tragique de leur père, en font construire la porte et les tours, tout à la fin du XV». — lo.-) — » Du (rliàleaii-rorl de Thiliault-le-ïru'Iiour, lurrilinn caslruni (i/jud Dunclj.sc, la place seule denieui-e nianini-o [jar la belle tour portant son nom. et qu'à mon piand rej^a-et il me faut rajeunir de près de deiLX siècles pour lui donner son âge vrai qui est aussi celui de ses contemitoraines de lioisruffîn, Alluyes, Auneau, Courville, (iallardon. i'ius heureuse ou jilus illustre que ses sœurs en lèodalilé, la belle tour de Thibault a vu bâtir et su conserver à ses pieds, aux XV»-" et XV1«-' siècles, le vaste château et la sainte chapelle des princes de Longueville, de- meure et sépulture aujourdhui vides de leurs seigneui's, mais pleines de leur mémoire. » Chartres a laisse tomber le manoir de ses comtes, l'antique tour carrée, dite du Comte ou du Roi, dont la trace s'est perdue sous le pavé d'un marché. » Les enceintes de nos villes du Moyen-Age sont représentées par d'assez bons restes : la porte Guillaume du XIV« siècle; les murs de Boiuieval, Janville, des traces à Châteaudun plus an- ciennes, peut-être; la belle porte-donjon de l'abbaye Saint-Flo- rentiii, du X^'<: siècle, douuent les prùicipaux éléments de la série. « Quand, aux premiers temps féodaux, succédèrent une au- torité plus régulière et des mœurs plus civihsées, quand la force et le fort du seigneur ne furent plus son seul droit et sa seule défense, le château cessa d'être forteresse et prison, pour devenir une demeure commode et élégante. » Il garde encore, vers la fin du W^ siècle, ses tours et ses épaisses nnu-ailles, comme à Courlalain et aux parties anciennes de Maintenon ; il orne sa façade lozangée ou échiquelée de pierres et de briqiles comme àMonligny-le-Gaimelon; il domine le pays du liant de son assiette puissante ou s'enferme et se défend par de larges fossés et des murs crénelés. ■I La renaissance étale bientôt toutes ses maLMiificences , a Anel, demeure [irincièrc, avec Chenonceaux, de l)iane de Poi- tiers, maîtresse toujours jeune i\i\ deux rois. Anel b;'itie par Philibert Delorme, ciselée par .leau (îoujnn, oiiMe. malgré ses mutilations, toujours belle di- deux inaitres. ■ \ ei-s le nii'me temps, l'intendant des finances .leaii Cotte- reau rebâtit Mainlenon que sa fille apporte a la fauiille d'An- pennes et que Louis XIV illustre, comme tout ce qu'il a touché. ■ .Tean d'C). surintend;uil , et Nicolas Hesrnarets, oonlrnlour- Tr.NfF I P -I 1? — 106 — général des finances , achèvent Maillebois , commencé sons Henri II ol dont il reste une partie. » Frazé date de la même époque , avec ses tours élégantes évasées en trompe à la base, et coiffées de galeries crénelées aux toits aigus. » Sully (1607) construit Yillebon, et y meurt (1642) : Yille- bon , l'imposante bastille , mise tout à la fin du tableau par son âge, et que remonteraient tout à la tête ses grands murs et son grand nom. » Si le nom du maître suffisait à Fillustration du château , j'en pourrais citer d'autres, encore debout; mais plusieurs, comme ceux de du Plessis-Mornay et de la Noue Bras-de-fer, dans le Danois, sont transformés en façades à l'italienne ou tronqués à la mesure d'une maison de garde. » Mais je m'arrête, et, dans cette revue des lieux et des édi- fices chartrains où je voulais rester bref, je crains d'avoir paru long ; on se laisse aller aisément au souvenir du pays et à l'étu- de des monuments, dépôts du courant d'un autre âge : ce pays, ces études sont aussi les vôtres, Messieurs, leur mérite com- mun fait mou excuse. » Je n'ai pas fini encore, car il me reste un devoir à satisfaire et une dette à reconnaître au nom de la Société. » L'Exposition que nous allons ouvrir s'est formée à votre appel . avec un élan et un ensemble d'où sortent à la fois une collection unique et une véritable fête de famille; chacun a ap- porté sa pierre ; beaucoup ont mis la main à l'édifice ; aux maî- tres comme aux compagnons de l'œuvre , aux imagiers comme aux maîtres -peintres, nous devons et nous payons, de cœur, remerciements et gratitude. » Aux hommes curieux des choses où l'art touche à la scien- ce , qui nous ont ouvert si libéralement leurs médaillers et col- lections historiques , pour enrichir nos dressoirs de ces trésors de la numismatique et de l'art ancien, jouissances de l'érudit et du connaisseur; » Aux hommes de goût dont les riches galeries se sont vidées si gracieusement pour décorer nos salles des chefs-d'œuvre de la peinture, jouissance de l'artiste et 'de l'amateur ; » Aux châteaux se dépouillant en grands seigneurs de leurs meubles les plus précieux pour remplir notre musée de tant de boll(?s l'eliffuos. rirhes do leur valeur non moins que de leur origine; — 107 — » Aux églises encore, fouillant dans leur trésor bien appau- vri, pour ipettre à notre écrin ces joyaux byzantins, types des belles fermes des ornenuMits du culte; » A cliacun et à tous, la Société dit merci. (M pour clic el pour tous : » Pour tous, devant ces belles pages de notre histoire monu- mentale el artistique, venant voir, admirer, apprendre; » Pour elle, à qui revient l'idée première, le mérite de l'exé- cution, la poursuite du but utile sous la forme agréable, et dont la journée aura été bien remplie, parce ([u'elle a su join- dre, suivant le poète, utile tlulci. • On entend ensuite des vers de M. Bourdel sur la (jucslioii ;i l'ordre jàu joiu-, le Palais des Arts. M. de Lépinois lit un article très-spirituel sur Laurent Drs- moulins, poète cliartrain, que les biographes modernes n'ont pas même mentionné. Lecture d'mi article de M. Roux sur V Exposition des Beaux- Arts dont on va faire l'inauguration. M. Joliet lit une légende chartrainc, Alice et Gehendrin, qu'il a mise en vers av(T toute la fraiclieur d'imagination qui lui est habituelle. Eniin, après la Icrtin-e d'une autre pièce de vers de M. J. Courtois sur l'Histoire d'un pâté chartrain et d'un gourmet pa- risien, M. le Président invite l'assemblée à se transporter dans le local de l'école Saint-Ferdinand pour faire l'inauguration de l'Exposition préparée par les sohis de la Société Archéologique. La séance est levée à deux heures et demie. rii'sidciice de M. i>i. |{(ii>\li l.KTTK. Lecture (M adciplioii Mu procès-verbal M Ouvré de Saiiil-Miicnlui éiril ;i M. le l'nMilciil pour don Jier Nil déuiission de nicnduc de la So'iclc Arclii'oldLMqiit' — 108 — Lecture d'un article de M. Paul Mantz sur l'Exposition des Beaux-Arts, et d'une lettre de l'administrateur de l'Artiste, de- mandant que la Société s'abonne à cette revue. — Sur la pro- position de M. le Président, cet abonnement est décidé. M. IJourdel propose que la Société vote des remerciements à M. Person, président de la Commission d'Exposition. — M. Per- son fait observer que si l'on a des remerciements à adresser à quelqu'un, ce n'est pas à lui qu'ils sont dus, mais à la Commis- sion tout entière. M. de Boisvillette demande qu'en effet on vote des remerciements à la Commission pour la manière heureuse dont elle s'est acquittée de la tàclie délicate et difficile qui lui était confiée. — Cette proposition est immédiatement acceptée. Communication relative à la Commission de publication, dont le renouvellement est à l'ordre du jour. — M. Merlet propose d'augmenter le nombre des membres ; M. Genêt désire qu'à l'a- venir les convocations se fassent par écrit. — Cette dernière demande est aussitôt adoptée, et l'on adjoint M. l'abbé Olivier et M. de Saint-Laumer aux membres anciens de la Commission continués dans leurs fonctions. M. Lecocq dépose une proposition tendant à faire rembourser par la Société les frais de transport des membres désignés par le Bureau pour remplir des missions sur différents points du département. — Après diverses observations, l'assemblée décide qu'elle laisse au Bureau le soin de juger les cas où il y aura lieu de faire ce remboursement. M. Person présente un aperçu approximatif des recettes et des dépenses de l'Exposition. — Les recettes, y compris la vente du catalogue, ont été de 3,615 fr.; les dépenses de 4,301 fr. environ , qui se divisent ainsi : Garde et surveillance 636 fr. » Contrôle 110 « Service des installations intérieures et extérieures 1,800 Service des transports . . . . , . . 863 Impressions diverses 103 Correspondance 50 Catalogue "... 733 'o' i,301 fr. » C'est donc à peu pro? un déficit do 68r; fr. q\ù reste à com- — 109 — bler, et ruii espère obtenir une subvention départementale et un secours au Ministre-tlElaf, auquel un rapport des plus favo- rables p»'élù adresse \)i\v M. Arsène Iloussaye, délégué par Son Excellence. L'assemblée entend avec unt' vive satislaclion ce compte-ren- du, et sur la proposition de M. df lîuisvillettc, de nouveaux remerciements sont votés à la Comndssion d'Exposition pour su gestion financière. M. le Président fait ensuite observer à la Société qu'il serait nécessaire d'adresser également des remerciements à toutes les personnes qui (mt concouru d(? si bonne grâce à enricbir l'Ex- position, et propose que la Comnussion choisisse elle-même parmi Ie> exposants un certain nombre de personnes auxquelles on oil'rira le titre de correspondants. — Cette proposition est acceptée, et, sur la demande de M. Merlel, M. Cam. Marcille est aussitôt ïiommé membre honoraire. La prochaine réunion de la Société est remise au jeudi 8 juil- let , et la séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membre honoraire : M. (lam. M.\KciLLE, à Ûisème. Membres titulaires : MM. le baron de Valence, conseiller de Préfecture, à Chartres. le mar(juis de Maleyssu;, à Maillebois. le duc DE Montmorency, ;i Courlalain. Chevauché, comnussaire-priseur, à Chartres. PicHON jeune, à Chartres. Roissn.EE, membre du C-onseil d'ai'i-ondissement. ;i \ill('au GocpiL, membre du (Conseil gênerai, a Paris. BiLLAiiD, notaire, à llliers. Mercier (Léon), à Beaurouvre. bnizEMiii, à Cbarlres. Besnaro, ca]>ilaine des S5ipeurs-|ininpiers, à (Chartres. Lallemant di Marais (Ernest), à Uoiuainvilie, i>résCloyes. fiIlIN-LACHAPELLE. .1 ( 'jiarires. — 110 — OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : Lettres du 29 décembre 1673 et du 8 février 1675, écrites en chiffres et adressées par Louis XIV à son ambassadeur à Sto- kliolm, signées par le roi. — Lettre du 21 mai 1673, de M. de Pomponne à M. le marquis de Feuquières. — Lettre de cachet, du 21 juillet 1775, signée par Louis XVI et contre-signée par de Lamoignon , contre le nommé Mélin , vigneron à AufFerville , avec ordre de le conduire à la Bastille ; récépissé autographe du chevalier de Sain t- Sauveur , certifiant avoir reçu Mélin des mains de la maréchaussée. (Don de M. GoUier-Bordier.) Tête antique surmontée d'une croix, travail chrétien du V^ siècle; fibule; deux fers de vireton. (Don de M. Chasles, à Montboissier.) — Terre cuite et fer. Fers antiques trouvés à Villiers , commune de Bé\ille-le- Comte. (Don de M. Bourgeois, à Villiers.) Histoire de Chartres, par M. E. de Lépinois, 2 vol. in-8o. (Don de l'auteur.) — Itnpr. Trois dalles tumulaires ' provenant de l'ancien couvent des Carmélites (aujourd'hui la Prison). — Pierre. Revue des Beaux-Arts, Se, 9e, 10e et lie ]ivr. (Envoi du Co- mité central des Artistes.) — Impr. ' La plus grande de ces pierres tombales a été sciée à droite et à gauche, de sorte que nous n'en possédons que la partie médiane ; mais telle quelle , elle est assez curieuse. Au haut sont gravées les armes des Grenet, t/e à une croix- potencée de terminée par un fjlaiid de cantonnée de quatre croix de ,• au chef de à un gland de Sur la pierre on lit ces fragments d'inscription : Cy gît Vincent GfRENF.T , pr]être , DOCTEUR EN S[ORBONNE , CH]AN01NE DE LA CATHIÉDRALEJ , CONSEILLER AIJ bai[lliage et] siégé présidial de C[iiartres....| lle décéda LE d6 9"»" ( D]aNS la soixante et \ A]NNÉE de son AGE. Anima ejus REQUIESCAT [iN PACE]. La seconde de ces pierres porte gravée sur ses deux faces l'inscription sui- vante : i Cy gist soeur Marie dv S' Esprit, prof>*« de ce monast., AAGÉE de 70 ans ET DEMY ET DE R»" 41 AN : ELLE EST DÉCÉDÉE LE !29"'« DE MAY 1661. Knfin la troisième est beaucoup plus moderne et en même temps beaucoup plus fruste ; elle était dans la première cour de la prison avec deux ou trois au- tres qu'on y voit encore , mais dont on peut à peine relever les inscriptions. Sur «■l'ile-ci on lit encore : Cy gît honorée s'' Marie Françoise de S'« Thérèse, professe de ce mon., âgée de 73 ans et de r"" 50: elle l-.ST DÉCÉDÉE LE "27 AVRIL 17i5. ReQUIESCAT 1N PACE. — III - SÉANCE Di: 8 JUILLET 1858. Piésidenrc de M. de SAiNT-L.xLMErt , vicp-pi-psidenl Lecture et adoption du procès- verbal. Lettre du directeur du journal Yln^tihtt, proposant l'envoi de son journal en échange des publications de la Société. — L'échange est accepté. M. Person transmet le compte définitif des recettes et dépenses do l'E.xposition. Compte des Dépenses et des Recel les. DÉPENSES. L Garde et surveillance : Poste de chasseurs. . . . 367 50 \ Honoraires du gardien-chef V G37fr. 50 c. et du surveillant. . . . 270 ") II. Contrôle et distribution des billets et ves- tiaire 120 50 III. Transport et réexpédition des objets : Voiturage 372 A Porteurs sur Chartres . . lO't "f .^„ o. ^ , , . - ,. } dO.-5 od Ports du chemm de 1er ti l tapissiers I'27 85/ IV. Installations intérieures et extérieures : Menuiserie ' 1,203 '«8, Tapissier 332 ■■ Peintre et vitrier .... 150 37 Fournitures et emplois di- )■ l,92i 76 vers d'hommes à l'heure et à la journée .... 2()0 'Jl Gratification aux ouvriers . 20 " V. Kdairage 10 20 VI. Menues dép(Mises pour matériel nécessité par l'apiiroprialion (|uoti(lienne des salles. 18 15 .1 rr,,nrlrr. . . . 3.320 '.)() — 112 — Report. . . . ;{.3-?()ir. Obc. \'f[ Impressions, correspondance, fournitures de bureau : Catalogue 670 10 Autres impressions ... 122 55 Fournitures de bureau . . 19 »V 847 35 Correspondance 33 20 Afficheur 2 50 MIL Emballage 79 IX. Frais divers 6 30 Total général des dépenses. . . 4,253 fr. 61 c. RECETTES. 1" Pour entrées 3, 063 fr. 65 c. 2° Pour catalogues. . . . 530 » 3" Pour vente d'objets . . 5 » Total. . . 3,598 65 Les dépenses étant de 4, 253 fr. 61c. Les recettes de 3,598 65 Déficit. . . 654 96 Ce compte qui élablit un déficit moins considérable que celui annoncé dans la séance précédente, est écouté avec une vive satisfaction par l'assemblée. Lecture d'une lettre de M. le vicomte de Grouchy, prévenant la Société qu'il n'y a pas de fonds libres au Ministère-d'Etat pour accorder des subventions aux Sociétés savantes , et offrant son concours pour toutes les démarches qu'on voudrait faire. — L'assemblée vote des remerciements à M. de Grouchy, et dé- cide qu'on s'adressera au Ministère de llnstruction puljlique pour tâcher d'obtenir une subvention, déjà promise il y a deux ans. — M. Denain propose à la Société d'appuyer cette de- mande de tout son pouvoir. Cette offre. est acceptée avec recon- naissance. Rapport de M. le Trésorier sur l'état des finances à la fin du premier .semestre de 1858. ■ ) Reliquat en caisse au 3 1 décem- bre 1857 771 35 ) ^ nro r oc ,* . ,nr,^ . nn-, \ 2,068 fl'. 35 C. Recettes du 1er semestre 1858 , 1,297 » \ Dépoilscs du 1" semestre. . . 628 -• \ Contribution aux frais do l'Kx- [ 1,303 position 675 " Reste donc libre 7G5 3 )■> De plus il reste à recouvrer sur les cotisations de 1857 et 1858 une somme de 550 fr. L'assemblée entend avec une grande satisfaction ce rapport qui prouve que, malgré les dépenses extraordinaires de l'Expo- sition, les finances de la Société pormoltont iiarfaitenienf de continuer la publication ordinaire des Bulletins. M. Merlet lit mi rapport sur la proposition déposée dans la séance du 8 avril et tendante à faire des modifications au règle- ment. « La Commission ' à laquelle vous avez renvoyé la proposi- tion déposée par M. Le Poittevin dans la séance du 8 avril der- nier et tendant à ce qu'il fût créé, au sein de la Société Archéo- logique, une section de Beaux-Arts, avec son budget spécial et son bureau particulier, s'est rémiie le il juin, et je vais avoir l'honneur de vous soumettre diverses propositions auxquelles elle s'est arrêtée après un examen approfondi de la question. » Le champ de l'Archéologie a beau être très-vaste, il est à craindre qu'un jour, lorsque vous aurez épuisé les principales veines, il ne vous paraisse bien sec et bien aride. Vous-mêmes, dès le principe, avez paru craindre cet écueil lorsque vous avez mséré dans votre programme que ce ne serait pas sculcmenl d'arcJiéologie que s'occuperait la Société, mais d'histoire, de littérature, de beaux-arts, etc. Et d'ailleurs, dans la pratique, n'avez-vous pas souvent été entrahiés plus loin que ne semblait le comporter votre titre de Société archéologique? Lorsque, par exemple, vous avez pris sous votre patronage le jeune artiste Moulinet; lorsque vous avez examiné l'œuvre de M. .Vubert ; et ' Celle (',ipiMmis>ioii rtail coinposi'c de .MM. J. (jii'slmi , J. Cniirtnis, l'al)l»r Brit'io, .Mnliît et Ununlel , au\i|Ui.'ls a rii' adjoint .M Dciiaiii. M.M. LIoiirdcl et J. Courtois se sont excusées de ne pouvoir assister à la n*uiiioii; .M. I.e l'tiitlcvin y a assisté, avec voix coiisuilalive. T(.Mi; I. n -V 13 — 114 — tout récemment, lorsque vous avez fait votre Exposition de Beaux- Arts, ne dépassiez-vous pas singulièrement les bornes dans lesquelles aurait semblé devoir se limiter une Société archéologique? Vous avez souvent répété que vous étiez loin d'exclure la littérature et les beaux-arts ; vous leur avez sou- vent fait appel ; mais ils sont exigeants, et aujourd'hui ce n'est pas une simple tolérance qu'ils demandent, ils désirent être sur le même pied que l'archéologie et ne plus être admis que comme par condescendance. Votre Commission ne voit aucun inconvénient à leur accorder ce qu'ils demandent, et elle vous projjose, en conservant toujours à l'Archéologie son titre de priorité, de changer le nom de Société arcJukilogique en celui de Société d'arcJtéologie, de littérature et de bcauœ-arts. " Est-ce à dire pour cela que, suivant la pensée de l'auteur de la proposition , on créera dans la Société trois sections dis- tinctes qui auront chacune son budget et son bureau particu- liers? nullement; ce n'est pas là ce que demande la Commis- sion : la Société restera une et homogène ; son titre seul chan- gera, mais son organisation restera la même. On traitera des sujets de littérature, on discutera des questions de beaiLX-arts; mais œuvres littéraires et artisti(jues seront toujours soumises à l'appréciation de la Commission de publication et du Bureau de la Société. » Cependant, par suite de l'extension donnée à la Société, un remaniement de la Commission de publication a semblé néces- saire. L'expérience, d'ailleurs, a prouvé que l'article relatif aux lectures préventives était insufïïsant : ces deux questions ont vivement préoccupé la Commission , et elle vous soumet deux propositions qui auront l'efTot, elle l'espère, de résoudre ces difficultés. La Commission de jmblication prendrait le nom à l'avenir de Commission d'eœamen et de piiblicalion : ce nouveau titre indique assez que cette Commission aurait un pouvoir préventif; aucun article ne pourrait à l'avenir être lu en séance sans avoir été préalablement soumis à son examen. Elle serait composée, outre les deux membres qui eij font partie de droit, de quinze auti-es membres, choisis, autant que possible, parmi les sociétaires s'occupant spécialement de chacune des trois branches d'études de la Société. Elle se réunirait tous les mois, à jour fixe, comme la Société elle-même, pour décider les lec- tures qui devraient avoir lieu dans la réunion suivante. — llô — La Commission d'examen et de publicalion se subdiviseia- t-elle en sous-commissions correspondant à l'archOologie , à la littérature et aux beaux-arts, ou discutera- 1- elle en réunion générale les questions (jui lui seront soumises? La majorité de votre Commission s'est rangée à ce dernier principe . sauf . dans des cas particuliers, à renvoyer à une sous-commission l'étude , mais non la décision , des difficultés qui lui seront soumises. » En résumé , votre Commission vous propose de faire à votre règlement les modifications suivantes, qui devront, aux termes de votre arrêté constitutif, être soumises à la haute api)robation de M. le Préfet et de Son Excellence le Ministre de l'Instruction publique. " Art. !»-•'■. Une Société d'Archéologie , de Littérature et de Beaux-Arts est établie dans le département d'Eure-et-Loir. » Art. XIV. Le Président règle l'ordre du jour; il autorise les lectures, sur l'avis conforme de la Commission d'examen et de publication. -' Art. XX. Une Commission d'examen et de publication, composée de dL\-sept membres, dont font partie de droit le Président de la Société et l'Inspecteur d'Académie, est chargée d'examiner les lectui'es et les mémoires présentés : aucun article ne pourra être lu ni imprimé sans son autorisation. » Elle est nommée par l'assemblée pour un an. » Sur la demande de M. le Président, la discussion de ce rap- port est renvoyée à la séance suivante, pour laquelle des lettres spéciales seront adressées à tous les sociétaires. Proposition de- M. Paul Durand, tendante à obtenir que l'ad- ministration du Musée de la ville soit confiée aux souis de la Société archéologique. — L'examen de cette proposition est renvoyé à une Commission de cinq membres ', nommée par le Bureau, et qui devra faire son rapport dans la prochaine séance. Lecture d'une fable de M. Niquevert. — Renvoyé à la Com- mission de publication. La séance est levée à cinq heures. ' .MM. Paul Durand, Cam. Marcillc. Aiig. Durand, I.nr Mirlft .1 l'ablié Gormoiid. - 116 — NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membre titulaire : M. le marquis de Gouvion-Saint-Cyr , à Reverseaux, Membres correspondants : MM. David de Thiais, membre du Conseil général , à Un verre. Courtois (Justin), à Paris. L'abbé Souazay, curé de Saint-Valérien , à Châteaiiduii. Barbé, membre du Conseil général, à Chateaudun. Carrier, artiste peintre, à Paris. MoENCH-MuNiCH , artiste peintre, à Paris. Le Poittevin (Eugène), artiste peintre, à Paris. Rousseau (Philippe), artiste peintre, à Paris. Tellot fils, à Dreux. L'abbé Carré, curé d'IUiers. Le comte de Marbot, à Paris. AuLET, docteur-médecin, à Houdan. Riocreux, à la manufacture impériale de Sèvres. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Tombeau antique trouvé à Bazoches-les-Hautes. (Achat de la Société.) — Pierre. Sceau d'Hilduin, curé de La Chapelle, trouvé à Maintenon. (Don de M. J. Claye.) — Cuivre. Description du sanctuaire de Notre -Dame -sous -Terre . par M. l'abbé Hénault. (Don de l'auteur.) — Impr. Bulletin de la Société Archéologicjue de l'Orléanais, no "28 (Envoi de la Société.) — Impr. — 117 — SÉANCE GÉNÉRALE 1) l \i AdIT 1858. Présiiloiue de M. UK IkMSVll.l.ETTE. Lecture et adoption du procès-verbal. M. It* Président annonce que sur un rapport adressé par lui à M. le Préfet, ce magistrat a bien voulu demander au Conseil général, ]>oiu" la Société, une subvention de ÔOO fr. M. Merk't lit un rapport sur la proposition faite par M. Paul Durand.ilans la séance précédente ' . « La Commission, chargée d'examiner la prupusiliun faite par M. Paul Durand dans votre dernière séance, et tendante à de- mander que l'administration du Musée de la ville soit conliee à la Société archéologique, a parfaitement reconnu les avantages qui résulteraient, surtout pour le Musée, de cette réunion à la Société archéologique ; mais sachant les obstacles que rencon- trerait ce projet, elle vous propose de passer à l'ordre du jour, n Après quelques explications de M. do Boisvillelfe. les conclu- sions du rapport sont adoptées telles que la Commission les avait proposées. M. le Président rappelle ensuite que la Société a été convocjuée en séance générale pour discuter la proposition déposée par M. Le Poittevin, et tendante à introduire des modilications dans le règlement, proposition sur laquidle un rapport a été fait dans la séance pi-écèdente -. — M. le Secrétaire fait une seconde lecture du rapport; puis la discussion est ouverte sur les termes mêmes du rapport et sur les conclusions proposées [mv la Com- mission. — l'u Membre de la Conunission réclame contre cette phrase : Vvlrc Commission ne voit aucun inconi:t''ninit n leur fucorilrr rr qu'ils dema)nh'nf, et dit ([uc non-seulfuient la Com- mission n'a vu aucun incoincnicnt, mais (juelle a trouvé un grand avantage à admettre la littérature et les beaux-arts sur le même pied (Jih' larchéologie. Cet incitleut n'a pas de .^iiitc ' WÙT l'rori's-Vrrbnti.r, p. 11.") ' ibiil., p. ii:?. To.MK 1. /'.-!. U — {18 — M. Paul Durand comlmt x'ivement les conclusions du rapport : il (lit ((uo le champ de larchéologie est assez vaste pour qu'on n'ait pas à craindre de le voir s'épuiser; on a jusqu'à ce jour admis les morceaux de littérature, chaque fois qu'ils se sont présentés, pourquoi ne pas suivre la même voie? Quelle utilité de changer le nom de la Société qui commence déjà à être con- nue ? Il conclut en demandant qu'on ajourne tout changement. — M. Denain répond qu'il est plus digne et plus logique d'admet- tre la littérature et les beaux-arts sur le même pied que l'archéo- logie, et de ne pas seulement leur donner, comme par grâce, le droit d'asile. — M. J. Greslou fait observer que, quoiqu'on dise M. Paul Durand, l'archéologie est bien sèche et bien aride, et C£u'il arrivera un jour oii elle ne saura plus rien produire. — M. l'abbé Olivier craint qu'en admettant la littérature, il ne se présente telles questions épineuses de politique ou de philoso- phie qu'il sera peut-être impossilDle d'éviter complètement. — Après diverses répliques de MM. l'abbé Brière, Paul Durand, Joliet et Denain, M. le Président résume la question. — M. Per- son demande que, vu le petit nombre de membres présents, le vote soit ajourné au mois d'octobre. — M. Ravault croit qu'au mois d'octobre beaucoup de membres seront encore absents et propose de remettre la décision au mois de novembre. — Ce dernier avis est adopté, et il est décidé qu'on enverra des lettres de convocation spéciales et indiquant l'objet de la réunion. L'Assemblée consultée ajourne la prochaine séance au second jeudi d'octobre, et comme la réunion de novembre serait trop rapprochée, elle la remet également au second jeudi. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres lilu/aircs : MM. Leviez-IIiiet , membre du Cniiseil général, à ('liarlres. BniCET, à Cliàteaudun. OBJETS OFFEllTS A LA SOC.IÉTP:. Bulletin du Bibliophile, n» do février 1858. (Don de M. Eus. Castaigne.) — hupr. — 110 — Acacléiiije de Stanislas. — Ilé[»onse de MM. Chaulard el Mé- Eières. —'Im/ir. ( 'oïi'st nu- 1 ion de .Notre-Dame de Chartres au XIII'- siècle, par M. Assier. (Don de M. Aultry.l — Iinj)r. Voyaige d'oultremer en Jérusalem, ])ar le sieur de (laumont. (Don de M. Aubry.) — Iinpr. L'âne qui vielle et la truie (jui lile. i Don de M. Lccocq.) — iAlh. Vue de la statue de Marceau. iDon dr M. Lecocq.) — lAlJi. Revue des Beaux-Arts. \'-!<\ \'.V. ! i"- et L^i^ livr. iKnvoi du Comité central des Artistes.) — Iinjir. StX'SŒ 1)1 11 OCTUlîHE 1858. - . Pirsidonce de M. de Boisvillette. Lt.'clure el adoplicjn du pruL-ès-verLal. M. le Président fait part à la Société de la perte douloureuse qu'elle a laite de deux de ses membres : MM. de la Varemie et J. Claye. M. de Bois\illette fait ensuite connaître à l'assemblée que S. Exe. le Ministre de l'Instruction publique a bien voulu ac- corder à la Société, pour l'exercice 1858, une subvention de 300 fr., et que^ de son coté, le Conseil général du déjiarlement a, sur la demande de M. le Préfet, inscrit une sonnne de 500 IV. à son budget de 1859, comme encouragement pour les travaux de la Société. M. le Président rapi)elle ensuite qu'on doit discuter dans la prochaine séance le projet de modifications à apporter au règle- ment ' ; mais il fait observer qu'aux termes du règlement, il est nécessaire (jne d'ajjord la demamle de révision soit déposée sur le bureau revêtue de la signature de dix membres, el il invite les auteurs de la profiosition à renifilir cette formalité au coni- mencemenl di' ];i procliaine séance. * Voir l'rocès-Vcrhau.r , |». Il.'l ol 117. — 120 — M. le Secrétaire donne lecture d'une circulaire de S. Exe. le Ministre de l'Instruction pulDlique réclamant le concours de la Société pour la publication dn Dictionnaire Jiistoriquc de l'an- cienne France. — M. de Bois\allctte invite les membres de l'as- semblée cà faire connaître les ouvrages qui pourraient être con- sultés utilement pour cette publication. M. Ad. Cliasles indique le Livre blanc et le Livre rouge, manuscrits déposés à la Biblio- thèque communale ; il offre en outre un travail fait par lui sur les anciermes paroisses. M. Roux dit qu'il est propriétaire d'an- ciennes cartes latines du département. M. Merlet rappelle l'exis- tence d'un dictionnaire des anciennes paroisses provenant de la bibliothèque de M. Lejeune, et dit que M. Lefèvre a déjà fait pour le département un travail à peu près analogue à celui que réclame M. le Ministre. On signale comme pouvant fournir des renseignements utiles, les Questionnaires adressés par la So- ciété à MM. les Maires, Curés et Instituteurs du département. — n est décidé qu'on fournira tous ces renseignements à M. le Ministre et qu'on lui dira que la Société est toute disposée à lui prêter son concours. Lecture d'une notice de M. Lecocq sur des figurines gallo- romaines trouvées dans la vallée des Vauroux. — Renvoi à la Commission de publication. Lecture d'un article de M. Ravault sur la maison de la rue du Grand-Cerf, no 52. — M. de Boisvillette indique le rappro- chement qu'il y a à faire entre la façade du château d'Anet et celle de cette maison. — Renvoi à la Commission de publica- tion. Dépôt d'un troisième article de M. E. de Lépinois sur les Mé- moires de Laisné. — Renvoi à la Commission de publication. Dépôt d'un article de M. Luc. Merlet sur une lettre de rémis- sion de 1585. — Renvoi à la Commission de publication. M. Roux demande si l'on pourrait avoir communication des ouvrages qui forment la bibliothèque de la Société. — Cette communication est de droit pour tous les me;^nbres. M. Ad. Cliasles signale l'existence d'une quittance donnée par Jean du Lys, frère de la Pucelle d'Orléans, comme capitaine de Chartres. Il fait remarquer que dans aucun historien il n'est question de Jean du Lys comme capitaine de notre ville. — La Société prend acte de celte intéressante romiuunicalion. La séance est levée à rinq heures. , -- NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. 0 Mrnthrrs lHulaircs : MM. .I.MiHY, a ()i-lt'ans. DlULDONNAT, à IJoiiiiL'val. Membre correspauddul : M. lo baron Ledel. juge (rinslriiLiion, à Slraslmurg. OBJETS OFFERTS .V L.\ SOCIÉTÉ. Figurines gallu-roniaiues trouvées au eliainplier des \auroux, (Don de M. Leniarié.) — Argile. Chapiteau du XIII» siècle. (Don de M. Baret.) — Pierre. Bas-relief représentant le sacrifice d'Abraham , X"\Ie siècle. (Doii de M. Barel.) — Plâtre. Deux chapiteaux cariatide du X\h- siècle. (Don de M. Garnier.) — Pierre. Fragment dune mosaïque trouvée aux Coudreaux (Don de M. le baron Reille.) Notice sur les plombs historiés trouvés dans la Seine et re- cueillis par M. Arth. Forgeais. (Don de l'auteur.) — Iinjir. Histoire de la Bande d'Orgères, par M. Coudray-Maunier. iDon de l'auteur.) — Impr. Anciens jetons ei méreaux; — Les Monnaies des seigneurs de Horkulo; — Tiers de sol mérovingiens; — Pièces à retrouver; — Uutdques médailles satin(jues. Cinq brochures avec plnnclies, de M. Renier-Chalon. (Don de lauteur.) — /inf>r. Plan du nouvel IIùtel-Dieu de (]liarlres, gravure distribuée le jour de l'inauguration. (Don de M. Sainte-Beuve.) — (irnv. Revue des Beaux-Arts, l(i<-. IT--. IS-- ci 1!)^ livr. i Knvoi du Comité C('iiti;il des .Vriisles.l — liiipr. SÉAMCE DU 11 NOVEMBHE 1858. Prôsitleure de M. Denain , vice-prc'sideiit. Leclurc; et adoption du ijrocès-verbal. M. le Président annonce à l'assemblée que la séance générale fixée primitivement au 11 novembre ' est encore ajournée jus- qu'au jeudi 2 décembre. 11 invite les membres qui désirent la modification du règlement à signer la demande de changement déposée sur le bureau ^. M. Denain rappelle ensuite à l'assemblée la mort récente de M. Caïx, vice-recteur de l'Académie de Paris : il fait connaître en même temps que S. M. l'Empereur a fait choix pour le rem- Ijlacer de M. Artaud, ancien inspecteur-général de l'Université, et annonce que le Bureau, suivant le désir de S. Exe. le Ministre de l'Instruction publique, a nommé M. Artaud membre hono- raire. Lecture d'une lettre de M. Rivière sur les fouOles de Theu- ville. — M. Rivière est nommé membre correspondant de la Société, et sur la proposition de M. Baudouin, il est chargé de surveiller les fouiUes. Lecture d'une notice de M. Merlet sur les souvenirs de Jeanne Darc dans le pays chartrain. — Renvoi à la Commission de publication. — M. Roux croit que Jean du Lys figure comme capitaine de Chartres dans Souchet et dans Janvier de Flain- ville. — On fera des recherches à ce sujet. Lecture d'un rapport de M. Gillard sur une excursion à No- gent-le-Roi ^ Le rapporteur émet le vœu qu'un membre de la Société soit envoyé à Nogent pour visiter l'église et savoir s'il n'est pas opportun de demander qu'elle soit classée parmi les monuments historiques. — MM. Rousseï et Servant sont char- gés par l'assemblée de remplir cette mission. — M. Denain si- gnale l'église de Lormaye comme lui. ayant paru offrir de l'iu- ' Voir Procès-Verbaux , p. 118. « Iliiil.. 11. 120. » Iliid., 11. 80 cl 82. •J?) lérèl. M. J. Gioslou ivijoiul que ce n'est qu'une tour canve sans sculptures. •— M. Uuux met à la disposition île la Société une vue de>la itorte Cliaitraine de Nogent-le-Uoi , vue que lui a transmise M. Lamésange; il se réserve d'écrire une notice his- torique sur Coulomlis et Nogent-le-Roi. Lecture d'im rapport de M. Lecocq sm* les questionnaires du canton de Chartres-sud. — l)éi»ùt aux archives. — M. J. Cour- tois rappelle à ce sujet que l'église de Sours fut reconstruite en 1803 avec les matériaux provcuiant do l'église Saint-llilaire de Chartres. Lecture d'un rai)porl de M. Roux sur les questionnaires du canton d'Orgères. — Dépôt aux archives. La séance est levée à cinq lieures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. .Ifembrra titulaires : MM. RocQLE, docteur-médecin, à Chartres. Du TiLLET, à la llallière, commune de Digny. M.vGi.N. avocat, à Dreux. ToucHELx. instituteur, à Xogent-le-Phaye. Membre eorrespondant : M. HiviÈRE, instituteur, à Prunay-le-Gillon. OBJETS OFFERTS A L\ SOCIETE : Clef romaine, trouvée dans les fouilles du terroir dit Cliàleau- Caillard, coiiiniune de Raignolet. (Don de; M. Laiiiv. curé de baignolet.) Fragment de sifflet romain en (js; — cniclict en fer; — sco- ries de fer, cuivre et charhon paraissant provenir de l'incendie di- la cathédrale en 11*)'«; tous di-luis venant des fouilles de l'ancien cimetière Saint-Jérônie. i Dnii de M. .1. Courtois i Rapport du Préfet et Procés-verjial des delilieralioiis du Con- seil îrénéral d'Kure-et-Loir. eu IM.'xS. — hii/>r. — \2'i — Histoire des relations des Hurons et des Aljnaqiiis du Canada avec Notre-Dame de Chartres, par M. Luc. Merlet. (Don de l'auteur.) — [))ipr. Revue des Bcaux-Arls, iUe et 2 h- livr. (Envoi du Comité cen- tral des Artistes.) — hnpr. Mémoires de la Société Archéologique de l'Orléanais , tome IV avec atlas. (Envoi de la Société.) — Impr. SÉANCE GÉNÉRALE DU 2 DÉCEMBRE 1858. Présidence de M. de Boisvillette. M. le Président rappelle à l'assemblée que la Société a été convoquée en réunion générale pour discuter une proposition déposée primitivement par M. Le Poittevin et tendante à mtro- duire des modifications importantes dans le titre et le règlement de la Société. Il donne la parole au rapporteur de la Commission chargée d'examiner cette proposition, afin de faire une nou- velle lecture du rapport préparé à ce sujet '. Après cette lecture, M. le Président annonce que la discussion générale est ouverte sur les conclusions du rapport. Divers membres sont entendus pour et contre la proposition. Les uns disent qri'il serait regrettable que dès le principe on vînt à déclarer que la Société Archéologique n'a plus de maté- riaux suffisants et n'est pas née viable telle qu'elle est. Ils de- mandent qu'on attende au moins avant de faire aucun change- ment qu'il ait été prouvé que l'archéologie est insuffisante pour entretenir seule la Société; hypothèse d'ailleurs inadmissible, suivant eux : il est certain que la Société, avec son organisation actuelle, a une existence parfaitement assurée. Du reste, il n'y a pas à Chartres les éléments nécessaires pour faire une société sérieuse de littérature et de beaux-arts; 'il serait à craindre que l'archéologie ne fût étouffée par la littérature médiocre. ' y ok Procès-Verbaux, p. 113. — I-?:. — Les autres répûiideiil que larcliéolùgie vivra très-bien à cùté de la littérature et des beaux-arts. L'archéologie est une science toute i^iositive qui n"a ni émotion ni puissance des idées; la littérature produira tout cela. On a fait trop bon marché d'ail- leurs des littérateurs chartrains; la terre des Rotrou, des Des- portes, des Régnirr, n'est pas une terre stérile. Dès le principe de la Société , on a un peu manqué de logique ; on a pris le titre de Société Archéologique , et l'on a demandé toute autre chose que de l'archéologie pure : il serait plus juste d'indiquer franchement dans le règlement et dans le tilro de la Société les diverses branches dont on désire s'occuper. La discussion générale est close. M. le Président met aux voix la question de savoir si la Société archéologique , changera son titre en celui de Société d'archéo- hifjie, de littérature et de beaux-arts, et rappelle qu'il est néces- saire, pour que cette proposition soit adoptée, qu'elle réunisse les voix des trois-quarts des membres présents. Nombre de volants : 40. La majorité des trois-quarts est de : 30. Oui: 17. Non : 23. La proposition est rejetée- Un membre propose ensuite à l'assemblée de faire un régie- mont intérieur, dans lequel on exprimera que la Société, tout en restant archéologique, accueillera toujours avec plaisir les œuvres de littérature et de beaux-arts, et offre à l'adoption de la Société la rédaction suivante: « Après ce vote de principe, la Société, statuant par voie de règlement intérieur, décide qu'elle sera heureuse d'accueilhr, comme elle la fait jusqu'à ce jour, les œuvres de littérature et de beaux-arts. « Après diverses observations, l'amendement suivant, fail à cette proposition, est adopté par l'assemlilée : " La Sociélé déclare qu'f'lle accueille avec plaisii- ]i'< o'inros do litlcrnhiro ot An boaux-arfs. - La séance est lovée à ciiKi Ihmipos. TOMF, I. P.-V. 15 — 126 — SÉANCE DU 6 JANVIER 1859. Présidence de M. de Boisvillette. M. le Président fait part à l'assemblée de la perte douloureuse que la Société a éprouvée dans la personne de M. de Luigné. Au nom du Bureau, il propose ensuite à l'assemblée, vu les nombreuses occupations de M. Sainte-Beuve, son trésorier, de nommer un trésorier-adjoint. Cette proposition est acceptée, et M. H. Laigneau est nommé par le Bureau à ces fonctions qu'il déclare accepter. M. le Secrétaire fait connaître que des circonstances imprévues ont apporté depuis trois mois du retard dans la publication des Bulletins : il espère qu'avant peu les Mémoires reprendront leur cours régulier : l'état des finances de la Société et les manuscrits parvenus permettent d'en donner l'assurance. Lecture d'une note de M. Benoît, jugea Paris, annonçant qu'il a découvert à la bibliotlièque de l'Université de Turin une traduction inédite en vers français de \ Enfer de Dante. Le ma- nuscrit reproduit le texte italien en regard de la traduction qui est vers pour vers. Voici l'exorde du premier cliant : " Au millieu du chemin de la vie présente , » Me retrouvay parmy vne forest obscure " Où m'estoye esgaré hors de la droite sente. » Ha ! combien ce seroit à dire chose dure " De cest forest tant aspre , forte et sauuaige « Qu'en y pensant ma paour renouuelle et me dure. La facture du vers français ainsi que le caractère de l'écriture semblent remonter à la fin du XV« siècle. D'une part la copie du Icxie toscan pourrait olTrir de curieuses variantes ; de l'autre, la traduction apporterait sans doute quelques éclaircissements aux passages demeurés obscurs de l'original. 11 serait donc vivement à désirer que le précieux manuscrit de Turin fût livré [trochainement à l'impression , soit en Italie , soit en France. La Sociélc donne acte à M. Benoît de son intéressante commu- nication. Letlure et adu])liuii du itrocès-veilial de la séance du 1 1 novembfe. Lpclûie du proces-veibal de la séance du '2 déceniJjie. — M. le Président émet le vœu que le nom des membres qui prennent part aux discussions soit à l'avenir supprimé dans les procès- verbaux. Après diverses observations . la décision de cette question est remise À la séance suivante. Lecture d'une pièce de vers de M. Joliet, intitulée Souhaits du premier jour (!r l'un. — Renvoi à la Commission de pidjlication. ^ A LA SOCIETE .VRCHEOLOGIQUE D EUHE-ET-LOIH . SOUHAITS DU PREMIER DE L'AN. Messieurs, entre les arts, les lettres , la science Pourquoi disputer vainement , Et sur le droit d'aînesse , et sur la préséance ? A chacun son petit talent. Qu'importe un mot dL'4^1us écrit au frontispice. Si la porte de l'édifice S'ouvre pour tous honnêtement? Que la muse entre au sanctuaire , .\ titre de propriétaire. Ou sur billet de logement , Ce n'est pas une grosse affaire. Le sol chartrain toujours fut fertile en rimeurs : Quand les lettres chez nous commençaient à renaître. Il en comptait , et des meilleurs ; Et Laurent Desmoulins , ce respectable ancêtre Qu'à notre grand plaisir on nous a fait cnnnaître, Et rillustre ablté de Tliiroii Chez nos aïeux en grand renom , Quand brillait, au ciel poétique, La iiléïafle mytliologitpie Dont Ronsard était l'Apollon. Astres éteints , gloire palio ! DesportPs rependant ne se peut oublier. Car il eut le bonheur d'avoir pour héritier, J'entends en fait de vers et non pas d'abbaye. Un vaurien de neveu qui s'a|)pelait Régnier Dreux est fier ;"i bon dmil du grand llotniu Janville Vit naître Colardciiu , Courvillc — 128 — Le joyeux chansonnier Panard ; Et nous avons , pour notre part , Guillard et Colin-d'Harleville. Tout Chartrain fait son tour de ville , Et pour guide prendra l'auteur Dont l'amour du pays a fait battre le cœur , Dicté la causerie élégante et facile. De nos chers souvenirs aimable historien , Sa vive et piquante chronique , Sera dans cinquante ans œuvre archéologique , De plus œuvre d'esprit, ce qui ne gâte rien. Combien de nous encore , à l'appui de mon dire , Je pourrais vous citer : mais parler du présent , C'est pour l'éloge ou la satire Marcher sur un terrain glissant. Il faut bien que la poésie Ait chez vous droit de bourgeoisie. On fait de mauvais vers -. eh ! mon Dieu , pourquoi pas ? Croit-on qu'on trouve à chaque pas Corneille , Voltaire ou Racine , Hugo , de Musset , Lamartine ! On fait ce qu'on peut ici-bas. L'erreur est notre lot : Messieurs les antiquaires Sont comme nous soumis à ces communes lois. Dans les sentiers poudreux semés de vieilles pierres. On s'égare aussi bien que sous l'ombre des bois ; J'en prends à témoins leurs confrères. Où sont les œuvres éphémères Dont s'amusait au bon vieux temps La naïveté de nos pères ; Où vont les feuilles du printemps , Quand sur la forêt qui frissonne Ont passé le souffle des vents Et les froids brouillards de l'automne ; Où vont les almanachs chantants , S'en iront nos rimes légères. Le temps emporte tout , mais ne conserve guères : Il fait son choix , il a raison : On ne saurait, quand on voyage, Ramasser l'or et le billon -, 11 faut alléger son bagage. Pourtant, vers la postérité, Par l'orgueil du métier tout poète emporté , Jette par fois un œil d'envie. — li'O — Merci cent fois. Messieurs, si vous laissez nos vers Passer , discrètement couverts ■^'jus le î-'rave manteau de l'archéologie. Nus doctes collaborateurs Dans les siècles futurs auront des successeurs , Travaillant comme vous à renouer la chaîne Dont la rouille des ans a ronfré les anneaux. En ce temiis là, (juand les travaux De notre édilité chartraine Deviendront de l'histoire ancienne, tjuand nus iietits enfants s'en iront en ballon Dfjeùner au Mexique et diner au Japon, •Juand sur Chartres , orné de palais magnifiques , Hesplendissant le soir de soleils électriques, Le marteau du i»rof.Mrs aura passé vingt fois , Aura sapé nos murs et renversé nos toits . De nos places et de nos rues , En angles imprévus bizarrement tordues. D'un autre Lépinois les travaux érudits Poursuivront les traces perdues. Du théâtre à venir exhumant les débris, Quelque savant cherchant et la date et l'usage De ce monument d'un autre âge, Viendra consulter vos écrits , Et pourra, par liasard, rencontrer une page Qui ne comptait pas sur l'honneur. En l'an deux mille et plus, de trouver un lecteur. De chaque région de la pensée humaine Qui peut dire où commence , où finit le domaine ! Le champ s'ouvre plus vaste, et, par tous exploité, Touchant à toutes les frontières, ' Brise les fragiles barrières Où l'on parquait la vérité. Suumcttant la nature aux calculs du génie, Ea science étend ses bienfaits ; .\vec bonheur l'art se marie .\ux merveilles de l'industrie. Et dans le siècle du progrès Nous voyons, grâce à la chimie. Le soleil peintre de jHjrtraits. .Messieurs, pinsiiu'aiijouririiui fuiifuiulanl leur» bannières Plus (pie jamais les arts sunt frères , Suivons |iour tous la loi do l'hospitalité , Et que rlianin de nous, antiquaire ou poêle, — 130 — (au premier jour de l'an, c'est ce que je souhaite ,j Aille, l'un aidant l'autre, à l'immortalité ! Lecture d'un plaidoyer en prose de M. Calluei en faveur de la poésie. — Renvoi à la Commission de publication. ÉLOGE DE LA POÉSIE. Messieurs , Au milieu des contrariétés de la vie , j'ai trouvé trop de consolation dans le culte de la poésie, pour ne pas venir aujourd'hui vous remercier du nouvel accueil que vous lui avez fait dans votre réunion dernière. Vous avez écouté ses réclamations , ce n'est plus une étrangère à qui l'on doit quelques égards. Vous l'avez solennellement adoptée , elle est maintenant un enfant de la famille. Plusieurs en voulaient davantage. Mais vous avez hien fait peut-être de ne pas inscrire au fronton de votre temple un symbole nouveau. Vos détracteurs l'auraient interprété comme un signe de défaillance et un cri de détresse. Vous avez été, ce me semble, mieux inspirés: vous avez admis la chose sans le nom et reconnu par le fait aux trois sœurs mêmes droits dans l'héritage. C'est ainsi que vous avez ménagé tous les intérêts. Cependant des murmures se sont élevés au dehors -. on a blâmé votre justice; car, il faut le reconnaître, notre siècle est peu favorable à la poésie. Nous ne sommes plus aux temps où quelques vers suffisaient pour occuper toutes les trompettes de la Renommée , où deux sonnets partageaient en deux camps ennemis et la ville et la cour; aujourd'hui les Muses sont mises à la réforme et renvoyées aux invalides , ti'op heu- reuses quand on respecte encore de loin leurs chevrons. Hé bien ! Messieurs , si vous le permettez , j'essaierai de les venger ici de ces dédains. Oh! sans doute, au fond de ma solitude, blanchi par les années, j'ai désappris la lutte et les combats. Mais quand le vieil Entelle voit l'orgueil des jeunes athlètes , son cœur s'indigne , son sang bouillonne , .des narines se gonflent, ses mains, qui en avaient perdu l'usage, re- prennent le ceste , et le voilà redescendu dans l'arène. J'imiterai son exemple. Les traits que lançait Priam pour défendre son Ihon, n'étaient pas bien redoutables -. ma voix sera bien faible au milieu de tant de voix bruyantes qui condamnent; mais j'aurai du moins payé ma dette, et la poésie, tant bien que mal, aura eu aussi son discours pro domo suâ. Voici mon dessein. J'ai recueilli toutes les accusations terribles qu'il est de bon ton aujourd'hui de lancer contre elle. — Les uns disent : « A «luoi servent les vers ? » Les autres -. « Qui est-ce qui lit maintenant des vers ? » — Ceux-ci : « Qui est-ce qui fait encore des vers ? » Ceux-là : •> Tout le monde fait des vers. » — En trois mots : inutilité de la poésie, — i:n — fulilité-de la poésie, facilité de la poésie, voilà les principaux jiiiefs qu'on lui reproche; j'y réponrlrai auUinl que mes forces me le permettront; je vous exposerai son utilité, sa grandeur, et ses dillicultés ; j'y mettrai toute' la précision possible; vous me pardonnerez si de cruelles préoc- cupations ne m'ont pas laissé le temps d'être court. Mais souvenez-vous bien, Messieurs, que ce n'est pas vous que je prétends convertir; vous avez fait vos preuves. C'est par dessus vos tètes que doivent passer mes réponses. Vous êtes mes Juges, et c'est à votre tribunal que j'en appelle; mes adversaires ne sont point ici. Ceci posé , je reprends et je commence. A quoi servent les vers .' Ici j'ai deux advereaires à combattre -. l'un , courbé vers la terre dans sa complète ignorance , ne connaît aucun des services que la poésie a rendus jadis à la Société ; l'autre, renfermé dans la sphère étroite du Réalispe, ne songe qu'à l'utilité présente; et tous les deux, du haut de lem- orgueil, disent avec autant de vérité -. « .\ quoi servent les vers ? » Chacun d'eux aura sa réponse. La poésie a commencé dés le berceau du monde. Dès f[ue l'homme put se connaître lui-même, ainsi que tout ce qui l'environnait, dès qu'il put apprécier les merveilles de la création , contempler ces globes qui rou- lent dans l'espace, cette terre couverte d'une végétation si puissante, cette innombrable variété d'animaux et de fruits, ces fleuves, ces val- lons, ces montagnes, il se sentit attiré vers le Ciel, et pour que la gra- titude égalât les bienfaits , il dressa des autels , brûla de l'encens , offrit des victimes, puis joignant les paroles aux actions, il mit sur ses lèvres les pensées les plus généreuses, les sentiments les plus élevés, le lan- gage le plus harmonieux ; et la poésie fut inventée. Telle est sa noble origine -. premier besoin de cœur de l'homme , elle est fille de la piété et de la reconnaissance. Parcourez toutes les parties du globle , vous la trouvez chez tous les peuples : la tribu sauvage a son langage mesuré , comme les nations plus avancées. Partout elle est une inspiration , partout un sacerdoce. Bien des chanta religieux n'ont eu que la durée du sentiment qui les dictait. Trois peuples cependant, parmi les aînés de la terre, ont conservé leurs poèmes primitifs : A l'orient, les brahmanes ont encore entre les mains leurs Védas et ces gigantesques épopées ((ui contiennent l'histoire de leurs dieux et de leurs transformations. Au centre de l'Asie, s'il est permis de joindre le sacré au profane , les Hébreux vénèrent , ainsi que nous, comme la parole de Dieu lui-même, les chants de Moïse, le drame touchant et sublime de Job, les larmes de David. Et à l'occiilent, oublie- rai-je la Grèce ? la Grèce aux villes ilorissantes , aux lleuves limpides , aux mers témoins de tant de combats, au langiige si doux, à l'imagina- tion si féconde et si vive ! Je ne veux nommer ici que son vieil Homère ! j'en dirais trop sur cet aïeul des Sophocle, des Virgile, des Hacine. l.i- plus jeune de ces poèmes est vieux de près de quatre mille ans ; voilà certes, des quartiers de noblesi^e tiu'on peut citer avec orgueil . même devant des arciiéoiogues. — 132 — Celte antiquité sera déjà sans doute un titre assez recommandable auprès de vous. Mais ce n'est pas assez pour la poésie, ^'oblesse oblige. De siècle en siècle, ici ou là, elle a opéré de nouveaux prodiges. C'est un protée qui prend à chaque circonstance une forme nouvelle. C'est elle qui a présidé à la fondation des villes, à l'organisation des Sociétés. Voilà pourf[uoi la fable, dans ses riantes allégories, nous repré- sente Orphée apprivoisant les lions et les tigres, Araphion élevant sur les murs de Thèbes les rochers sensibles à la douceur de sa lyre. Horace nous le dit lui-même -. Distinguer le droit public du droit privé, le sacré du profane; enchaîner les passions, régler les m.ariagcs, graver les lois sur le bois, c'était là la sagesse des premiers temps et tout à la fois la gloire des poètes divins, Sic honor et iioinea divinis vatibus. Mais si dans ces temps de violence , où la raison du plus fort était toujours la meilleure, ils chantaient la guerre et ses héros, on les voyait aussi, mieux inspirés, pour adoucir ces courages farouches, célébrer la clémence des rois , les douceurs de la paix , les richesses de l'agricul- ture , et le bonheur de l'homme des champs ; ou bien s'il leur fallait encore des images belliqueuses , Us vantaient dans les jeux olympiques le coursier qui avait devancé les autres dans la lice , ou plaçaient sur le front du vainqueur une couronne que le sang n'avait pas déshonorée. Toutes les occasions leur étaient bonnes pour instruire et pour plaire. Dans les fêtes de Bacchus ils profitaient du chant du bouc pour pré- senter aux petits et aux faibles les catastrophes des grandes familles, les sanglantes misères des rois , et fortifiaient ainsi les âmes contre les coups du destin. Mais déjà la civilisation avait ses excès. Ils étaient encore là sur la brèche pour prendre corps-à-corps les vices et les ridicules ; et sur tous les théâtres du monde ils ont traduit devant eux sur la scène et l'avare, et le glorieux , et le père irrité , et le fils coupable , pour corriger avec leur fouet impitoyable les travers de la sottise humaine. Me demanderez-vous encore à quoi servent les vers ? « Hé ! que nous importent ces civilisations vermoulues ? Alors , faute » de mieux, la poésie pouvait être utile. Mais elle a fait son temps, et « de nos jours , encore une fois , à quoi servent les vers ? Sans doute, ils ne mènent pas à la fortune. Homère, ce glorieux aveugle, s'en irait encore, avec son Iliade dans sa besace, mendier de ville en ville son pain de chaque jour. Tous les poètes ne reçoivent pas, comme Virgile, dix mille sesterces pour chacun de leurs vers-, ou, comme notre Philippe Desportes, de bonnes rentes et de grasses abbayes. L'affranchi qui enseigne à Sempronia la ilanse ionienne, ou au fils d'Al- binus : " Si de cinq onces on en retranche une, combien reste-t-U .' » gagne de plus gros honoraires. Aujourd'hui les pauvres poètes publient leurs œuvres à leurs risques et périls, trop heureux quand ils trouvent dans leur patrie unn rive hospitalière et dos amis empressés de souscrire r Mais (pie leur fait la richesse .■■ Ils ont porté plus haut leurs regards. — 133 - Enfaût dy dix-neuvième siècle , je ne viens point troubler sa gloire, mais permettez-moi de vous dire toute ma pensée. Je crains le souffle qui rwmporte. Je suis prêt à reconnaître tout ce qu'il a produit d'admi- rable. Dans les mathématiques et la chimie , dans l'industrie et le commerce, dans la linguistitiue et l'histoire, il a fait des progrès im- menses. Je ne pai-le pas de l'archéologie devenue à la mode et dont il se plaît à protéger les recherches. Cond)ien de merveilleuses découvertes ! Vous savez mieux que moi jusqu'à (juel degré de perfection il a porté l'art de sujjprimer les distances, de peindre avec les rayons du soleil, d'écrire sur l'aile de la foudre, et cent autres inventions dont une seule suffirait pour illustrer tout un siècle; et il n'est encore qu'à la moitié de sa course î Où s'arrètera-t-il ? Mais je crains ses tendances. Uisons-le à regret, mais avec franchise, nous sommes débordés par la matière. Rien n'est parfait en ce monde ; si nous-tivons ga'^Mié beaucoup d'un côté, nous avons beaucoup perdu de l'autre, hnpruilents que nous sonunes; dans notre poursuite passiomiée du positif et de l'utile, nous avons sacrifié l'idéal à la réalité. Nos yeux ne voient plus au-delà de cet horizon terrestre. Toutes nos pensées, tous nos elTbrt.-^, tout notre génie, toutes nos vertus, n'ont plus qu'un seul objet, le bien-être physique et la vie des sens. Mais l'amour du grand et du beau , mais les plaisirs purs de l'intelligence , que sont-ils devenus ? Pour satisfaire cette soif ardente, nous avons besoin d'or, et nous al- lons à travers les orages en demander à tous les pays du monde; par tous les moyens possibles nous faisons rendre à la terre tout ce qu'elle peut produire, nous perfectionnons ses races, nous torturons ses gaz, nous décomposons ses acides; nons inventons des machines, nous sim- {ilifions les procédés, nous faisons dire à toutes les sciences leur dernier mot pour en arriver là. Ce n'est point ici un procès que je veux instruire contre mes contem- porains, c'est une triste vérité que je déplore. Kuqinrtés dans le tourbillon du mouvement perpétuel, si nous multi- plions nos déplacements et nos voyages , c'est (pie là-bas le lucre , de sa puissante voix , nolis appelle. Quand la nature déploie devant nous ses merveilles , sommes-nous tentés de l'admirer et d'élever jusqu'à Dieu notre reconnaissance? llien de cela. Nous comptons sur nos doigts com- bien de bois et de charpentes rapportera celte forêt magnilique; i-es prai- ries si bien aménagées nourriront tant il'élèves; cette montagne qui porte jus(|u'au ciel son front couronné de frimats, doit receler dans ses en- trailles du minerai et des marbres; ce fleuve, rpn se déveUtppe avec tant de majesté sous ses dômes de verdure, vite dévastons ses rivages, em- prisonnons-le dans nos digues , souillons ses eaux de nos teintures , enterrons-le sous nos usines; sa force motrice égale plusieurs milliers de chevaux, n'eu perdons pas une parcelle. Chez nous tout est calcul et spéculation. Nous no voyons que par les yeux (le l'intérêt. Nos vertus mêmes (je parle de ces tristes vertus hu- maines dont nous sommes si (lers) ces vertus mêmes, hélas! sont trop — 134 — souvent de mauvais aloi; si nous secourons l'indigence, si nous ouvrons des hôpitaux au malheur, c'est que le spectacle de la misère nous révolte, et que ses cris épouvantent notre sécurité. Hé ! mon Dieu ! livrez-vous à tous ces travaux , utilisez tous les biens que Dieu vous a donnés-, rendez la vie humaine commode et facile, c'est une œuvre sainte et admirable , mais n'oubliez pas que l'homme ne vit pas seulement de pain. Tailler la pierre, forger les métaux, tisser les étoffes , est-ce là toute sa destinée ? doubler ses richesses , se parer de soie et d'or, se bâtir des palais , cueillir toutes les fleurs , savourer toutes les jouissances, est-ce là toute sa grandeur? Enfants des hommes , ne songerez-vous qu'à cette poussière que vous foulez aux pieds, qu'à ces organes qui vous enveloppent? Et cet esprit si grand et si vaste , cette parcelle de la divinité , comme dit Horace , cette intelligence qui embrasse tous les mondes et par delà , n'aura-t-elle pas son aliment et ses délices ? En connaissez-vous de plus nobles que les saintes inspirations de la poésie ? Venez , ô prophètes sacrés , ouvrez-nous toutes les sources de votre génie ! Montrez-nous ce qui est vrai , ce qui est bon , ce qui est beau ! Faites-nous comprendre combien il est profondément tiiste de dépenser tant d'esprit pour aboutir à la matière ! Voilà, Messieurs , au milieu de tous nos progrès , à quoi doivent nous servir les vers. Où irions-nous, si, dans notice course insensée vers l'abîme , de distance en distance ne brillaient pas ces lumières ? Oh ! si avec l'œil de Dieu nous pouvions voir quel obstacle ont opposé à ces entraînements, et Lamartine qui dans ses Méditations sublimes nous peint avec tant de vérité les doutes et les aspirations du siècle , et Châ- teaubriant qui malheureusement a négligé de scander ses brihantes épopées , et Ponsard qui chante si bien les victoires de l'honneur sur les hontes de l'agiotage et de l'argent , et tant d'autres , que nous voyons chaque jour à leur exemple combattre avec tant de bonheur pour le salut de la Société-, comme nous applaudirions aux efforts de ces géné- reux athlètes ! comme nous jetterions un regard de pitié sur ces pauvres aveugles , qui ne rougissent pas de nous dire -. « de nos jours , à quoi servent les vers ? » Groiriez-vous qu'ils ajoutent -. « Est-ce que l'on fait encore des vers ? » Non, Dieu merci, le feu sacré n'est pas encore éteint. La jeunesse sort du collège pleine d'illusions et d'ardeur-, l'âge viril n'est pas tout entier à la bourse ou dans nos usines-, et la vieillesse , verte et vigoureuse , re- vient plus d'une fois à ses premières amours. A ces trois grandes renommées , qui tout à l'heure se présentaient sur mes lèvres, que de noms je pourrais ajouter? Si je me taisais, nos mu- railles proclameraient ellos-mèmes , et les Victor Hugo , et les Casimir Delavigne, et les Béranger, et les Barthélémy, et les Viennet, et les Bar- bier, et les Musset, brillantes constellations de notre ciel poétique, ijIus 'lignes encore de nos hommages si leur Muse ne s'était parfois égarée. Les femmes à elles seules , les Deliiiiino Hay , les .\mal)lo Tastn , les Louise — I.T) — Colet, forment une pléiade toute éclatante de ^loi^e et de grâce. On fait des vers jusifue dans l'atelier de l'artisan modeste, l^'est pour le travail- leur le. baume de ses peines, et le grain de sel dont il assaisonne son pain dur. lîn seriez-vous jaloux? Tous, il est vrai, n'ont pas un droit égal à l'estime publique. L'ivraie s'est glissée bien des fois dans nos fer- tiles campagnes. Mais rappelez-vous nos derniers siècles -. la pudeur n'a- t-ello pas eu bien d'autres pages à déchirer jusque dans les œuvres de nos plus grands poètes ? « Mais si l'on fait encore des vers, du moins on ne les lit plus. » Sans doute nos Turcarets modernes , nos joueurs de hausse et de baisse, nos accapareurs avides, nos coureurs haletants de iilaces et de richesses (et ils sont en grand nombre), ne les lisent pas; là régnent la politesse et le goût, autant d'inconnus qu'ils dédaignent. Mais tout esprit fin et dôUcat, toute Ame que les chillres n'ont pas encore desséchée, les ima- ginatidux'vives et aimantes, les cœui-s trompés et malades, les savourent avec délices. Noclurnâ versnlc mnnii , vcrsate (liurnfi. Aussi ([uel empressement et quelle foule , ([uand par hasard les co- lonnes des libraires annoncent au théâtre de Pompée un de ces drames éorits en si beaux vers par nos Térences modernes.! Oh ! comme les che- valiers et le peuple accourent en masse pour se disputer tous les étages et tous les sièges ! comme ils écoutent avec avidité et restent assis jus- qu'au moment où l'acteur dise -. Vous autres, applaudissez ! On sait donc encore lire et admirer les bons vers. Mais je m'arrête un instant, je crains que vous ne vous lassiez plus tôt que mes adversaires. ici, je rencontre en mon chemin de graves personnages-. Les uns disent -. « Donnez-nous de bonne et solide prose, et laissez-là vos hémis- tiches et vos rimes, ces enfantillages ! » — Les autres : « Le beau succès que vos vers! Est-ce que tout le monde n'en fait pas? » Messieurs , imposez-vous encore im peu de patience -, je dois un mot à chacune de ces rétléxions ? La littérature a deux lleurons à sa couronne , la poésie et la prose. Je me garderai bien de blâmer cette dernière. Cha- cune a son mérite et sa place. Elles doivent entre elles s'entendre comme deux bonnes sœurs : que la prose, fruitle et .sévère, garde iKiur elle les sciences et les lois, l'histoire et la morale, voire les dissertîitions de l'archéologie , ainsi que tous les genres qui exigent clarté et précision ; c'est déjà une part assez belle. Qu'elle soit là, conuiif une dame romaine, fière de ses fils, les plus beaux diamants de son écrin. Mais quand il s'îigit de peindre aux yeux et à l'esprit, d'ébranler tou- tes les libres du cœur par la grandeur et la vivacité des figures, de sou- lever ou d'apai.st'r ses orages , laissez à la iioèsie tout son emiiire. (".'est alors tprelle commande et qu'elle règn(>, telle que ce Dieu de Nu'gile, dont le sceptre contient dans ses «ichoL'; les vents rebelles et les tem- pêtes retentissantes. L'éloquence elli'-méme, et los beaux arts lui doi- — 136 — vent en partie leurs triomphes. C'est elle qui place si haut dans les deux Bossuet et Raphaël , ces grands poètes , devant qui tout genou fléchit. Quelle différence, grand Dieu! entre les deux langages! Quand la prose nous dit avec le législateur armé de son glaive -. Noti occides ! la poésie sonde la profondeur de la plaie , compte les blessures comme Antoine sur le corps de César, montre les pleurs des enfants, le désespoir de la femme , et le sang dont le cri poursuit l'assassin jus- (pi'aux pieds du Dieu vengeur : Gain, qu'as-tu fait de ton frère ! Quand la prose nous dit : Non mœchaberis ! la poésie appelle aux armes toute la Grèce depuis les Thermopyles jusqu'au cap Ténare, pousse ses mille vaisseaux contre le rivage d'ilion, réduit en cendres après dix ans de combats cette ville superbe , et frappe tout un peuple pour venger un époux outragé. Quand la prose nous dit avec nos archéologues : « Ce dolmen a tant » de mètres cubes. — Ces fragments appartiennent au Moyen -Age. » La poésie aussitôt ressuscite le passé ; elle convoque les Gaulois en armes dans la forêt carnute pour quelque grande expiation et voit le druide farouche précipiter du haut de ces dohnens les victimes trem- blantes sur la lance des guerriers. Ou bien elle reconstruit le monastère et ses cloîtres silencieux, elle entend le chant des moines prosternés dans le sanctuaire et assiste recueillie aux pieux pèlerinages. C'est elle en un mot qui , comme le Christ penché sur le corps de son ami, donne à tout ce ([u'elle touche le mouvement et la vie : « Lazare, sors du tombeau ! » La poésie est une seconde création. C'est surtout dans les grands enfantements qu'elle est plus nécessaire. Conherez-vous à la prose tout ce que non? voyons chaque jour? Quel siècle fut j;im,iis plus fertile en merveilles ? Hier des batailles de géants, et des assauts tels qu'on n'en vit jamais ; aujourd'hui de vastes empires cachés au fond de leurs mers ou derrière leurs murailles et qui s'ouvrent enhn après tant de siècles à la civilisation et à ses lumières; demain nos hardis vaisseaux se creuseront une route à travers les isthmes et les montagnes étonnés de les voir, et des câbles miraculeux iront porter au milieu des abîmes, rapides comme elle, la pensée d'un bout de l'univers à l'autre. Un seul globe ne nous sufht plus, comine au roi de ^lacédoine qui étouffe d^ns ce monde trop étroit , .'Estuat infelix augusto limite mundi. Et l'esprit de l'homme ne céléi)rera pas ces prodiges! Laissez surtout, laissez l'humble langage qui s'en va cheminant à pied, pourrait-il attein- dre cette hauteur ? Poètes inspirés , ouvrez vos ailes ! Souvent la prose passe et meurt -, le vers est immortel ! " Mais au moins , débarrassez-la donc de ces puérilités (jui la dépa- rent. Renvoyez au collège et vos pieds et vos rimes. » Los maladroits, ils hlasphèmenl ce qu'ils ignorent! Faut-il répéter ce — i;j7 — qu'on enseigne sur les lianes de Ttuole ? Vous le savez comme moi . Messieurs, tpus les peuples, el cela dans tous les temps, ont imposé a leur muèe'des chaînes salutaires. Les uns ont mesuré leurs voyelles . les autres ont compté leurs syllabes. Nommerons-nous frivoles des lois que tous les instincts ont admises .' Les proverbes eux-mêmes prennent souvent deux rimes pour mieux voler de bouche en bouche. La paresse de l'homme est trop facile à se contenter , il a fallu lui im- poser des liens puur le forcer au travail. Dans le simple lanj^aye, qu'il adopte la première expression qui se présente , c'est assez pour ce qu'il en veut faii'e. Mais quand il médite un vol plus élevé , pour obéir à ces an*anjïements de mots, à ces désinences harmonieuses, il faut qu'il approfondisse sa pensée, qu'il l'étudié et la retourne dans tous les sens, qu'il cherche le vêtement et la couleur qui conviennent le mieux à la physionomie. La pensée ne sort pas toujours tout armée du cerveau de Jupiter. ^Iherbe serait moins estimé, s'il n'avait pas D'un mol mis en sa place enseigné le pouvoir. Que d'efforts pour dompter l'esclave rebelle ! que de peine pour faire des vers faciles ! In homme d'esprit compare avec justesse nos entraves poétiques aux canaux qui compriment l'eau jaillissante. Plus ils sont étroits , plus elle s'élance avec impétuosité pour retomber en rosée lumineuse et féconde. Que de coups de marteau n'eu a-t-il pas coûtés au sculpteur avant d'exposer son ouvrage ? Et le peintre, direz-vous qu'il se donne des soins puérils, quand il prépare sa toile et sa palette, qu'il broie lui-même et mélange ses couleurs, qu'il ménage avec soin ses tons et ses nuances, et que toujours mécontent de lui-même, il retouche et corrige sans cesse pour atteindre à son idéal. Tant il est vrai qu'il ne suffit pas que la pensée sorte en bouillonnant du creuset, comme un métal en fusion; ce n'est qu'après avoir été long- temps tournée et i-etournée sur la sonore enclume des bons vers, qu'a- près avoir subi cent fois le travail de la lime et du polissoir , qu'elle s'offre enfin au grand jour brillante et complète. Oh ! alors n'ajoutez pas im diamant à la parure de Vénus, n'essayez pas d'enlevei- sa massue à Hercule: elle est entière et parf.iite. C'est 1;\ le vers de Iloileau , c'est là le vers de Molière. Si les belles jiages de Corneille et de Lamartine ne sont pour vous (pie des jeux d'enfants, grands hommes, montrez-nous donc vos chefs-d'œuvre ! « Mais enlin tout le momie fait des vers. " Oui , je l'avoue , Messieurs , nous avons tous notre heure de folie : dans les bouillonnements de la jeiuiesse, qui n'a pas fait son madrigal ou son élégie? Tout bon rhétoricien sort du collège avec une tragédie dans .sou havresac. In mari;ige ne se fait jias sans rime. Combien d'honnêtes bour- geois font des vers, comme M. .Jourdain faisait |(MI. I '.'l — SEANCE Itl .t >IAr,S 1859. F^résidencp (le iM. DK BoisviLlXTTE. Lecture et adoption du procès- verbal. M. de BoisvilletLe fait un nouvel appel aux membres de la Société qui pourraient l'aider dans le travail que la Société a entrepris sur la Statistique archéologique d'Eure-et-Loir. M. Merlet donne lecture d'un rapport sur la proposition faite par M. Sauvageot, et dont l'examen a été renvoyé à la Commis- sion de publication ' : i< La Commission de publication , à laquelle vous avez ren- voyé dans votre dernière séance l'examen de la proposition de M. Sauvageot, teudante à publier dans vos Bulletins une suite de 25 gravures sur Gallardon et les environs, a longuement examiné cette demande, et j'ai l'honneur de vous faire connaî- tre sa décision. » M. Sauvageot vous donne ses gravures, mais à la condition que vous vous chargerez du tirage et qu'en outre vous lui don- nerez un tirage à part de 100 exemplaires; vous devrez donc faire tirer à 400 chaque gravure. Le prix du tirage est de 5 fr. pour chaque cent : M. Garnier se charge de le faire faire à ce prix, et peut-être M. Sauvageot, comme artiste, pourrait-il l'avoir à meilleur compte; mais prenons le chiffre de 5 fr., qui est certain : ce sera une dépense de 500 fr. pour le tirage à 400 des 25 gravures. » En présence de ce chiffre de 500 fr. la Commission a été un moment effrayée; mais l'exposé de la situation des finances de la Société l'a bien vite rassurée. En effet, notre budget de receltes certaines s'élève pour cette année au chiffre de 3,200 fr., et nous ne comprenons pas dans cette sommç la subvention de 300 fr. du Ministère , que nous sommes à peu près certains de nous voir continuer, ni les produits éventuels qui peuvent s'élever à 200 fr. Les dépenses ordinaires sont de 800 fr. pour l'impression du Bidletin; mettons 1,200 fr. pour cette année si ' Voir Proii'x-Vorhdux , \). 142. — 11.» — uous'vouloiib publier davautage , lUO IV. pour le garn^i Je salle, et, ?()0 fr. de Irais divers, c'est doue un total de 1,500 fr., et ilTeste libre une somme de 1.700 fr. Devant un budget aussi satisfaisant, il a paru à la ('oinnnssion (]uil était inopi)ortun de se préoccuper de la (juestion de dépense : mais restaient d'an- tres objections. Pounpioi, [lar exemple, publier les vues d'un si grand nom- bre d'églises (onze), toutes à peu près insigniiiantes et bâties sur le même modèle ? Nous avons soumis cette objection à l'auteur du projet, et il nous a répondu qu'il avait étudié avec soin les diverses églises qu'il se proposait de représenter et que cliacune en son genre avait son intérêt particulier, connue il serait facile de s'en convaincre en les examinant et en lisant le texte descriptif qu'il joindrait à ses gravures. Dailbnirs on ne saurait nier qu'il serait fort à désirer qu'on eût ainsi l'image fidèle de tous les monuments religieux du département; en admettant même qu'on ne puisât dans ces gravures que des renseignements négatifs, on serait du moins certain (]uil est inutile à l'avenir de s'occuper de ces églises d'un intérêt fort secondaire. » On a dit au.s.si qu'il elail l'àcheux de consacrer ainsi 2 j gra- vures à un seul canton, tandis que les autres n'étaient point l'objet de travaux aussi importants : mais cette objection est sans valeur; car tous les jours vous acceptez des articles sur tel ou tel point de lliistoire du département, sans vous préoc- (•ui)er si les autres parties seront également développées ou si elles seront seulement abordées. Sans doute si M. Sauvageot vous avait oilért 2.") gravures à votie choix , vous lui auriez indi(iué des sujets plus intéressants: mais lui. connue tous les membres de la Société, est parl'aileiueiil libre de choisir ses sujets d'étude, et vo\ks ne pouvez refuser son œuvre, sous prétexte qu'elle est trop complète. » Nous n'avons pas besoin de parler de l'e.xécution matérielle (les gravurr's; le nom même de M. Sauvageot est troj) comui pour ne jias être un sûr garant du mérite de ses dessins. Uuan au texte, la (ionnnission de publication a bien entendu ne rien pi'éjuger : elle rest(î entièrement libre de le rejeter s'il ne lui parait jias digne de ses Menidues: mais i\i>\\> pnu\ons vous dire (pir M. Sauvageot a |iui>e ^ur le> lieux ui("iues aux sources les iilussi'ires. et nous savons qu il |io>M'([e entre autres uiw — I îf) — histoire manuscrite de Gallardon écrite jjar un intendant de la duchesse de Laval, et une clironi([ue, aussi manuscrite, delà paroisse d'Armenonville-les-Gât ineaux, où il espère trouver des docmnents complètement inédits. « En nous résumant donc, nous avons l'honneur de vous proposer, au nom de votre Commission de publication , l'accep- tation de l'otTre de M. Sauvageot, sauf le droit réservé à la Commission d'examiner postérieurement le texte que doit pré- senter notre confrère. » Après une courte discussion , les conclusions du rapport sont adoptées. Dépôt par M. Merlet d'une proposition tendante à ce que la Société mette au concours une question d'archéologie et une de littérature, pour chacune desquelles serait distribuée une médaille. — La proposition est renvoyée à une Cornmission de cinq membres nommés par le Bureau \ commission qui sera chargée d'examiner l'opportunité de cette création et d'en faire un rapport dans la prochaine séance. Continuation de la lecture du travail de M. de Boisvillette sur la Statistique archéologique du département. Les études que M. le Président veut bien soumettre à l'assemblée ont porté cette fois sur la forêt carnute et les cités romaines. Lecture d'un article de M. J. Greslou sur le passage du pape Innocent II à Chartres. — Renvoi à la Commission de publication. M. Roux demande si la Commission nommée le 14 janvier 1 858 pour examiner les restes de l'ancienne église Saint-Martin- au-Val ^ n'a pas toujours conservé son existence, et s'il ne se- rait pas à propos cpi'elle se transportât de nouveau à Saint-Brice pour étudier les découvertes qui s'y font journellement. — La décision de cette question est ajournée. La séance est levée à cinq heures. OBJETS OFFERTS A LX SOCIETI^ : Revue des Beaux-Arts, 4e et 5e livi-. i Envoi du Comité central des Artistes.) — Impr. ' MiM. .Mcdct, Daiidouin, P. DuimiuI , Lecocq el l'abbé Germond, * Voir Piocèa-Vvrbaux, p. 85. — 11/ — Uapitort a l'Ai-adémie des Instriplions t?t Belles-Lettres;, par M. Paului IViris, le l'2 novembre 18ô8. (Envoi du Ministère de rin>?tructinn luddicjiie.) — Impr. (lartulaire de l'ai^liaye des \'aux de (îernay. par MM. Luc. Merlet et Aug. Moutié, 3«-- vol. avec atlas. (Envoi de la Société Archéologique de Uanibouillet.) — ////•. SÉANCE DU 7 AVIIIL 1859. Présidence de .M m: Hoisyillette. Lecture et adoption du procès-verbal. M. le Président annonce que, sur une demande à lui adressée par le i)résident de la Commission historique de Mahie-et-Loire, la Société est entrée eu relations avec cette Commission. Rapport de M. Paul Durand sur la proposition tendante à créer un concours par la Société et à instituer des médailles '. » La Commission, nommée dans votre dernière séance, pour examiner la itruj)osition tendante à créer un concours et à insti- tuer des médailles, tout en reconnaissant que la Société Ar- chéologique d'Eure-et-Loir est dans un état prospère, et qu'elle a déjà produit des (ruvrcs qui oui di'passé, on peut le dire, l'espérance qu'on avait pu légitimement concevoir lors de sa fondation; » Considérant loutelois (]ue cette Socii'te est dune i-rcation encore trop récente, (pi'elle n'a pas eu, jus(iu'à ]»résent. le temps d'accpiérir une renommée qui la lasse connaître au de- hoi-s, et qu'elle est i)resque exclusivement circonscrite dans les limites du (hqiartcmenl ; " ^n'W y aui-ait peul-élrc, par consécpient, témérité chez elle à se donner des allures lrn]i inagnihqucs. qui la poseraient i)res- que en énude (les grandes instilulious île la l'iauce. (elles qu-' ' \. \ If» — { '.8 — l'Académie des Inscriptions et Belles -Lettres ou rAcademîp française ; 1) Considérant que les écrivains étrangers à notre Société , (|ui peuvent avoir du goût et une plume assez exercée pour traiter des questions mises au concours, enverront toujours de préférence leurs travaux à des sociétés savantes plus haut pla- cées et plus comiues , parce que , indépendamment du prix moins modeste qui pourrait être proposé, ils espéreront aussi voir rejaillir sur eux une célébrité plus étendue, autre genre de récompense auquel les auteurs ne sont pas d'ordinaire indif- férents ; » Qu'en conséquence il y a lieu de présumer que les concur- rents ne se recruteraient que parmi les membres de la Société ; >) Qu'il est même permis de craindre que les médailles dont il s'agit ne soient pas , aux yeux du grand nombre , un appât suffisant pour vaincre leur modestie , et les engager à mettre au jour le résultat de leurs curieuses et savantes élucubrations; » Qu'il pourrait arriver de là que le jury se trouvât dans l'impossiljilité de distribuer les récompenses , vu le nombre in- suffisant des concurrents ; et que dés-lors , la simple prudence semble conseiller de s'abstenir de tresser des couronnes, plutôt que de s'exposer à les voir se flétrir, faute de fronts sur lesquels on puisse les déposer ; » Enfin, restant toujours dans la même hypothèse, et consi- dérant que dans une société dont tous les membres sont connus l'un de l'autre , il pourrait être plus difTicile qu'on ne pense de trouver des juges pour prononcer en dernier ressort sur le mé- rite des compositions présentées; que l'appréhension d'encourir des soupçons de partialité, ou de blesser la susceptibilité des auteurs , engagerait probablement des hommes , très-compé- tents du reste, à décliner le dangereux honneur de décerner les palmes pour ces sortes de combats littéraires ou archéolo- giques ; » Par tous ces molifs, et malgré les argumçnls mis en avant pour soutenir la proposition, la Commission a été d'avis, à la majorité, qu'il n'y avait pas lieu de l'adopter, au moins pour le moment. » Après cette conclusion , la Commission , poussant plus loin ses délibérations, s'est demandé, au risque d'oulre-passer la iimite de ses pouvoirs, si on ne pourrait pas faire, des sommes - 1 ii) - dispoiiiljlçs qui restent en caisse, un usajre plus en rappurl avec le l)nl de la Société. Sur ce point , il lui a paru iju'il serait plu*' utile de consacrer cet argent, par exemple, à illustrer le Bulletin d'un plus grand nombre de gravures, à encourager, et même, au besoin, à faire enlreprcMidre des fouilles dans l'intérêt de l'histoire du pays et surtout à acquérir des sculp- tures anciennes, des fragments, et même des estanqiages destinés à former et à enrichir le musée de la Société. Par ce moven, on parviendrait graduellement ;i réunir des collections pré- cieuses pour l'étude des arts et de l'histoire, et même indispen- sables pour le cas où l'on voudrai! lui jour réaliser un projet déjà adopté en princifie, celui d'étal ilir ihuis le sein de la Société, un cours d'archéologie proprement dite et d'antiquités monu- mentales. » La Conunission émet donc le vœu de voir appliquer à ces ditTérents usages l'argent destiné aux médailles dont nous avons parlé, sauf, bieu entendu . l'approbation de l'Assemblée. » Divers mendjres sont entendus pour et contre lu proposition: on fait observer que la Société est encore bien jeune pour créer un concours, et qu'il serait à craindre qu'on ne répondit pas à son appel. D'autres membres répondent que, toute jeune qu'elle est, la Société est aussi florissante que possible; d'ailleurs elle ne ferait que suivre l'exemple déjà donné par une foule de Sociétés qui ont trouvé dans ce système un puissant moyen de publicité. — On met aux voix les conclusions de la (lonnnission, et l'Assemblée décide que la proposition est prématurée et qu'il est préférable d'attendre encore quelque temps avant de l'adopter. Huant aux vœux exprimés par la Conunission, on l'ail reuiai- ([uer que c'est à la Commission de jinblication (pi'il appartient de se prononcer siu- leur oiiportunité. — M. 1(> PresidiMit de- mande et l'Asseudilée décide (pi'à l'avenir des tonds seront mis à la disposition du Uureau pour indenuiiser Ir^ meuilires qui seront envoyés en mission par la Société. Connnuni«-atiou de M. de Hoisvillelte iclative ;i la ilécouverte d'une mosaïque, faite à Montemain . près Saumerav. [lar M. Kud. Manille, M. MiiiTilIc m'a fait i-onnaiuv, |iar lottrc ilii ICi iiiar.-, nu'a .Mimtciiiaiii. ronimunc de Sanmcray, il a trouvé det* mosaïques, pi'nuuios et hi'Kiiii's — 150 — gallo-romaines, dans nue fouille qui aurait amené la découverte d'une substruction antique de 2 mètres de long et 1 mètre de profondeur. Les renseignements que m'a fournis, depuis, M. Dioudonnat, conduc- teur à la résidence de Bonneval , et un de nos collègues, qui a visité et relevé les lieux, établissent, incontestablement, l'existence à Monte- main d'une villa antique. La construction trouvée tout à côté des nuu-s de la ferme, sur le bord (lu chemin de ?\Iontemain aux Touches, n'est qu'une partie sans doute très-faible de la villa primitive, (lue feront, je l'espère, mieux connaître des fouilles et recherches ultérieures. Cette partie, longue, ai-je dit, de 2 mètres, large et profonde d'un mè- tre, est pavée et lambrissée en mosaïque blanche dont M. Chasle, fermier à ?»Iontemain, a bien voulu me remettre des fragments, avec d'autres débris de tuiles, pavés, tuyaux de forme gallo-romaine, des marbres gris, rouges et bleus, et des portions d'enduits coloriés. Tous ces restes sont évidemment d'origine antique -. on les trouve nombreux et disséminés dans une assez grande étendue correspondant sans doute à celle de la villa dont ils accusent les traces. La petite chambre qui a seulement été fouillée présente cette particu- larité de position que son niveau est enfoncé à plus d'un mètre sous le terrain naturel voisin , et cette singularité de construction que non-seu- lement son sol, mais encore ses parois verticales ou ses lambris sont revêtus en mosaïque cubique. Les enduits peints viendraient soit de la partie supérieure soit de parties voisines. Sur l'un des petits côtés de la chambre, vers le sud-sud-ouest, on croit qu'il a existé plusieurs marches , pour y descendre comme à une sorte de caveau; il n'en reste plus aujourd'hui qu'une seule formée de deux tablettes de marbre , celle supérieure ou marche proprement dite , en marbre blanc, celle verticale, ou pas, en marbre rouge. En avant de la marche on trouva un massif de maçonnerie commune d'une dureté égale à celle de la pierre. Dans l'état actuel de la fouille, il serait difficile de se prononcer sur sa destination propre , dans la villa dont elle faisait partie. Si, comme je le pense, la Société attache quelque intérêt à cette com- munication, elle voudra bien en remercier les auteurs, MM. Marcille et Dioudonnat. Si elle désire étudier plus entièrement la question par une fouille, elle trouvera, dans son collègue résidant à Bonneval, toute la bonne vo- lonté et l'aptitude utiles. ' J'ajouterai on terminant que la localité de Montemain, autrefois chef-lieu d'une cunnnune réunie à Samneray, était déjà connue par une belle pierre celtique ; elle figurera ainsi dans notre Statistique archéologique aux deux époques Gauloise et Gallo-Romaine. — 151 — I/Asst'inbk'C vole des leineiciiiieiils ;i MM. Maicille el Diou- duiinal et renvoie la note de M. d<' Hoisviiletlc a la (liiumiission de jnUjiicalion Conniuiiiicalicjii de M. de lioisvilleUe sur un Iresor iiuiuisiua- lique dt'couvert a la Maiine, coimimne de Ciouilloiis. Dans le courant de février dernier (le 12), nu laboureur, eu cullivanl un cliamp, au carrefour du chemin d'Ablis, au terroir de la Mauue, près de la cliauspt'O des Matliuriiis, commune di? (jouillous , a brisé un vase de ttMTc },'rise qui renfermait, dit-on, 'lO kiKiy:. environ, ou jjIus de 10,000 monnaies romaines impériales en arpent petit moduh-. Ainsi (ju'il arrive toujours, pressé de se débairasser de ce trésor, il l'a vendu pour OO fr. à un marchand ambulant, et celui-ci, pour 5 à COO fr. à un iweuileur d'Etampes. QueUpie pièces détachées du bloc par le choc de la charrue et ramas- sées plus tard, m'ont été remises, et M. Prévosleau, notre collègue, a bien voulu les classer et désipiier dans une note (jue je viens de mettre sous li>s yeux de la Société. Sur im total de 42 pièces, on trouve 13 empereurs et impératrices (Caracalla, Héliogabale , Gordien, l'hilippe, Otacilla, Dèce, Etruscilla, Trébonien, Gallien, Salonine, Saloninus, l'ostume le père et Postume le dis), en une période de 5(i ans, 211 à 207. Cet enfouissement numismatique qui a échappé à nos collections, laisse du moins dans notre histoire monumentale un fait considérable, confirmatif de l'oxistence ancienne d'une station romaine importante au lieu dit de la Maune, sur le bord de la grande voie romaine de Chartres à Sens. Déjà de nombreux documents partiels occupaient ce imint romain de notre carte archéologique. — Il ilomcuro aujourd'hui authentiipicment ac(|ui>. r.onimunieatiou de M. de Boisvillelte sur la découverte d'un a«iueduc romain dans l'enclos de Sainle-Thérèse , à Cliarlres. .!(! dois à l'obligeance de M. l'Architecte ilu département, actudlcmenl charité de la construction des prisons dans l'aucieu couvent Sainte-Thé- rèse à Chartres, la connnunicalion d'une découverte île portion d'aque- tluc et murs d'époipie gallo-romaine, avec (pielipies médailles; l'aiiuediic présente sur 2 m. M c. de hauteur et ôO c. île largeur, une longueur de 10 mètres; il est fermé |)ar des cloisons de briques à chaque e.\tréudlé; des fouilles ultérieures .lieront faites pour en connaître autant que po.s- sible l'étendue et la destmalion première, conduite d'eau ou d'égoùt , a(|ueiluc ou doaipie. La conslnictioii pjirail assez, soignée, avec les caractères et l'ormes du petit .qipareil. — i:)2 — Non liiiii e n-lirant le maréchal de Uiron aurait détruit de foml en comble le château de la Salle; en elVet, moins d'un siècle après, on voit que le chAteau avait complètement disparu et que son emplacement èuût converti en prairies. Dans un terrier de I6G0, Jean l.edun(»is. 'ous en sommes réduits à des suppositions -. nous avons fouUlé dans les archives de l'évèché et dans celles de l'hospice et de la commune de Pontgouin; nulle part nous n'avons trouvé de traces du château de la Salle. Avant de quitter Pontgouin , permettez-nous de vous dire quelques mots de l'église Saint-Lubin. Un y remaniue une belle tour du XIIP siè- cle , avec ses fenêtres en ogive , une porte romane du XII* siècle trans- portée aujourd'hui à l'entrée de l'église. Celle-ci a été agrandie au XVII* siècle par un bas-côté qu'on y a rajouté et dans Icriuel on voit un beau lambris à la chapelle de la Vierge. Diverses inscriptions existent encore aux poutres du plafond-. Jehan Pierre, receveur, 1604; Claude de la Tour, I6G8. Les tableaux assez nombreux qui décoraient l'église ont malheu- l'ousement été rebadigeonnés depuis quelques années ; la cloche ne date ({ue de 1770, mais le timbre de l'horloge, que nous n'avons pu atteindre et qui provient de l'ancienne église Saint- Jacques , porte une inscription en caractères gothiques qui prouve son antiquité. Indépendamment de l'église, on peut encore mentionner à Pontgouin les restes du château des évèques de Chartres, dont l'église Saint-Lubin était auti'efois une dépendance, et qui n'a conservé de son antique splen- deur que ses deux grosses tours à canardières, son colombier, ses fossés et ses murs de fortification garnis de tourelles. Notons aussi les restes de la chapelle Saint-Jean-Baptiste , qui sert aujourd'hui de bûcher à un boulanger. Communication de i\I. de Boisvillette relative à une ancienne enceinte de Chartres dans l'emplacement des Vauroux. La petite vallée des Vauroux qui longe la ville au nord-ouest, présente cette particularité bien connue des antiquaires chartrains , de renfermer soit dans son sol, soit dans ses puits ou citernes, une assez grande quantité de médailles , poteries et objets divers se rattachant à l'époque de l'occupation romaine. Notre honorable collègue, M. Prévosteau , rfue ses études et ses goûts de la numismatique et des choses anciennes ont appelé souvent sur ce terrain, a vu tout d'abord dans l'emplacement des Vauroux, une partie dépendante de la cité chartraine alors qu'elle était devenue romaine. 11 appuyait cette opinion rationnelle des documents matériels que produi- sait en grand nombi-e la fouille des terres meubles et l'exploration des fioiiits abiindiiiinés. — I a) — Il la fonfinne aujounl'liui ]»ar la communifation ([ui va suivre. " Le st'jmir incdiitcslalile de l'occupation roniaino o>t écrit par les nio- • nuuic'ulrs'nir'Uies, dans le sol des Vauroux; tpie cet cniplaccnient ait " faifpartie intt'i,'rantc de la ville, qu'il ait formé un opiiiduui de refu^re • à l'abri Pit sans prétendre diriger vos rechiM'ches, ni encore moins vous apprendre (piel^ hommes distingués a produits ou adoptés le pays charirain, laissez-moi vous ia|)|>eler que {\v<. evêques comme l'ulliert, Léonor fl'KsIanqiesde \ aleui ay, .Jacques I>escot ou Ciodet des Marais; des gouverneurs connue! les Sourihs et de La Frotte; des poètes connue llispoi-les et son neveu lleguier. — 162 — des tragiques comme Jean Rotrou et les comiques Colardeau, Colin d'Harleville ; des critiques comme les deux Félibicn ; des moralistes comme les Nicole; des architectes tels que Geoffroy Sevestre, Jcau Texier et Clément Metézeau; des tailleurs d'y- maiges, tels que Jehan de Chartres, Jean Soûlas, Nicolas Guy- hert, et, après eux, Pierre Marchand et Thomas Eoudin; des artistes verriers, peintres, fondeurs, orfèvres, potiers, et tant d'autres, si ce n'est des plus illustres, du moins illustrant le sol natal ou d'adoption, méritent assurément autant d'études parti- culières, autant de portraits littéraires, autant d'encadrements, et des recherches historiques et artistiques , dont beaucoup manquent encore à leur renommée et, j'ajouterai, à la vôtre. » Mais vous n'avez pas seulement des hommes et des faits, la plupart connus par vos devanciers, vous avez aussi des choses souvent inexplorées , des contrées vierges encore de fouilles ar- chéologiques, des objets d'art enfouis dans les musées ou les collections privées. » Et pour ne rien citer que les exemples saillants, vos monu- ments souvent dessinés, beaucoup admirés, n'ont pas tous été complètement décrits. » Sans doute, vous ne retrouverez pas les premiers construc- teurs; dans l'architecture chrétienne, le plus souvent, le nom de l'architecte et du fondateur ne se scellait pas, comme au- jourd'hui, avec un procès-verbal authentique, dans la première pierre : la religion élevait le temple et l'intimité de la créature s'effaçait devant l'immensité du Créateur : mais si le nom vous échappe, en y regardant de près, vous saisirez l'époque : le Moyen-Age avait cela de caractéristique que son courant sui- vait, dans chaque région, des phases régulières et des formes constantes : à tel siècle il imposait le cercle, à tel autre l'ogive; il fleurissait l'arcade, la moulure, le principal et l'accessoire suivant l'époque , et signait lisiblement son âge au frontisjDice de l'œuvre. » Pour lire ces dates, classer ces œuvres, écrire l'histoire monumentale, la matière ne manque pas à l'ouvrier chercheur du passé et conservateur du présent. Qui cherche bien, trouve beaucoup ; la monographie de vos grands édifices vous le montre déjà, et, de proche en proche, vous appelle à celle des petits. » Si j'ai autant parlé des hommes et des choses qui vous touchent de plus près , ma raison , vous l'avez compris, n'a pas — 163 — èlé de mesurer la tiiche coniniuiu' . île doinier à chacun la sienne : nu^ne saurait prétendre à circonscrire, à solliciter la pensée ; iesprit , d'ailleurs, est ainsi lait qu'il aime l'indépen- dance, le travail à ses heures, le sujet à son choix. >> Libre à lui, encore, de chercher ses jouissances dans le travail d'autrui, et ses préférences dans l'audition plus (pie la production; c'est là, sans doute, la part du plus grand nombre; mais chaque membre, aussi, doit à la Société sa part contribu- tive, et j'ai cherché, en son nom, à encourager les timides, à montrer l'ouvrage aux habiles et apj)eler le concours de tous dans la voie l'minenmieiit opportune l't utile de notre archéolo- gie locale. » L'iiistoire générale est devant vous, d'ailleurs, et (jui la préfère; i'étudie : tous les genres sont bons, hors le genre en- nuyeux; faisons, si vous le voulez, un peu de tout, mais faisons quelque chose. -> Sans doute, d'anciennes chroniques, de vieux litres, de précieux manuscrits, sources fécondes de faits curieux ou peu connus, de révélations inédites nous reportant en plein passé, sont de ces friandises que les antiquaires aiment surtout à dé- couvrir et mettre au jour, quelques-uns aussi à conserver dans leurs cartons ; tout cela est de la science et de la bonne : pour l'honneur de nos chevrons historiques. Messieurs, soyons d'a- bord archéologues. '< Le pays a ses hommes distingués dans les lettres , les arts , les sciences; leurs noms nous sont connus; mais leurs œuvres, leur vie intellectuelle, leurs actes publics on privés gagneraient peut-être à l'être mieiLx : pour nos grands hommes, pour les choses qu'ils ont accomplies, soyons historiens-biographes. » Le pays renferme aussi, et de toutes les espèces, des types monumentaux des diverses époques : les princii>aux, les hislo- rlcjnes, ont leurs conservateurs, leurs monographes, et bientôt, sans duute, leur monographie; les plus modestes attendent leur description sommain;, ne fut-ce ([ue leur cerlilicat tlTige et d'o- rigine, leur conservation et leur réjjaralion, s'il se lient : pour nos mommieuls, soyons architectes-iconographes. •» Chaque jour amène encore la découvcili' d'un Ircsor mo- nétaire : il scMnlilc que l(\s pnpulalions iiassccs, et surldiit les Honiains, aient semé, en signes de lenr passage, lenrs monnaies dans le sol ifui les reslitne. de tous les temps, de tons les tvpes : — 1d4 — ces précieux restes se dispersent le plus souvent, et tel groupe dont la collection aurait donné de l'authenticité à une recherche locale , se perd , sans profit scientifique , par sa division : pour recueillir, pour lire, pour rattacher, s'il se peut, ces antiques inscriptions, soyons numismates. » Et dans le domaine de l'art, que de produits de la peinture, de la sculpture, de l'ornement, de l'ameublement, si je puis dire, et de la curiosité, nous passent souvent par les mains ou sous les yeux, que beaucoup regardent sans les juger ou jugent sans les connaître : pour l'art sous toutes ses formes , pour le goût, la conservation des belles choses, soyons artistes. " Puis , au travail sérieux , le délassement agréable ; à la re- cherche chxonscrite des choses passées, l'espace libre de l'ima- gmation créatrice , et laissez - moi dire avec les poètes : Les lettres et les sciences unies dans le développement commmi de la pensée : tous , archéologues , artistes , écrivains , poètes , et autres encore, soyons litttérateurs. » Tous, et sans distinction d'origine, curieux de l'art du bien dire à l'égal du bien faire , unis dans l'acte coUectif avec la li- berté dans l'action individueUe, produisant à nos heures et à nos goûts avec la diversité dans la forme, allons ensemble au but , chacun suivant sa route et tendant la main au voisin. » Permettez, Messieurs, à mon sincère désir de grandir la Société, ces réflexions et ces conseils : vous m'avez habitué à ime réciproque bienveillance dont j'use toujours et n'abuserai jamais. » La Société a fait ses preuves ; succès oblige; et, sur la pente du progrès, nul ne saurait stationner à peine de s'exposer à tomber. A l'œuvre donc, travailleurs ! la moisson est déjà ren- trée, mais le laboureur et la terre ne se reposent jamais : à l'œuvre pour la moisson prochaine ! " M. Jules Courtois lit une pièce de vers sur les dangers de la désobéissance. — Renvoi à la Commission de publication. 11 faut obéir à sa mère ; U'un jeune enfant c'est le premiei' devoir, Qu'il est doux fie remplir et, parfois, au contraire, Tiien cuisant (l'nul)lioi-, ainsi qu'on va le voir-. Dans un des hameaux de nos plaines Vwaiont, bons lidionrein-s , i-(inlents de leurs triivaux . — 165 — Deux époux ; ils avaient, du produit do leurs peines, Amassé ([uehiue bien ; les entants les plus lieaux , Ornement du lof^is et l'espoir du village , •'Complétaient le bonheur de cet heureux ménage ! Sur six enfants un seul causait le déplaisir De sa mère in)puissanle à le faire oliéir. Vingt fois le joui*, c'était nouvelle remontrance A l'indocile enfant. Ce qu'on lui défendait, L'instant d'après il le recommençait. Avec sa désobéissance , Toucher à tout encore était son grand défaut. Dés qu'il voyait nu objet, aussitôt Il y jtortait une main malheureuse. .\ le punir sur le fait Sa mère pourtant n'était Ni lente ni paresseuse; Mais grondes , ni punitions , Ni le cabinet noir, ni ces corrections Qu'avec tant de succès on intlige à cet âge, Rien n'y faisait; l'enfant n'en était pas plus sage. De sa mère il mettait la patience à bout, .\ussi l'eut-on bientôt surnommé Touche-à-Tout. Après un jour de labeur et de peine , Un soir que du porc et des choux Cuisaient, pour le régal de tous , A gros bouillons, dans la marmite pleine, Trompant le regard vigilant De sa mère un instant absente , L'incorrigible et cuiieux enfant Va droit au feu : la marmite le tente; Il veut de près voir et toucher du doigt Ces gros bouillons qu'il aperçoit. Il se brûle en touchant au vase qu'il remue, Ft sur d'ardents tisons la graisse répandue l'roduit dans le foyer uu vaste embràsemeut , Qui du toit a gagné le chaume en un moment. (îe fut alors lui iiicemlie Où périt ce qu'avaient amassé lentement Le i)énible labeur, la dure économie Des deux époux ; et ipiant au malheureux enfant , Qui réduisait ;i l;i misère Frères et so'ur cl pci-c ci iiièic. Des bords de l'jllre on le tirait Tout nuililè par l'incendie. Apres (\\i'i)]\ eut guéri sa longue maladie — 16G — Il se trouva quMl était Idiot et contrefait ! C'est un homme aujourd'hui qui va quêtant sa vie , Triste objet de pitié, parfois de moquerie, Ue village en village ; et dès qu'on l'aperçoit Un accourt pour le voir , on le montre du doigt. En le montrant , chaciue mère rappelle A ses enfants l'histoire et le méfait De cet homme qu'on appelle Touche-ù- Toul-le-C outre fait ! Notice sur Jean de Ferrières, vidame de Chartres, par M. Lucien Merlet. — Renvoi à la Commission de publication. Stances sur la mort d'un de nos jeunes compatriotes tué de- vant Sébastopol, poésie par M. l'abbé Calluet. — Renvoi à la Commission de publication. STANCES SUR LA MORT D'UN DE NOS JEUNES COMPATRIOTES TUÉ A LA PRISE DE SÉBASTOPOL , le 8 septembre 1855. Rachel noluit consolari , ((iiia non sunt. Rachel refuse toute consolation , parce que ses fils ne sont plus. (S. Mat., 11, 18.) I. Sur les rocs de son promontoire La ville a vu tomber son orgueil et ses forts ! Les trois camps réunis célèbrent leur victoire. Toi fjui partageais leurs efforts , f) toi , mon jeune ami , viens partager leur gloire ! Pourquoi n'es-tu pas là , mon vaillant chevalier ? Avec ton ardeur inquiète , Au ])rcmier son de la trompette , — 107 — On te voyait toujours accourir le premier. Amis, ryoïitre/.-ie moi, car j'aime son audace. Mais quel est ce iiressentiment ? Mes yeux do tous côtés le ciierclient vaineineul ; Un autre officier tient sa place !... Oh ! je l'ai trop compris !... Caché par ces drapeau.x . C'est lui, mon Dieu! c'est lui tout noir de meurtrissures, Qui vous demande là par ses mille hlessures Un peu de sable et de repos !... Tour autour, l'arme renversée. Ses camarades d'Eure-et-Loir , Hier si fiers encor ! la paupière baissée , Vont lui rendre un dernier devoir ! ^ ' Mais là-bas quel coup de tonnerre, Quand sou père apprendra tant de vu'ux superllus ! Comment annoncer à sa mère : 0 Rachcl , votre fils n'est plus ! ! II. Résiynons-nous , lorsque , chargés d'années , Convives satisfaits , nous quittons le festin. Mais voir trancher d'un coup tant de belles journées Aux premiers rayons du matin , Peut-on gémir assez sur ce cruel destin .' Plein de sève, et le front couronné de lumière. Il marchait si joyeux dans la noble can-ièrc ! La vie à son heureux printemps Étalait devant lui toutes ses espérances; Que de hardis projets ! que de désirs immenses ! Il s'écriait, riche de ses vingt ans : » .\ moi l'avenir et la gloire ! " J'imiterai Marceau ! du temi)le de mémoire " Ouvrez-moi, je le veux, la porte à deux battants ! » A moi, les pages de l'iiistoire ! » A moi, les épauletti-s d'or!... - Et sur ces ruines sanglantes , Sur ces monceaux humains et ces chairs palpilanles Il est là brisé par la nmrt ! Kt vous cherchez encore à cnnsoler son père ! Vœux impuissants! soins superllus! Laissez, laissez llaihel à sa ilouleiu- auière , Son Dis, hélas ! sou jeune lils n'est plus ! — 1G8 m. Qu'il était beau quand sonnait la bataille ! Son œil étincelait au souffle des assauts. • Il redressait sa haute taille ; Le simple fusilier devenait un héros. Marcher droit en avant, avec la mort en face, La nuit comme le jour affronter sa menace , Près de lui tout sanglants voir tomber ses amis , Et sans pâlir prendre leur place , Toujours ardent, toujours soumis; Ainsi l'avait formé l'austère discipline. Oh ! si du moins l'étoile de l'honneur Eût pendant un seul jour brillé sur sa poitrine, Que son cœm* eût bondi de joie et de bonheur ! Mais non , le pauvre enfant ! sur les hautes murailles , Sous les balles de plomb , sous les boulets de fer , Quand le ciel sur son front croule avec ces mitrailles , Et qu'en feu sous ses pieds s'ouvre et rugit l'enfer. Que trouve-t-il, criblé jusqu'au fond des entrailles?... Quoi , mon Dieu ! vous l'avez souffert ! Oh non ! ne cherchons pas à consoler son père ! Vœux impuissants 1 soins superflus ! Laissons , laissons Rachel à sa douleur amère ! Son fils , hélas ! son jeune fils n'est plus ! IV. Calme et tranquille sous la tente, Dans ses yeux rayonnaient la grâce et la bonté. II soutenait par sa gaîté Des soldats épuisés la force chancelante. Dans la bataille haletante Oh ! sans doute sa main frappait un ennemi ; Mais quand il rencontrait dans la boue ou la neige Un camarade de collège , Sa main serrait Ijien mieux la main de son ami. Il n'avait rien à lui : dans les jours difficiles, De Chartro ou de Paris , ces excellentes villes , S'il lui venait quelque douceur ; Car souvent une mère, une aïeule, une sœur. — 1G9 — Se cotisant de bonne grâce , D'un jov^ux siipplément ravitaillaient la iilare ; Sans soiiger si liientùt il en verrait la lin , Vite il partageait tout avec ses frères d'armes ; C'était pour son bon cœur un plaisir plein de charmes ; Aurait-il pu manger, ciuautl un autre avait faim ? Oh : non , n'essayez pas de consoler son père ; Vœux impuissants ! soins superflus ! Laissez, laissez Kachel à sa douleur amèrc ! Son lils, lièlas ! son jeune fils n'est plus ! Il avait affronté la mer et ses naufrages , Et depuis tenu tète à bien d'autres orages ; Les chaleurs de l'été, les glaces de l'hiver, Le roc ouvert par la tranchée , Les bombes bondissant dans l'air, La maigre ration si souvent retranchée , L'épidémie aux coups bien plus sûrs que le fer, Jusqu'ici, rien n'avait entamé son courage, Troublé son âme, égratigné sa chair, Le ciel laissera-t-il incomplet son ouvrage ? Combien il trouvera d'amour , Si Dieu le rend à sa famille ! Et le père, et la mère, et les (ils, et la fille. Sur leurs doigts comptent chaque jour. « Ne craignez pas , disait sa bonne sœur Marie ; » De ma patronne sur son cœur , » J'ai. placé l'image chérie, ). Sous son égide il reviendra vainqueur , .. Et nous grondera bien de toutes nos alarmes. » La mère répondait à ces mots radieux Par un sourire entremêlé de larmes. Mais le père au front soucieux -. .. Enfants, n'oubliez pas l'inconsUince des armes ! Et son œil suppliant interrogeait les i-ieux. Et vous voulez consoler sa misère ! Vœux impuissants! soins superflus ! Laissez, laissez Ilachel à sa douleur amère! Son (ils , hélas ! smi jeune (ils n'est plus ! I7U — VI. Lui, l'avait bien prévu, quand sa main prophétique Traçait la veille du combat Cette lettre si pathétique , Testament du jeune soldat: Mon frère , les voici ces moments redoutables Que notre ardeur voyait si lentement venir ! A nous demain la viUe et ses tours imprenables ! Mais ce jour commencé, qui le verra finir? A la splendeur des cieux, au fort de la tempête, » Enfant chéri de Pélissier, » Mon régiment s'élance le premier : Avec mes grenadiers , moi , je marche à la tête. Mon devoir sera fait, et je verrai la mort « Sans la provoquer ni la craindre; C'est Tordre paternel et je ne puis l'enfreindre. » Que chacun subisse son sort ! Les camps dès mon enfance ont eu pour moi des charmes ; Chaque frère a choisi des postes différents , » A toi l'étude , à moi les armes ; A moi tous les périls ; à toi nos chers parents ! Je t'en conjure, ami, sur leur lit de souffrance, >' — Si mon sang doit payer l'assaut, — Sois muet et long-temps laisse-leur l'espérance ! » Ils l'apprendront toujours trop tôt ! Je veux encore ici te faire une prière : » Devant le Russe et ses défis Je te lègue ma sœur , je te lègue son fils; Sois un ami pour elle , et pour lui sois un père ! La veuve et l'orphelin ont reçu mon serment ; » Loin d'eux emporté par la guerre, » Remplace-moi dans leur isolement ; Un frère devant Dieu doit être solidaire. Je te quitte -. déjà j'entends gronder le feu ! » L'instant approche , soyons hommes ! » Français , montrons ce que nous sommes ! » Adieu , mon frère ! à la grâce de Dieu ! " Et vous cherchez encore à consoler son père ! Vœux impuissants ! soins superflus ! Laissez, laissez Rachcl à sa douleur amère ! Son fils, hélas ! son jeune fils n'est plus ; vil. '"Dieu l'a voulu, c'est le maître suprême; Il a repris ce qu'il avait pn'^té. Mais c'est un pore aussi d'une immense bunlé. Il l'a purilié par ce san^.'lant ljai>tème. Pauvres humains ! dans notre aveufrlement Nous demandions aux puissants de la terre Quelque brillant hcieliet pour ce beau dévouement. Mais Dieu lui résenait un plus noble salaire : Près de son trône il voulait recevoir , Empourpré de son sanj; , dans sa ville éternelle , Ce jeune martyr du devoir, Et sans autres combats le gai-de sous son aile ; Et nous , nous murmurons de ne plus le revoir ! Mais quelle est ici-bas la plus longue existence ? Des chers objets de nos amours Par une cruelle distance Sommes-nous donc séparés puui- toujours ? A son bonheur ne portons point envie ! Faut-il pour lui tant regretter Ce rêve douloureux que nous nommons la vie ? Nous le retrouverons pour ne plus le quitter ! Consolez-vous , ô tendre père ! Calmez un peu ces regrets superllus ! Vous , Rachel , suspendez cette douleur amère , Dieu vous rendra là-haut votre fds qui n'est plus ! VIII. Ainsi pour calmer ces murmures, Je cherchais au fond de mou (-(pur Un peu de ce baume sauveur. Que Dieu répand sur nos blessures. .l'essayais par degrés d'assoupir leur:- chagrins; Tous deux en in'écoutaiif iilcuraicul à chaudes larmes l-t se tenaient la poitrine à deux mains. J'espérais : le malheur émoussera ses aimes. Mais plus flirte f|ue l'amitié , pour {-{'^ grands désespoirs la mort fut sans pitié! — 172 — Sous ses coups redoublés il n'est rien qui ne tombe. Par le loi- elle abat le fils au champ d'honneur ; Puis le père et la mère, usés par la douleur, Elle les a couchés tour à tour dans la tombe. Et puis , ô vanité I dans les flots de l'oubli Tout disparut enseveli ! C'est ainsi que pendant l'orage , Émus , si du haut des rochers Nous contemplons au loin de malheureux nochers Luttant contre la mer et les vents pleins de rage -, Les pauvres naufragés vers le ciel en com-roux Tendent leurs bras , leur prière et leurs larmes ; Leurs cris désespérés et le canon d'alarmes Avec de longs elTrois parviennent jusqu'à nous. Mais tout-à-coup la mer immense Entr' ouvre ses gouffres profonds , Et de tous ces efforts , de ces mâts , de ces ponts , Que reste-t-il ? plus rien ! rien qu'un vaste silence !... Moi du moins, je n'oublierai pas !... Mais admirez notre folie ! Quand nous voyons , appelant les combats , Défiler ces guerriers que le clairon rallie , Et ces foudres silencieux Dont les éclats demain ébranleront les cieux ; Imprudents ! à leurs cris nos transports applaudissent ; Nos cœurs brûlent comme eux, comme eux nos mains frémissent, Eblouis par l'honneur, nul ne pense au danger !... Oh ! la guerre !!... fût-elle et sainte et légitime, C'est ici qu'il faut la juger En présence de sa victime. Oh oui ! c'est une reine au front ceint de lauriei-s , Elle est grande, prodigue et belle. Mais sa robe a du sang, mais sa joie est cruelle, Ses embrassements meurtriers ! Elle a pour le malheur de tout ce qui soupire Trop long-temps parmi nous exercé son empire ; Mon Dieu f renvoyez-la loin de nos murs chéris ! Assez de gloire et de fumée ! Les cent voix de l'histoire et de la renomniée On les achète à si haut prix ! Faut-il encor condamner tant de pères A fatiguer le ciel de leurs vœux superflus ? F;uit-il redire encore à tant de pauvres mères : 0 Rachel, votre fils n'est plus !!! — 17:5 — Notice sur la vie de Jacques-Louis Brière, tué ù Chartres pendant la ilévolution, par M. l'alibr Brirre. — Renvoi à la Comnùstjion de publii:alinii. Le dix-neuvième siècle, piccc de vers par M. Juliet. — Ren- voi à la Commission de publication. LE DL\-NELV1EME SIÈCLE. Notre ilge est Tùge d'or, non Tdgc d'innocence, C.e tlniix Age de paix, de tranf[iiille indolence. Où l'Jiuimne t^aiis désirs et n'ayant pour tous mets Que les mets préparés par la simple nature. Assaisonnait d'eau pure Les glands de ses forêts. Notre Age est l'Age d'or sonnant et métallique , L'or que chacun pom-suit d'une ardeur frénétique , L'or qu'au loin va chercher la pelle du mineur. L'or de l'ophiion tout puissant thermomètre, L'or le Dieu , le grand maître , L'universel moteiu-. C est l'or qui du creuset fait jaillir les merveilles , Qui du savant modeste utilisant les veilles Féconde sa pensée , à l'Ame donne un corps , De canaux souterrains enrichit nos campagnes, iMitr'uuvre les montagnes, Unit tous les elTorts ; Sur la mer aplanie Fait sifller la vapeur Et soumet au génie Le travail créateur. Il jette ilaus le moule Le bronze frémissaut Oui Itouillouiit' et qui coule , Fsclave oliéissant. Or le pivoL du monde, Or sur qui tout se fonde, Or la source fécomle Va du liieu el du U)ai , Oi- [louvoir tour à tour bienfaisant et fatal. To.ME l. P.-V. 18 — 1/4 — Je sais que l'Océan eut toujours ses orages, Que si le vent soulève et brise nos vaisseaux, Ue ruines souvent s'il sème les rivages , Il fait vivre la mer et palpiter les flots. Je sais que l'iiomme est jeune cncor dons la carrière; Qu'il a, tout haletant d'un travail assidu, En construisant le temple arrosé chaque pierre De larmes, de sueurs et de sang répandu. 11 était légitime, il était nécessaire. Pour faire à peu d'élus le loisir de penser Que l'esclave long-temps fût courbé sur la terre. Avare des trésors qu'elle devait verser. Il fallait que le Christ vidât la coupe amère , Il fallait que , de loin préparant la moisson Et des âges éteints labourant la poussière. Chaque époque à son tour vînt creuser un sillon. Si notre âge parfois fut imprudent et lâche , S'il a pris, chancelant et troublé dans sa foi. Pour but la jouissance, et le succès pour loi, Il n'a pas déserté du moins la grande tâche. Les hommes de nos jours diront avec fierté : TSous avons fait beaucoup pour la postérité. Oui , c'est un glorieux , c'est un noble spectacle Que le monde en travail sans relâche enfantant , Que le génie humain qui , brisant tout obstacle, Marche , marche toujours , sublime conquérant. L'électrique étincelle Jaillit, éclair dompté, messagère fidèle Qu'un fil guide et conduit. Où vole la pensée , aussi rapide qu'elle , Elle court et la suit. La légère vapeur de cette eau, ([u'empri.-^onne Un cylindre Ijrùlant , soulève nos marteaux , Emporte nos convois -, et du vent qui s'.étonne , L'impuissant courroux meurt au pied de nos vaisseaux. De la nature entière Sur un métal poli l'impalpable lumière Vient graver les tableaux. Dans l'art miraculeux révélé par Daguerre (Jup lie progrès nouveaux ! — 175 — Je sais que le temps garde el couve sous son aile Des plirs vastes itrnjcts le u'eriiie obscur encor, One U' 'métal nouveau ([ue l'argile recèle Kfiricliira les arts d'uu utile trésor : Que i)aj- delA les nues L'iiouune verra hiiMitnt ses Hottes suspendues l'ianei- sur l'univers , Kt qu'enseignant aux Ilots des routes inconnues Il unira les mers. nue donqitant la fureur de nos tlenves reln-iies , Il saura, déversant le trop plein de leurs eaux Sur nos champs abreuvés à des sources nouvelles , Suspendre leur niurninre au flanc de nos coteaux. Oui, je crois, oui, j'espère Qu^il saura vaincre aussi l'odieuse misère , Son remords , son eJlVoi ; Qu'heureux dominateur de l'inerte matière , 11 sera libre et roi. J'admire le progrès; il a bien son mérite; Mais je trouve parfois que nous allons trop vite l'our arriver au but il ne faut pas bondir : Il faut marcher toujours et rarement courir. Nous avons vu naguère encor ce qu'il en conte Pour vouloir d'un seul couii faire une Ujngne roule Plus riches, [ilus puissants (pie n'étaient nos aïeux, On peut se ilemander, sommes-nous plus heureux? Cette soif dévorante De pouvoir, de plaisir; (^ette ardeur enivrante, Oet immense désir De lirillcr, de paraili'c , llct orgueil, notre maitrf Et notre possesseur. Nous font-ils une vie Qui soit digne d'envie : Est-co h\ le bonheur ? Tous ne vont jias brfder ieiu' iiilc ;ï iclle llamnu'; Mais c'est déjcY heauconp, c'est Iroji il'élre IcmIc Ou y laisse toujours cpieique peu de sou ;hne, Kl riionnenr délicat, la vieille proliité Y perdent leur pudeiu' et leur virginité, (loutre iMi f.iste insolent le cri |iid)lic réclame. Kncor si nous avions nu luxe mlelli^'enl — 176 — Et si l'on s'amusait au moins pour son argent. Mais tripoter au fond de tant de vilenies , Abandonner son âme à la fièvre du jeu, Ses jours aux noirs soucis , ses nuits aux insomnies ! Mettre l'honneur en gage ; eh ! pour quel prix , grand Dieu ; Pour charger nos salons d'un tas de poteries , Ou pour que Madame aille, en robe de brocart, De sa circonférence emplir le boulevart. Se vendre ou s'avilir pour des chinoiseries ! Comme , grâce aux progrès du siècle , nous logeons Aujourd'hui presque tous aux petites maisons , On ne pourra bientôt remuer dans sa chambre Sans heurter cinq ou six de ces colifichets , Saxe vieux ou nouveau , potiches et coffrets Dont tout Paris s'encombre à la fin de décembre. Il faut de Baccharat et de ValérysthaU , En ces temps de gastrite et de buveurs d'eau claire, Nos pères buvaient mieux et n'avaient qu'im seul verre , Sur sa table montrer l'inutile cristal. Le luxe est noble et beau lorsque Paris étale De son Louvre agrandi la pompe impériale. Mais nous tous, vous et moi, nous tous, petits bourgeois, De qui toute la vihe a pu voir les grands-pères Dans les cuirs , les cotons , la chandelle ou le bois , Faire tout bonnement leurs petites affaires ; Braves gens que j'estime et qui mouraient contents Quand à force d'épargne ils voyaient leurs enfants Devenus avocats , médecins ou notaires , Ne pas trop dédaigner leurs pauvres vieux parents ; Notre luxe est mesquin , notre orgueil ridicule. Naïve vanité qui ruse et dissimule , A des yeux de province inhabile à cacher La blouse de Gros-Jean sous le frac du cocher, Automédon brodé sur toutes les coutures , Du coursier à deux fins qui traîne nos voitures. Si le luxe s'étend plus loin, si tous les jours Nous voyons en chapeau trotter nos ouvrières , Si , quand le pain est cher , mesdames les fermières Portent blonde, dentelle et manteau "de velours. Nous nous signons le front et crions au scandale ; Prompts à nous insurger au nom, de la morale : Car nous aimons beaucoup la. morale en iliscours. L'esprit français s'en va, l'esprit de causerie, Des élégants propos de la galanterie. — 177 — ImiiKibilo» au poste ainsi (jne des soldats, D^or ^t de diamants nos dames suirhart;ées , En cercle infrancliissable exactement ranfiées, •Semblent dire des yeux -. Messieurs, n'approchez pas. En dépenses d'esiirit les jeunes pens avares Désertent à Tenvi les salons d'aujourd'hui Et vont chercher, traînant leur incurable enimi , L'amour facile éclos sous le feu des cigarres. Comme il en coûte cher pour faire eu un saluii Un assaut de toilette, une exhibition De modes; trop souvent la mère de famille Des plaisirs do son il^'e, hélas ! sevrant sa fille. Et docile aux conseils d'une triste raison. S'enferme comme l'huître au fond de sa coquille, ■Qiiand elle ne veut pas, par des gains hasardeux Allonger les deux bouts d'un bmlgot besogneux. Et jouer, dangereuse et précaire ressource, La dot de ses enfants au tripot de la bourse. Par sagesse pourtant condamnée aux arrêts, Vaura-t-clle jamais ni plainte, ni regrets ? In vin trop conservé quelquefois devient aigre Et la vertu contrainte aussi tourne au vinaigre. Je suis, je le répète, un ami du progrès. J'admire la science, alors que l'industrie Par ses doctes labeurs voit son domaine accru. Dans mon vin cependant j'aime peu la chimie. Uù peut-on rien trouver qui sente encor son cru ? Nous sommes en progrès , mais toute ménagère Dit que les temps sont durs et que la vie est chère. Pinçant la jeune branche et réglant au compas La sève qui s'échai)pe et ne rapporte [las, Oomme des espaliers nous gouvernons les hommes. Produire vite est tout dans le siècle où nous sonnnes. Est-ce donc iiii pi-ogrès encor (iiie il'entasser. Du nidderne savoir tout le pesant bagage, En de frêles cerveaux si prompts à se lasser ? Il est bon cependant de laisser au jeune Age Le luxe de .ses llein-s et de son vert feuillage. Pour ninn lils au berceau j'en tremble, et je crains bien Que pdur aitprendre tout ou ne .sache |)lus rien. Que l'on descende un peu du piédestal anli(pie , iju'on .s'instruise aux dépens des Grecs et iK-s Itoniaius Des choses d'anjoiu-d'hui , j'y donne les deux mains, Va pour ri-spiit iiiiii\<';iii jr n'ai plus de critiiiue. — 178 — Si tout bourrés de mots, nos fils à ([uatorze ans, Ne sont pas devenus idiots ou pédants. Il faut, bon gré, mal gré, que Ton soit éclectique. Le sol est composé de tant d'alluvions ; D'éléments confondus il offre un tel mélange; Le flot toujours grondant des révolutions En a tant remué les cailloux et la fange , Que les plantes des monts , de la plaine et des bois Y germent pêle-mêle , y poussent à la fois Et que répi trop lourd assez souvent y verse. Faut-il tout arracher pour sortir d'embarras Et promener partout le sarcloir et la herse. Gretîéz l'arbre au fruit acre et ne l'arrachez pas. Dans les luttes de l'art et de l'intelligence Nous avons bien porté le beau nom de la France. En joignant tes drapeaux aux drapeaux d'Albion, France, tu fus encor la grande nation, Et tu sus , em*ayant le char de la victoire , T'arrêter à propos au milieu de ta gloire. De la base au sommet de la société Nous avons vu partout courage et charité Quand nos fleuves gonflés laissaient sur leurs rivages Couler avec leurs flots le deuil et les ravages. Si nos cœurs malgré nous ont conservé le deuil De nos jeunes ardeurs, de nos vives croyances. De nos illusions et de nos espérances, Des gloires de nos jours ayons le juste orgueil. Sur les degrés ardus où du faîte à la base On s'élève , on retombe , on se heurte , on s'écrase ; Quehiuefois il s'est vu, qu'en changeant d'échelon, On changeait de croyance ainsi que d'horizon. Ayons donc l'un pour l'autre un peu de tolérance. Qu'importe que l'on ait, dans un chemin étroit, Trébuché du bien gauche ou glissé du pied droit , Péché par trop d'ardeur ou par trop de prudence. Soyons d'un adversaire en respectant l'honncm- Sévères pour le vice, indulgents pour l'erreur. L'erreur ! eh qui peut donc en des boVnes prescrites Enfermer la raison , lui tracer ses limites. Faire une part pour l'ombre, une i)our lu clarté. Dire en sou orgueilleuse et triste fantaisie, — I7Î) — Le soleil ne luira que pour un seul oùle. l)ieu,i"e iMM-e imhiliiïent (|ui permet l'Iit-résie, A misMlans l'erreur niùnie un peu de vérité, ^ul il est juste, seul il voit le fond des elioses , Seul il sait distiii'ruer parmi les fleurs écloses Quelle doit avorter, quelle mûrir son fruit. Dans le cerele llexilile où .>^on doifit nous conduit Il a fait une part à la ju-udenc^ humaine. Il a, toujours fidèle à sa loi souveraine, Marié l'harmonie à la variété lit sur l'ordre éternel a.ssis la liberté. La séance est levée à cinq heures. SÉANCE DU 9 .JUIN 1859. Présidence de .M. ru: P.oisvillettf,. Communication de M. l'abbé Vilberl, relative à un vase trouvé à la Ventrouillerie et à un soc d'araire à versoir découvert ;'i Oulins, et déposés sur le bureau pour être offerts à la Société. '< En démolissant en mars deniier (1859) un vieux nuir de jn-angc, à la ferme de la Ventrouillerie, située sur la commune de Concourt, can- ton d'Anet, les ouvriers mirent ;Y jour et brisèrent, involontairement, avec la pioche, neuf pots semblables à celui-ci qui dixième échappa à la destruction. Ces pots étaient enclavés dans la maçonnerie de cette mu- raille, ranfiés horizontalement, espacés d'environ 33 cent, et élevés du sol A la même hauteur; ils étaient posés sur la partie de la panse tpii est aplatie et percée de trous, et l'orilice de ces vases regard. ut l'inté- rieur de cette grange; l'enduit, en vieille maçonnerie de cliaux et sable, dont les parois intérieures et extiVienres de cette grange étiiient revê- tues, dérobait entièrement aux reganls l'existence de ces va.ses, dont l'utilité n'y parait juscpi'ici nullement reconnue : ■ 1° Le sol de cette grange est élevé dans cette partie d'iui moiii.- r)0 cent, au-dessus du .sol i-xti-riein-, qui est lui-même très-sec mèlè de sable et de silex; il ne parait ilonc pas probable que ce soit pour pan-r — 180 — à riiumiilitô quMls y furent introduits et symétriquement enfermés; et d'ailleurs ce mur occidental était le seul qui offrit cette particularité ; w 2" Y auraioiit-ils été placés pour servir de refuse aux animaux ron- geurs qui fréquentent d'ordinaire ces sortes d'édifices ? Mais le mortier qui les dérobait à la vue paraît identique avec celui de la construction intérieure de ce mur , que l'on croit pouvoir faire remonter du XV*' au XVP siècle-, >> 3" Auraient-ils servi d'urnes funéraires ? Auraient-ils été destinés à contenir du charbon allumé, au Moyen- Age, où une tradition locale porte que la Ventrouillerie fut habitée par quelques religieux , et leur chapelle aurait-elle été plus tard convertie en grange ? Dans tous les cas, les vases connus jusqu'ici et décrits par M. l'abbé Cochet, dans le qua- trième numéro du Bulletin monumental de la société d'archéologie diri- gée par M. de Caumont (page 290 et suiv., 1859), sont de forme ronde et ont dos trous circulaires à la panse. « M. Lamy , cultivateur à la ferme de la Ventrouillerie , en faisant hommage à la Société Archéologique d'Eure-et-Loir, pour son musée, de celui de ces vases qui est le mieux conservé , lui exprime le désir de connaître le résultat de ses investigations sur leur utilité primitive, et le but que l'on a pu avoir de les placer dans ce mur. » Un soc de charrue a été trouvé l'année dernière sur le territoire d'Oulins, canton d'Anet, dans un champ faisant partie du domaine de l'ancienne Maladrerie. M. Legrand , cultivateur à Oulins , en en faisant également hommage au musée de la Société , désire savoir à quelle épo- que l'usage de ce soc peut remonter. » L'assemblée consultée pense que ce vase a pu servir de boulin pour les pigeons ; en tous cas il n'est pas fort ancien , non plus que le soc de charrue. M. le Président annonce à l'assemblée qu'on a fait des fouilles pour constater l'étendue de l'aqueduc découvert dans l'enclos de Sainte-Thérèse ' ; il est constant que cet aqueduc est tout-à- coup interrompu par de gros murs; on a fouillé derrière ces murs , et on n'a rien trouvé que des fragments de jîoteries ro- maines. M. Merle t lit un rapport sur des manuscrits communiqués par M. Dagron-Rousseau et relatifs à l'église de Broué et au siège de Prouais en 1595. — Ces manuscrits sont renvoyés à l'examen de la Commission de publication, et la Société vole des remerciements à M. Dagron-Rousseau. Rapport de M. Paul Durand sur une excursion arcliéologique à Ver, Mignières et les environs. ' Voir Procès-Verbaux, p. 151. — IM — Il y a quelnues mois, un cultivateur de Generville (liaineau (lépemlaul (le la commune de Sours) trouva, en fouillant son champ, à la profondeur de 1 à^rrii'tres, des restes de constructions importantes. (Tétaient des fondations de murs encore debout siu- une lon^rueur de plusieurs mètres et conservant, quoif[ue enfouis sous la terre, des portions d'enduits co- lorés. Tout autour le terrain était rempli de fra{:ments de ten-e cuite , de poteries, de lirinues, «le tuiles A rebords, etc., etc. M. de lioisvil- lette, notre honorable président, ayant reçu , par rentromise d'un em- ployé des ponts-et-chaussées , la confirmation de cette découverte et voulant s'assurer par des renseijrncments bien précis de son importance, proposa à la Société Archéolo;-'ique d'Iùn'e-ct-Loir, de cliartjrer un ou deux de ses membres d'aller s'assurer sur les lieux de l'intérêt que pouvaient présenter ces fouilles. M. Lecocq et moi fûmes chargés de cette jtetite exploration -. on nous demanda en outre de profiter de cette occasion pour visiter la chapelle des Ti-ois-Marics , à Migniéros , et de rapporter queUiuos renseignements sur ce monument qui, doimis des siècles, est le but d'un pèlerinage pour la guérison des affections mentales et des maladies névralgiques. La journée du IG mai fut consacrée à cette excursion, et, accompagnés de M. Duisson, qui depuis plusieurs années est ciiargô des travaux des jjonts-et-chaussées de cette contrée et la parcourt journellement . nous nous rendîmes directement à Mignières. On commença par visiter l'église paroissiale de ce village. C'est un édifice construit à (Hverses époques. Le mur occidental et une portion du mui- sud de la nef peuvent remonter au XI' siècle. Sa construction est une maçonnerie irrégulière et peu soignée. La porte principale est en plein-cintre et fort simple : diverses restaurations lui ont fait penlrr son caractère primitif. Les fenêtres qui sont au-dessus sont également en plein-cintrc et de dimensions fort restreintes. Le mur sud de la nef nous montra aussi une petite fenêtre aujourd'iiui murée et dont la lar- geur n'avait pas plus de 12 à 15 cent., comme dans beaucoup d'églises des XI' et Xll' siècles Tout le reste de l'église est du XVI' siècle. L'in- térieur de l'édifice n'ofTre rien de bien remarquable. On n'y voit plus aucun objet ancien, .\utels, fonts, chaire, grilles, etc., tout est d'une épof[ue récente. Ce qui reste de dalles tumulaiivs ne présente aucun intérêt. Le toit est supporté par une charpente dont les entraits et les poinçons sont api)arents. Les extrémités des entraits sont ornées di' têtes de monstres qui semblent mordre ces poutres avec rage. Sur l'une de ces pièces on lit gravé en creux : t".in mil \)€ X.XX3 X.\ia3 i^c tVluu-irr. Ce bardeau qm l'nniie la voûte avait été dans l'cirigine orné de pein- tures assez grossières, comme on en trouve eiicdre tant d'exemples ailleurs. L'un de nous s'est raiipelè avoir vu autrefuis cette déroratiun dans son état primitif. Les moulures saillantes étaient garnies de filets Tome I. P.-V. 19 — 182 — de diverses couleurs, mais principalement de rouge et de noir. Chacun des compartiments formés par les couvrejoints offrait au bas , une sorte d'arc et accolade surmonté d'un panache et de crochets ou feuillaites imaginaires. Sous chacune de ces arcades on avait figuré des person- nages, des saints ou des ornements variés. Tout cela était peint avec un gros trait noir, mais rehaussé par des teintes plates de diverses cou- leurs. Le fond n'était autre que la couleur naturelle du l)ois. Cette suite de petits arcs avec les figures qu'ils entouraient, formait une sorte de zone ou de frise d'un aspect général assez riche , quoique obtenu avec des moyens extrêmement simples. Mais malheureusement ici, comme en bien d'autres endroits, on s'est lassé de voir toujours la même chose. Cette voûte un peu sombre a probablement fini par être pour les yeux des gens du pays , une vieillerie fort maussade , et l'on a pensé qu'en passant sur toute la voûte une couche de badigeon on aurait quelque chose de bien préférable. Cette opération a pu en effet donner à l'église, pendant quekjue temps, une certaine apparence de propreté; mais au- jourd'hui c'est bien changé -. le badigeon, peinture fort grossière, ne se fixe pas au bois d'une manière solide; l'humidité et la chaleur le dé- tachent petit à petit : çà et là l'eau de la pluie s'est fait un passage et a laissé de larges taches dont les contours sont loin d'être agTéables à la vue; et nous avons trouvé qu'en somme, sous le rapport de la conve- nance et du respect dû à l'église, comme sous le rapport de l'art, il était permis de regretter l'ancien état de ce bardeau. >"ous souhaitons que cette leçon ne soit pas perdue pour les restaurateurs d'églises de village. A travers la couche de blanc sale qui recouvre en ce moment le bar- deau, on voit reparaître en maint endroit l'ancienne décoration. La silhouette des figures et des ornements se laisse apercevoir ou deviner plus ou moins facilement , et voici l'énumération des choses que nous avons pu distinguer sous la petite arcature mentionnée plus haut : un personnage debout; — un archer lançant des flèches; — saint Sébastien le corps hérissé de traits; — un autre archer lui décochant également des flèches du côté opposé; — une sorte de griffon ou animal fantas- tique ; — deux dauphins affrontés , entre eux une fontaine dans le style de la Renaissance; — un écu armorié ', avec deux petits génies pour supports ; — Jésus-Christ debout devant une croix ; il a les mains liées avec une corde ; — un personnage debout , à grande barbe ; il est coiffé d'une sorte de béret et vêtu d'une tunique courte; dans sa main est un grand bâton ou bourdon; — une femme tenant de la main droite un livre ouvert et de la gauche une palme ou brahche d'arbre; — un vase orné d'arabesques; — un homme se dirigeant vere l'enclos d'un jardin; — un autre écu armorié '; — un oiseau. Le reste des sujets est aujour- ' Mi-parti, It; preitiier échiqueté en losange; le second pareil à l'écu que nous retrouvons plus loin. 2 Portant trois croix pattées, deu,\ et une. — 183 — d'hui tlaiie ly va^'ue et le badigeon ne permet plus de voir les choses clairement. • Les fenêtres contiennent quehpies vestifies de vitraux du XV' au XVI* siècle. Nous n'avons pas la prétention de dimner ici un travail complet sur cette éfrlise : c'est seulement une indication des choses difrucs d'être re- marquées que nous consifinons ici. En sortant de réf.'li.se par la fn-ande porte et traversant le cimetière qui occupe l'espace qui s'étend au-devant de la façade, on arrive à la chapelle des Trois-Mui-ics. C'est un petit édifice dont l'extérieur ni l'inté-- rieur n'offre rien de remarquable '. Les murs sont construits en gros- sière maçonnerie. La forme de l'apside. qu\ est circulaire et voûtée en cul-de-four, peut indiquer une œuvre du XI' ou XII' siècle. Cette cha- pelle a la forme d'un carré lonj; terminé du côté de l'est par un pietit sanctuaii«e' an-ondi. Du côté du nord, il y a un bas-côté qui nous a paru avoir été ajouté à une époque peu reculée. La voûte est disposée exac- tement comme celle de la grande église. C'est le même système de bar- deau et d'ornementation peinte. Ici , il n'y a pas eu de badigeonnage , mais les planchettes qui forment le bardeau tombent tous les jours faute de soins et d'entretien. Il serait à désirer que l'on refît les [lartics dé- truites et que l'on conservât celles qui existent encore. La voûte et cou- pole de l'apside porte les traces d'une mauvaise [leinture moderne re- présentant, à ce qu'il nous a semblé , une Ascension. La grille qui dot le sanctuaire est un bon ouvrage du commencement du XYII' siècle. Les portes qui donnent accès dans cette chapelle sont toujours ouvertes. (Suivant une légende qui nous a été racontée sur les lieux, on ne peut parvenir à les tenir fermées -. une force occulte vient toujours les rou- vrir, quelque soin que l'on prenne pour les maintenir en place.) Les anciennes images ou statues (jui furent autrefois vénérées en cet endroit n'existent plus-, il n'en reste aucun vestige: elles sont remplacées au- jourd'hui par de médiocres images en plùtre. Notons avant de «luitter cet endroit que la croix du cimetière est plan- tée dans une ancienne cuve en pierre retournée sens dessus dessous. Nous pensons que ce sont les anciens fonts baptismaux de la paroisse. Cette cuve, de forme circulaire, est ornée par une suite de petites ar- carles gravées peu profondément; elle doit être du XII' siècle. Les fonts actuels de l'é^ilise sont en bois peint et très-me.s(iuins. En quittiint Mignières, nous sommes revenus sur nos pas et non* .sommes entrés dans l'église de Thivars pour y jeter un cou[i-d'u'il ra- pide. C'est une gnnide construction du XVI* siècle, fort .simple et sans intérêt pour l'art. Sur un aii^le extériem- du clocher on voit gravée ilans im cartouche la date de 1 543. • (Àl iilificf est cL-iSM' ;iu noiiilin- di-s nioniinn-nts historiques d'Eure -cl-Loir. (Voir Prores-Verhauj: de la .Société, l. I, |i. i8.) — 184 — A rintérieur, un entrait porte au-dessous du poinoon un écu sur le- quel il y a un arbre, un ormeau probablement, pour former les armes parlantes de l'individu dont on lit le nom plus bas -. m. p. ÎDdorme. Sur un autre entrait , il y a un écu portant sur son champ un compas et une cognée -. ce sont les insignes du charpentier dont le nom se lit au-dessous : M. N. BOURGEOIS. 1699. La croix du cimetière repose sur un singulier piédestal. 11 est formé par deux cuves de pierre du XIP au XIIP siècle placées l'une sur l'autre. JSous croyons pouvoir affirmer que l'une de ces cuves est celle qui ser- vait de fonts et l'autre devait être un grand bénitier comme il y en avait autrefois à l'entrée des èghses. De Thivars nous nous sommes rendus à Ver-lès-Chartres , où nous avions plusieurs choses à voir. C'était d'abord une magnifique pierre druidique que des fouilles récentes exécutées à l'entour, permettaient d'examiner complètement. Cette pierre se trouve au milieu d'un bois humide; les broussailles et les détritus végétaux la recouvrent aujour- d'hui presque entièrement -. autrefois d'autres pierres la soutenaient élevée au-dessus du sol ; sa surface supérieure offre des stries et des cavités de diverses formes et qui sont probablement le résultat d'un frot- tement très-prolongé. L'on pense que les haches celtiques qui sont au- jourd'hui dans toutes les coUections obtenaient leur forme et leur poli au moyen d'un frottement exécuté sur ces pierres druidiques. Les cavi- tés qui se voient sur la pieiTe d'Houdouenne sont ou ellipsoïdes ou lon- gitudinales '. Les premières ont pu servir à polir les côtés des haches, et les autres à aiguiser leur tranchant. C'est une remarque fort intéres- sante sur laquelle M. de Boisvillette a donné des détails dans son travail sur les monuments druidiques des environs de Chartres -. L'énorme pierre dont nous nous occupons est d'un grain très-fin et très-serré , d'une dureté extraordinaire. C'est ce que l'on nomme à Chartres du ladère. Près de là, M. Buisson nous fit suivre pendant plusieurs centaines de mètres le tracé d'un aqueduc souterrain , de travail gallo-romain et que (les fouilles exécutées de distance en distance permettront de constater depuis son origine jusqu'à son arrivée à Chartres. Près de là aussi se trouve une source que l'on nomme le trou d'Hou- douenne. C'est un bassin de forme irrégulière, d'où l'on voit l'eau sour- dre et s'épancher dans des rigoles et dès ruisseaux qui serpentent au ' Voir le dessin de cette pierre (l.'ins In Statistique Archéologique d'Eure-et- Loir, t. I, p. 57. 2 Voir la Statistique Archéoloijique d'Eure et Loir , t. I, p. 58 et 60 — 185 — roml (le ceilL- iniiii' valli-o sous des arlu-i-s élevés. A \- Toute cette région est encore parsemée de gros ladéres aux formes bi- zarres et dont la couleur Iraudie sur celle de«s broussailles, des lierbes et du terrain. Je ne sais si c'est à cause des récits que nous échangions sur les époques reculées de l'ère celtif|ue et gallo-romaine, ou si en effet cet endroit n'a pas par lui-même le pouvoir d'agir sur les imagina- tions : toujours est-il ([ue ce silence, cette ombre profonde, ces sources, ces énormes pierres , devaient produire une bien grande impression sur ces hommes primitifs qui personnifiaient et déifiaient toutes les forces de la nature. De Ver On se rendit à Corancez. L'église de ce village n'est pas grande. I..a porte principale nous a paru dater du XII' siècle; elle est en plein- cintre et^ornce de deux colonnes avec des chapiteaux fort simples. Le reste de l'église est du XV* au XVI' siècle. Remarquons cependant du CfHédu midi une petite [lorte latérale «lui porte les maniues d'une gnmde antiquité et qui pourrait remonter au-delà du Xl« siècle. A l'extérieur, le sol devant cette porte est dallé avec une ancienne table d'autel mon- trant encore les petites croix qui sont gravées aux angles et au centre. On aurait à recueillir dans l'église et dans la sacristie des dessins de croix et des insignes de labourage gi-avés sur des pierres tombales. Le lamljris ou bardeau en bois est orné d'une manière fort grossière. On y lit l'iu.scriplion suivante : CE LAXDRV FAIT l'AR PIERRE RRILLOT. DEC. 173G. Près de Corancez, sur la hauteur et dans la direction de Dammarie, nous avons été visiter deux énormes pierres druidiques, connues dans le pays sous les noms de Pierre-C ouverte pour l'une et Pns-de-Sainl-Martin ou Pintr-fle-Saint-Murtin pour l'autre. Ces pierres venaient d'être débar- rassées de la terre qui les encombrait. (îe déblait-ment et ces fouilles permettaient de les voir parfaitement et de croire que dans l'origine ces pierres portaient siu* d'autres moins grosses et formaient de vrais dol- men. L'une de ces deux pierres offre des stries et des creux toiil-à-fait .semblables à ceux (pie nous venions de voir à HoudoïK'iuie '. Rien ne frappe plus l'imagination et ne fait naître plus i:s IIailles, propriétaire, à La Lucasière, commune de \'ilray-sous-15r('zolles. Lkimunck. inemlirt' du Conseil nnuiicipal . à Charlros. Mrriihrc cnrn'spnndnni : M. DE WiuuANC.Es, inspecteur des contributions direcles, à Har- li>-Dnr. SÉANCE Df 4 AOUT 1859. Présidence de M. Baudouin. M. le Président et MM. les Vice -Présidents étant absents, M. Baudouin , sur les prières de l'Assemblée, consent à se char- ger de la présidence. L'.Vssemblée , consultée sur la (Question de savoir si Ton prendi-a deu.x mois de vacances , décide que la prochaine réunion de la Société sera fL\ée au second jeudi d'octobre. — M. le Président engage les membres à profiter du temps des vacances po\u- faire quelques excursions archéologi<]U(>s : il indique entre autres les points de Viabon et de Terminiers comme iiouvant fournir un riche chanqi de découvertes. M. Mcrlfi ra[»iiorte(jue, siu" la demande de S. Exe. le Ministre de l'Instruction publicpie, il a entrepiis un Hictioimaire geo- graithiipie du département (TEure-et-Loir. Ce travail a été sou- mis au Comité des Sociétés savantes, et M. le Ministre est disposé à en faire innuédiatinuent commencer liinpression ; mais il désire (pie ce Diclioniiaii-e paraisse sous les ausjiices do la Société .Vrchenlogiipie dllure-el- Loir. M. Merlet tléclare accepter avec einpressenienl celle condition, et consulte l'.Vs- semblée pour savoir si elle veut bien lui permettre de se inellre TomeI. I'.-V. ;'I — 1U4 — sous son patronage. — Cette offre est acceptée avec reconnais- sance, et il est décidé cpie M. le Président écrira à S. Exe. pour lui offrir, au nom de la Société, le travail de M. Merlet. Lecture d'une notice de M. Collier-Bordier sur la langue Cel- tique. — Renvoi à la Commission de publication. Lecture d'un article de M. Roux sur Vélendue et la consis- tance de la Beauce. — Cet article n'étant que le préambule d'un travail beaucoup plus étendu, l'Assemblée attend, avant de se prononcer, que jM. Roux lui livre la fin de sa notice. La séance est levée à quatre heures. SÉANCE DU 3 NOVEMBRE 1859. Présidence de M. de Boisvillette. Lecture et adoption du procès- verbal. M. le Président fait part à l'assemblée de la perte douloureuse qu'a éprouvée la Société dans la personne de M. Ozeray, son doyen d'âge, l'auteur de l'Histoire du pays des Carnutes. Il annonce aussi que la Société a obtenu une subvention de 300 francs du Ministère de l'Instruction publique, et que le Con- seil général a bien voulu lui continuer celle de 500 francs qu'il lui avait déjà votée l'année précédente. M. de Boisvillette fait la communication à l'Assemblée de plats en étain découverts à Béville-le-Comte. « En curant dernièrement le puits de Béville-le-Comte, les ouvriers ont trouvé avec des poteries, deux grands plats en étain de 0 m. 40 de diamètre, et quatorze plus petits, dont quelques-uns de forme creuse. Ils portent, en caractères du XV^ ou XVIe siècle le nom P. Petit; pour 'marque de fabrique, un oiseau passant avec une croix, et les initiales P. P. (marque que l'on traduit souvent par l'enseigne au Signe-de-la-Croix. ) >' Un autre timbre , frappé sur le bord des grands plats , re- présente l'effigie assez bien modelée de saint Pierre avec ses attributs, la clef, le livre. — in:. — > Bieii que ces ustensiles aient été d'usage privé, ils se rat- tachent à une date qui leur donne un certain inlérél. « Peut-<''liv trouverait-on, en la cherchant, l'enseigne delà marque de fahriquo. Les potiers d'élain de Chartres lorniaienl une corporation non-seulement importante, mais artiste, et l'an- tiquaire ne peut que gagner à foiùUer dans leurs annales. » Un trésor numismatique a aussi été récemment découvert dans une ruelle de Gouillons. 11 consiste en 39 morinaies royales (jui sont communiijuécs à la Société, 9 en or, 3U en argent. " Les pièces d'or comprennent, savoir : » 2 ôcus d'or de Philippe de Valois ( 1328-13.50). .. ,4 royaux, lOllANNKS REX, de Jean II ( 13.J0-13G'n. « 3 royaux du même, avec lOHES. )' Originairement il s'est trouvé dans le même groupe : » 2 moutons d'or du roi Jean, qui en ont clé distraits » Les pièces d'argent sont : .. 10 gros tournois de Louis IX ( 1226-1270). LUDOVICUS •I REX. SIT NOMEN DO.MINI. I^ TUn0N.\S CIVIS. » 20 gros tournois de Philippe de Valois, PIIILIPPUS » REX, et variété PHILIPrS REX. « M. le Secrétaire donne lecture du rapport fait au Comité Im- périal des Sociétés savantes par M. du Sommerard sur le !«-■'■ vo- lume des Mémoires de la Société. Il communique ensuite à l'.Vssemblée une proposition faite par le Bureau, et tendante à faire reconnaître la Société conmie établissement d'utilité puhhque. — L'assemblée adopte à l'una- nimité lo projet do rapport à Son Excellence le Ministre de l'Ins- truction jinlilique, qui lui est soumis à cet égard. Lecturu d'un rapport de M. Merlet sur l'ouvrage de M. Le- fèvre : Dnnnncnts hi'itorifiHC.'i sur la ville et le comte de Dreux. M. lit' l.ciMiiiji.s lions avait ilunné une oxci'lloiitt* liistiùn' de Kliartros. M. (les Murs nous avait raconlt'î en détail k-s ori^iincs de Noj;enl-le- Itolroii, Dreux à son tour vient de trouver dans M. Lefî»vrc im travailleur patient et consciencieux qui a mis au jour ses vieilles chartes, (jui a publié ses anciens documents e((|ui, i)ar ses études et ses soins laho- rieu.x, a amassé les matériaux d'un édilice ilé.sormais bien facile à «onstruire. llestc Clidteaudun : CliiUeaudun, la capitale du nuiiois, la — IDG — ville lie Thiitaul-le-Tricheiir et du hàlai'il d'Orléans; (lliàteaudiiu, depuis le VP siècle la rivale de Chartres, toujours vaincue dans la lutte ot hnijours prête à la recommencer. Que de documents inconnus ! que de mines riches à fouiller ! il ne manque qu'un travailleur zélé comme M. Lefèvre, habile comme lui à trouver et à décrire. Puisse ce nouvel exemple exciter plus vivement le patriotisme dunois, et faire surgir enfin ce chroniqueur que l'antique cité réclame depuis si long-temps. Dreux était moins dépourvu que Chàteaudun : M""= Philippe Lemaître avait déjà donné une Histoire de Dreux fort appréciée ; avant elle, André Duchesne avait, lui aussi, amassé bon nombre de matériaux dans son Histoire de la maison de Dreux : M. Lefèvre avait donc déjà des concur- rents redoutables. Mais son cadre à lui n'est plus le même; il ne prétend pas au titre hardi d'historien ; c'est un travail de bénédictin auquel il se livre , et il efface sa personnalité devant ce titre aussi modeste qu'exact -. Documents historiques sur le comté et la ville de Dreux. On est effrayé de la quantité de faits mentionnés dans ce volume ; on se de- mande avec étonnement comment sur une seule ville on a pu rassem- bler tant de détails intéressants. C'est que , malgré toutes les pertes que la suite des siècles a fait éprouver , devant le chercheur infatigable , s'ouvrent encore une foule de portes qui lui livrent des richesses inattendues. Au reste, ce n'est pas une apologie de l'ouvrage que nous voulons vous présenter; notre devoir est, ce nous semble, après avoir loué simplement ce qui est à louer, de rechercher avec soin ce qui est à critiquer dans le livre qui nous est offert aujourd'hui. Ce sera bien peu de chose, nous l'avouons; car, malgré l'attention que nous avons apportée à la lecture do ces documents, nous n'avons rencontré que des cocpulles typographi(iues , toujours trop nombreuses, mais qu'uu errata corrigerait facilement. Que M. Lefèvre nous permette cependant une observation. Son désir d'être complet, de ne rien laisser de côté lui fait parfois citer des auteurs qui ne peuvent que gagner à être oubliés. Jl est de grands maîtres dont il est toujours bon de suivre les erre- ments ; il est des chroniqueurs locaux qu'on peut toujours invoquer avec foi ; mais, à côté de ceux là, combien ne voyons-nous pas, surtout en fait d'histoires locales, de mauvais rhapsodes qui ne disent rien de neuf, si ce n'est en défigurant ce que d'autres ont dit de bon avant eux. M. Lefèvre aime beaucoup les étymologies ; il les fait fort ingénieuses, peut-être les fait-il fort bonnes -. qu'il prenne garde cependant ; ou no saurait être trop prudent en fait d'étymologies. Avant de troj) s'avancer dans les origines romaines et saxonnes, il faut»toujours bien se rappeler l'histoire du pot de cirage et des fers à cheval de Brétigny. Nous avons, comme vous le voyez, épluché sévèrement l'œuvre de notre confrère ; mais il nous en avait donné le droit. Quand on offre des œuvres aussi sérieuses que celles do M. Lefèvre, le meilleur éloge qu'on puisse attendre est une ci-itique impitoyable qui, malgré tous ses efforts, est obligée,' de convenir qu'elle n'a rien Ironvé ou bien piMi de chose à I!)7 reprendif. Je termine mon iiii)port en proposant de voter à M. Lefèvre, au nom de la Société An-héolo^'iipie irHuro-et-I.oir, do? romorclnionts pour le service nouveau <|u'il vient de rendre à l'histoire i)artiinlière de notre département. M. de Boisvilletit» lit uno nnficc sur la tlécouvcrte d'iino villa romaine a Villours. Dans une séance précédente, j'ai appelé l'attention de la Société sur une partie de la Bcauoe médiane où les traces antiques se lisent presque à cluupie pas et se sont conservées , mal{.'ré runitormité et la culture du sol , deux raisons concurrentes de leur effacement : j'ai fait connaître -. àLoigny, une chambre souterraine pavée en mosaïque renfermant un cippe et des vases funéraires; à Oinville-Saint-Lipliard, des vases frallo- romains ejt des monnaies imitériales ; à la Maune, prés Tranrrainville, un trésor de prés de 15,000 pièces du même ilge ; à Bazoches, des médailles {iauloises : la contrée, en outre, est traversée par la grande voie de Chartres à Orléans ouverte dés les temps celtiques -. elle renferme aussi , de la même épocjue , des tombelles et des pierres druidiques : c'est un lieu d'étude vraiment intéressant et neuf, qui, sans remonter au delà des traditions de l'histoire, a le mérite d'accuser, par des signes cettains, le passage à la fois des premiers habitants des Gaules et du premier conquérant. Cette succession, cette signature authentique des deux peuples Gau- lois et Romain, se retrouvent bien marquées prés d'un tout petit hameau voisin et sud de Loigny, appelé Villours, bâti sur les ruines d'une villa antique : le chemin d'Orléans passe à côté, entre deux pierres coUicpies dites de Villours et de Goury (XXXllI de la Slalisliqitc) -. une ancienne excavation souterraine ajoute une troisième date ou un troisième ordre de faits à l'historifpie archéologique de ce groupe. Je ne répéterai pas ce que j'ai déjà dit du grand chemin d'origine gauloise, et plus tard d'usage romain, tracé directement de Chartres à Orléans pai- la plaine de Yoves et d'iJrgères ; ce premier signe et la l)ierre de Villours encore sur place, à 100 mètres sud-est du hameau, demi-dolmen que sa nature indique provenir des carrières de Saint- Florentin distiuites de 8 à 10 kilomètres, et qui faisait vraisemblablement partie, avec celui de Goury, d'un lieu druidique jilus étenilu , sont les représentants celtiques du i»lus ancien établissement de la contrée. Vient ensuite la colonisation romaine avec sa villa, ou sa niansio, dont j'ai i)u, au moyen de fouilles récentes, esquisser (piebiues traces. Généralement les habitations particidiéres auti(pies de la région n'é- tiiient pas assez puissaumieut assises sur le sol ni foiulées as.se/, au-des- sous de la surface pour avoir résisté au temps et gardé de fortes subs- tructions : il faut se contenter, le plus souvent, de simples débris , de fragments épars. et ihenher, coinnu» eu matière d'inscriptions, à n-- t.lblil- II' IcMc .10 iniiv Il- c.o- iili-ir^ i^.ili'.. — 198 — Le baliieum tenait une grande place dans les habitudes de la vie l'oniaine, et il est rare qu'on n'en retrouve pas quelque indice dans les fondations restantes des édifices privés, ainsi que l'ont fait voir les découvertes de Montemain , d'Oinville , d'Ûuzouex'-le-Doyen et de la plupart des localités explorées dans ces derniers temps. La raison en est simple ; la construction thermale, et par destination et par impor- tance propres , a dû recevoir des soins et choix particuliers de maté- l'jaux qui ont contribué à assurer sa durée. Il reste de la villa de Villours l'hypocauste et deux petites chambres pavées en mosaïque, le balneum et tepidarium sans doute. L'hypocauste à peu près carré , large et long d'un peu moins de 2 mètres, est à 0 m. GO au-dessous des pièces voisines, et composé de 16 piliers ou tuyaux de briques de 0 m. 20, espacés de 0 m. 30, dont il ne reste que les bases cimentées au pavage. Le balneum proprement dit ou la chambre qui le touche immédiate- ment, forme un rectangle de 1 m. GO sur 1 m. 80 avec pavé mosaïque, détruit en partie ; le dessin peu ornementé et les matériaux , petits cubes noirs sur blanc , assez grossiers , accusent la décadence ou la fin de l'occupation romaine. Ils sont disposés par bandes dans le sens de la longueur, coupées de compartiments carrés et rectangulaires en forme de grecque sur le bord et de damier au milieu , avec une croisette au centre : la deuxième bande est bordée d'un feston arrondi -. il reste un peu moins de la moitié de ce pavage. L'autre pièce faisant suite à la précédente, de dimensions sensiblement égales, et ayant servi de tepidarium ou auti'e dépendance du bain, se trouve séparée par un vide, probablement la base d'un mur; le pavage en est disposé sous forme d'hémicycle sur La moitié environ de la longueur et de trois bandes parallèles sur l'auti'e moitié , avec une croisette unique dans chaque division et un encadrement simple au pourtour. Ces trois pièces de moins de 2 mètres en carré, chacune, sont, on le voit, assez petites et ne dépassent pas les dimensions données, de nos jours, à des cabinets de bain et à leurs accessoires -. elles suffisaient au service privé d'une villa et ne sauraient, en aucun cas, être rattachées à un établissement public. C'est tout ce qui reste, à ma connaissance, de la villa, mais, tout restreint qu'il soit, ce reste suffit à classer l'édifice et déterminer l'époque vers la fin de l'ère romaine. Avec sa pierre et sa villa, le modeste hameau de Villours mérite déjà une mention honorable en archéologie -. à ces deux titres , il joint une troisième particularité d'ordre ancien, si ce n'est antique, celle d'ime excavation souterraine, sorte de cave à galeries droites et cham- bres cylindriques taillées dans le sol naturel à 4 mètres au-dessous de sa surface. Tout à côté du dernier bâtiment sud-est du hameau , et à une soixniilaine de mètres de la villa, on trouve la descente, sous forme de plan incliné, de ces caves, et au bas du corridor voûté, ou pour mieux - rj'i — dire taillé envoûte, à droite et :i (,'auclie, un i)as!;ai.'e itcrpendiculairc conduisant à .des cliambret; , au fond une excavation elliptique servant d'entrée à iiiit autre {.'alerie à peu prés d'é([uerrc, terminée en impasse, par trais' chambres circulaires -. le plan fera mieux comprendre ([ue la description les directions et la forme de ces fouilles souterraines dont une partie, si les exiilorations sont comjjlétes, n'aurait d'accès (lu'au moyen d'un orifice circulaire, simple trou horizontal de grandeur à laisser passage simple à un homme. Tout cela est inhabité, je dirai mémo était inconnu depuis long-temps, et quelle que soit son origine première, constitue la découverte d'une chose ancienne. J'ajouterai , pour donner idée de la démolition , ([ue la descente présente une largeur de 1 m. .=iO et hauteur de 2 métrés ; la galerie d'équerre n'a guère que 0 m. 80 île large sur 1 m. To de haut, et les chambres circulaires voûtées en cul de four, 2 m. ;'i 2 m. .ûO di- dianièire ol 2 m. d'élévation. Sans àdutc rien, dans ces excavations, n'accuse une date certaine non plus qu'une destination d'origine, et j'aurais peut-être passé à côté sans en relever l'existence : mais un fait s'éclaire par un autre fait, et la présomption sur de concordants témoignages arrive parfois à la preuve: ici, je le dis tout d'abord , la preuve entière m'échappe, mais je retiens du moins le fait comme significatif, si ce n'est probant. (^e (jue j'ai trouvé et viens de décrire à Villours , ces galeries et chambres taillées en voûte dans le sol naturel , ces fenêtres môme , ou simples orifices de passage percés comme pour communiquer à une liartio plus secrète, j'ai trouvé les annlnguos tout-à-fait semblables à Allonnes -, j'espère les découvrir à Mérouville et à Sampuy ; j'en ai un exemple voisin dans la région du Perche près du Favril ; et, assurément, cherchant encore, je trouverais davantage ; d'où j'arrive à cette première conclusion que ces choses ont eu, à une époque indéterminée, leur raison d'être , leur usage certain . Sont -ce des refuges gaulois, des silos romains, des magasins du Moyen-Age.' ce qui me paraît démontré seulement, c'est le secret de leur existence du temps de leur emploi. Sans doute les Gaulois se creusaient des retraites cachées dans le sol , et s'y réfugiaient dans les guerres ou y gardaient leurs provisions -. les Homains, aussi, conservaient les grains dans des greniers souterrains : les hommes des premiers siècles suivants ont pu apprendre d'eux à confier à la terre la garde de leurs récultes et de leurs biens, si ce n'est de leurs biens, si ce n'est de leurs personnes trop souvent menacées par les incursions barbares et les ravages normands -. entre ces trois destinations |)ossibles, j'hésite i\ classer jusqu'à plus ample informé. Des trois époipics du problème, dut-on ailnieltre la plus récente, j'au- rai fciit voir, dans cette notice, le modeste hameau tle Villours jusqu'ici muet dans nos annales : celli(|ne avec son autel ou ses autels druidiipies, son chemin gaulois, ses lombelles du même teuqis; gallo-romain avi-c le lialiieum de sa villa; et mérovingien, ou d'Agi- normand si l'on veut. — 200 — avec ses galeries et chambres souterraines. Trois époques relatives de son passé, irardées par une pierre isolée dans un champ, (pielques crains de mosaïque épars sous une fouille, une cave abandonnée prés d'une maison. M. Persoii communique à l'assemblée une lettre écrite loar lui à la Société des Antiquaii'es d'Amiens, qui avait demandé des renseignements sur TExposition archéologique et d'objets d'art du mois de mai 1858. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAU MEMBRE ADMIS. Membre titulaire : M. PiRON, à Rueil (Seine-et-Oise). OBJETS OFFERTS .\ LA SOCIÉTÉ. Boucle et griffon (XVIIe siècle) trouvés à Mérou ville. (Don de M. Garnier.) i\Iatrice du sceau de la prébende de Gharonville '. (Don de M. Greslou.) — Cuivre . Documents historiques sur la ville et le comté de Dreux , par M. Lefèvre. (Don de l'auteur.) — liajW. Sur quelle base doit être fondé un musée archéologique , par M. Dupuis. (Don de l'auteur.) — Jmpr. Revue des Beaux- Arts, livr. 14, 16, 17, 18, 19, 20 et 21. (Envoi du Comité central des Artistes.) — Iinpr. Conseil général d'Eure-et-Loir; session do 1859. — Impr. Eloge de M. Fabvier, par M. Paillart. (Don de l'auteur.) — Impr. Portrait de Couard (2 exempl.). (Don de M. Lecocq.) — Lith. L'hiver do 1709 dans le pays Chartrain, par M. Lecocq. (Don de l'auteur.) — Impr. 1 Cette matrice, parfaitement conservée, porte au oentre la chemise de Notre- Dame entourée de deux palmes. On Ut en exergue, en caractères de la fin du XIV» siècle : ►p Stc|ill. j3rcbeîie bc Cljaroiunllu ccrlf Cnrnoten. — •.'1)1 — SÉANCK m •< DtK KMHHK 1859. l'iésilItMiro il.' M liK BOISVII.I.KTTK. Lecture et adoption du procès-verbal. M. le Président dépose sur le lUireau divers objets trouvés à Monlemain et offerts à la Société par M. End. Maroille. — L'assemblée prend acte de ce dépôt et vote des remerciments à M. Marcille. Oomnjnnication de M. Lecocij sur un i)Oteau de justice du XIII'- siècle trouvé à Sainl-Georges-sur-Eure. — L'assemblée consultée décide que cette colonne sera érigée dans la cour de son nnisée lapidaire : le rapport de M. Lecocq sera inséré dans luie notice plus étendue que ce membre prépare sur les poteaux d(> justice. Le même mendjre lit un rapport sur diverses découvertes archéologiques faites dans le déiiartemont. Nous devons d'abord signaler les fouilles opérées dans l'ancien jardin du collège de Chartres, ci-devant le couvent des Cordeliers, édifié en cet endroit, de 15G9 à 1584, sur un terrain planté en vignes, d'une contenance de deux arpents et dépendant de Tancienne al)baye de Saint-Père-en- Vallée. C'est sur une portion de ce jardin que l'admi- nistration municipale a fait édifier un bùtiment. En y creusant les fonda- tions, qui, dans qnt'biues jjarties, atteignent la iirofondenr de 5 métrés, il fut trouvé un grand nombre de débris de diverses sortes, d'abord des parties de fortes murailles construites en silex (soit dit en passant, les chroniqueurs de l'abbaye de Saint-l'ère disent ([ue, lors de la fondation de cette abbaye, elle fut d'aijord édifiée vers cet endroit); puis, en grandes quantités, des débris de tuiles, briques et carreaux gallu-roniains ; jilus un beau spécimen de tuyau de forme carrée, composé d'argile et de sable micacé, tuyau qui nous semble pouvoir provenir d'un bypocauste, dont les Romains faisaient u.sage, pour le rbaulVage des bains on des ap|)artemeiUs , et (pie nous avons renqiiacé par uns modernes calori- fères. Il nous reste à faire une observation sur la composition de co tuyau composé d'argile et de sable micacé : ce genre de produit se ren- contre très rarement dans notre contrée; quebpies carreaux de ces mêmes fouilles en .«^ont également composés. On y trouva également des débris de poteries rouge et grise sans ornements ni marques, .lus- ToMK I /', r 22 - ^02 — qu'ici cette touille -iomblait altestei' un résidu gallo-romain; mais l'on y a rencontré la matrice d'un sceau en bronze ayant la l'orme d'une ellipse ogivale, qui semble attester une œuvre du XV' siècle. Ce sceau est d'une parfaite exécution et d'une rare conservation; il représente l'image de saint François d'Assise : le saint est figuré avec les stygmates et la cor- delière ; autour, entre deux filets perlés, se lit: Sigillum Conventus FRATRL'M MiNORUM Carnotensium. C'est le sceau du couvent des Cordeliers de Chartres. On découvrit encore divers petits vases en grès, des débris de bouteilles en verre, des fragments de fresques sur enduit de mortier, une petite statuette mutilée et peinte représentant un personnage reli- gieux du XIV" siècle , des pièces de monnaies de diverses époques , et (fuantité d'autres débris. Le tout a été recueilli pour être déposé au Musée de la ville. Dans ces fouilles se sont donc rencontrés des objets d'âges lout-à-fait divers : cela nous a engagé à explorer les tranchées afin de nous expli- quer cette cause -. en ce faisant, nous avons reconnu un grand nombre de couches de remblais , affectant la forme déclive vers la basse ville, et composées de matières les plus hétérogènes. Nous serions porté à croire que la base de ces fouilles où l'on a trouvé les débris gallo-romains et les grosses murailles forme le sol primitif, et qu'ensuite, lors de la prise de possession par les religieux Cordeliers de ce terrain planté en vignes, en 1568, un remblai ;i dû être opéré, soit avec les fouilles pro- venant des fondations du nouveau monastère que l'on édifiait en cet endroit, soit avec les débris de l'ancien couvent situé au faubourg des Epars et briàlé lors du siège -. un nivellement a été fait et arrêté vers l'est, par l'ancien mur d'enceinte de la ville, qui se voit encore à mi- côte , et ensuite une couche de terre végétale a été mise sur le tout pour créer le jardin des Cordeliers. Nous avons fait une autre exploration chez M. Daïma , propriétaire , faubourg de la Grappe. Le cadastre nous désigne ce terrain sous le nom de section F, n" 247; il faisait partie de l'ancien clos Geoffroy, appar- tenant aux religieux de Saint-Père. Dans le bas de cet enclos, en fouillant des fosses de plantations, à une profondeur do 60 centimètres, se sont l'oncontrés divers débris de poteries romaines et gallo-romaines : parmi celles romaines, il s'en trouve en terre rouge dits Vases Samiens, ornés de sujets en relief et portant les noms des potiers , d'autres en terre rouge également et très minces, mais recouverts d'un engobe de couleur noire, et sans aucuns ornements, enfin des débris de jattes , bouteilles, plats et amphores en terre rougeâtre et grise composée d'argiles mal broyées ; des scories vitreuses trouvées également en cet endroit , sem- bleraient y attester la présence d'un atelier de potier, le tout joint à des couches de cendre et de charbon. En haut de cet enclos , mais à une profondeur de 2 m. , on a encore découvert des .poteries, des cendres et du charbon, joint à une grande quantité de petites cornes, lesquelles, suivant le récit qui m'en fut fait, ne ressemblaient à aucune de celles que portent les animaux qui habitent actuellement nos contrées. Mais je n'ai pu — 203 — iiTi'il liriiiiiirr unuii ^lM■l•llllL•ll ( iiOUlH^liv ((iif co nliji'l>, ini^ |iu(ii' des (•(iriic'S, ne siiiaiiMil aiilie i'IiusiM|ue tics ilùroiisos tlo sanL'Iit-i'. ti'llos iiiroii l'D ;i trouvyeK en tUvci's endroits en grand nombre). A tjïSouville , hameau de la commune de Ouarville, sur un terrain appartenant à M. Suret et situé près de la voie de Saint-Mathurin, des fouilles ont mis à découvert à peu de profondeur des restes de cons- tructions du Moyen-Age , des squelettes , des débris d'ustensiles de ménage , tels que vases , landiers , etc. , et plusieurs lames d'armes blanches. .\u mois il'aoùt dernier , dans un jardin de Luisant près Chartres , on a trouvé la matrice en cuivre d'un sceau ayant la forme d'une ellipse ogivale : autour de ce sceau se lit: Sigilllm AnscLPni Excoiuati, clerici. l'ne croisette indique le haut du sceau et le commencement de la lé- gende qui est contenue entre deux filets perlés: à rintérieur, en haut et en bas, est une fleur-de-lys ; et au centre la représentation d'un des types des monnaies chartraines. Ce type, suivant M. Cartier, ne serait pas la figure la plus ancienne de nos monnaies ; mais il serait le second des types connus, frappés avant Jean de ChastiUon (1255-1279) : il est attribué à Thibaut IV, dit le Grand, comte de Chartres et de Blois (1102 à 1152). Cependant nous pouvons émettre avec certitude l'opinion que ce sceau n'est que de la fin du XIII' siècle, opinion basée sur la forme des lettres et sur le dessin des lleurs-de-lys. Une chose à signaler, c'est que le type chartrain se présente ici le haut en bas et que le den- ché et les pals sont également transposés. Ce sceau nous paraît fort curieux à cause de ce fait tle la présence des armes de la ville sur le .sceau (l'un simple clerc. Au mois de septembre dernier, sous le pavage de la rue du Petit- Change, vulgairement appelée rue aux Anes, on a également découvert la matrice d'un sceau en cuivre ayant la forme d'une ellipse ogivale. La légende conteiuie entre deux filets porte Sigilllm I'iuliimm de Hodolio, cLEiuci : au centre on distingue un lion léopardé. Le travail est supé- rieur au sceau ci-dessus décrit, le modelé semble même outré; la tète n'offre pas la rondeur et l'amplitude des lions héraldiques et est trop décharnée par l'excès du relief des muscles. Le travail de cette matrice nous semble devoir accuser le commencement du XIV' siècle. Ce sceau (tflre cela de [)arliculier, qu'ayant été trouvé sous le pavage d'uni» rue, l'inlillration du sol pavé a déposé dans divers endrnits une matière fer- rugineuse ([ui forme platine. Ces deux matrices, (jui indi(jueut comme possesseurs primitifs un Arnulphe l'Kcorché et mi Philippe île Hueil , que nous avons vainement cherrhés dans le Cavlulairr dr Stiiiil-l'hr , ainsi que dans les noms des familles Chartraines indiquées jiar notre collègue .M. do Lépinois dans son Histoire de Chartres, ces deux matrices, dis-je, d'une épaisseur de 2 millimètres, portent h leur partie supériem-e un petit appendice foré, afin de fiouvoir les siispendri' F.lles ont été oITertes au Musée de la ville de Chartres. — ^Oi — Lecture d'un aiiicle de M. Merlel sur l'histoire (dvile de Gallardon. — Renvoi à la Commission de puLlication. M. le Président communique à l'assemblée divers renseigne- ments trouvés dans les actes de l'état civil de la commune d'Au- Beau, et appelle l'attention des membres de la Société sur ces anciens registres où l'on rencontre souvent des notes remplies d'intérêt, M. Prévosteau signale, chez un notaire de Thiron, diverses pièces fort importantes pour l'histoire de l'abbaye. — M. de Boisvillette répond qu'il a déjà fait prendre des informations à ce sujet, et que le seul document intéressant lui parait être un état des revenus de l'abbaye en 1742; il promet au reste de faire faire de nouvelles recherches. — Ace propos, un mem- bre signale combien il serait important de retrouver des titres sur l'abbaye de Coulombs , abbaye fort ancienne et fort riche i sur laquelle les archives et bibliothèques publiques ne possè- dent presque aucun document. Dépôt d'un article de M. de Boisvillette sur l'hydrographie du département d'Eure-et-Loir. — Renvoi à la Commission de publication. Dépôt d'une pièce de vers de M. l'abbé Poisson, intitulée Mes vingt ans. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS, Membre titulaire : M. Sauvageot, graveur, à Paris. Membres correspondants : MM. Clogenson, percepteur, à Beau vais. Bricet, à Châteaudun. > OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : Poteau de justice du XlIIe siècle, trouvé commune de Saint- Georges-sur-Eure. — Pierre. Clef romaine en bronze, deux fd)ules dont une en argent. — l'or. — lui quadian (Irois pointes incrusléos d'argent), un gros bronze, de Posthiuiie, un Sévère Alexandre, deux pièces gauloises, trou- vés àMonteniain. (Don de M. Eud. Marcille.) Fer de lance et clef trouvés à la Maune, commune de Gouil- lons. (Don de M. de Boisvillette.) Kure-et-Loir pillores(jue, texte par M. Lolevre , grav. par MM. Deroy et Boaujoint (Don de M. Lefèvre). — Impr. Le journal de la comtesse de Sanzay, par M. de la Ferrière- Percy. — Les écrivains normands au X\ 11^ siècle; la vie de Saint-Thomas le Martyi-, par M. Ilippeau. — Les œuvres poéti- (|ues d'André de IUvaudea\i, par ('.. Mourain de Sourdeval. — D(^ la chasse du cerf. ]i;ii- M. 11. riit^vreul (Don de M. Aug. Auhry), — /inj>r. Histoire d'Angerville-la-Gaste, par M. K. Menault. (Don (!<• l'auteur. ) — Impr. Mémoires de la Société des Sciences morales, des lettres et des arts de Seine-el-Oise, t. V. (Envoi de la Société.) — fnijir. Mémoires de l'Académie de Stanislas, \K)S. (Envoi de lAca- déniie). — îinpr. Revue des Beaux-Arts, hvr. 22 et 2o. (Envoi du Comité central des Artistes.) — linpr. SÉANCE DU 12 JANVIEK 1860. Présidence do M. de IJuisvillette. Lecture et ado[)lion «hi procès-verbal. Sur la proposition d'un membre de l'assendilee, la Société décerne» par acclamation le litre de niendire correspondant à M. le doctejir Lescarbaidl , d'Urgeres. (jui viml de s'ilhislrer jiar la découverte d'mie ]»lanète. M. le Président annonce à l'assendtlee (pie la Société a acipiis moyennant 20 fr. une jihKpu' de» marbre blanc provenant du monument de l'erdinand de Neulville, évèipie de Chartres, inlniiiii- au scminaiie du (îrand-Beaulieu. Voici I.i Iriicnr de l'épilaphe: — 206 — Ferdinandvs de Nevf ville de Villekoy CaRNOTENSIVM EPISCOPVS, REGI AB OMNIBVS CONSILIIS. SEMINARII FVNDATOR , HOC IN TEMPLO lACET , QVOD EXALTAVIT DOMINO; INTER CLERICOS QVIBVS MAGNIFICAS /EDES EXTRVXIT , AnIMAM EIVS IN .ETERNA TABERNAGVLA RECIPIANT PAVPERES , qvorvm fvit pater : Et sit habitatio eivs in sion. ObIIT die Vlll IAN. ANNO DMI. M. DC. LXXXX. .^TATIS SV.E LXXXIl. Lecture d'une circulaire de S. Exe. le Ministre de l'Instruction publique, relative au répertoire archéologique de la France, doont il désirerait hâter la publication. — On a répondu qu'on s'en occuperait le plus tôt possible , mais , pour faire un travail complet, un certain délai est nécessaire. A ce propos, M. le Président engage MM. les membres de la Commission des Ques- tionnaires ' à faire dans le plus bref délai le dépouillement de ces documents. M. Lecocq signale l'existence d'un capitaine de Chartres, qui n'a jamais été mentionné par les historiens. Suivant Lotlin (Recherches sur Orléans, t. I, page 310), en 1456 « Philippe » Macquart, écuyer, fils de Jehan Macquart, capitaine du châ- » teau de Chartres, et de Françoise Métry, épouse Jehanne » du Lys, fille de messire Pierre d'Arc et nièce de feue Jehanne » d'Arc, dite Pucehe d'Orléans. » Le contrat de mariage fut passé à Grondrecourt en Bassigny , par devant Maillot et Ram- bonneau, notaires. — Est-ce de Chartres qu'il est ici question ou de Châtres ou Arpajon , comme dans l'article relatif à Jehan du Lys ^? c'est là un problème à résoudre. Lectm-e d'un rapport de M. J. Greslou sur l'exposition ar- chéologique du mois de mai 1858 (section de la Céramique). — Renvoi à la Commission de publication. Lecture d'un article de M. Lofèvre sur les Fillettes de Phihppe de Comines. — Renvoi à la Commission de» publication. — A propos des vitraux de la chapelle Notre-Dame de la Ronde , M. de Boisvillettc indique comme dignes d'étude les verrières de ' Voir P rocès- Verbaux , p. 50. ^ Voir Procrs-Vfrhfiiir , p. 12*1 et |2'2, cl Mi'iiioirrs , t. II, p. 157 cf I5S. - ?07 — l'église Sainl-l'icrro -d('-]iaix. à Bouillon (Rclgiiiufi. Membre eorresjiotufaiil : .M. Lj:;sc.\uu.\llt, docteur médecin, à Orgères. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : Bulletin de la Société Archéologique de l'Orléanais, n" 33 (Envoi de la Société). — Jmpr. Répertoire Archéologique de l'Anjou, 1858-1859, janvier 1860. (Envoi de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers). — Impr. Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 3<^' trimestre de 1859 (Envoi de la Société). — Impr. Revue des Beaux-Arts, 24c livr. de 1859 el 1"^^ de IHfin (Envoi i: limsVILLETTK. j.crlurf ri adoplioM du proci's-vci hal. M Ir l'rrsident l'ail part a l'a-ssenihU'c du dt-co dv M. la-hei, — 208 — d'Orléans, ancien président de la Société des Antiquaires de France et l'un des membres correspondants de la Société. Lecture d'un passage du rapport fait à l'Académie des Ins- criptions et Belles-Lettres au nom de la Gonmiission des Anti- quités de la France et relatif à la seconde médaille , accordée à MM. Lucien Merlet et Aug. Moulié, pour leur Cartulairc des Vaux de Cernay. Dépôt d'mi état des biens de l'abbaye de Thiron en 1742, tiré d'un manuscrit original appartenant à M. Gaudier de No- gent-le-Rotrou '. — Renvoi aux Archives. Lecture de notes sur la famille de Saint-Bonnet, de Blévy, tirées d'un manuscrit du temps. — Renvoi à la Commission de publication . Lecture d'un rapport de M. Bellaguet sur les Mémoires de la Société Archéologique d'Eure-et-Loir, rapport inséré dans la Revue des Sociétés savantes. Rapport préliminaire de M. de Boisvillette sur l'exposition archéologique de 1858, — Renvoi à la Commission de publi- cation. Rapport de M. Lud. de Boisvillette sur l'exposition de 1858 (section de l'Armurerie). — Renvoi à la Commission de publi- cation. Dépôt d'un article de M. Rivière, instituteur à Prunay-le- Gillon, sur la seigneurie d'Allonnes. — Renvoi aux Archives. Lettre d'envoi de M. Ern. de Chabot pour le volume intitulé Brins d'herbe qu'il offre à la Société. k vous , lecteurs des grandes pages Qu'en granit écrivent les âges , A votre cénacle savant Offrir des rêves , des chimères , Des riens, des feuilles éphémères Que demain fanera le vent!!! (jue voulez-vous ? — Si d'aventure .l'avais émail, vieille peinture, .le les offrirais ; mais je n'ai Ni collier, ni hache celtique... Pauvre antiquaire infortuné , En grattant mainte fouille aiUii|iie, ' Voir Proris-Ycihaux, p. 20A. — -209 — Je n'ai pas moine dèteri-é • Le moindre i-'rain de mo.saï(|ni'. Pas une médaille ù classer ! J'en suis confus et m'y résigne. Ue plus, an.'iiéolo'îuo indigne, — il me faut bien K' confesser — Je distingue en mon ignorance A peine un cromlech d'un peulvan , Une fenêtre renaissance D'un ceintre surbaissé roman , Un modillon d'une palmette. Un fût d'une voûte en berceau , Un entre-lacs d'une billette, l'n mascjue d'une violette, Une volute d'un rinceau ! Quand dans un collège de fées J'entends des rumeurs étoulîées , L'écho du puits mystérieux , Les ijruits et les étranges notes Qu'à Lavardin jettent les grottes A l'oreille des curieux ; Sans mesurer les couloirs sombres , Sans compter les réduits pleins d'ombres, Je rêve à ce culte charmant ; Je rêve à ces belles prêtresses Jeunes et blondes Druidesses, Qu'on adorait en les aimant. D'un, pietl distrait je me promène Sur les débris d'une villa ! Au lieu tle me dire -. ■■ Voilà " Le gynécée ou la fontaine " Je me dis -. << Heureux ((ui fut là • Aimé d'une jeune romaine ! •• l'ardonnez pourtant au rêveur; (lar, après tout, arrliéologuc Kst la rnnc d'idéologue; Kt recevez .sans iléfaveur Ces feuillets d'un livre inutile, Quniipie riinniniage .-^oit futile Kt n'ait point iVmititiitr saveur — 210 — Et si (jnelques lecteurs moroses , N'admirant que les vieilles choses , Débris puissants des anciens jours , licpoussent mes frêles bluettes, Dites-leur donc que les fleurettes Vont bien au pied des vieilles tours. Compte-rendu par M. Persou sur les Mémoires de la Société des Sciences morales et politiques de Seine-et-Oise. — M. Person termine en émettant le vœu que la Société d'Eure-et-Loir étende le cadre de ses comptes-rendus et qu'elle fonde des prix sur des questions par elle proposées. — L'examen de ces deux propo- sitions est remis à la séance suivante et l'article de M. Person est renvoyé à la Commission de publication. La Société des Sciences Morales, Lettres et Arts de Seiue-et-Oise , publie des Mémoires dont chaque volume renferme : 1° Les lectures faites dans les séances publiques annuelles , 2° Et les études, recherches, compositions, poésies dont l'impression a paru chose utile aux influences morales et littéraires que doivent exer- cer au dehors les travaux de la Société. C'est du cinquième volume de ces Mémoires que je suis chargé de vous rendre compte aujourd'hui. Il contient d'abord les pièces lues dans les séances solennelles des mois d'avril 1857, 1858 et 1859. J'appellerai sur elles, en premier Ueu, votre attention. Gomme d'autres académies, la Société de Seine-et-Oise a son secré- taire perpétuel; mais chaque année, elle appelle un autre de ses membres au fauteuil de la présidence , et le nouveau directeur acquitte alors une des obligations de sa charge, en prononçant, à la séance solennelle, nou une allocution de circonstance, un compte-rendu d'adminisli-ation ou d'organisation intérieure , mais un véritable discours académique sur un sujet qui marque le caractère , et indique la portée des travaux de la Société. Les discours présidentiels ont eu pour objet : En 1857, un tableau de la littérature et du roman fantastique de l'An- gleterre, comparés aux poèmes et contes de notre ancien merveilleux, et de notre ancienne féerie française ; En 1858, des recherches sur la popularité des lettres aux différentes époques de notre histoire; En 1859, des considérations sur le théâtre au point de vue de la litté- rature dramatique et de ses influences sur les mœurs. Je n'analyserai , ni bien moins encore n'apprécierai ces trois grandes et savantes études , le titre de chacune d'elles donnant d'ailleurs de suffisantes indications sur les directions diverses que. dans un but - en — coniniuu d'élaboration littéraire et philosophique, chaque membre peut cependant donner à ses recherches et à ses travaux particuliers. Le secuixrfait des sémices annuelles, c'est le ciiniitle-ren\\{(' par notro collèf.MH' M. Morlet efpar.M. Moiitié, son collalwratour. 11 in^'orte aussi «lo noter un polit rci-iu'il lU* ce ([ui sV-si passe a niévy, au diocèse du Chartres, jjrès de Maillebois, de lOGO à lUTO, et qui peut être une pièce iniportanle pour notre histoire locale '. La {.'èofjrraphie , les voyages, ont aussi fourni matière à de très- intéressantes cunimunications, parmi lescpiclles, celle de M. le général de la Tour du l'iu sur Sétif et ses environs. Trois sortes d'études se classent au titre Dcaus-Arts. Les vies des ar- tistes : comme celle de Philippe de Champaigne et celle du Poussin, ijui a valu à son auteur un des prix de rAt-adémie. Los traités sur l'Iiistoiro de l'art : connue un essai sur les modilications (|ue Part a subies dans les cin sujet ddimé. Kn IH."»8, le concours était ouvert juiur une élude à faire sur Ducis. ' Voir l'rorh-Veîbaux, p. ïJOS — ?14 — une (les illustrations de la cilù versaillaise. M. de la Chapelle, docteur ès-lettres, jjrofesscur à Cherboui-g, a été le lauréat du eoneours. l'a autre professeur, M. Soucaille, licencié ès-lettres à Béziers, s'était pres- que mis à la hauteur et à la justesse d'apréciation de son compétiteur. Les prix de vertu sont aussi tenus très-haut par la Société de Seine- et-Oise. En 1858, un dévouement héroïque de piété fdiale Ta fait obtenir par M"'Gohin, de Versailles. En 1859, l'amitié et la reconnaissance, mises à toutes les épreuves de la nécessité, l'ont méritée à M"' Boisselle. Je n'ai plus, Messieurs, à mentionner dans le volume dont j'avais à rendre compte, que deux mémoires déjà indiqués dans ce rapport, et un certain nombre de poésies. Chacun de vous, Messieurs, voudra prendre connaissance de tous ces documents. Ils fixeront comparativement le caractère des travaux et œuvres de deux Sociétés différentes, et, dès lors, les vœux par lesquels je termine cet expoxé auront, aux yeux de tous , leur raison de se pro- duire. Si nous sommes Société d'Archéolopie , pourquoi ne rendrait-on pas compte au milieu de nous, comme on le fait à Versailles, des études et des explorations archéologiques, faites actuellement en France, à Rome, en Grèce , en Afrique et en Orient ? Et si nous sommes aussi un peu Société artistique et littéraire , pourquoi nous bornerions-nous à accueillir, comme elles méritent de l'être d'ailleurs, des compositions et des poésies dont nous avons déjà reçu de gracieuses communications, et ne nous occuperions-nous pas aussi, au point de vue de l'étude et de la critique, ou des œuvres litté- raires qui, de temps en temps, entrent avec éclat dans le domaine de la publicité , ou des œuvres d'art qui fixent l'attention dans les expositions publiques ? Pourquoi aussi, à l'un ou à l'autre des titres que nous portons, ne mettrions-nous pas au concours quelques questions par lesqueUes nous associerions à nos études les bonnes volontés étrangères, en intro- duisant parmi nous un nouvel élément de travail et d'émulation ? J'ose, Messieurs, recommander ces vœux à votre attention. M. le Président fait connaître à l'assemblée que la Société a acquis dernièrement, moyennant 10 fr., ime pierre tombale du commencement du XVII« siècle, déposée dans le cimetière de MainviUiers. — A la partie supérieure de cette pierre, est gravé en relief un calvaire, environné de totis les instrumenls do la Passion. Au-dessous est figurée une tombe ouverte , au dedans do laquelle on aperçoit le défunt enveloppé d'un linceul, et sur celte tombe se voient une règle, une oquerre et un fil à plomb, insignes du métier professé par le défunt. Au bas do la piorro se lit, gravé en creux : — -Ji:. - i.\ (ils MONESTE HO.M.Mi; 1Meiu\i: Povssemottk an sô vivant m'; chaiu'antif.u a chres age de 78 ans leqvel EST DECEDE LE 2'l" lOVR DE sEPTAMDnE IGO;} PUIEZ niEv l'OVIl SON AME. La séance est levée à cinq lieures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membres titulaires : .MM. .Viiib. Fiii.MiN-DiDOT , inipriiiiour , a Paris. MiisiRAHU, maire de la ville de Dreux. Batardon, ancien notaire, à Dreux. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : (iiiirasse du XY^ siècle trouvée dans un puits à .Tanvillo. (Don de M. Piqueret, maire de Jaiiville. ) — Cuivre. Notice sur L.-P. Schilt, peintre sur porcelaine, par M. Em. Bellier de la Chavignerie. (Don de l'auteur.) — hnpr. Brins d'herbe, par M. Erii. de Chabot. (Don de l'auteur.) — Impr. L'art dans la rue et l'art au salon, par M. E. de Lépinois. (Don de l'auteur.) — hnpr. Répertoire .Vrcliéologique de l'Anjou, févr. 1860. (Envoi de la Société d'Agricultiuv, Sciences et Arts d'.Vngers.) — Intpr Revue des Beaux-.Vrts et des Cours publics, 2« livr. de ISGO. ( Envoi du Comité central des Artistes. ) — Impr. Bulletin de la Société des Aiiliquaires de l'Ouest, ■'i*' trim. (Envoi de la Société). — Impr. Rapport à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres au nom de la Commission des Antiquités de la France, le ? déc 1851). (Envoi du Minisièic de riiisliuclioii iiubli([uei. — Impr. — -216 — SÉAÎSCE DU 1'' MARS 1860. Présidence de M. de Boisvillette. Lecture et adoption du procès- verbal. M. le Président fait connaître à l'assemblée que la Société archéologique de l'Orléanais a adopté le projet d'une bD^liogra- pliie orléanaise et demande s'il ne serait pas à propos de faire de même une bibliographie chartraiue. — L'examen de cette question est renvoyé à M. Person , qui devra faire un rapport à ce sujet dans la prochauie séance. Lecture d'une lettre de M^e la supérieure - générale de la communauté de Saint-Paul pour offrir à la Société un bas-relief en pierre du XlIIe siècle. — Il sera écrit à Mra« la supérieure pour lui exprimer la reconnaissance de la Société. La Société a acquis de M. Lange, de Mainvilliers , une pierre tondjale du XVIIIe siècle , dont voici l'inscription : ICI ATTEND LA RESVRECTION LE CORPS DE Mre IeaX BlOT PRÊTRE CHANOINE DE S'^ ANDRÉ DÉPVTÉ A LA CHAMBRE DV CLERGÉ DE CHARTRES. IL EST MORT LE 2 FÉVRIER 1729, ÂGÉ DE 63 ANS. PRIÉS POUR LUI. M. le Président fait connaître à l'assemblée que le Bureau, d'accord avec M. Sauvageot, a cru devoir renoncer à la pu])lica- tion par la Société des gravures et du travail sur Gallardon et les environs ', à cause des frais considérables qu'entraînait cette publication. Il demande à la Société de vouloir bien ratilier la décision du Bureau. — L'assemblée approuve en effet la déter- mination adoptée, mais émet le vœu qu'à l'avenir aucune ' Voir Prnci's-Vcrhaii.r . p. 1 'i2 et 1 ii , et Mémoirrs . t. 11, p. 283 et siiiv. — IMT — jtulilicaluju iiu suit ruiiinuMicée avant qiio l'œuvre ne soit enliè- iiiciit Ifiiiiiiiéi^ cl n'ait été coninnniiqutM' à la Commission de pLiJjlicatiufi. Diverses découvertes ont été faites dans le département pen- dant le courant de février : Dans les fouilles de la place de la Madeleine à Cliâteaudun , parmi beaucoup d'aiilres sépultures en pierre, de forme ordi- naire, avec cuve et couvercle, on a trouvé un tombeau méro- vingien , affectant la forme du corps bumain et fermé tout à l'entour [lar des pierres de taille tendres. Il ne contenait au reste (jue des ossements, sans aucun accessoire. Sur la commune de Souancé, à l'orient de la cbapelle de Boizard , on a découvert plusieurs squelettes, placés d'orient en occidonl et séparés par un cbemin du pignon de la chapelle. .V la ceinture d'un de ces squelettes était une ])laque en bronze, de travail certainement mérovingien. A Frétigny, on a trouvé un trésor do i(i pièces de monnaie en argent, toutes à l'efïigie de Louis XIV enfant. Le congrès des Délégués des Sociétés savantes ouvre sa session à Paris le 9 avril; la Société a à nommer six membres chargés de l'y représenter. — Le Bureau délègue à cet effet MM. Person, Ad. Chasles, Paul Durand, de Saint-Laumer , Roux et Em. Bcllier de la Chavignorio. Rapport de M. le Trésorier sur lélat des receltes et dépenses de la Société pendant l'année 1859. RECETTES : 1° Reliquat actiJ' de l'exercice précédent. . . OGOfr. 1."ic. 2" (Cotisation arriérée de 1857 IH .'{" Cotisations arriérées de \S7)H ^'^ \o Cotisations de l'année IH.'jO t,iin '>o Cotisation de l'année LSGO 10 G» Produit de la vente des bulletins, gravures, el de la délivrance des diplômes ... 80 • 7" Subvention du Minisiéi-e de l'Instruction |iubli(pie 8" Snb\"entinn du Conseil général Total des receliez. ToNfi. I /' l ?3 300 r.oo n ::.:;i \ u- i:i ,■ •2I« — DEPENSES î" Mémoires de M. Garnier, imprimeur. . . 2° Traitement du sieur Duval 3o Notes de M. Rousseau, graveur .... 4° Note de M. Chevauché , commissaire-pri- seur , pour l'achat d'une armoire . . . 5o Mémoires de M. Mercier-Fouju, papetier . Go Frais de recouvrement des cotisations et subventions 7o Notes pour dépenses diverses 8° Mémoires de M. Hébert, imprimeur litho- graphe 80 10 ,199 ir . () 100 » 600 i> 30 80 8? 1) 22 05 144 35 Total des dépenses. . . . 2,258 fr. 30 c. BALANCE : Les recettes se sont élevées à . . . 3,314 fr. 15 c. Les dépenses — à . . . 2,258 30 Reliquat actif. . .. . 1,055 85 L'ordre du jour appelle la discussion sur deux propositions faites par M. Person à l'issue de la séance précédente : lo « Dans chacune des séances de la Société, il sera rendu compte des différents faits qui, extraits des journaux d'archéo- logie ou des communications obtenues des autres Sociétés sa- vantes, se rapporteront h l'un des intérêts de l'hisloire et de l'art. .. 2° « Chaque année, la Société accordera un ou plusieurs prix, soit au travail le plus utile produit librement sur une question d'histoire on d'archéologie locales, soit au meilleur mémoire présenté sur un sujet mis au concours. " La première de ces propositions ne souffre aucune difiiculté : la Société sera toujours heureuse d'accueillir les communications qui lui seront faites par ses membres, sur les questions intéres- sant les arts, l'histoire ou l'archéologie; on insérera ces com- munications au procès-verbal sous le titre Chronique. Quant à la seconde proposition, on fait observer ((u'elle s'est — -211) — (léjii pi't'sL'iitL'f [Ji'csqut' dans les iiiènu'.s tiTiiios devaiil luSuciclt' et qu'elh.' a alors été résolue iiégativeiiient '. Cependant, connue la Société' ne l'avait repoussée il y a un an que comme préma- turée, il y a lieu de l'examiner do nouveau, et une (Commission de cinci membres sera nonnnée par le Bureau ^ pour faire un rapport à ce sujet dans la prochaine séance. Rapport de M. Arm. Marchand sur l'Kxpositiou archéologique de 1838 (section de l'Ameublemenl). — Renvoi à la Commission de publication. Lecture dune notice de M. de J5oisvilletlc sur le Mmdin de l'Avciif/lc. — Cette lecture est accueillie avec le plus vif intérêt par l'assemblée, qui renvoie le manuscrit à la Commission de publication et déclare que, quant à elle, elle sera heureuse de s'assotîïer à la bonne pensée émise par l'auteur de solliciter une récompense pour l'industrieux meunier dont elle vient d'en- tendre l'histoire. A trop souvent regarder dans le passé, c'est s'exposer parfois à ne pas assez voir ce (pii se passe sous ses yeux, et à faire connue les astro- irionies liajjiles à sonder les vastes réfiions du ciel de l'œil savant de leur lunette, qui laissent à un médecin de village la découverte d'un petit grain de matière planétaire tout voisin du soleil , et dont l'année de dix-neuf jours ramène le retour fréquent en vue de la région terrestre. Je n'ai pas eu l'honneur de découvrir une nou\elle planète, je n'ai même rien trouvé de neuf en cherchant sur notre coin de terre , mais la revue hydrographi(iue que je viens de passer de notre sol Chartrain, m'a remis en mémoire le fait local d'un moulin et de son meunier, simple comme son énoncé même, modeste connue la biograpiiie d'un homme des champs, et que je veux vous dire, pour la distraction d'un moment, tel qu'on me l'a conté. Le promeneur qui, pour varier la nutlitè do la plaine, va ihercher l'ombre des vallées voisines, a passé plus d'une fois, sans la voir, près d'une humble chaumière cachée dans les aulnaies d'Oisôme, tout au boni des prés : si sa bonne étoile l'avait amené i\ regarder de plus près, elle lui aurait montré une roue extérieure de forme assez grossière, un mécanisme d'art assez priniitif, et peut-être, incertain de la délinition propre de ces choses, en aurait-il deniamlé et le nom et l'usage : « C'est le Moulin de l'.Vveugle », lui aurait-on répondu. Lu aveugle, en elfct, si ce n'est de naissance, du moins alteinl bien jeune de celte iulirmilé, et laissé i)ar sa panvreti' en dehors des pre- mières notions élcmenUiires d'instruction et d'industrie, a construit ce • Voir l'ini rs-Vnlitiii.i . !• 1 ICi cl I 11» ' MM. (le S.inil-L;iiiiiicr Itniinld , Geiict , A\\^. l)uriiiiil cl 1 .ilil»' LrMni|ili' — 220 — petit établissement. Il n'a pas demandé aide an marun pour la bâtisse, au charpentier pour l'assenihlage des bois, au mécanicien pour la trans- mission du mouvement, à l'ingénieur pour la conduite des eaux ; cons- truction, cliarpente, mécanique, eau motrice, excepté la meule à moudre le grain, il a tout préparé, tout posé, tout mis en jen de ses mains. La Providence s'est montrée bienveillante envers ces déshérités du plus précieux des sens-, elle les a doués d'un sixième sens, celui qui enseigTie à Falieille l'hexagone régulier de sa ruche, au pigeon voyageur le chemin de son colombier, qui donne à l'oiseau migrateur le signal du départ commun pour aller au pays du soleil et fuir le climat où il reviendra, à la même place , faire son nid l'année suivante : dans son infinie pré- voyance, elle leur a donné aussi la patience du travail, l'habdeté de la main et, plus encore, la pensée calme, réfléchie, persistante, pour les éclairer et guider à défaut de la lumière des yeux. Alexandre Torcheux, c'est le nom vulgaire, mais anobli par le travail à qui l'aveugle a demandé son pain quand son infirmité lui permettait de le devoir à la charité , Torcheux n'est pas seulement l'auteur de son moulin, il s'en est fait aussi le meunier : c'est lui, lui seul, qui reçoit le grain, le moud, le blute, règle le moteur, dirige l'appareil, entretient et réi)are le mécanisme : quand l'eau manque à la roue, il s'attèle à la manivelle et tourne la meule à défaut du coursier -. quand l'eau est bonne , il fait par jour son sac de farine , et la moitié seulement en eau basse. Le moulin, d'ailleurs, s'arrête ou se remet à chemin de lui-même, suivant le plein de la retenue, à l'aide d'un ingénieux appareil auto- mobile : arrivée à son niveau supérieur, l'eau emplit une petite caisse qui, i)ar son poids et un mouvement de bascule, lève la vanne et lance le coursier : l'eau descendue à son point le plus bas , la caisse se vide et laisse tomber la vanne. Les choses ainsi disposées, le meunier peut ffuittcr son usine sans perdre eau ni temps, et alors il porte à ses pratiques voisines la mouture, ordinairement à dos, et sans se tromper de chemin. Vous me pardonnerez, Messieurs, ces détails intimes d'une vie indus- trieuse et laborieuse -. je ne sache rien de plus respectable que l'homme content de sa position, dans une infirmité excessive, et nourri du gain légitime que lui apporte l'œuvre de chaque jour. Torcheux, constructeur et meunier, a aussi ses jouissances d'artiste. Après le travail des mains, le délassement de l'esprit : il joue du violon et du flageolet: il est devenu musicien comme meunier, par instinct et patience ; il met une pièce au besoin à l'un et un corps à l'auti'e de ces instruments, de même qu'à son moulin : la réparation n'est pas parfaite sans doute, et la pièce, parfois, sera de cnuleur différente; sous les doigts du musicien, les lois de rharmonie paraissent peut-être un peu blessées, mais le jeu naturel, la rêverie instinctive, ({ui sait même.' la composition musicale , sont un heureux passe-temps au pauvre artiste. Tout ee que les doigts peuvent faire, les siens savent, au besoin, l'exécuter; chez lui le tact supplée à la vue et le sens A la scien-ce — e:i - (lonncz-liii un ulijct d'une certaine délicatesse de forme ou de mouve- ment, une horloijt.' de canipav'ne, par exemple, il la réparera ou en feni une autre. ^ûr modèle-, il a un tour et ses premiers outils, mais il n'est pas as^ez riche d'argent pour s'approvisionner de bois de travail, ni de loisirs pour en faire emploi au prolit de ses essais et, moins encore, de son amusement. Il a compûsù et exposé, toutefois, au Comice de Vovcs, un tarare qui, répondant mieux à la main, par l'efTet produit, qu'à l'œil, par le fini de la forme, n'a obtenu qu'une faible indemnité. L'.\ ventile, d'ailleurs, demeure seul dans son L'tal)li?si'nKMit : c'est pour lui à la fois la famille et le ga-ine-pain : non pas qu'il soit sans famille; son père et sa mère vivent, qui ont eu quinze enfants, et lui viennent en aide au besoin -. mais qui aurait voulu s'allier à un aveugle.» les aveugles sont seuls; celui-ci travaille le jour, il travaille la nuit, car pour lui je soleil ne se lève ni ne se couche, et il ne connaît les saisons que pal*' le froid et le chaud : il se repose à ses heures, quand la fatigue est venue , quand l'eau ou le grain viennent à manquer -. il vit avec son moulin, et de son moulin; c'est riiommo fait macliine, mais l'homme avec son instinct intelligent, son aptitude mécani([ue, et sa lutte patiente contre la privation d'un sens, cause incessante de tant de difficultés d'action chez tous, et excuse légitime de tant de misère et d'oisiveté rhez bien d'antres. Celui rjui a accepté avec courage et résignation , gaîté de caractère môme, l'infimité et l'infirmité de son état, qui s'est créé, de ses doigts, non un passe-temps, mais un gagne-pain, est nécessairement un honnête homme -. la probité iln mounior aveugle démont le proverbe d'autrefois qui, suivant la naïveté primitive, élargissait la manche de ses confrères-. il fait consciencieusement, en terme du métier, de blé farine, et rend à la pratique farine et son -. bien servis ceux qui vont au moulin de r.\veugle ! bien reçus sont aussi chez lui les visiteurs -. Torcheux a des heures de fdaisir dans ses journées de travail ; il sent même le légitime orgueil de son œuvre et dQ son savoir-faire , et quand un étranger vient frapper à sa porte, elle s'ouvre, ou, pour mieux dire, elle est toujours ouverte, et le meunier, devciui licorone, montre et cxpliiiue son moulin avec la même satisfaction du soi et du sien qu'un grand industriel faisant montre de son usine. Heureux i-elui dont les besoins modestes et les appétits borni> ne vont pas au-delà de sa condition; heureux qui, satisfait de son hundtle fortune, vit en paix avec soi-même et avec la société, sans rien envier, sans rien demander: l'.Vveugle du moulin, dans sa pauvreté et son in- llrmité, est plus à admirer (pi'à plaindre. Je l'ai peut-être un peu •Mnbelli, Messieurs, en vous le racontant; on voit aisément en beau ci; qu'on estime, et. pour num compte, j'estime cet homme pauvre, soûl, infirme . et sans la lumière de l'instruction pour éilaircr l'esprit, à rléfanl de celle des yeuv pour fiuidcr la mam . 999 f[ui a su se faiiv, de sa propre volonté, constructeur, mécanicien, in- dustrie], et se passer à la fois de ses yeux et de l'aide des autres, des secours de sa famille pauvre comme lui et de la charité puljlique. Je ne sais pas si c'est là de la vertu telle que l'ont entendue les fonda- teurs des prix inscrits à ce titre : elle paraîtra trop individuelle, trop en soi peut-être , et pas assez envers les autres ; mais ce que je sais bien , c'est que si j'avais un prix de patience, d'abnégation, de travail à décer- ner, je le donnerais au Constructeur et Meunier du moulin de l'Aveugle. Rapport de M. Baudouin sur un Traité de la Chasse du Cerf par le roi Charles IX. — Renvoi à la Commission de publication. Puisque je suis chargé de vous rendre compte d'un traité sur la Chasse du Cerf àont l'auteur est le roi Charles IX, permettez-moi une excursion rétrospective qui justifiera ce prince, dont le nom est fatalement attaché à la Saint-Bartliélemy, d'une passion véhémente pour cet exercice, à ce point que lorsqu'il mourut à Vincennes le 30 mai 1574 à l'âge de 24 ans, Ambroise Paré, son premier chirurgien, disait à Brantôme « qu'il était " mort pour s'être trop fatigue à sonner de la trompe à la chasse du » cerf qui avait gâté son pauvre corps » ' . La chasse de tout temps a été considérée comme une occupation noble. Tous les auteurs cynégétiques du XIV' siècle, en vantant la chasse comme leur passion favorite, font toujours ressortir son côté moral, c'est-à-dire qu'en chassant on évite le pec/ie d'oyseuse (oisiveté), car, dit Gaston Phoebus^ qui fuyl les sept péchés mortels selon notre foy, il devrait être sauvé, donc bon veneur sera sauvé. Les prêtres et les moines se livraient aussi à la chasse avec passion. Saint Bernard leur adresse à cet égard de graves reproches qui n'atteignent ni saint Eustache, ni saint Hubert, attendu qu'ils n'étaient pas clercs, mais gentilshommes. Un troubadour du XIP siècle, Rambaud, comte d'Orange , déclare à sa maîtresse qu'il veut être condamné à ne jamais chasser s'il lui est infidèle. L'origine de la vénerie, dont nous nous occupons et qui peut être défini l'art de forcer, de tuer ou de prendre un animal désigné parmi un grand nombre d'animaux de la même espèce, remonte à Ghildcbert II. Peut-être la connaissait-on auparavant, mais aucun document ne nous en fournit la preuve. Il n'y avait pas de règles encore , on chassait au hasard en atteignant la premièi-e bête que l'on rencontrait. Les chasses de Charlemagne étaient prestpie toujours d'énormes boucheries; les chasseurs poussaient le gibier dans une enceinte formée de toiles ou de filets, et là, avec des flèches, des javelots ou des lances, on tuait les bêtes par milliers; c'était le braconnage sur une grande échelle. ' V. Brantôme, t. IV, p. 20 à 23, édition de 1722, et t. IV, p. 221 de lYdilioii de 1823, iii-8". ■■' Le niiniir des (lédnirlz de lu chasse-. ■jrA Qiiiiiqiie tonjuurs en giiPiTO, (lliarliMuaHiiL' iw inaiiqiiait jamais rorcasinii tic fliasser, ii se reposait en courant à travers les forints. Accuustumémenl cherauchoil eu charoil en bois sr!on la cotiluiue franroisc , car à painr rsl-il /' quester et requester jusques à la mort, puis donner droict à ses limiers » et faire la curée à ses chiens. » La Chasse royale est un livre curieux, intéressant. Il contient d'excel- lentes notions sur l'instinct, les habitudes, les ruses du cerf, il est plein d'érudition. Dans le chapitre II, du Rut des Cerfs, on trouve une descrip- tion charmante, où les combats de ces animaux sont assimilés aux anciens tournois. Dans le chapitre VII, nous apprenons que c'est à saint Louis que l'on doit la race des chiens gris. » Le roy S' Louys estant allé » à la conqueste de la terre sainte fut faict prisonnier par les infldelles : » et comme entre aultres bonnes choses il aymoit le plaisir delà chasse, » estant sur le poinct de sa liberté, ayant sceu qu'il y auoit vne race de » chiens en Tartarie qui estoient fort excellens pour la chasse du cerf, » il fit tant qu'à son retour il en amena une meute en France. Geste race » de chiens sont ceulx que l'on appelle Gris, la vieille et ancienne race » de ceste couronne , et dict-on que la rage ne les accueille jamais. » Le chapitre XYII, intitulé de la Rage dee Chiens, est excessivement curieux k lire. Plusieurs remèdes, plus singuliers, plus extraordinaires les uns que les autres, y sont indiqués. Malheureusement la triste expé- rience s'est faite. .La rage est une de Ces maladies contre lesquelles la science est impuissante, à plus forte raison les empiriques dont il faut proclamer bien haut l'ignorance. Avant de finir, nos éloges sans restriction à M. Henri Chevreul qui a - '2-2:^ - bien voulu se charger de la nouvelle édition du livre royal , dont le texte est déj-'agô des incorrections nombreuses contenues dans les éditions antérieuresjet qui l'a enrichie d'une introduction où toute son érudition se rév^e. ' Nos' remercîmcnts à M. Au;.'iiste Aubry, le j-'énéreux éditeur qui nous a fait don d'un ouvrage précieux à jdusieurs titres et ([ui ne sera pas l'un des moins intéressants de notre bibliothèque. Rapport de M. Joliel sur le volunio de M. de Chabot, iiilifidé lirim d'herbe. — Renvoi à la Conmiission de puLlicalioii. Il est dans vos usages de présenter un compte-rendu sommaire de tous les ouvrages dont il est fait honnnage à votre Société. Cette coutume peut être parfois périlleuse pour les auteurs , embarrassante pour ceux A qui vous confiez le soin de vous présenter leurs appréciations, puisqu'il est bie» 'entendu qu'il ne s'agit pas d'un éloge académique , mais bien d'une criticpie sincère. L'embarras serait plus grand quand il s'agit d'apprécier l'œuvre d'un confrère en poésie, je peux dire aujourd'hui il'un maître, et surtout d'un ami, si l'unanimité avec laquelle j'ai entendu les lecteurs des Brins (V Herbe exprimer le plaisir que leur a fait éprouver ce livre cliarmant ne rendait ma tâche facile. Déjà un lie nos collègues, M. E. Bounlel, dans les strophes gracieuses ({ue vous avez entendues avec un si vif plaisir, s'est fait l'écho de tous. 11 a poétiquement interprété ce rés carrée, était |ieut-èln' placée sur une sépulture; on voit en- ••ore indiquées les ri^'oles qui duvaient l'entourer. In \ proloniïe ses quatre bras d'une extrémité à l'autre et est accompa^iné à son sommet d'im P, monopramnie bien connu du Cluist. L'A et Vil occupent la (.'•■'uclie ft la droite. (le petit monument, de même que la mosaïque, aux an^'le.s de l:i(|uelle on \oit de petites croix en pierre noire, nous send)le parfaitement justi- fier rhyp(jlhèse de M. Maître, l'un de nos confrères de la Société de l'Orléanais, à savoir que ces restes fîallo-romains doivi-nl appartenir à im établissement chrétien à Villours , contenqtorain ou envu'on de rai)oslolal de saint l.ncain. martyrisé, comme «m le sait, on \(\~ , entre Villours et Villepion. T.nir. I /'.-l •>:, — '2'M) — M. Lecoc(| signale à la Société une borne seigneuTial(» siii- le chemin de Champliol à Ûisème. Sur riiidicalion Iburnie par notre confrère M. (lorbin, en sa compaiïnic et celle de M. Isidore Prévosteau, nous avons lu 20 de ce mois trouvé sur le talus d'un chemin vicinal conduisant de la commune de Gham- phol soit à Oisème , soit à Saint-Prest, une borne seigneuriale portant deux ncussons armoriés -. celui du nord représente deux clefs en sautoir et une épée en pal, armes de l'abbaye de Saint-Pére-en- Vallée; quant à celui du midi , regardant le château de Yauventriers , il nous a été impossible, attendu la grande quantité de lichens qui le recouvre et aussi vu le mauvais temps, d'en reconnaître les figures. Il nous semble du devoir de la Société de tâcher d'acquérir la posses- sion de ce petit monument, ayant, vu sa position isolée et sur un che- min public, toute chance de destruction, laquelle est déjà commencée sur un angle de la surface supérieure. La Société prend acte de cette communication et décide qu'on fera des démarches près de M. le Maire de Champhol pour obtenir la cession de cette borne. — Cette démarche est d'au- tant plus nécessaire que déjà un grand nombre de ces bornes seigneuriales ont été détruites pour servir à construire le mur de la sacristie de Champhol. Le même membre fait un rapport sur les restes d'un aqueduc romain découvert à Chartres, rue des Changes. — Renvoi à la Commission de publication. Lecture d'an rapport de M. Merlet sur la Lettre de l'abbf' Uaiinou par M. L. Delisle. — Renvoi à la Commission de publi- cation. La lettre de l'abbé Haimon, que notre savant confrère M. L. Delisle vient d'éditer, n'était connue jusqu'à ce jour que par les fragments publiés par 1). Mabillon au livre LXXVIl des Annales de l'ordre de Saint- Benoil et par une assez faible traduction que D. Bernard Planchette fit imprimer à Caen en 1G71. Depuis, on avait toujours regardé cet opuscule comme perdu lorsque M. Delisle ont la bonne fortune d'en retrouver une copie faite en 1(J71 par les soins de D. Antoine Beaugendre. (le n'est pas seulement l'église de Saint-Pierre-sur-Dive (lu'intôresse la lettre de l'abbé Haimon, c'est aussi l'église de Notre-Dame de Chartres, et c'est à ce point de vue que je viens vous entretenir (fuelques instants de l'œuvre de notre conli-t're. Tous les historiens chartrains se sont déjà emparés des passages cités par Mabillon où l'abbé de Saint-Pierre rac'onte l'enthousiasme des pujiu- lations accourant de tous les points de la Normandie ]iour travailler à la reconstruction de Téulise de l'ullicrl. • (Jui a jamais vu. s'écrie Haimon, - •r.i\ — (lui a jamais fiiU'iniii rariuiiLT liaiis les siècles passes, ((lie des |iiiine- , (les seitiiifur^, îles puissants ilu siècle, enllés de leurs liuimeurs et de leurs richesses, aient soumis leiu-s cous superbes au joug pesant d'un chariot et se soient attelés, à la manière des bètes brutes, pour trans- |)orler au loin le vin, le blé, l'huile, la chaux, la jûerre, le bois, en un mot tout ce qui est nécessaire à la vie ou tout ce qui peut servir à la construction des é{;lises du Christ? Et tandis que mille hommes e( l'emmes et quelquefois plus sont ainsi attelés à des chariots, on s'avance dans un tel silence (|ue si l'on ne voyait ce specUicle de ses yeux, on ne pourrait croire à la présence d'une telle multitude. l'uis lorsiju'on s'arrête, c'est la voix du prêtre qui se fait entendre, apaisant les haines, écartant les discordes et rapi)elant chacun ;\ la conversion vers Uicu.... Aussi ta mère du Sauveur, en l'honneur de qui tous ses sacrifices s'accomplissent, .1 illustré l'é^rlise de Dhartres de tant de miracles, que si je voulais raconter ceux que j'ai vus pendant une seule nuit, la mémoire et la plume af6 feraic-nt défaut. «• Après avoir dit que c'est à llhartres ijn'a commencé cette sainte asso- ciation, llaimon rapporte (lu'à l'imitation du clerj-'é diartrain qui avait fait bénir des chariots d'un nouveau modèle pour servir aux pieux tra- vailleurs, les moines de Saint-Pierre-sur-Dive, assiu-ès que la foi en- fanterait chez eux les mêmes prodiires que dans les pays voisins, lirenl sulennellement bénir des chariots du même modèle ([ue ceux de Cliartres et bientôt virent de toutes parts les populations accourir pour travailler à l'édilice (|u'ils se proposaient d'élever à la Saiiite-Vierjjre. IJès-lors la construction de l'é^'llsc de l'abbaye marche de pair avec celle de notre ville -. l'abbé Haimon nous raconte quelques-uns des prin- ci|)aux miracles opérés pendant ces saints pèlerinages, et le nom de • lliartres se trouve sans cesse mêlé à ses récits. Ici, c'est Roliaise, i{ik' dame de (laeii, qui amène avec elle sa lille lledvise, inlirme depuis trois ans et ne pouvant mettre le pied à terre. On la porte sur l'autel ; aussitôt elle est guérie, et le lendemain elle part à pied avec sa mère pour faire le iiélerinage de (Ihartres, où llohaise avait fait vo-ii de la mener. Là c'est une jeune pauvre, haiiiluèe tie l'hôtel tlu seigneur de (iourcy depuis sa naissance, elle ne pouvait jnis se lever, que dis-je, pas même ramper sur ses genoux et ses mains, et elle se traînait misé- rablement sur le côlé. ha femme du seigneur pres.sait ^un mari de faire conduire cette malheureuse à (iharlres. " Allons plutôt à Saint-rieiii', répliqua celui-ci en se iTH)quant, c'est moins loin , et on dit qu'il .s'y fait Iwancoup de miracles. •• On itrèpare le chariot, on pose la jeune lille sur les genoux d'un .serviteur, (tn charge la voiture de présents poin* les moines, et les femmes s'allèleiit au char (jui part pour l'abb.ije. A |)eine elait-on en marche que rinfortunée sent comme uiu- douce chaleur cou- ru- dans tous ses iiiembrus, se.s nerfs s'allongent en craquant . et elle se lève tout-à-coiip entre les mains de celui (pii la tenait. • Arrête/., je \eiix descendre pour traîner avec nous le lounl chariot. I!ii l'Il'et . elle -.mf.' en bas du char et le c(»ndnit ju.sqn'a ."^ai ni -Pierre — 28:> — iiiie (lame de Bayeux, noininée Emma, était paralysée de ht moitié du corps. Elle avait déjà passé quinze jours en prières dans l'église de Chartres, mais n'ayant plus de quoi vivre, elle était revenue chez elle. On l'apporta alors à Saint-Pierre-sur-Dive : pendant trois jours , elle resta couchée devant l'autel; la nuit du troisième jour, elle vit en songe une dame dont la hlancheur surpassait tout ce qui peut se dire ; cette dame s'approcha d'elle avec honte et souleva son bras malade. La douleur ht pousser un si grand cri à la malheureuse infirme que tous ceux qui se trouvaient dans l'église et dans le cloître accoururent auprès d'elle -. on la questionne, elle raconte ce qu'elle a vu -. •< Eh bien, ma fdle, levez-vous et marchez » , lui dit un des moines ; et elle se lève et elle marche, et le lendemain elle retourne chez elle guérie et bien portante, célébrant les louanges de la Dame du Ciel. J'en passe , et des meilleurs -. c'est dans le texte même , avec sa foi naïve et ardente , qu'il faut lire les détails de ces miracles : je les affai- blis en les traduisant. Comme le fait très-bien remarquer M. Delisle, sous le règne de Philippe-Auguste, quand on reconstruisit la cathédrale de Chartres, ilévorée par les flammes en 1191, notre ville revit des processions de pèlerins apportant leurs pieuses contributions sur de lourds chariots et recevant en récompense la guérison de leurs maux corporels. Le trouvère .lean le ^larchant, dans son Poème des Miracles, publié en 1855 (Chartres, Garnier, in-8"), nous a conservé le récit des pèlerinages et des miracles de cette époque; mais un document cui"ieux, qui vient confirmer les dires de Jean le Marchant, nous est révélé pour la première fois par M. Delisle. C'est un acte contemporain, parfaitement authentique, auriuel par conséquent il est impossible de refuser la foi que des esprits sceptiques refuseraient d'accorder aux légendes du trouvère. Raoul, maire de Menonville près Villars, et non deMoinvdle, ayant abandonné au Chapitre de Chartres la grange de Menonville, voulut déposer sur l'autel de la Vierge l'acte d'abandon comme c'était la coutume. Mais les pèlerins étaient si nombreux et si pressés qu'il ne put approcher de l'autel et qu'il fut obligé de remettre sui' un autre autel, celui de saint Laurent, le couteau, gage de sa donation. Super allare sanli Lau- rcnlii dereliquil, quoniam eu die ad allare bcale Marie non poluil ad hoc faciendwn haberi accessus , propler insertam nmlliludinem populonmi ad allare concurrentium cl inluenlium rniranda (jue ibidem Dcus cl virlus mcrilorum béate Marie opcrabulu)-. C'est donc un opuscule fort ciu-ieux jiour noire pays que vient île piililier notre confrère, et nous devons le rQmercier d'avoir songé à envoyer à nuire Sitciélé un de ses iireiniers exemplaires. Dépôl iruiip proposition de M. .T. Grèslou, tendant à ce que la Sociélé fasse IVapper des jetons destinés à être dislrihnés aux nionibios de Conniiissions de déplacement. — Une (^-omniissiou — -iSA — de cinq membres ' , iliaigée d'exaiiiiner celle proposilion , sera nommi-e jtar le lUireau; elle est priée de s'entendre avec la Coniniisrjion à la([ni'lle a élé renvoyée la proposilion de M. Per- son -. M. Roux oflre à la Société le don de deux pierres meulières, trouvées rue de la Couronne, u" '.). — Celte olTre est acceptée avec reconnaissance. M. P. Durand fait comiaitre à ce propos qu'on a trouvé dans la même maison un cliapileau provenant probablement de l'abbaye de Saint-Jean, mais ([ui mallieureu- semenl a été détruit. On indique le clos Picliol connue fort in- téressant à fouiller à cause des restes de cette ancienne abbaye, Rapport de M. Ravault sur le Répertoire are/ièolor/ique de l'Anjou. — Renvoi à la Commission de publication. L'asserlrblée consultée décide que sa prochaine réunion auia lieu le jeudi 3 mai et que la séance générale publique sera fixée au samedi 19 mai, à deux Iieures. r.a s('ance est levée à cinq lienres. NOUVEAU MEMBRE ADMIS. Membre corrcsponiUiiil : M. GuYOT, percepteur, à Terminiers. OIJJKTS OFFEUTS \ L\ SOCILTK. Lellrc de l'abbe ilayiiion sur la construclion de ré|.dise île Saint-Pierre-sur-I)iv(>. par M. L. Debsle. (Uon dclauleur.) — Impr. Fête de bienfaisance du l."iiii;irs hSCid. (Don de M. (larnier. i — Impr. Répertoire arcbéol()<;i(|\i(' de rAniiui. mars hSdO. i Knvoi de- là Commission ar(dié(»lc)p;i(pie de Mainc-et-Ldin-. i — Impr. ' .M.M. Jdlicl. I5;iviinll, Mul-d.iiilicrl , .1, (iiolnn rt I'.iIiIk' CitiiioihI ' Voir /'/wr.v- 1 c;7;(//<.i-, |i. :ilii. — -234 — SÉANCE DU 3 MAI 1860. Présidence de M. de Boisvillette. Lecture du procès-verbal de la dernière séance. Sur la pro- position de M. le Président, l'assemblée décide que la séance pu])li(iue, d'abord fixée au samedi 19 mai, sera remise au dimanclie 20, à midi et demi. Le procès-verbal est adopté. M. le Président lait part à l'assemblée de la perte douloureuse de deux de ses membres, M. Dubreuil et M. l'abbé Paquert. Lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, annonçant le don de 27 volumes, par lui envoyés à la Société. M. le Ministre de l'Instruction publique a également adressé une nouvelle lettre concernant le Répertoire Archéologique de la France , qu'il voudrait voir exécuter dans le plus bref délai possible. — M. le Président annonce à l'assemblée qu'il a répondu à S. Exe. qu'on s'occupait activement de ce travail et qu'avant la lin do l'année on espérait avoir terminé les cantons de Char- tres nord et sud : il fait un appel à tous les membres de la Société pour fournir des renseignements à ce sujet. — Sur les observations de quelques personnes, on décide qu'on imprimera un Questionnaire où seront posés les points qu'il s'agira de traiter : des exemplaires de ce questionnaire seront mis à la disposition des membres qui voudront s'occuper du travail. On a découvert à Saint-Gleorges-sur-Eure quatre tombes en pierre de taille tendre , sans aucun autre indice d'ailleurs q\u permette de leur assigner un âge déterminé. Rapport de M. Merlet sur Coulombs, Lormayo et Pierres '. Ayant été informes (lu'iino i)arlie des (iùliris de l'ancienne aiibaye île Coulombs étaient journellement vendus comme matériaux, sachant iraillein-s (jue remplacement de ce riche couvent était en vente et que d'un jour à l'autre tout vestige môme de ce cèlèl)re monastère pouvait disparaître, nous avons voulu tenter de conserver au nmius le souvenu' de ce qui existe encore aujourd'lnii et tàcliei-, pendaid, (|ue cela est possible, de reconstituer par le dessin l'abbaye de Coulombs telle (pTelle existait au siècle dernier. Nous avons, je .crois, été assez heureux i)()ur y réussir cl , avec rdbiiucaure de M. (lillard . noli'c cdurivi-e de Nogent- ' Vdir Mciiioircs , I. 111, p. 25 cl suiv. — SX) — If-lioi, iiuiis ;ivun.s|ju, M. l". Diiraml cLmui, rirueillir ;issf/. île imlfs |imir rt'lablir d'une inanièrt' certaine l'ancien nionastèri' l-'abltave île Cuuloniljs, dont la fondation renionle vraisenddablenient aux dei-iruys-'ttMH|)» de la dynastie MérovinL'ienne, lut iiossédce à titre >iifcessir'|iai- les sei^'uenrs île No^'ent-le-Hni jnstiiTan eoinnieneenienl dn \l' siècle. Iles propriétaires laùpies laissèrent complètement détruire l'é^jlise et le monastère, et lors([ue, en 10^2, Odoiric, éYè(|ue d'Orléans, devint seiirneur d»* No!.'ent-le-Hoi , l'abbaye de Coulombs n'existait [ilus iju'à titre de souvenir. Le nouveau sei:_'ueur entreprit de restaurer cette abbaye, et fit construire une é};lise nouvelle, destinée à servir à la l'ois aux moines et aux babitants de Coulombs. De cette étjlise jH-imitive, il reste un très-beau porche très-bien conservé ; ;\ piucbe on aperçoit la base iTun clocher a[ipelé autrefois la grosse tour de Coulomhs où se trouvaient les cloches de l'église. Par terre sont (juatre chapiteaux octo- j,'ones, d'un travail très-frrossii-r , (jui devaient surmonter les colonnes delà nef p;;imitive. làilin on voit encastré dans le mur d'une étable. avec d'autres débris d'âges juiStérieurs, un autre chaiiiteau certainement de la même époque, où sont sculptés d'un côté deux petits personnages, de l'autre six bètes féroces s'entremordant. Nous signalerons encore lonnne vestiges de ces temps reculés un sarcophage très-mince, en pierre dure, découvert sous le chceur de l'abbaye; une tombe en grès, servant aujourd'hui à soutenir la charpente d'un puits et qu'on doit dégager pour l'envoyer à la Société, et enfin une fontaine qui se trouve exactement dans l'axe de la i)orte et qui était sans doute placée sous le clueur primitif, l/église de l'abbaye de Coulombs, ainsi restaurée par Odoiric, reçut pcmlaiil les siècles suivants divers agranilissements et embellissements. Ainsi, parmi les débris d'architecture encastrés dans le mur de cette étable dont nous avons ]tarlé, on remarque des fragments de bases, de colonnes et d'arceaux ijui peuvent remonter aux Xlll' et XIV siècles. On voit également au-dessus de la porte actuelle du jardin une arcature qui y a été rai)portée et qui ajipartient au Xlll' siècle. Les seigneurs de .Nogent-le-lloi se fai.saient abtrs enterrer ilans l'église de l'abbaye; ceux entre autres tle la famille de Thony y avaient élu leur sé|)ulture, et nous ne savons si ce Ji'est pas à un des membres de cette maison qu'd faut attribuer une toml)e de la fin du XIII' siècle, ([ui est aujourd'hui la projirielé de M. (îillard et dont M. I'. Durand a reli'vé le dessin. Pendant le cours des guerres entre la l'rance et l'Angleterre, sous le régne de Charles VI, l'église et les IcUiments de l'abbaye de (À)ulombs lurent brûlés et détruits : lorsque le calme fut un peu rétabli dans le royaume, l'abbe Jean Lannrault conçut le projet de construire mie nou- velle église sur un |)lan beancoui» jtlns vaste. La nef de l'église di'vait ivoir quatre travées .soutenues |ku' dix colonnes ; derrière l'abside on établit cinq chapelles dont on voit encore les restes, connue les biises di'S colonnes dt; la nef. L'abbé .lean ne construisit que les deux premières travées (vers Ur)8); la troisième fut faite sous l'abbé Klienne llerthier i\;ml I 'l'.i'i. cl enlin la quatrième sous (inillaume de llargeville, ablic di- — -236 — flmilombs do 1503 à 1515. Quanl aux chapelles et aux bas-côtés, ils ne lurent encore ttnmiinés que plus tard : l)ref réglise ne fut entièrement achevée qu'en 1530, année où Ton en lit la consécration et la dédicace. Ce fut également sans doute du temps de Jean Lamirault, dans la seconde moitié du XV' siècle, qu'on hùtit le cloître, dont il reste encore (juatre arcades assez bien conservées. Outre ces arcades et les restes des murs des chapelles et de jjases de colonnes dont nous avons parlé , on ne trouve que (juelques fragments sans intérêt d'architecture, parmi lesquels nous mentionnerons une tète de Vierge du XV' siècle. Lorsque l'œuvre de reconstruction de l'abbaye fut terminée , les reli- gieux abandonnèrent entièrement à la paroisse l'église primitive que l'ou restaura tant bien que mal, mais en se réservant la propriété ex- clusive de la Tour et en imposant au vicaire-perpétuel les plus dures conditions. Enfin, comme ce voisinage les gênait encore, en 1698 ils firent l'acquisition d'une place assez voisine d'ailleurs du monastère et ils commencèrent à faire édifier une nouvelle église paroissiale. En 1700, on découvrit l'ancien bâtiment , on renversa les murs pour faire une sorte d'avenue qui conduisait à l'église monacale , et pendant quelques mois le vicaire-perpétuel de Coulombs remplit ses fonctions curiales dans la chapeUe de la Sainte-Vierge en l'église de l'abbaye. Le 15 janvier 1701, la nouvelle église de Saint-Cheron fut bénite et consacrée. Elle est encore aujourd'hui telle à peu près qu'au jour de sa consé- cration, sauf un porche en bois qui a été démoli récemment -. elle n'offre absolument rien de remarcjuable comme architecture, mais elle renferme une relique précieuse de l'enfance de X. S. , celle qui fut portée à la reine d'Angleterre, Catherine de France, et qui valut à l'abbaye la pro- tection de Henri Yl. Le reliquaire qui renferme ces restes vénérés a été donné à l'abbaye par Miles d'IUiers , abbé coramendataire de Coulombs de 1518 à 1526. Au moins c'est ce qui paraît ressortir des armoiries de ce prélat placées derrière cette petite châsse. Ce reliquaire est en argent doré, en forme de chapelle avec deux volets. A l'intérieur, recouvert ])ar une glace en cristal de roche, on voit une croix en ivoire qui paraît remonter au XIP ou XIIP siècle; sur cette croix est un christ en bas- relief du même morceau que la croix , tout usé par le frottement et fixé sur une autre croix qui paraît en or et qui est ornée de filigranes, de perles et de pierres précieuses. Au-dessus du christ on aperçoit une main en ivoire également tout usée (jui sort d'un nuage. Le volet du devant est orné d'une Annonciation gravée au trait. Par derrière sont deux écussons, l'un d'illiers (6 annelets, 3, 2 et 1) avec la crosse et la mitre, l'autre à 3 merlettes, 2 et 1 ; ces deux écussons gravés à droite et à gaucho d'une croix avec son titre et 3 clous, plantée sur des rochers. La relique fut, dit-on, rapixirtéo do la Terre-Sainto par im seigneur de Villiers-le-Morhier; elle paraît renfermée dans une sphère qui supporte un petit crucifix placé au sommet de l'éditaile. Outre cette relique, on voit encore sur l'autol deux bustes sans valeur comme art , mais qui renferment des reliques de sainte Helvise et de - 237 - sainte Gemme, deux bienfaitrices de l'abbaye , dont les fêtes sont au- jourd'hui l'occasion de pèlerinages nombreux. Enfin, au niijieu du chœur, est une plaque de marbre blanc, longue de 1 m. 72 p^ ci larf-'e de 0 m. 85 c. , sous laquelle sont déposés les restes d'un des derniers abbés de Coulondjs, Léonard d'Espagnac. Cette plaque était autrefois dans l'abbaye , d'où elle a été transférée dans l'église le 13 mars 181G, en môme temps que les restes mortels de l'abbé et ceux de Jaci[ues et de Louis de Brézé et de Charlotte de France. En tête se voit un écusson en cuivre, incrusté dans le marbre, détruit en 93 et restauré depuis par les soins de la Commune. Il porte une coquille en chef et un croissant en pointe, accostés de deux épéesen pal. Au-dessous se lit l'inscription , également en lettres de cuivre . Hic JACET Leonardus de S.uiuguet u'.Vm.vuzit d'Espagnac , Kqi'es in Suphema Parisiensi Curia pRi.MORis Decl'ri.e Senator Clericus, Ta.m recti pertinax verique am.vns, ouam varia doctrixye supellectile , vlt/e morumque gravitate proratissimus : Regioru.m Edîctoru.m Relator prudens et integer : S' Pétri Ferrariensïs et IIuj. MoiNast. Minus Abbas, quam pater et amicus : S» M.vrtini Turonensis Canonicus : FiDE et pietate conspicuus. Annis circiter 72 natus Explevit TE.MPORA MI'LTA. Pahisiis oriit die XXI Jllii an. m. i)CA\. LXX.XI. E S' SuLPiTii Parociiia In IIANC ECCLESIA.M TRANSLATAS, Petentibls Priori et Monaciiis, qros, dl'.m vi.mt, foverat anxils, Sociari amat : Si;os lacry.mis amicos licti', Magnâtes iiolore, Senatlm orbitate, si;.mmo paipkres desiderk) MoillENS AFFECIT. Rrt/uiesral in jiarr. Tome 1. P -V 26 — ?38 — Une antre phique en marbre placée près du banc-cVœuvre rappelle la fondaticfii de Charles- Antoine-Léonard, comte d'Espagnac , de Sahugnet d'Amarzit, décédé à Paris le 10 février 1837. La famille d'Espagnac , dont nous avons l'honneur d'avoir un des membres poiu- confrère, fut en elîet la bienfaitrice du bourg de Coulombs. En mars 1781, l'abbé d'Espagnac obtint des lettres-patentes pour l'érec- tion à Coulombs d'un hôpital , dont les bâtiments servent aujourd'hui de maison d'école et dont l'ancienne porte, dite Porte de Saint-Jacques, forme la clôture d'une habitation particulière. L'abbé d'Espagnac avait donné son portrait à l'hôpital pour être placé dans le parloir -. ce portrait est aujourd'hui conservé au presbytère. 11 n'est pas signé , mais la peinture en est bonne -. au bas est cette inscription : il/e Léonard de Sahuguel d'Espagnac, ahhé de Vahhaye royale de Noire- Dame de Coidombs, de 5' Pierre et S' Paul de Ferrières , conseiller du Roy en sa cour de Parlement cl yrancV chambre cVycelle, principal fondateur du présent ctahlissement , authorisé par letlres-palenles du mois de mars 1781 , registre en Parlement le 3 avril suivant. Avant d'en terminer avec le bourg de Coulombs, notons encore l'an- cien pressoir de l'abbaye, construit au XV"= siècle sur mi emplacement acheté en 1558 du Chapitre de Chartres, et aussi une cave immense cin- trée, creusée dans le roc à la fin du siècle dernier et à laquelle travailla, dit-on, l'abbé d'Espagnac lui-même. Au sommet de cette cave est une trappe par laquelle on descendait les raisins vendangés dans les vignes des moines, situées sur la hauteur, tout autour du cimetière où furent enterrés les soldats de Louis XIV, morts pendant les travaux de l'aque- duc de Maintenon. De Coulombs nous nous sommes rendus à Lormaye où nous devions trouver encore un curieux débris de la primitive église abbatiale de Cou- lombs. Dans la maison de M"'* Ossude, sur le bord du Roulebois, servant de soutènement à une grille de jardin, on voit en effet deux pilastres du commencement du XP siècle, portant de hauteur 1 m. 90 c, base, fût et chapiteau. Ces deux pilastres sont vraiment surprenants par leur singularité -. ils sont tous deux en spirale, composés de quatre colonnettes, elles-mêmes en spirale ou formées de rinceaux et d'entrelacs , et dont chacune a des motifs variés -. entre les spirales sont placés de petits personnages fantastiques, sirènes, monstres marins, etc., figurant sans doute les Vices. Le chapiteau de la première colonne représente la Nativité (l'enfant Jésus dans son berceau avec la sainte Vierge et saint Joseph), l'adoration des Bergers (l'ange apparaît à trois bergers qu'on reconnaît avec leurs moutons) et enfin l'adoration des' Mages (un ange apparaît aux trois Mages couchés dans leurs lits; près d'eux sont leurs trois che- vaux). Quant au chapiteau de l'autre colonne, il est tellement mutilé qu'il est impossible d'en reconnaître le sujet. 11 y a à peine un an , cette seconde colonne était encore intacte , mais la pierre dont elle est formée est très-poreuse et l'humidité la détruit rapidement : il est donc à - ?:î9 - craimlre qut; dans un Iciiips assiv. ixiurL il reste à peine trace de ce cnrieux niorcyaii iraivhitecture. Malliourcuscnient il est (tresque im- possible de le* sauver: >["• Ossude n'est ([u'usufruitière, et la propriété appartitiot à dix-huit héritiers avec lesquels il est difficile de s'entendre à la fuis. Nous n'avons jiu visiter à l'intérieur la Tour de Loniiayc , mais il est à croire qu'elle n'a rien de fort intéressant. C'est l'ancien clocher de l'église qui ne remonte qu'au XVI' siècle, et qui ne doit, je crois, l'elTet qu'il produit qu'à son isolenuMit. Sur l'imlication de M. Uillard, nous nous sommes rendus chez un entrepreneur, M. DeshouUères, qui a acheté dernièrement des débris de l'église de Villiei-s-le-Morhier. Nous avons trouvé en effet chez lui six bas-reliefs du XVI' siècle en forme de souliassenient, qui semblent avoir servi de balustrade autour d'une croix ou d'un tombeau. Chacun de ces bas-reliefs olTre deux personnages à genoux sous une petite arcature (peut-étrf'des moines de Coulombs). Chaque morceau a un angle de retour oii l'on dislingue les armes îles seigneurs de Villiers-le-Morhier (II'... n %\T coquilles ih'... ri tinr hninlr ilc... avec leur devise : Dieu V proumoit. La corniche est ornée d'une rangée de coquilles. M. DeshouUières a eu la fionlé de consentir à céder ces l)as-roliefs à la Société pour la sonnne qu'ils lui avaient coûté ; nous lui devons des remercîmeiits pour cette complaisance. l-nfin, Messieurs, en revenant, je me suis arrêté à Pierres, dont le joli portail avait attiré notre attention le matin. Ce portail, construit en lôiO, est d'une architecture exactement semblable à celle du portail de la cha- pelle du château de Maintenon, tellement qu'on peut presque affirmer, sans crainte de se tromper, que c'est le même artiste qui a sculpté ces deux portes. L'église a une Ix'lle voûte en bois dont les bardeaux conser- vent des restes nombreux de rancienne peinture (croix, lleurs-de-lis et arabesques). Sur les murs on remarque douze croix île consécration peintes, toutes différentes les unes des autres. Près du bénitier est une pftite pierre tombale de 30 centimètres de largeur sur O'î de loni-'ueiu- Klle piirte au sommet une croix pattée ; A l'i-iildiir l'i ;iii ccnliv dn ht IloNORAHLE HO.M.MK M'- i'ii:iiHK Mass.vh, iMKx.rnKiR I)K M.MNTKNON . LEQCKL UKC.KDA LANNFii: \{yj'2. .1. II. S. Deux autres pierres lundiales plus grandes existent encore, l'une A l'enirée du .liieiir. I':iiitre .1 l.i porte occideiiUile OU elle sert de seuil; — 240 — mais les pas des fidèles les ont tellement usées qu'on distingue à peine une croix sur chacune d'elles. Enfin nous signalerons encore dans l'église de Pierres une lampe eu cuivre du XYIIl" siècle , assez joliment ciselée. Rapport de M. Paul Durand sur l'état actuel de Nogent-le-Roi , au point de vue archéologique. L'ancienne petite ville de Nogent-le-Roi était autrefois munie d'une enceinte fortifiée et protégée par un château hàti sur la hauteur ([ui la domine '. Enceinte et château ont disparu et n'ont laissé sur le sol au- cun vestige important -. ([uelques pans de murs, quelques restes de tours sont tout ce qui en reste : c'est dans les anciens plans et dans les vieilles gi'avures que l'on peut retrouver les indices de ces constructions. L'antiquaire qui visite aujourd'hui cette viUe y trouve cependant encore plusieurs choses qui sont dignes d'intérêt. C'est en premier lieu l'église paroissiale. Ce monument a été hâti en grande partie à la fin du XV' siècle. Trois choses méritent de fixer l'attention -. l" les créneaux qui surmontent la porte du midi; 2" la voûte de bois de la nef; 3" de beaux vitraux du XV^ au XVP siècle. Ces trois choses signalées tout d'abord , donnons une brève description de ce monument. L'extérieur n'est pas commode à examiner : des maisons et construc- tions diverses empêchent d'en approcher et obstruent la vue presque partout. L'apside remonte à la fin du XV° siècle : les deux bras du transsept ont été construits plus tard , et enfin la nef qui n'a jamais été terminée (il n'en existe que deux travées) date du mdieu du XVI" siècle. Le mur occidental n'étant qu'une clôture provisoire et un simple mur de refend, l'église n'a point de façade ni de grand portail. Le transsept nord est percé d'une petite porte (aujourd'hui murée) dont la décoration simple et élégante indique l'époque de la Renaissance. Le transsept sud offre, comme nous l'avons dit plus haut, une particularité qu'il est im- portant de faire remarquer. Cette église se trouvant tout à fait sur la lisière de la viUe, son flanc sud regardait la campagne. Elle en était séparée seulement par un large fossé d'eau courante, formé par la rivière d'Eure, et par un sentier fort étroit placé entre l'église et le fossé. On avait pratiqué une porte dans cette partie de l'église pour la commodité des gens venant de la campagne ou du château : cet accès leur était fort utile en temps ordinaire. Mais afin de se garantir en temps de guerre, cette entrée avait été fortifiée-, au-dessus du por- tail est une petite galerie garnie de créneau.\^ et de mâchicoulis assez ' Le cliâtcaii de Nogent-lc-Roi , après avoic été la propriété des seigneurs de Montiort, puis des rois de France, liil donné en 1 i45 par Charles VII à la famille de Brézé, qui le posséda pendant pins d'un siècle, et dont l'un des mem- bres, Louis de Brézé, passe pour le consfrurtenr de la nef de l'église de No- gent-le-Roi. - 241 - bien conservés. C'e&l un \i'nlal»le ouvrage irarcintcclure militaire des- tiné à la défejise de la ville. L'a [toiit fort large ou plutùt une voûte recouvre maintenant tout le fossé au devant de cette porte, mais l'on voit ençoi-e sur la gauche (en regardant celte farade) un passage étroit parni do deux parapets formant auti-efois uuc sorte de passerelle qu'il fallait franchir quand on arrivait à l'église île ce côté. En achevant d'examiner l'extérieur du monument, on remartpie la hase d'un clocher fort simple du XVI» siècle, placé à l'extrémité occi- dentale du bas-cùté sud : ce clocher à sa partie supérieure se termine par un jielit pavillon à joui', en bois, surmontant un toit en ardoise. Le milieu du transseptest surmonté d'une flèche élégante reposant sur une hase octogone. Notons aussi la partie extérieure des chapelles, au bas de la nef du coté du nord. Les contreforts et les pignons y sont décorés avec riches.se. Les gargouilles y présentent les formes usitées au com- mencement ihi X\ !• siècle. La fantaisie s'est donnée là libre carrière. On y voitKTes colonnes engagées ayant la forme de canons. Pénétrant dans l'intérieur, remarquons les deux premières travées de la nef ( les seules construites): c'est le mémo système de construction et de décoration ijue dans l'église de Saint-Eustache à Paris. Les voûtes sont en bois : leurs nervures qui s'entrecroisent et se multiplient d'une manière fort compliquée ont été exécutées en bois ainsi que tous les orm-ments et culs-de-lampe usités à cette époque -. on y reconnaît exac- tement les mêmes profils , les mêmes moulures et le môme système de clefs de voûte que dans les voûtes en pierre. Ce travail est d'une assez grande richesse de sculpture. Les clefs de voûte olTrent des écussons armoriés qu'il est bon de noter. Le premier est de à un chevron (le à deux quinlcfeuilles en chef cl une lêle de loup en pointe. Le second est mi-parli, au \" des armoiries que nous venons de décrire, au 2d de à un chevron de et Z nterletles, 1 en chef cl 1 en pointe. Ce ne sont donc pas les armes de Louis de hrézé, seigneur de Nogent- le-Hoi , sous letiuel fut consacrée l'église , et (lui , connne nous l'avons dit, passe pour le constructeur de la nef. De chaque côté de la nef il y a un tronçon de bas-côté donnant accès à des chapelles. Les deux bras de la croix sont nu jieu antérieurs à la nef. Le tlueur et le bas-côté «jui règne tout à l'entour peuvent remonter aux dernières années du XV* siècle. Les clefs de voûte du chœur sont aujourd'hui privées des écussons ' nuait chanter et mener grant feste sans issir de léans, si connue nre » sires le vont, il h amena son curé, (>l U-vèront la chatiu'e et trouvèrent ■" nre Segneur à r|ni los mouclieitos avnioiil fnil nue Ik^IIp boisle de leur — -2 '«3 — » ouNTage. Lors la porta li prestre en saincte é^lyse en grant dévotion... » •< Ci nous dit ♦'oniiient lïrë SoLrneur chu à un prestre en un pré par où il >' passoit el.nb pout one retrouver. En le retrouva connie en faucha le " pré q»ré mouches qui font la cire li avoient fait une chapelle de leur » ouvrage et calice et plataine seur quoi elles l'avoient mis. Et avint ciz " miracle en l'rouvence et onoor i est reste chapelle en une église guar- >• dée révéralnieiit. •> Ces [teintures de miracles du Sainl-Sacrenient sont accompagnées d'inscriptions, presque toutes brisées. Il serait cependant utile de les copier. Voici les deux seules qui soient complètes -. Uiui pai;rn dans ijoiicur pasini par bcinint le saint sacrement mais son rljrpal se l)innilia puis Ir parcn crut tcrnumrnt. Un prfl)rur qui inbiijnrmfnt reçut la trrs sarrrr Ijoslir nioiu'ut losl et uisiblrnicnt par la ijorijc ftst sa sortir. 11 serait bien intéressant aussi de dessiner plusieurs de ces images afin de les faire mieu.x connaître et d'en assurer la conservation. Au-dessus du portail méridional il y a une fort belle rosace dont les vitraux, du XV' au XVI' siècle, nous oflient une sorte d'arbre de Jessé avet quel'ogent-le-lloi possède encore un certain nondjre de maisons du XV' au XVI' siècle, dans un état de conservation qui permettrait de recueillir de précieux renseignements sur l'architecture civile au des- sinateur qui aurait le loisir de les copier exactement. La construction et la décoration de ces édifices privés n'est pas encore suffisamment connue : les vues pittoresques de ces vieux bâtiments sont fort communes, mais peu d'architectes ont pris la peine de les mesurer et de les décrire exactement. Celles de Nogent-le-Roi sont en bois -. les étages sont en encorbellement les uns au-dessus des autres -. le sommet des poteaux et les poutres saillantes sont ornés de sculptures : les fenêtres hautes sont garnies de volets à panneaux décorés avec plus ou moins de richesse, mais toujours d'un aspect qui réjouit et récrée la vue. 11 y a loin de la forme et des détails de l'une de ces maisons à l'aijparence froide et monotone de nos constructions en plâtre et dénuées de toute idée artistique ! Pourquoi notre admiration pour les arts du Moyen-Âge est-elle si stérile ? De tous côtés on entend des louanges de ces vieilles maisons, de ces vieilles sculptures, et de tous côtés ou les voit mutiler ou détruire avec un empressement qui excite les plus vifs regrets des vrais connaisseurs, des gens instruits et des artistes. Rapport de M. Bourdel, au nom des deux Commissions char- gées d'examiner les propositions de MM. Person et Greslou *. '< Deux propositions ont été soumises ù. la Société, lors des dernières séances, l'une par M. Person, ainsi conçue : « Chaque année, la Société accordera un ou plusieurs » prix , soit au travail le plus utile produit librement sur ■> une question d'histoire ou d'archéologie locale , soit au » meilleur mémoire présente sur un sujet mis au concours. » " L'autre par M. Jules Greslou , dans les termes suivants : « La Société fera fabriquer des, jetons d'argent et de » bronze, lesquels seront donnés, savoir : ceux en argent » aux membres des Commissions dont les travaux auraient « nécessité un déplacement, et ceux en bronze aux membres ' Voir Procès-Veihaux, p. 21 i) ol 233. ?i5 » des Commissions soit itcrmaiioiilcs, soit accidentelles, » lors d&riiafiiio réunion. » » Deux Conmiissions lurent nonjniées [muv l'examen de ces l)ropositions. Mais elles ont iiu devoir se réunir en connnim , par le motif que les deux propositions ont, au fond, un même objet : la création de médailles et de jetons. » C'est le résultat de cette délibération collective que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui à votre décision. " La proposition de M. l'erson a soulevé plusieurs oljjections. D'abord on a trouvé «{ue les mots cluif/ue année et accordera étaient trop impératifs et engageaient la Société d'une manière trop formelle et trop délinilive. Gomme il s'agit ici d'une dépense nouvelle -pour la Société, on a pensé qu'il pourrait y avoir un inconvénient à la rendre annuelle et obligatoire et qu'il vaudrait mieux la laisser à la libre disposition de la Société, laquelle en userait selon les circonstances et dans les limites de son budget. » Votre Commission a donc reconnu que la mise au con- cours avec prix ou médailles devait rester facultative pour la Société qui serait toujours juge de l'utiUté et de l'opportunité de la mesure. •) Mais alors, a-t-oudit, pourquoi délibérer sur cette propo- sition? Réduite à des termes généraux et facultatifs, elle devient sans objet ; et du moment qu'il est admis, en principe, que le droit de provoquer une mise au concours aiiparlient à chaque membre de la Société, à quoi bon inscrire dans nos règlements un droit que personne ne conteste et dont chacun a l'initia- tive? n Votre Commission n'a pas admis ce raisonnement, et, tout en recoimaissant (]u'en matière de mis(ï au concours, le droit de prop(jsilion existe, en principe, au jirolit de cluuiue sociétaire, elle croit cependant utile et convenable de fornuder ce dnjit et de l'inscrire dans nos statuts, ne serait-ce que pour mieux le ilxer dans la mémoire de tous (!t pour eu provo(iuer l'usage. Il est bon d'ailleurs de remarquer que lidee d'attacher des prix aux liavaux exceptionnels de la Société est nouvelle et mérite rl'i'-lre consat'ree jiar un vote soleimel. >' Mais aprè.s avoir admis, en iirincipe, que di-s prix |ionrroiil éli-c ;i.''>ri1"N ;iii\ iiK'illi'ii!.'^ travaux de la Socielé, faul-il décider, — 246 — comme ou le propose, que parmi ces travaux pourront figurer ceux qui auront été produits librement sur des sujets choisis par leurs auteurs ? .. Votre Commission ne l'a pas pensé. Elle a cru voir de graves inconvénients et même un danger pour l'avenir de la Société dans cet élargissement indéfini du cercle de ses appréciations et de ses récompenses. En elTet, si l'idée d'un choix à faire entre plusieurs compositions nées d'un même sujet s'offre naturelle- ment à l'esprit et présente une solution , sinon toujours facile , du moins possible et raisonnable, il n'en est plus de même lorsqu'il s'agit d'une œuvre unique à distinguer et à récompenser parmi Ions les travaux d'une Société. Alors naissent en effet pour les juges mille embarras et mille difficultés , d'abord sur le choix et la nature du sujet, puis sur la forme et le mérite particulier de ce travail exceptionnel. Sera-t-il archéologique , historique et littéraire, d'utilité publique ou œuvre d'art et d'imagination , d'intérêt local ou général , en prose ou en vers , long ou court, etc.? Questions délicates et embarrassantes sur- tout pour des collègues, et dont la solution, quoique juste qu'ehe soit, risquera toujours de froisser des susceptibilités respectables ou de décourager des efforts modestes et consciencieux. » En présence de ces difTicultés , votre Commission , tout en regrettant de s'exposer à laisser sans récompense quelque travail librement produit et d'un mérite incontestable , croit devoir cependant vous proposer de n'accorder des prix qu'aux travaux faits sur des sujets mis au concours par la Société. Ouant aux œuvres produites en dehors de ce concours et qui paraîtraient mériter une faveur exceptionnelle , il sera toujours permis de les signaler à la Société qui avisera , si elle le juge convenable , au meilleur moyen de les récompenser. » La Commission vous propose d'admettre aussi les étrangers dans les concours qui seraient ouverts par la Société. Cette admission existe pour la plupart des Sociétés savantes et litté- raires qui y trouvent des forces nouvelles , une source d'émula- tion et de brillants résultats. » » D'autres objections ont été faites. On a dit : Notre Société archéologique est encore bien jeune : n'y aurait-il pas un peu de présomption et d'imprudence à lui donner un rôle aussi im- portant? Comme toute Société naissante, elle renferme encore dans son sein des forces vives , de nombreux matériaux et un — y.T — besoin ualiirel d'exijansion : p(jnninoi ne pas épuiser ces pre- miers elenienl^ de production avant de recourir au concours (jui semblerait riéVéler un précoce épuisement , et surtout avant d'y appeler des étrangers, toujours expérimentés et redoutables? » Ces considérations délicates, émises du reste avec une par- faite convenance, n'ont point ébranlé votre Commission. Con- fiante dans l'avenir, elle ne s'est point elTrayée pour la Société de la création d'un concours avec l'admission des étrangers. Elle n'a vu dans cette innovation ni une témérité présomptueuse ni une marque d'imiiuissance, mais un heureux moyen de mieux utiliser nos ressources locales et d'exciter le zèle intelligent de nos travailleurs. Ce n'est pas d'ailleurs au moment où notre Société sollicite l'honneur d'échanger ses travaux avec ceux de la Société Kn conséquence, je viens, au nom do vos deux Commissions réunies , vous proposer l'acceptation des résolutions suivantes : " -Vrt. U-r. Sur la proposition du Bureau ou d'un de ses " m(*mbres, la Société archéologique d'Eure-et-Loir pourra, ■• quand elle le jugera utile et convenable, ouvrir un con- -« cours sur une question ou sur un sujet déterminés , con- » cours aïKjuel seront admises les persomaes étrangères à " la Société. n .\rt. 2. Les prix à décerner, par suite de la décision 1» d'un jury spécial nommé par la Société, consisteront en » médailles d'or ou d'argent avec une ou plusieurs mentions I. honorables. « Art. 3. La Société fera frapper, outre des médailles n pour prix, des jetons d'argent et de bronze, lesquels « seront donnés savoir : ceux en argent aux membres des I. Connnissions dites de déplacement, et ceux en bronze » soit aux membres des Commissions permanentes ou n accidentelles, lors de chaque réunion, soit aux membres » qui assisteront aux séances mensuelles de la Société. » Art. 'i. Les jetons de présence accordés aux membres 0 de la Société pourront être reçus en jiaiement de tout ou '• partie des cotisations annuelles, à raison de 3 fr. par jeton » d'argent et de ."50 cent, par jeton de bronze. Ces ileruiers >> pourront aussi être échangés cimtre des jetons en avL^Mil, • dans la proportion de 10 contre I. « I,;i discu.ssion est nuverte sur la judiiosilioM île M. l'eismi leiulante à établir des médailles pnur recomiienser l'auteur nu les auteurs des meilleurs mémoires produits sur un sujet uns au concours f>ar la Société. — 250 — L'article l^r du rapport de la Commission domie lieu à diverses observations. — On fait remarquer qu'il serait dangereux de donner le droit à chaque membre isolé de la Société de venir faire une proposition de concours ; ces propositions pourraient se renouveler à chaque séance. L'assemblée adopte donc cet amendement : Sur la proposition dit Bureau tout entier ou de six membres de la Société.... — Un membre demande que les sociétaires soient exclus du concours ; on fait observer que ce serait exclure précisément ceux qui sont à même de concourir : l'amendement est rejeté et l'assemblée désire qu'au contraire il soit bien entendu que les membres de la Société seront appelés au concours. — Un autre membre reprend la seconde partie de la proposition de M. Person écartée par la Commission et demande que la Société décerne des médailles, non pas pour un sujet mis au concours, mais pour tout travail produit librement et offert à la Société. A cette demande , on objecte les difficultés d'appréciation et les froissements qui pourraient résulter. L'amendement est rejeté et l'article 1er est adopté sous cette nouvelle forme : « Sur la proposition du Bureau tout entier ou de six membres » sociétaires, la Société archéologique d'Eure-et-Loir pourra, » quand elle le jugera utile et convenable, ouvrir un concours » sur une question ou sur un sujet déterminés par la proposition >) même, concours auquel seront admises, avec les membres i> de la Société, les personnes étrangères. " Sur la proposition d'un membre, un article réglementaire est adopté en cette forme : « Article 2. La question, mise à l'ordre du jour, sera renvoyée » à une Commission de cinq membres nommés spécialement. » Enfin l'article 2 de la Commission, qui devient l'article 3, est adopté sans opposition. L'assemblée consultée décide que l'heure est trop avancée pour passer à la discussion de la proposition de M. Greslou et en renvoie l'examen à la séance du mois de juin. La séance est levée à cinq heures et demie. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. W Membres titulaires : MM. MoNTÉAGE (Jules), à Chartres. Cave d'Haidicourt (Hermès), maire de Tarligny (Oise). Rousseau, vériricaleur-adjoiul des poids et mesures, à Chartres. Chapelain i Alfred i. architecte, à Paris. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : Robert de Gallardon. (Don de M. Garnier. i — linpr. Mémoires de la Commission historique du Cher, I*"'- volume. M"^ partie. (Envoi de la Commission.) — fnipr. .Viinuaire de l'Institut des provinces, 18GU. (Don do M. de Caumont. ) — Impr. Mémoire de la Société académique du département de l'Oise, I. IV. (Envoi de la Société.) — Impr. Répertoire archéologique de l'Anjou, avril et mai 1860. (Envoi de la Commission archéologique de Maine-et-Loire, i — fmpr. Revue des beaux arts et des cours publics, 5e, 6«, 7«-" et 8e li- vraisons. (Envoi du Comité central des artistes.) — fmpr. Los beau.\-.\rts, revue nouvelle , I'»* livraison (Don do M. le marquis de Laqueuille.) — Impr. Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, L' trimestre lie 18G0. (Envoi de la Société.) — Jïivpr. SRANCK l'IliLlQL'E 1)1' ao MAI isr.o. f'n'sidcnrc il.' M. de Uoisvii.lktte. La soaiico «'st ouverte a une heure, dans la grande salle des (It'librrations du Conseil inunicii)al , mise à la disposition de rassemblée jar M. lo Maire do Chartres. In grand iKnubre de uiembros assistent à cette? réunion, à laiiuelle se sont également lenduos plusieurs personnes étrangères à la Société. — 252 — M. le Président fait d'abord le compte-rendu habituel des travaux de la Société pendant l'année qui vient de s'écouler. Diversité Messieurs, (( L'ennui naquit , dit-on , de l'uniformité : l'esprit s'émousse à toujours suivre le même sillon , il se retrempe et s'aiguise à varier ses cultures ; et si le laboureur aime à semer dans le champ de l'intelligence les germes de sa pensée , de son savoir, de son talent , à porter sur le terrain de sa prédilection l'ardeur de ses études et le choLx de ses goûts, la récolte du jour ren- trée , il cherche aussi , dans la variété du loisir, un délassement utile et une force nouvelle. L'homme de lettres se fait artiste et l'artiste littérateur ; le savant ferme son école et redevient par- fois même écolier ; le soldat dicte ses commentaires ; le poëte , avec Horace , va chercher la solitude de Tibur ou les déhces de Tarente : » Mihi jani non rcgia Borna, Seil vacuuin Tibur placet, ami imbelle Tarenlum, » » Tous se reposant , celui-ci d'une œuvre par un acte difle- rent de l'imagination , celui-là par une simple distraction des sens, cet autre par un oubli ou un sommeil réparateur, et chacun devient plus fort et meilleur à changer ainsi de but ou de lieu. » Privilège heureux des aptitudes et des actes de l'esprit : l'espace ouvert , le travail hbre , le changement nécessaire ! Bien différent est l'ouvrier de la main , de la manufactui-e , qui gagne par la patience du labeur le salaire du jour, et, devenu habile à façonner certaine pièce , usera sa vie à produire la même pièce , classé dans ce que l'économie industrielle appelle la division du travail , et passé homme-outil , homme-machine , par la force de l'habitude et de l'uniformité , s'il n'a pas su, lui aussi , s'élever, par le sens intellectuel , au-dessus de la pra- tique de l'état et se créer les doux loisirs de la pensée après l'œuvre des doigts. » Si la variété détend et délasse le ressort chez l'individu , olle attire et plaît surtout dans la collection qui écoute plus (lu'cUe n'écrit, et s'intéresse d'autant plus volontiers aux bons — 2:^:\ — récils el aux bollus choses (iiio l'autéur a mieux bU lui eu |iarei la forme cl rejiouvoler le foiul. ') Votre Sycii'té l'a ainsi compris, Messieurs; elle a clierclie l'aclivitt» productive dans la diversité, cl tout titre de bon aloi , qu'il soit de frappe archéologique, littéraire, scientifique, ar- tistique, sans distinction d'origine, vous l'accueillez comme monnaie ayant cours et toujours gracieusement encaissée. -) Votre fonds pnncipal, ce sont et ce sera toujours vos Mémoires ; c'est par là qu'une Société se manifeste et se juge ; c'est le signe monétaire de sa valeur scientifique . j'allais dire son école. » Le deuxième volume est aujourd'hui rempli^ j'y reviendrai dans la suite de cet exposé, l'intérêt du sujet justifiera l'examen parlicullej-'-et, au besoin, servira d'excuse à l'examinateur: laissez-moi d'abord vous rappeler les propositions récemment admises pour étendre votro action et plus amplement définir vos attributions générales. -> Des choses du même domaine qui se passent autour de vous, des actes des Sociétés alliées, des œuvres, encore, de l'esprit ou de l'art produites en dehors de l'association , vous avez voulu suivre le courant extérieur, et, dans cette recherche, vous avez nommé des rapporteurs et reçu aussi des rapports qui, préparés on toute liberté et autorité d'appréciation d'au- teurs, vous ont, les uns, appris quelque chose que vous no saviez peut-être pas encore, les autres, mieux fait connaître ce que vous saviez déjà, plusieurs, mis en communication avec le mouvement des idées, et tous donné un attrait heureux à vos séances. l'ius près de vous, et sur votre terrain propre, des faits locaux se révèlent, des découvertes se produisent , là un docu- ment inédit . ici une villa oubliée, des médailles, ailleurs, au lyi>e connu, au lieu nouveau, bien de petites pierres isolées dont la réunion aide à Ibrnier l'édifice; de tout cela, vous avez composé votre chronique? qui est la conversation liltre, la cau- serie même, un peu de tout et de quelcjue chose encore, qui amasse les matériaux et livn.' le las au plus habile ou plus en I reprenant. • L'espace, aujourd'hui, sounic lar^^eiiieiil liacé; le pro- graiimie généralise, coniuie il coiivieiil aux aptitudes iulellec- In.ll.'s l'iicadre plus qu'il n'enlemie : de tout un peu. ije Ions l'oMi: I. i'.-\. n — 254 — lo plus possible ! Au terme de notre quatrième année scienti- liquc, littéraire, artistique, devant le public d'élite qui a bien voulu venir à notre séance solennelle, jetons. Messieurs, selon l'usage, un coup-d'œil en arrière, et portons aussi un regard rapide en avant. '< Parallèlement aux Mémoires, et sous les auspices de la So- ciété, marchent deux documents, l'un terminé, l'autre en cours; je veux parler du Dictionnaire Iiislorique ei delà. Sta- tistique arcliéologiqac du département . » Le Ministère de l'Instruction pubUque a entrepris, pour l'archéologie générale de la France , de vastes publications où viennent s'inscrire tous les noms de lieux , toutes les choses d'art ou d'ancienneté : il a demandé aux Sociétés scientifiques de concourir à élever l'œuvre en se partageant les matériaux. » A prendre d'abord cette assise appelée dictionnaire , elle ne consiste rien moins qu'à relever, colliger et rechercher, jusqu'à leurs date et forme les plus anciennes, près de 8,000 noms de lieux chez nous , disséminés sur le terrain ou épars dans les cartulaires et terriers : classer seulement par ordre alphabé- tique, c'était déjà labeur de patience habile et de temps; re- trouver, suivre , traduke dans les textes l'origine et la succes- sion des noms , ce devenait , en outre , œuvre de paléographie et d'érudition à faire la lâche d'un bénédictin. » Le Dictionnaire est terminé ; bientôt sorti des presses de rimijrimerie impériale, il servira de spécimen ministériel, à l'honneur de son savant rédacteur et à son double mérite de faire bien et d'arriver le premier. » La statistique départementale , l'une des tributaires du ré- pertoire général, est seulement commencée, rejeton naissant de la famille archéologique auquel il est trop tôt peut-être de demander son âge , mais qui gagnera à vieiUir, comme les ca- talogues, les inventaires ou les registres devenus avec les années des polyptiques, des cartulaires : on jette au feu l'alma- nach de l'an dernier ; on paie très-cher souvent celui du siècle précédent. , » Les statistiques locales ont cet autre avantage de conserver, du moins dans la mémoire , ce que le temps détruit ; quolques- \ms de nous ont vu encore le vieux château des comtes de Chartres, la tour du J{oi, comme on l'appelait aussi, la plupart ne connaissent que le fait simple de son existence , dont le lieu lia gardé aucune trace, v\ lo dessin n a lias même conservr la ligure. • •> Aiiis; loiiîbe pierre à pierre l'édifice du vieux temps , ruine d'abord et bientôt oubli; ainsi s'cllacent l'époque, la généra- tion, la forme, dans l'ordre matériel ; aujourd'hui œuvre vive, demain poussière, et sous la main qui le mène, le monde refait toujours nouveau. -> Mais riiomme, dans son intelligence, ne meurt pas tout entier; sa pensée écrite reste, et les révolutions des siècles el des hommes n'ont pas si bien pu l'effacer (Qu'elles n'aient laissé passer, ù travers leurs ténèbres et leurs décombres, les lu- mières et les monuments de rantiquilé. •• Sans prétendre assurément à la saveur antique, notre Uvre, qirîmd nous serons devenus des ancêtres, sera feuilleté lieut-ètre un jour avec quelque raison de cet intérêt de curio- sité que l'on met aujourd'hui ù fouiller ces inventaires du Moyen-.Vge, descriptions minutieuses faisant si l)ien connaître ou le trésor de Charles V, de son frère le duc d'Anjou, de Charles VI, du duc de Normandie, ou la riche bibliothèque des ducs de Bourgogne et du duc d'Orléans. » ^■ous parler de vieux livres et de vieilles choses, Messieurs, If sujet m'y ramène souvent; le naturel, un instant mis de- hors, revient vite au logis; aujourd'hui pourtant, j'ai avons faire entendre un aulrt^ langage, harmonieux à l'oreille, doux au cŒ'ur. " Sous le titre modeste de JJiit)^ cr herbes, un chaniiant es- prit a laissé courir sa pensée sur les fleurs de la poésie. Son vers souple et alerte plait , son sujet vif et gracieux attire, son humeur douce et délicate attache; on épuise le livre avant ilr le quitter, on y revient ajirès l'avoir lu : charme heureux de l;i muse, fille aînée de l'imagination iri'atricc. toujours jeune et toujours aimée ! •> Klle se souvient d'ailleurs qu'elle a eu des amis sur la teire chartraine, qui s(; nonunaient nesjiortes, Régnier, le tragique Uotrou (pie Corneille apjielait son père, Cojiu dllarleville le facile causeur, et, de notre temps encore, elle en comiile quel- (pies autres, fidèles à son culte, ins|tirés à ses chants, du grave au doux, du plaisant au sévère, habiles à la [tarure île l.i forme, nouvel attrait à la variété du fond. ■ (Ml ne l.iii plus de \eis aujourd'hui. di>enl les censeurs — 250 — moroses; le positivisme de l'époque a tué les poêles; il ve ai des hommes pratiques et non des rêveurs : rêveries de la pen- sée liLre, harmonies du rhythme dont s'accompagne si bien le style, beau langage illustré par tant de beaux vers , venez ici souvent ; l'antiquaire le plus ardu se laissera prendre à vos chants, et voudra les entendre encore, comme on entend tou- jours, sans se lasser, les dérivés féconds du bon et du beau. )' iVu cours de ces distractions charmantes qui m'entraîne- raient aisément à la dérive, si je ne consultais que mon plaisir et le vôtre , la raison du sujet me retient et me ramène à ses attributions plus intimes et plus graves, je veux dire à nos Mémoires, l'œuvre capitale do la Société : relisons-les ensemble ; nos invités, peut-être, nous trouveront un peu enclins aux longs discours d'un auteur parlant de soi; leur courtoisie, du moins, nous vaudra, jusqu'à la fin, leur attention. « Prenons les hommes avant les choses , l'histoire des faits avant l'historique de l'art; celle-là porte avec elle ses ensei- gnements : j'en veux pour preuve la vie aventureuse et la fin misérable de ce vidame de Chartres, Jean de Ferriéres, dont la notice biographique forme une bonne page de notre livre. » Seigneur et huguenot, l'une des têtes du parti , il se jette avec ardeur dans les guerres de religion où il perd jusqu'au sentiment de son pays, devient traître et cesse d'être Français , livrant le Havre aux Anglais ; rentré en France , il s'enferme dans son château de Gonfolens en Angoumois et y soutient un siège contre l'armée royale ; les temps n'étaient plus où un baron du Puiset tenait tête au roi Louis-le-Gros, et traitait presque, d'égal à égal, de sa soumission; réduit à se rendre aux troupes royales , Jean de Ferriéres , le puissant vidame , va mourir aux galères; ainsi, ajoute son biographe, la roche Tar- j)éienne est proche du Capitole. » C'étaient aussi de puissants sires que ces seigneurs de Gal- lardon que nous fait connaître l'histoire de leur forteresse depuis Geoffroy de Chàteaudun qui reconstruit le château vers 1020, au grand déplaisir de Fulbert , ainsi que de témoigne une lettre du saint évoque au roi Robert et à la reine Constance, jusqu'à l'épo(|ue où la vieihe [our, reprise sur, les Anglais et démantelée tm li21, n'a conservé deboul qu'un (juartier surplombant la base, de forme aussi pittoresque que de souvenir imposant. Gallardon a compté depuis, parmi ses seigneurs, Jeanne d'Evreux el sua iicvi'u J.uius, coinlo 5;. les duos (rAlcimni, coinh's du Pefclio, le cliaiicelior do France, l'liilii»pc Iluiaull de Chevciny, ]er surintendant Claudo lUdliun, et onlln les descen- dants du' connétable d'Albeil de Luynes, qui le possèdent en- core aujourd'hui. » Gallardon, lieureusement sortie des ruines et de robscurité de son i)assé, maniue une ère nouvelle de revue historique dans la(juelle viendront s'encadrer successivement les villes el leur état civil, politique, artisti(]ue. » Nou moins par goût (]ue par destination, la Société conserve le monument et, avec lui ou sans lui, le souvenir; el quand l'oubli, (jui vient si vite après la chute, allait bientôt l(»ul effacer, ruine el renom , remercions ces habiles el zélés restilu- teurs de^Hos monuments anciens qui ont sauvé au moius la mémoire. •' Déjà d'excellentes notices vous avaient reproduit la chàlelle- nie de llabétan el l'abbaye de Sainl-Sanclin dcChuisnes : la cha- [lelle Notre-Dame de la Ronde, à son tour, est revenue au jour, historiiiuemenl pailant, car de sou emplacement vous cherche- riez vainement la place sur le cùteau de Cocherelle, voisin de l'Eure el de Dreux , au bord du bois qui seul a retenu l'écho de son nom. 11 y avait plus qu'une œuvre d'art dans ce petit mo- nument, il gardait la signature d'un acte de foi, d'un vœu de captivité religieusement accompli après la délivrance. L'éminenl chroniqueur Philippe de Comhies s'était trouvé sur le chemin de l'amitié de ce rude compère dont ses Mémoires ont écrit riiistoire : les plus liant placés dans la Familiarilé de Louis XI tombaient bas devant sa haine : le favori évita la chute, mais, moins habile pendant la régence, lui aussi avait connu la gène des cages de Loches el tâté des entraves ([u'il api>elle les /ilktlcs du lloi : sorti heureuseme.'it de prison, C.omines alla déposei- ses (haines et sa pieuse r(>connaissance aux pieds de Notre-Dame lie la Ronde. L'r.r-ro/o du |iiisonnier, l'église relevée par les libéralités de Louis XI (I \H'^)^ tout aurait jieriilans la iouinienle, si mi heureux cherciieiii- n't lail venu, à [iroitos, lire cette page déchirée du grand mamiscril du passé. " l'n autre; lecteur de ce livre inépuisé a feuilleté le terrain niT-me el écrit mie boime description de loules les cbo.ses anciennes qu'une circonstance favorable lui a peiniis d'exhumer ; le sol du vieux Chartres*, su[ierposilion de tant d'éjKxiues, a - 258 — conserve dos épaves contemporaines de Leauconp : poteries, médailles, objets d'art et d'utilité, cheixhez dans les couclies et vous trouverez un peu de tout. C'est ce qu'a fait, au déblai de la Butte, l'habile explorateur dont je cite la notice; Gbartrain par circonstance, archéologue par goût, il a su rassembler des témoins authentiques et les faire parler chacun à son tour. Mes prédilections d'antiquaire ne vont pas jusqu'à regretter la vieille butte Sainte-Foy; le temps marche et ma raison le suit; mais, débris d'un grand âge , ce monticule de main d'homme tenait à l'histoire locale, et il est bon qu'il ait trouvé son historien. ') Chartres gaulois, romain ou moyen-âge, a-t-il, du plus au moins, étendu son enceinte urbaine ou suburbaine? Ville ou faubourg, la petite vahée des Vaux-Roux qu'est venue niveler la butte, comme fait un coin d'une fente, a dû, en tout état, s'annexer intimement à la cité principale : nul lieu ue s'est montré plus riche en débris antiques ; c'est là qu'on a trouvé , avec d'autres , ces figurines de terre blanche au type de Vénus- Anadyomène , et les traces , aussi , du four de la fabrique : four et figures, les ouvriers, selon l'usage, les mettaient au ciment; une main intelligente a sauvé du marteau quelques éclats et, de ces fragments, un expert érudit a su recomposer un tout : la colonisation romaine par lui n'a pas seulement laissé à Chartres, en signe de son passage , des aqueducs et des murs , elle y a pour représentants des figurines et le lieu même de leur fabri- cation. » Ce n'était pas assez de recueillir çà et là des épaves du tout, il importait de conserver le tout lui-même avec sa figure et ses rides du vieux temps , avant celle que lui a faite brusquement le rajeunissement révolutionnaire et que lui donnent chaque jour les embellissements nouveaux, il fallait un plan archéolo- gique de la viUe : cette œuvre considérable est aujourd'hui très- avancée : le plan de Chartres dessiné en 1750, c'est-à-dire resti- tué dans la partie scientifique, n'attend plus que le complément ou l'impression graphique. L'encouragement municipal n'a pas manqué à l'œuvre chartraine, et la Société est heureuse d'en remercier l'Administration. » Si j'avais le temps de voyager à, petites journées, je pour- rais, Messieurs, vous ramener, non sans quelque intérêt, sur les excursions archéologiques de l'année et vous montrer nombreux les iumuluS; viha. mosaïques, gisements monétaires et ol)j(^ts — Vo'J — anti(]iu's qu'elles ont rcinis au jtjur : iiuur uiéïKij^er vos inslauls l'I ma revue, yiarclianl plus vite, nous airivemus plus tùl. » Laissoz-iiioi pourtant vous montrer, avant de (piilter cette partie dusujet, notre Beauce, dappaience si fruste et si stérile en archéologie , comme un lieu dexploralion nouveau encore, quoiiiue déjà connu de nos voisins dOrléans : avant nous ils y ont lait les plus précieuses découvertes numismatiques; avec nous ils se sont rencontrés récemment non loin de Terminiers et de nos limites communes, in teniiinis, près d'un modeste hameau dont je rappelle le nom, Villours, parce qu'il s'est trouvé là une réunion curieuse de signes anciens: pierres déta- chées d'un groupe celtique, mosaïque dallant le sol du Ijalncum d'une villa, galeries souterraines à l'usage possible de silos ou refuges, la-blette de pierre timbrée du lalinnmi clirétien ; ces restes et cette relique, d'âge antérieur au \l'^ siècle, constituent par eux-mêmes un fait de succession remaniuable : la notice orléanaise y rattache en outre cette tradition légendaire : » A l'exemple récent de saint Germain d'Auxerre qui, seul et de sa parole, venait d'arrêter les Alains au seuil de l'xVrmorique, saint Lucahi, lun de ces généreux confesseurs de la Gaule encore romaine, accouru à la suite d'Attila pour conjurer l'ouragan hunnique et sauver Orléans de la foudre « du Uoi des rois, » aurait trouvé le martyre dans sa glorieuse entreprise, lout à C(Mé de Loigny ( Lucaniacum I , où s'est élevée depuis l'église consacrée à sa mémoire. » La bibliographie n'est pas restée en arrière de l'archéologie l»lus spécialement monumentale : ce sont de riches monmiients aussi que les livres racontant ce que les pierres se bornent à figurer. '< O'iel infatigable narrai. -ur que ce Guillaume Laisnédonl un habile lecteur ou plulùt traducteur nous a continué les mémoires! Tout lui est bon, chartes, chroni(|ues, récils, écrits, faits per- sonnels ou généraux, il prend, conqnle, rassemble; au hasard, au caprice du moment . il écrit douze gros volumes d'une main patiente et d'une écritun^ serrée plus semblable à des points ipi'à des lettres : d'autres viendront après lui fouiller dans ces archives, chacun selon ses goùls : c'est la charité littéraire à sa [ilus haute expressiim. » I/innnutabilité du dngnie n a pf)inl si étroitement détermine la lonue litin'giqne iju il i\'\ ail eu. a Uoine el ;i Paris, ancien- — 260 — iiemoiil et plus laitl , qu'un seul bréviaire, un seul missel or- thodoxes : uDurri do la lilnrgie de Mabillon et de l'orthodoxie de Bossuet, le bréviaire chartrain, sous la plume de son docte historioiïraphe, se montre surtout gallican : je le soupçonnerais volontiers d'avoir passé par Port-Royal pour arriver, avec ces impressions de voyage, jusqu'à nous : à s'être trompé de route, si quelques-uns l'en accusent, il est sans doute permis de s'éga- rer en compagnie de Nicole et de Pascal. " La Société , vous le voyez , Messieurs , par ces esquisses , a traité un peu de tout , excepté encore de l'instrument propre de la pensée, du langage, dont il me reste à sonder les origines , avec l'érudit philologue qui m'amène sur ce terrain tout em- preint à ses yeux des étymologies radicales. " Les langues et les peuples, partis d'un point commun, ont gardé, à travers le temps et les nations diverses, quelque chose de leur nationalité primitive : en France , par exemple , pays de l'unité monarchique où il n'y a aujourd'hui que des Français, cherchez sous l'enveloppe d'apparence unitype et vous trouverez encore du Gaulois et du Frank , le représentant de l'esprit et celui de la force : pourquoi^ si la persistance suit dans les races, ne se conserverait-elle pas aussi dans les dialectes propres ou les racines du langage? Et si vous étendez, de proche en proche, ces inductions philologiques, pourquoi encore, chez les descendants d'une même famille primitive , ne saisiriéz-vous pas comme un vague souvenir de la langue-mère? » Le peuple qui a le mieux gardé la figure ou le type de race paraît aussi (je lis toujours le mémoire) le plus probable gardien de la tradition du langage ; c'est le Kimri de notre Armorique et son frère le Gaël de la Bretagne voisine. » Les études linguistiques, aujourd'hui, poursuivent sans doute plus sûrement, à l'aide des idiomes hindous, le radical de la langue primitive parlée par la grande famille asiatique avant sa dispersion vers l'Occident ; mais celui qui a vu de près le Breton- Celtique ûxe dans son galbe de race, fidèle à sa tradition, qui a entendu et compris son langage tel aujourd'hui qu'aux temps druidiques, qui, l'imagination séduite par cette stabilité du ra- meau, va jusqu'à refaire sur son type le tronc commun, celui- là, s'il n'est pas dans le vrai absolu, à supposer que le vrai de la question se trouve, poursuit du moins le vraisemblable ingénieux, l'explication possible à défaut de la démonstration rigoureuse. — -2G1 — >. NuLis vivon» MU tuui de souvenirs. Messieurs, et qui aime à raconter s'e-xpose aisément à se répéter : dussé-je prêter au reproche, Ja'issez-moi vous redire encore que si vous avez com- meucé'ùne bonne chose par votre Exposition de 1858, vous avez à la compléter utilement par ce que j'appellerai le.vplication du livret. » A la curiosité de l'œil, ajoutez l'éducation de l'esprit et, sous le mirage d'aspirations nouvelles, l'art s'empare de la collection, la vie anime la ligure, l'enveloppe plasli({ue sent le souille inté- rieur, le génie, en un mot, se révèle; car il y a du génie à faire transparaître la pensée sous l'œuvre des doigts. Ces hautes attributions de la peinture, de la statuaire, des divers temps, des écoles variées, chacun les perçoit sans doute, d'instinct ou de sentiment, tous les comprendront mieux s'ils y sont plus sûrement aidés. » Et ces mille objets d'art, de curiosité, de futilité même, dont vous avez encore composé tout un musée, grandissent en valeur et estime s'ils trouvent un expert qui vous enseigne leur âge, leur raison, leur espèce, ou sache seulement vous dire qui les a faits ou (|ui les a portés : l'instrument muet bien expliqué devient parlant et la matière inerte participe au mouvement. « Déjà de bonnes notices ont commencé l'œuvre du compte- rendu : je suis heureux d'en remercier ici les auteurs et je m'appuie de leur concours acquis pour appeler plus vivement celui des continuateurs. '» Les arts, les lettres, l'histoire, la science se louchent et s'en- chaînent : ([ui a goûté du finit de l'arbre voudra en faire sa nourriture : c'est le propre aussi des appétits délicats de cher- cher le nombre et, la variété des saveurs, ai-je dit en commen- çant, redirai-je en terminant la revue rétrospective de nos tra- vaux, de nos études et de nos délassements. •' L'année aura été bonne, non pas seulement pour notre Société, mais autour d'elle : de tous h^s points de rinlelligence, aujourd'hui, les esprits t(^ndent à se trcuquT aux connaissances humaines; je n'en veux pour témoins o\i indices locaux que ce courant progressif, cet entraîni'inent conmnui au(piel nous assis- tons : ici, inconnu hii-niêm(^ et pour ainsi dire jierdu, prescpie sans boussole, au milieu de l'esiiace, lui modeste médecin île nos cainf)agnes découvre le chemin d'un nirpuscule piamlaire voisin du soleil, venant ainsi ronlirmer la prévision uialhruialiipie el ToMi; I. r.-\ . ;'S — 262 — démontrer, une fois de plus, qu'une l)ranclie particulière de science pousse aisément sur la tige d'une autre science; là nn cours public s'ouvre, où l'étude première des causes prépare et l'enseignement des procédés assure l'expérience dans une spécialité pratique et un ordre restreint d'aptitudes : les écoliers arrivent en foule , curieux d'entendre et d'apprendre , ouvriers au début et bientôt passés maîtres es œuvres de jardinage. )) Il n'est pas jusqu'à ce cortège historique personnifiant un grand fait chartrain et le souvenir du « bon Roi » , qui n'ait aussi sa raison intelligente à côté du but bienfaisant : c'est de l'histoire en action ; sous la forme amusante cherchez l'intention utile : la charité, d'abord, toujours bonne à prendre, la mémoire du passé, souvent douce à garder. >) Semez : il poussera certainement quelque chose et, si vous prenez soin d'arracher à temps la mauvaise herbe, la récolte sera bonne; cultivez non pas uniquement pour vos satisfactions propres, mais pour cehes aussi du plus grand nombre. L'homme a été créé pour le travail , qu'il fasse sa tâche personnelle : pré- destiné à vivre en société, chacun doit encore mettre la main à l'œuvre collective; libre sous le suprême arbitre, fini seulement devant l'infini, l'homme est parce qu'il pense : la loi de son es- sence l'obhge et le mène ; à lui l'œuvre inspirée du souffle créa- teur, la production conséquente du soi inteUectuel, car, suivant l'image du poète , il lui a été ordonné de regarder en haut vers les espaces de la pensée féconde.... erectos.... tollere vultus ! » Ce compte-rendu, qui prouve les progrès toujours croissants de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, a été plusieurs fois chaleureusement applaudi . On passe ensuite aux lectures arrêtées pour cette séance. Bior/rapîiie de Louis Licherie, peintre d'histoire, par M. Em. Bellier de la Ghavignerie. — Renvoi à la Commission de publi- cation. Les deux Cygnes, poésie, par M. Met-Gaubert. LES nEUX CYGNES. C.'ost donc toi f[ui rem])lis les àme^ d'allépresse . ?(rur (le la l'ilié, Divine Amitié Par la iloii('(> tendresse. — -^03 — Ainsi l'on peut voir autrefois , Au fond des Lois . Sur un ininionse lac à Toau toujours lraii(|iullo Deux cygnes dierciier uu asile. If même nid tous deux les contenait; La môme eau les désaltérait; ils mettaient en commun et la joie et les peines Et lorsque les Autans retenaient leurs lialeines , Souvent on les voyait, au souffle des zépliirs, Déployer leurs ailes brillantes , Naviguer de concert sur les eaux transparentes; Ti'ls r't.iii'iii leurs plaisirs. Il n'est pas de mer sans orage. !'n jour l'un de ces deux amis, louant sur les bords du rivage. Dans des rets perfides fut pris. 6ou l'ylade frémit, accourt, à cette vue. Et tente en vain de le débarrasser; De nœuds serrés la corde était pourvue , Le cygne ne put la briser. Alors, en sa douleur amère, Dans le nid, il se cacbe , il s'afflige, il gémit, L'infortuné se désespère, Pendant le jour, pendant la nuit. Toujours iuconsolaljle , Il pleure son ami d'une voix lamentable; Il visite les lieux que ciiérissait l'absent, Et l'onde dans laquelle il se baignait souvent. Et la rive où tous deux s'étaient joués ensemble ; Ces tristes souvenirs redoublent i^es regrets; Dans sa douleur, il lui semble Revoir encor son ami dans les rets. Uo jour, ([u'à son ordinaire. Il nage, en traversant les eau.x . Vers les fatals roseaux Qui virent commencer sa cruelle misère , Soudain , Il aperçoit, dans le louilaiu. Planant sm- la forêt altière Son compagnon sorti de la volière Où l'avait renfermé, Loin du cygne bien-aimé. De l'oiseleur la barbare pnideme Il avait prodigué ses généreux en'ort,< , i'oui retrouver l'objet de ses transports, — 264 — Et de son maître enfin trompé la vigilance,- Le cygne hésite, il redoute une erreur, IJ balance encore Et n'ose ouvrir son âme à la joie, au bonheur; Il s'arrête.... il a vu le cygne qu'il adore Et bientôt son ami se trouve à ses côtés.... Tous deux sont enivrés D'une pure allégresse, En retrouvant enfin leur mutuelle tendresse ; Et l'un l'autre joyeux Se caressent alors de leurs becs amoureux. Notice sur l'église Saint-Lubin de Châteaudun . par M. Luc. .\Ierlet. — Renvoi à la Commission de publication. Souvenirs de Clisson, poésie, par M. Joliet. CLISSOX. Au paro ik' la Varcnnc, pi-rs des luiiu's du château; de Clisson. Sombre castel , sur ta couronne Le temps qui sème et iiui moissonne A promené sa grande faux. De tes vieifies tours féodales. Le lierre escaladant les cimes triomphales S'accroche aux pierres des créneaux -. Le nid de l'aigle sert de retraite aux moineaux. Des chants d'amour, de guerre et de chevalerie Plus ne retentit le vallon. Reine du siècle l'industrie A posé ses moulins au pied du fier donjon. Filer la laine ou le coton N'est pas un métier moins honnête Que de s'en aller en conquête. Qu'on s'appelle César, Alexandre ou Clisson Je ne vois d'auti'e différence Entre voler et conquérir. Que de s'exposer à mourir Par le sabre ou |iar la potence Sous la niasse d'armes dts preux , Sous les balles des blancs, sous les canons des bleu^ . Trop de sang tacha ces murailles. Je préfère au récit de ces mille batailles - -Jt).') — Ce pair liospitalier, sa légende d'amour Aussi fraîche qu'au premier joui-. I.a, suivant îles souvenirs plus ou moins aullienluiues. Sous ces rochers moussus , lléloïse rêvait. Je crois à ce récit, et nar^'uant les critiques Je tiens pour vérité la fable (jui me plaît. S'il fallait feuille à feuille arracher à rhistoin- Ses vieilles erreurs , (Combien resterait-il à l'arbre de mémoire Et d'ombre et de fleurs .' Ik'hiise, Abailard, (pielle est encor l'image. Le doux souvenir Qu'évo(|uent vos deux noms répétés d'âge en dge, Sans se désunir? Kst-ce le grand docteur redouté de l'iiglise Et de saint Bernard , Flambeau d'un siècle.' non... c'est l'aiiianl d'iléloisc. C'est Pierre Abailard. A travers les abus de la dialectique Son obscur fatras, Syllogisme, dilemme, et rouille scholastique, Dans CCS grands débats , Après mille ans passés dans la paix du silence, C'était le duel De l'esprit d'examen, de l'esprit de croyance, Procès solennel ! Qu'avant le temps voyaient recommencer nos pères, Lorsque de la foi Il prit, avec respect scrutant les saints mystères, La raison [loin- loi. Pourtant au grand docteur on ne penserait guère. •Juclipies érudits Seuls viendraient remuer sous leur dmle poussièrr Ses pesants écrits : Tne femme a iloré d'un rayon de lunnère Sou nom ipii sous l'oubli dormirait enfermé. Trois mots .-^ont leur histoire entière, ils ont aimé. — :?66 — Tout cliaii^e sur l;i terre et tout s'y renouvelle , Tout , excepté le cœur humain. Ainsi (jue la nature il est l'œuvre immortelle De l'architecte souverain. La Sèvre , en murmurant sous cette ombre éternelle , S'enfuit comme autrefois dans ces prés toujours verts; Le cor des chevaliers se tait dans la tourelle : Du rossignol toujours on entend les concerts. Biographie de Claude Rahet , poète chartrain, par M. de Lépinois. — Renvoi à la Commission de publication. Supj)lhjiic en faveur d'un instituteur, poésie, par M. Ern. do Chabot. A Monsieur Denain, Inspecteur de V Académie. SUPPLIQUE POUR LE MAÎTRE d'ÉCOLE DE SAINT-DO.MEU. .l'habite au fond du Perche un tout petit village, Obscurément perdu dans des flots de feuillage , Saint-Bomer est son nom. — Si bas est le clochei' Que l'oiseau voyageur n'ose pas s'y percher! Mais à l'heure où revient le doux mois de Marie Chaque pauvre masure est charmante et fleurie; Dans le pommier du seuil niche le gai pinson Et le rouet murmure au fond de la maison. Parmi tous ces taudis que mai remet en fête Un seul, à mon avis, — l'avouerai-je? — a l'air bêle : n'est la maison d'école.... un de ces monuments.... Au rabais.... comme en font tous nos gouvernements.... — Une grande maison — blanche , — aux fenêtres grises , — Aux plâtras délabrés-. — du socle jusqu'aux frises. Tout y dort; et c'est là, sous ce toit de l'ennui, Que vit le bon vieillard qui m'occupe aujourd'hui. Ce n'est pas un savant que mon pauvre bonhomme ! Mais il en sait assez; — il sait comment se nomment Monsieur le Sous-Préfet et monsieur l'Inspecteur ; De sonner l'Angelus il a bonne mémoire ; Et le dimanche assis dans sa chape de moii-e 11 dort, les yeux ouverts, au serm'on du Pasteur; Jl a le nez pointu, l'œil triste, et pas de ventre : Ne se grise jamais, — jamais! quoiqu'il soit chantre! — -207 — Il esl instilutour , greffier et sacristain : Il met, !Ï rertain jour, assez bien rortliograplie, El destiiilorilés décliilVre le paraphe, He-qui nie fait penser qu'il sait le chaltlécn. il cache maints talents sous un modeste voile : Autrefois dans sa classe il faisait de la toile : Il pèse habilement le tabac des fumeurs ; Il fait un peu de tout... et de mille autres choses; Ensei^Mie le plain-chant, écussonne les roses \\t ilans son jardinet fait pousser des primeurs. N'allez pas lui parler, pour Dieu! de botanique. De grammaire, ou d'histoire et surtout de logique : Il est bien trop sensé pour savoir tout cela! Que^voulez-vous de plus, pourvu qu'il les enseigne.' Plus d'un ne fait pas mieux qui pourtant le dédaigne! Je sais de grands savants de cette force-là ! Ce n'est pas un aiglon de la nouvelle école : Il n'a jamais suivi, lui, de cours agricole; Il croit que le bon Dieu fait seul pousser le blé. Il ne sait pas tailler ses pêchers en palniettes; Ni lire Rabelais.... même avec des lunettes.... Aussi par nul remords il n'a le cœur troublé. Et pourtant, chose étrange, il est bon diplomate : Il sait sourire à temps et caresser la patte Du chat, du chien, du maître et surtout du fermier; Il sait calmer le vent et soutirer l'orage : Et depuis soixante ans qu'il habite au village. Sans s'en douter peut-être, il en est le premier ' I l'aul-il jeter un nom dans l'urne électorale, Toujours le nom choisi par sa main iloctorab» Sortira triomphant à l'unanimité '. Dès qu'il a dit un mol disparait huit nlislarle; Et les plus forts es[)rits .c'adres.sant à l'oracle, Lui concèdent le don d'infaillibilité. Siiii> MMi liiiii \ifii\ hiiiioiit lie raliin' aiiv plis anqtles Il pourrait aux njués donner de bons ext'nqtles Qui seraient de nos jours utilement suivis ; Il sert firrr nvinur toutes les dynasties. ilist(iri(|ii( — 268 — :M:iis pour un triste exil dès qu'elles sont parties, 11 sait oublier ceux qu'il a le mieux servis. Oli ! c'est avec respect que de lui je m'approche: Quand je le vois, l'œil morne et la main à la poclie, Ouvrant sa tabatière à nos gros laboureurs , Je me dis -. « Ce vieillard eut ses grandes journées, ') Il a sauvé l'état pendant quarante années ; » Il a défait des rois et fait des empereurs. » Il se montra sans peur aux jours les plus sinistres; » Il fit des députés sans nombre ; — deux ministres ' » L'ont appelé : « Mon cher » en lui serrant la main. » Il coudoyait alors la science et la gloire; Mais il a fait cela, comme il fait de l'histoire, — Simplement — sans leur dire : « A moi pensez demain ! Aujourd'hui que la France , ardente à la bataille , Présente de nouveau son cœur à la mitraille Et couvre d'un sang pur ses lauriers triomphants. Doit-il être oublié de l'ingrate patrie Lui ! qui , dans le giron d'une femme chérie , A , malgré sa misère, élevé douze enfants. Elever douze enfants ! quand on n'a rien sur terre Qu'un peu de mauvais pain et son amour de père ! Pendant plus de vingt ans il n'a bu que de l'eau ! Et si quelque douceur était par lui trouvée , Toujours il la gardait pour sa blonde couvée Priant Dieu de bénir son pauvre nid d'oiseau. En ce temps pour lutter certe il eut l'âme forte : Mais, hélas, aujourd'hui la pauvre mère est morte; Jour ù jour chaque enfant au loin s'est envolé; Aussi, comme Rachel, rien ne l'a consolé. Son regard est éteint , sa poitrine est sans force ; Cet arbre, au cœair brisé, ne vit que par l'écorce; Son pied s'attarde au seuil où depuis quarante ans Il consacre sa vie aux touf petits enfants -. Il souffre; il sent déjà sur ses mains décharnées S'étendre la douleur et le froid des. années; Sa vieillesse se heurte au solitaire ennui. Que va-t-il devenir.^ Ayez pitié de lui. La course de ses jours est plus'qu'aux ti'ois-ijuarts faite; JN'e lui (levez-vous pas une failjJe retraite Salvandy. — Snljorvic. — eoy — A ce vifillard, qui, probe l'I leiiipli de duiiceur, Vous donna sa jeunesse et le sang de son cœur ? - llélîTs, i)onsor qu'après — (lo cœur ému se sorre !) Quarante ans de travail, quarante ans de misère, Cet homme que peut-être un jour tuera la faim , N'a pas même le droit de vous dire : •> Du pain ! •• — Oh ! pitié : car, au lieu de tenir une iilume. Au lieu d'user ses yeux sur (luelquc vieux volume, S'il eût bèchè la terre et taillé le fafiot, 11 aurait aujourd'hui quel(|ue petit magot Lentement amassé pour sa luile vieillesse. Mais pendant que fuyaient les jours de ta jeunesse, Humble et doux campagnard, rien ne vint l'avertir Que des travaux d'esprit tout homme est le martyr, Kt,.que cette science, hélas! que l'on t'envie, Fst inj:rate et rend pauvre et dévore la vie! Par pitié, Monsieur l'Inspecteur, Pensez au vieil instituteur. Lu séance est levée à trois lieures. SÉANCE m 7 jriN 18G0. Pri'siilcncc de M. dk I!()ISYILLEttk. Lecture et adoplion du procès- vcrbaL M. le Président lait part à la Société de la ]ierte douloureuse qu'elle a l'aile de deux de ses membres : .MM. .1. (".avé dllaudi- courl et Bricet. CoumiunicatioM [lar M. .lolj d'un sceau Irouvc dau.^- les iosses ilu cliJiteau de C.hàh'auncur et qu'il croil pouvoir attribuer à Charles de Valois (coMimcncenienl du \l\'- siècle). — (le sceau, si toutefois c'est véritablement un sceau, remonte au [ilus au.x dernières années du WU siècle. S. Iv\c. If Ministre de l'instruclion pulili(|ue écrit à la Société l)0ur lui demander dr vnulnii' liicn coopérin' à la jndilicalion T0.M1: 1. r -y. •:\) — -270 — d'une Description scienti/ique de la France, dont il envoie le programme. — M. Lefèvre est prié de se charger de la statis- tique; M. Laugel, de la géologie ; MM. l'abbé Daënen, Amy et Lefèvre fds, de la botanique; MM. Marchand etSalmon, delà zoologie et de l'anthropologie; enfin M. Maunoury, de la météo- rologie et du clmiat. Lettre de M. E. de Lépinois demandant à la Société de vouloir bien se charger de la publication du Cartulaire du chapitre de Notre-Dame de Chartres, ouvrage qu'il se propose d'éditer avec M. Merlet. — Cette demande est prise en considération et ren- voyée à la Commission de publication. L'ordre du jour appelle la discussion sur la proposition de M. Greslou, relative à la distribution de jetons aux membres des Commissions de déplacement, proposition sur laquelle un rap- port a été fait dans la dernière séance*. — M. Greslou déclare retirer sa proposition : M. Roux la reprend. Après diverses ex- plications, dos amendements faits à cette proposition sont suc- cessivement repoussés par l'assemblée et la proposition elle- même est rejetée. Rapport de M. Person sur la pul^lication d'un Dictionnaire bibliograpJiigue Orléanais entrepris par la Société archéologique de l'Orléanais et sur la possibilité d'en commencer un pareil pour le département d'Eure-et-Loir. M. Person croit que c'est au Bureau qu'appartient le soin de formuler une proposition à ce sujet. — Ces conclusions sont adoptées. Lecture d'un article de M. de Boisvillette sur une pancarte d'octroi de Chàteaudun en 1733. — Renvoi à la Commission de publication. La séance est levée à cinq heures . OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : Chapehe Notre-Dame-de-la-Ronde , par M. Lefèvre. — An- nuaire d'Eure-et-Loir pour 1860, par le, même. (Dons de l'au- teur.) — Iinpr. Revue des Beaux-Arts et des cours publics, 0<' cl lO-' livrai- sons. — Jmpr. ' ^m' Pviivi's-Xcvtxntx , p. i2i4. R.'vue ailisti.iue el liUfiaiiv. I'^- livraison. (Kiivoi du Comilù central dos a>lislos.) — Impr. Répertoire "arLliùolojj'iiiuo de l'Anjou, juin 1800. ( Envoi de la Société d'agriculture, sciences el arts de Maine-et-Loire.) — Iinpr. Société des anti»iuaires de l'Ouest. — Séance pulilique du 10 mai 1860. (Envoi de la Société.) — ///ty>/-. Académie de la Uoclielle. Section de littérature. — Choix de pièces lues aux séances, n" G. (Envoi de l'Académie.) — linpr. Société littéraire de lUrléanais, U- liullrtin. (Envoi de la Société. ) — Iiiipr. Société littéraire el scientilique de Castres, S»; année. (Envoi de la Société. I — /iiij>r. Empreinte d'un sceau trouvé dans les fouilles du château de (Ihàleauneuf. (Don de M. .hth.i — Plà.Irc. Matrice d'un sceau du Xllh- siècle ' trouvé sur un chenuii entre Léthuin et Gouillons. (Don de M. Sauton ) — Cuirn-. SÉANCE DL' 5 JUILLET 1860. rr(^sidcncc de M. DE Boisvillette. Lecture et adoption du procès- verhal. Le Bureau propose de remettre la prochaine réunion men- suelle à la fin du mois d'août, pendant la session du (Conseil f^énéral. — .Vdojjté. L'ordre du jour ap[t('lle la discussion sur les moyens a i-m- ployer pour reproduire par la gravure le plan de Chartres 111 IT.'jO, dressé i>ar les soins de la Sociélé. — Deux traités sont fil jiiésence; l'un avec la maison Ehrard coulerait emiiitii 800 fr. , l'autre avec la maison .\vril 1,"J00 Ir. Un mendire de- mande qu'on ne fasse pas de grisées, mais ([u'on se conlenle de ' l.c- xr.iii pMiir iims li.iiir» cl un iaiiilu'l à In'i'^ |i<'rnlarils. Il imilc [idur l('i;rlli!f : s. jîi'llilllH'V ili- jî.lll-;-!'. 272 — traits el de teintes pour distinguer les diverses parties, en un mot qu'on tâche d'obtenir quelque chose d'intermédiaire entre la gravure et la chromolithographie. Après plusieurs observa- tions, cette proposition est rejetée. Sur la demande d'un autre membre, tendante à ce qu'il ne soit pris aucune résolution défi- nitive avant qu'on ait eu de plus amples informations, l'assem- blée décide qu'elle laisse au Bureau le soin de veiller au meilleur moyen d'exécution de la gravure. Elle met à sa disposition une somme de 800 fr. qui, avec les 300 fr. votés par le Conseil mu- nicipal, formeront 1,100 fr. , dépense dans laquelle elle désire que se restreigne le Bureau. Consultée ensuite sur la question de savoir si l'on doit tirer à un grand nombre ou à mi petit nombre d'exemplaires, l'assem- blée décide qu'on fera l'acquisition du type, ce qui permettra de régler le tirage d'après les besoms du moment. Rapport de M. Paul Durand sur la proposition de publication d'un cartulaire du Chapitre de Notre-Dame de Chartres par MM. de Lépinois et Merlet. Si l'on entreprend l'impression du ('drhi/tdrc de Autre- Dame de Chartres, faudra-t-il restreindre en quelque chose nos travaux liahiluels? La dépense sera-t-elle si élevée qu'il l'aille airèler la jinhlii-alion de nos bulletins , et ne plus nous per- mettre ni Touilles, ni explorations d'aucmie sorte, ni dépenses il'aucune nature ? « Je vais faire parler les chiiTres, vous savez (|ue lems arrêts sont inexorables, écoutez-les: ') Le Ctri-tulaire de la cathédrale de Chartres formera trois volumes in-'io de 50 à GO feuilles dïmpression. » Les éditeurs, disons-le de suite, prennent l'engagement for mel de ne pas dépasser celte hmite de trois volumes •> Chaque volume coûtera de 1,800 fr. à '2,000 fr. » -Soit pour les trois volumes une somme de . . t^OOO Ir » L'on a la certitude que le mhiistère, suivant son usage, prendra un certain nombre d'exemplaires. Les souscriptions pour ce genre d'ouvrages que les ministres tiennent beaucoup à encourager, et pour ies(]uels ils ont des fonds spéciaux, sont en rapport avec le nombre de bibliollié(|ues et élablissemenls publics entretenus ou favorisés par le Gouverne- menl ; elles sont d'environ 80 exemplaires. 80 exenq)laires à 36 fr. donnent . . i^cSOn La vente particulière peut au mùnmum èl re évaluée a une soixantaine d'exemplaires. Un certain nombic d'érudils el de bibliolhé(iues, en France, eu Angle- terre et en .VUemagne collectionnent soigneusement tous les recueils de pièces originales, Ions h^s carlu- laires livrés à la publicité. 11 nous semlilc modeste do n'espérer dans toute l'Kuroiie (prune vente de 00 exemplaires, lesquels nous donneront une somme de. ;*. IliO ■ \'oici donc la dé|iense première de 0.000 fr. iliiiiiiiut'e d'uiii' soimue de ."),0'i() La Société ne s'exposerait donc ipi'a une [lerle d<' '.)('>() Ii — 274 — » Mais pour mettre les choses au pis, augmentons encore cette somme et supposons que nous soyons en perte de 1,200 fr., ce sera alors 400 fr. par an qui seront consacrés à combler le déficit, en supposant qu'il faille trois ans pour parfaire cette pu- blication, et je vous ai montré tout-à-l'heure que nous pouvions mettre de côté environ 1,000 fr. chaque année. Nous sommes donc largement en mesure de nous exposer à cette dépense. I) Véritablement, Messieurs, j'hésite à vous demander si vous trouvez que cette somme de 1,200 fr , répartie en trois années, soit trop élevée pour obtenir l'honneur insigne qu'un aussi beau travail attachera à notre Société : est-ce payer troj) cher l'avan- tage immense que vous allez procurer aux sciences et à l'his- toire ? » 11 y a deux ans vous avez fait une exposition d'objets d'art et d'antiquités. Les frais considérables ont dépassé de beaucoup nos ressources : nous nous sommes trouvés avec un arriéré de plus de 1,000 fr. » Cependant nous avons pu combler ce déficit, et, au lieu de regretter cette dépense , il n'est personne de nous qui ne s'ap- plaudisse de l'avoir approuvée et d'y avoir contribué par son consentement et ses ressources particulières. La Société, en fai- sant cet effort et donnant cette preuve de son zèle, a satisfait les goûts de science et d'art de tous les gens instruits , elle s'est attiré aussi la faveur du Gouvernement et du Conseil général d'Eure-et-Loir qui, à dater de cette époque, nous accordent cha- que année une subvention notable. Nous sommes convaincus que la nouvelle entreprise que nous vous proposons surpassera les résultats de l'exposition de 1858. Cette exposition n'eut qu'mie durée éphémère , et quoiqu'elle ait été aussi utile qu'agréable , son souvenir est malheureusement destiné à s'effacer complète- ment. La dépense que nous vous demandons aujourd'hui d'ap- prouver, aura au contraire pour résultat des avantages d'une durée indéfinie, et son influence-, au lieu d'être locale et res- treinte à la seule ville de Chartres, ira se répandre au loin par- tout où l'étude est en honneur. Ce n'est certes pas un petit avantage de mériter l'estime et la reconnaissance de l'Europe savante. Ne laissons donc pas échapper cette occasion d'attirer sur notre Société la gloire et la renommée. 11 s'agit pour cela, je le répèle, d'une somme de 400 fr. par an au ])lus. " J'espère, Messieurs, vous avoir claircmcni démontré que les - Î75 - K'ssoiirccs [1LCII111.UI..S df la SocitMé lui iiormotlaienl do livrer a l'impression It; Cartidairr de Sot rc- Dame Jf C/uirtrcs. J'use es- fiérer vous e.utrainer aussi dans ro[)inion de la Commission sur l'utilité do' cette publication. Je pourrais pour cela me borner à vous dire en deux mots qu'elle doit rendre le plus grand service aux sciences historiques en général et à l'histoire de votre pro- vince en particulier, je serais sûr de voir à l'instant toutes les opinions, tous les avis se réunir et devenir unanimes. Je [)ense qu'on serait mal reçu si l'on s'avisait de vouloir démontrer l'uti- lité de l'histoire, à une société composée connue la vcMre de personnes qui attachent la plus grande importance à cette étude et qui sont réunies i>récisémenl dans le but de faire des recher- ches dans ce sens. Mais peut-être ne sera-t-il pas inutile de rap- peler à un-certain nombre de nos collègues, qui pourraient être etl'rayés [tar ce gros recueil de pièces anciennes , que , pour fa- voriser utilement la science de l'histoire, l'un des moyens les plus puissants est la connaissance des documents originaux cl des jnèces authentiques. Les plus grands historiens de nos jours n'ont fait de si belles et de si utiles découvertes , n'ont éclah'ci tant do points obscurs, et ne se sont élevés au-dessus de leurs devanciers, que parce qu'ils ont pris le parti, souvent bien pé- nible et bien fastidieux, de remonter aux sources, et d'appuyer leurs assertions sur des documents contemporains des faits qu'ils racontent et qu'ils ajjprécient. ■) Pour faire ressortir toute l'utilité qu'on peut retirer d'un cartulaire comme celui du Chapitre de Notre-Dame de Chartres, d faudrait connaître toutes les pièces qui y seront insérées, et nous n'avons pas celte prétention , nous n'en avons jamais eu que quel(jues-mies entre les mains. Mais dans la plus insigni- iianle. nous avons souvent nmcontrédes faits ([ui nous ont con- vaincu de plus en jilus, que dans ces recueils seulement se trouvaient les éléments d'une histoire authentitpie, non-seule- ment du Chapitre, mais de la ville de Cihartres et du territoire tout entier formant aujourd'hui le département d'Kure-et-Loir. I!n effet, où trouverait-on ailleurs ces renseignements si précieux sur la topographie de la ville aux Xh\ Xlb- et XI1I« siècles? Ces désignations de rues et d'édifices aujourd'hui conqilétemenl dis- |iarus (lu deligun-sï Pom- l'état des jtersonnes, les nond)reuses chartes d'atrranchissemeni du .Xllh' siècle, les litres si curieux relatifs à la justice spirituelle el leniporelle. les procès intermi- — 276 — uables du Chapitre coiilre le Comte ou le Prévôt, nous initient inliniemeut aux mœurs et coutumes de ces temps reculés. Dans les pièces qui concernent les usages du Chapitre, on trouverait sans aucun doute bien des renseignements encore utiles aujour- d'hui. Pour l'histoire générale, voulez-vous une preuve du pas- sage à Chartres de saint Bernard (le prédicateur de la deuxième croisade)? voyez-le figurer dans deux chartes du Xlle siècle. — Voulez-vous suivre l'histoire de nos rois, partant pour la guerre du Puiset, on revenant vainqueurs de la bataille de Mons-en- Puelle, ou enfln plus pacifiques offrant à Notre-Dame de Char- tres leurs vœux ou leurs présents ? lisez aux diverses époques les chartes où ils apparaissent comme témoins ou comme prin- cipaux donateurs. Nous n'insisterons pas sur les avantages du cartulaire au point de vue des renseignements agricoles, généa- logiques ou topographiques, ceux-là sont trop évidents pour qu'il soit besoin de s'y appesantir. » Mais, nous dira-t-on, tous ces avantages peuvent être réels, nous vous l'accordons , mais ils ne serviront de rien aux per- sonnes qui ne sont pas versées dans la lecture du latin du Moyen-Age. La réponse à cette objection est facile : d'abord sur les trois volumes que les auteurs de la proposition qui vous est soumise ont en vue d'éditer, le premier presqu'en entier sera consacré à l'introduction qui sera en français. De plus ils ont l'intention de faire ressortir de chaque charte les faits impor- tants qui pourraient s'y rencontrer. Le cartulaire de Saint-Père de Chartres est journellement consulté avec fruit, et cela même par les personnes les plus étrangères à rinterprétation des chartes du Moyen-Age. Avec combien plus de facilité encore ne se servira- t-on pas du cartulaire du Chapitre de Chartres, où les notes seront nombreuses et toutes rédigées dans la langue usuelle. Le cartulaire de Saint-Père a servi de base à l'histoire de Chartres de M. de Lépinois, aux notices que M. Lefèvre insère chaque année dans son Annuaire, à grand nombre d'articles parus dans vos mémoires : quelle mine féconde sera à son tour le cartulaire du Chax)itre, bien plus vai,'ié, bien plus étendu et bien plus exclusivement chartrain ? » En relisant cette note que je vous présente, je m'aperçois de l'omission de deux choses C[u'il est utile cependant de vous faire connaître. La première est relative aux frais d'impression: A'ous apprendrez avec plaisir, mais sans étonncmcnt , que •:77 M. Gariiier, nolro iinpiiineur cliailniin, accordera des facilités et des délais .pour le paiement de Iteuvre à entreprendre. La seconde est. rblalive au mode de iiublication : la Conmiission a émis levani que rien ne tut livré à l'impression avant qu'il n'y eût un demi- volume au moins, entièrement prêt à paraître. « Cette proposition donne lieu à d'assez longs débats. Après une discussion animée , il est arrêté que la Société adopte en principe la publication du Cartulaire, sous ses auspices et avec le concours de ses membres. Une Commission sjiéciale ou la Commission de publication elle-même sera cliargée de surveiller l'impression de ce travail. Ouant au.x voies et moyens de faire cette publication, l'assemblée ne se trouve pas encore assez éclairée pour prendre une résolution définitive. On écrira au Ministère de l'Instruction publique pour savoir sur quelle sub- vention on peut conqjter, et, dans la procbaine séance, la Com- mission fera un nouveau rapport sur lequel il sera statué. Les mendjres recevront une convocation spéciale pour cet objet. L'ordre du jour appelle le renouvellement de la Commission de publication dont les pouvoirs sont e.xpirés. On procède au scrutin pour ce renouvellement. Nombre de votants : 17. MM. Joliet, .L Greslou, Baudouin , Merlet , Uiinbault, > cliacun 15 voi.\. de Sainl-Laumer, Lefè\Te , l'abbé Brière, l'abbé Olivier, Paul Durand. \\. Houx MM. l'erson et Salmon, 3. En conséquence, MM. Joliel, .1. (Iresiou. Baudouin. Merlet, Hiiiibault, de Sainl-Laumer, Le-l'évre, labbé Brière, l'abbé Olivier, l'aul Durand et Houx sont continués dans leurs l'oiulinns comme membn.'s de la Commission de itulilication. La séance est levée à cinq lieures. ToMR L /^-^. 30 — 278 — NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membre titulaire : M. Besnard (Alfred), clerc de notaire à Chartres; reçu depuis le mois de juia 1859, omis par erreur à cette époque. Membre correspomkmt : M. Casimir Roumeguère, à Valence. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ : La librairie de Jean, duc de Berry, par Hiver de Beauvoir. ( Don de M. Aubry. ) — Impr. Revue des beaux-arts et des cours publics, lie et 12e livrai- sons. — Impr. Description des médailles grecques et latines du musée de Toulouse, par C. Romneguère. (Don de l'auteur.) — Impr. Protestation contre le livre intitulé Histoire des Girondins par M. A. Granier de Cassagnac, par J. Guadet. (Don de l'au- teur.) — Impr. Répertoire archéologique de l'Anjou, juillet 1860. (Envoi de la Commission archéologique du département de Maine-et-Loire. ) - Impr. SÉANCE DU 28 AOUT 1860. Présidence de M. de Boisvillette. * M. le général Le Breton, président du Conseil général d'Eure- et-Loir, MM. Collier-Bordier , Blotin et Leviez-Huet, membres du même Conseil, ont bien voulu liQnorer cette séance de leur présence. Lecture et adoption du procès- verbal. M. le Président annonce que, conformément cà la décision — 279 — prise dans la Lleiiiiùre si'ance ' . 1»' Uui eau s'est occupé de faire graver le pkn d»,' la ville de (Chartres. La pliotoj:raphie du plan a déjà clé Idite; il est aujourd'hui clit.'z le j:raveur, cpii a promis de le '(erniiner pour le mois de décembre. Le Bureau a lâché d'obéir au vœu de la Société, et la dépense n'excédera certaine- ment pas les 1,1 UO fr. mis à sa disposition. Un plat gallo-romain en terre blanche a été trouvé dans la vallée de Berchères-rEvêque , sur le chemin de (-hartres à Voves, à deux kilomètres en deçà de Chamblay. Ce plat a été donné au Musée de t>hartres. Dix-sept cents pièces de monnaie en biJlun ont elé décou- vertes dans une boite en bois, au champtier des Claies, com- mime de Digny. On fait espérer que quelques-unes de ces pièces pourroHf être mises à la disposition de la Société. L'ordre du jour appelle la discussion sur la proposition de la publication du Cartulaire de Notre-Dame de Chartres par MM. de Lépinois et Merlet^. La Commission n'a pas encore pu recueillir tous les renseignements nécessaires, et il est convenu que la discussion sera remise à la séance suivante. Cependant M. le Président donne communication à l'Assemblée de deux lettres de MM. L. Delisle et de Cuilhermy, membres influents du Comité institué près du Ministère de l'instruction j)ublique, et qui encouragent fortement le projet de publication, du donne également lecture d'une contre-proposition faite par M. Lecocq. <• C'est à mon grand regret quv je combats une proposition soumise par mes savants collègues MM. Merlel et de Lépinois, et appuyée par la -Commission de iiublication dans son rapport lu le 5 juillet dernier à la séance de la Société. J'obéis à une conviction mûrement réfléchie et je liens à consigner par écrit les motifs de mon opposition à une mesure (pii serait des jjIus compromellanti.'S jiour l'avenir de notn^ Société; je garderais le silenci; s'il n'y avait pas grave danger à émellre un vole alliiinatif qui troublerait indelinimenl toute l'économie de nos budgets. ■' Il s'agit de décider si l'ollre de réviser et de jinbliei' le Cartulaire de Notre-Dame; (l< Chartres, clans la période du .\l«-au ' \o\r Prnvès-Verbaiix , \i. "21 \. » Ihifl.. [. 270 H 27'i. — t>80 — XlVe siècle, doit être acceptée ijour notre compte, aux Irais et risques de la Société. » J'avoue que je n'ai pas été séduit par les espérances signa- lées par la Commission ; l'entreprise serait , à ses yeux , une excellente affaire : le tiers des impressions serait souscrit par le Ministère ; un autre tiers serait acquis par des personnes étran- gères à la Société. J'estime que ces illusions n'auront pas d'accueil auprès de la majorité de l'Assemblée. » Il en est de même d'une combinaison d'après laquelle un Imprimeur se chargerait personnellement des chances de l'opé- ration, notre participation se réduisant à une subvention de 1,500 à 2,000 fr. , une fois payés : l'utilité de l'œuvre, au point de vue de notre institution , et l'état de nos finances ne comporteraient pas pareil sacrifice à titre d'encouragement. » D'abord, je reproche l'incertitude et le vague dans l'objet de la proposition. On suppose que la publication comprendra trois volumes in-4o , qui coûteront 5 à 6,000 fr. , à éditer pendant le cours de cinq ou six années , et à payer à raison de 1 ,000 fr. par an. Pour voter sérieusement sur une cjuestion de ce genre, il serait à propos que le travail fiit préalablement exécuté et mené à fin , de telle sorte que chacun de nous fût pleinement édifié sur l'étendue de l'ouvrage, son utilité pour notre ensei- gnement, pour la curiosité studieuse du plus grand nombre; or, la conception commune à nos deux collègues est encore pour eux à l'état de projet : cet idéal se traduira-t-il en fait par le concours persévérant des deux volontés, fonctionnant un laps de temps qui durera six années? Embrassera- t-il ni plus ni moins que trois volumes, contrairement à l'expérience de publications analogues, qui devaient au début se restreindre à un nombre fixe et déterminé, et qui dépassaient les limites prévues , à mesure que les écrivains s'avançaient dans la car- rière ? Ces questions ne sont pas solubles ; l'indécision plane né- cessairement sur la proposition et sur la dépense. » Tant que le manuscrit ne sera pas achevé , tant que notre vote ne pourra s'asseoir sur une œuvre limitée , connue, ac- complie , je dis que nous voterions en aveugles et que nous engagerions légèrement et imprudemment le sort de nos finances. » Permettez-moi de vous rappeler les articles 19 et 20 de nos statuts. — 281 - € Art. XIX. IndèpendamniL'iit de son Bulletin, la Société publie » avec l'auforisation de l'Assemblée générale, des volumes de Mé- » moires ou édite les manuscrits aucii'iis qui lui parnisscnt mériter » Tiniitression. » Art. XX. La Commission de publication est chargée d'examiner j> les manttscrtts remis à la Société et d'en faire le rapport. » » Inutile d'insister sur la sagesse de ces dispositions (]ui exigent le dépôt [iréalable du manuscrit, Te-xamen par la com- mission et par l'assemblée générale, 'pour voter, en connais- sance de cause , la publication des manuscrits qui nous paraî- traient mériter l'impression : assurément, les art. 19 et 20 ex- cluent toute résolution enlevée d'entlio\isiasme et de confiance sur une œuvre imaginaire à éditer par la Société, sans qu'on se soit rendu un compte exact à l'avance de tous les éléments de la composition à publier , et du cliifl're certain , absolu , inva- riable du déboursé. '» Avec les intentions les plus favorables aux productions de nos doctes collègues, nous ne pouvons nous dissimuler le dé- faut d'intérêt que présentera, pour la majeure partie des lec- teurs, la publication du carlulaire, texte latin, période du Xle au XIV«-' siècle. Nous comprendrions une subvention qui serait, d'accord avec les ressources disponibles, allouée cà une histoire complète du Chapitre Notre-Dame de Chartres, que les auteurs auraient écrite entièrement pour être livrée à l'Imprimeur, avec appendice et documents en guise de pièces justificatives; nul doute qu'un tel ouvrage, distrilnié en deux volumes in-8o, ne présentât un vif intérêt pour tout le monde. '- Peut-être il serait plus à propos de maniuer l'existence de notre Société par la publication d'anciens manuscrits qui sont ignorés et enfouis dans les établissements publics. Au nombre de ces richesses qui intéresseraient tous les citoyens, nous citerions: l» le Journal d'un Ligueur C/iarlrain sur le siège de Chartres en \b9l\ manuscrit ap[iartenant à la Ilibliothèque de l'Arsenal; l'impression donnerait un petit vohune in-8o de 300 pages au 1)1 us; 2" Histoire di- r.Uihdi/r de Siii/it-Père-en-Vallée de Chartres ; manuscrit de la bibliothèijue de notre ville ayant pour auteur Dom Aubcrt, vol. in-H» de II.'jO pages. » En éditant, conformément aux ;ui. l'J et 20 de nos statuts, ces manuscrits curieux, reuqilis de détails liistori(iues et de faits locaux, et en {tins les enrichissant d'annotations et d'6- — 282 — daircissemenis, la Société serait paii'aitement éclairée sur Foiijet du vote comme sur l'importauce de la dépense, qui ne dépas- serait pas 800 fr. pour l'un ou l'autre de ces ouvrages. Malgré mon impatience de voir la Société éditer des manuscrits trop inconnus cpui offriraient attrait pour les amateurs d'antiquités chartraines, je subordonnerais encore cette mesure éminemment désirable à la confection activement poursuivie de la Statistique Archéologique d'Eure-et-Loir, qui est commencée avec tant de succès par notre honorable Président, pour la période Gauloise, (îallo-Romaine et Franque. Après l'aclièvement du premier vo- lume , il nous restera la tâche de continuer une longue période jusqu'à nos jours. Les recherches et les études auxquelles je me suis livré pour apprécier la durée, l'étendue et le coût d'un travail aussi considérable m'ont conduit à ces résultats : 1) La Statistique des 24 cantons et des 427 communes du dé- partement d'Eure-et-Loir formera trois volumes de 600 pages chacun ; plus 60 planches et cartes pour tout l'ouvrage à publier; chaque année un demi -volume composé de 18 feuilles d'im- pression serait pubhé , ce qui emploierait six années ; la dépense annuelle serait, d'après nos devis et calculs , de 1,256 fr. , soit pour six ans 7,536 fr. » Tâchons, pour ne pas nous égarer, de mettre en lumière la vérité des chiffres positifs et inflexibles ^ qui constituent nos budgets. Recette. (Cotisation de 170 sociétaires payants, à J 0 fr. par an. 1 ,700 fr. Allocation éventuelle du Ministre depuis 1858 . . 300 Ahocation du Conseil général 500 Produit de la vente des publications 100 Total .... 2,ti00 Dépense. Impressions des Mémoires et Procès- VerbaiLX . . 1,200 fr. Gravures 300 Concierge 100 Dépenses diverses : . . . . 200 ' Total . . . . 1,800 Boni 800 — -28:^ — « L'exercice de 1860 procurera au plus lui boni de GOO fr. » Commertt pourra-t-on, avec un excédant actif de 800 fr., pourvoii: aiix besoins essentiels de la Statistique Archéologiiiue qui réclamera impérieusement un déboursé de 1 j^àO fr. ? L'é- quilibre ne sera obtenu (ju'aux dépens des publications des Mémoires : cet expédient na rien de rassurant pour nous con- vier à des engagements quelconques , qui n'ont pas le prétexte d'urgence ou même d'mi avantage général , à la portée de tous les sociétaires. » Au résumé, j'ai prouvé jusqu'à la dernière évidence que nos ressources financières ne nous permettent pas d'assumer ime charge aussi ruineuse, (jui nous enlèverait indéfiniment les moyens d'ellèctuer les travaux les plus indispensables qui ont droit à la priorité dans l'application de nos ressources, travaux si \ivement réclamés de la part du Ministère , et lesquels , exé- cutés convenablement, de^Tont nous donner droit d'espérer la continuation de l'allocation ministérielle. » Sans vouloir entrer dans la discussion de cette contre-propo- sition, M. Merlet demande que la Société veuille bien prenilre acte que dès aujourd'hui il proteste contre ce qu'il y a d'erroné dans les assertions contenues dans la pièce dont il vient d'être donné lecture. — On donne acte à M. Merlet de sa protestation, et il est décidé qu'à la prochaine séance on passera à la discus- sion du projet et du contre-projet, ([ni est renvoyé à la C.om- mission de pubUcalion. Ilapport de M. Merlet sur une excursion à Illiers et à Saint-Avit. Le monument principal de presque toutes nos communes, souvent l'uniiiue (|u\'llcs possèdent, est l'éfilise ; c'est ce qui attire tout d'abord rattention, et après de lonfrues recherclios on trouve la i)lu|)art du temps que c'est en ellet la seule chose «ligne de nous arrêter un instant, liien qu'llliers soit une des villes les plus import;intes de notre dé|)artc- nient, bien que ses origines remontent ;\ une fort haute antupiité, l;\, comme partout ailleurs, l'égli.'^o domine tout le reste; c'est à iieine s'il rerite (luclcpies traces de l'ancien ciiilteau-l'orl du XI* siècle; c'est à peine si l'on découvre de loin en loin ipielques viedles maisons de bois de l;i Renaissance. C'est donc, surtout de l'église «pie nous avons dû nous o«"cuper, M. V. I)in'an«l et nuii, «lans la visite ar«'lié«»i()gique «pie n«iiis avons t'ait«' à Illiers, et c'est le résume des mites pri.ses jiar nmis ipi«' je viens vous connnmnipi«>r. L'église Saint-.lac«pies d'illiers n'est pas elle-même l"«irl an«ienne; elle — 284 — consene à peine quelques traces des anciennes constructions du XII' siècle et, dans son état actuel, appartient entièrement au XV" siècle. D'après des dates écrites sur les entraits, on peut conjecturer qu'elle fut commencée vers 1440 et finie vers 1500. Le portail et la façade sont du XV' siècle. La porte est partagée en deux par un trumeau orné de moulures et d'une petite niche aujourd'hui vide. Le tympan a été mutilé et est occupé par des découpures du milieu du XVI" siècle. Au-dessus on voit une rose très délicate à meneaux , du XV" siècle. Plus haut sont des ornements en accolade qui recouvraient trois écussons hrisés à la Révolution. Les deux rampants du ijignou sont décorés de très-belles feuilles du XV' siècle. Du côté du nord, l'église est construite pour la plus grande partie en grison -. une petite portion du mur de ce côté est tout ce qui reste de l'église primitive ; on aperçoit à l'intérieur la forme de deux baies en plein-cintre du XII' siècle : les fenêtres actuellement existantes sont du XV' siècle. — Du côté de l'orient, le mur est occupé par une immense fenêtre divisée par quatre meneaux surmontés de découpures très-riches. — Le mur du midi, du XV' siècle , est percé de cinq fenêtres à meneaux et découpures ; on y remarque une petite porte en ogive surmontée de feuillages très simples. A l'extrémité ouest, de ce côté, est la base du clocher, magnifique cons- truction du XV' siècle, en pierres de Berchères parfaitement appareillées. Ce clocher ne monte qu'à la hauteur du sommet du toit de l'église ; il n'a pas été terminé. Sa partie supérieure est formée aujourd'hui par un toit en ardoises avec une petite lanterne à jour. Dans le jardin, qui était autrefois le cimetière , on voit le fond d'une cuve octogonale en pierre , sans doute les anciens fonds baptismaux. A l'intérieur, l'église ne forme qu'une seule et vaste nef, de 50 pieds de largeur, se terminant carrément. La grande fenêtre de l'abside est murée presque jusqu'en haut : dans les découpures qui la terminent à son sommet, on aperçoit des restes de vitraux du XV' siècle, parmi lesquels on distingue les armoiries de la famille d'IUiers sur un écusson en losange, puis d'autres écussons en partie détruits-, l'un d'azur à 6 étoiles d'or, l'autre écartelé au l" d'azur à la croix cngrêlée d'argent. On voit encore dans un petit panneau un démon perçant un réprouvé. — Au bas de l'église une grande arcade en ogive donne accès à une cha- pelle sous le clocher. La voûte est en bardeau, formée de quatorze entraits et poinçons apparents. Ces entraits sont ornés de têtes de rageurs à chaque extré- mité. Au-dessous de chaque poinçon , il y a des ornements sculptés. Le second entrait à partir de l'est est parsemé de coquilles sculptées et d'une sorte de couperet de boucher avec cette inscription : U. (Êrins. ' Le milieu de cet entrait du côté de l'est est orné d'un écusson portant les instruments de la Passion ; du côté opposé est un personnage qui - 28:. - semble tenir un instrument de musique. Au quatrième entrait, un lit l'inscription suirante : > ''' t"aii mil CCCq: C 333, juin b, ici; fu misr ^fi• liarôo ^f 3. 3aiuiifr, 3, (É'fvuaic'f, Uic. Sorraii, oiaijcri> ht rranô. et on distingue deux écussons sculptés au-dessous du poinçon -. l'un d'Illiers, iVor à G annelels de gueules, l'autre »ii parli (VlUkrs el de à 4 bandes de Enfin au bas de l'église, on voit deux inscriptions sur lesentraits, l'une : Caii mil CCCCC rt 33 33 " Vix ecpt (Ci; nous f i^rfnl mettre îiebot , Uobiuet yiiuiui, 3el)an J(3au^re6, liobiiut fcôtu, île rrans ijiuiierô. L'autJ-e beaucoup plus moderne et qui a trait à un accident arrivé dans l'église : -c' Icy le XII avril M I) GC XLV , Charles Esneuf, Couvreur , a esté vingl mimiles pendu Par les mains. Estant à érigné , Son housoir l'a entraîné : Le voyant ainsy réduit , On a apporté trois lits ; Sur un il est tombe , iifl/is avoir les os casé. Fait cl posé par ledit Esneuf. Au-dessus des boiseries modernes du chœur, on aperçoit les vestiges lie trois croix de consécration, en peinture, du XVI* siècle , rouge sur fond bleu. Quelipies tombes existent encore dans rcgli.-^e, mais la plupart usi-cs, et dont il est imi)ossible de décliillrer les in.scriplions : voici tout ce (|ue nous avons pu relever. Sous les bancs qui occupent le haut de la nef une pierre très-hien conservée, portant la légende-, isi est kntehk i.E cons DE DEFFLNCT l'ouu i.LV , 10.11. l,a jticrre est parfaitement entière -. le nom (pii parait manquer est iudicpié sur un écusson placé au milieu du chanqi et ipii juirle les trois lettres H. 1'. (le nom et |>rénom du défunt) et P. (sans doute pour priez). Sur une autre, assez liieu conservée, est inscrite cette épitaphe -. — 286 — Cy GIT ET REPOSE LE CORPS HE MAITRE PlERRE BlET , PRESTRE ET VICAIRE DE CETTE ÉCLISE , QUI FUT OR- DONNÉ PRESTRE LE XXIX MARS M D ce XX VII et décéda le vii octobre de la mesme année , âgé de xxv ans et iiii mois. Un De Profundis. Enfin, SOUS le porche, on reconnaît encore les vestiges d'une pierre tombale. Au centre, sur un ovale, était une inscription, où Ton parvient à grand peine à lire le nom du défunt et la date de son décès -. Jean Proust, juin 1G27 ; au sommet de la tombe sont deux os en croix en- tourant un cœur. La chaire et le banc-d'œuvre sont de très-beaux morceaux de bois sculpté du XVIP siècle. Le fond de l'église est occupé en partie par un grand rétable en bois, supporté par des colonnes corinthiennes, de la même époque , ainsi que deux petits autels , à droite et à gauche de ce rétable. Tous les murs de l'église sont lambrissés de boiserie à la hauteur de 4 à 5 mètres-, dans le chœur, ce lambris est garni de tableaux à l'huile assez médiocres. Parmi les objets mobiliers , nous mentionnerons encore -. Deux très-Jolies crédences, du temps de Louis XV, en bois sculpté à jour; Le lutrin , formé d'un aigle en bois du XVIP siècle ; Un bâton de saint Roch, du siècle dernier, en bois avec des incrus- tations de glace en biseaux et de cabochons ; Un beau reliquaire de saint Clément, du temps de Louis XIV, prove- nant de l'abbaye de l'Eau, en ébène, orné de cuivres dorés; Un assez bon tableau ovale , représentant la Vierge de Rimini ; Enfin un certain nombre de guipures assez remarquables. En face l'église , nous sommes entrés dans une maison particulière, oix l'on nous a montré une fort belle boiserie. Elle est parfaitement conservée , et occupe tout le mur latéral d'une assez vaste chambre. Elle a de hauteur 2 m. 1/2 sur près de h m. de longueur. Au haut on lit l'inscription : :^ii mois bf 7''"' Î590, cfs prcsanlcû nnnoi'rcs ont fotc fûict faire par (!3alincl (Êôlambfrt rt 3cl)aniif |Jriniôt, sa famé. - 287 - Au-dessous, iliaque juinneau (il y en a six) est docuru d'un ocussoii à sa partie supérieure : le premier est mi parti de ... « 3 baniks de . . . et de . . . à \tn liôn rampant de ... : le second est iïlllicrs : le troisième est de Frcrfice ù une barre de ... ; le ([uatrième est de France, les deu.x derniers sont seulement urnes do feuillafïes. Le champ de l'armoire est clécoré d'arabesques et de rinceaux. Enfin nous avons été visiter les ruines du château d'illiers, ce fort l»uissant dont la reconstruction inquiétait tellement le saint évoque Fidbert. Ce (|ui reste de cette forteresse justifie en effet les craintes de outre éYè(|ue : retranchés dans leur triple enceinte, les sei^rneiu-s d'illiers [)uuvaient inqiunément se rire du ressentiment du Chapitre île Chartres. I.i'S trois enceintes existent encore, parfaitement reconnaissables -. la première à l'extérieiu- a conservé trois des quatre totu's (pii la dé- fendaient et la porte qui donnait accès dans l'intérieur du clulteau. Les fossés sont epcore en partie remplis d'eau, et enfin les murs de l'en- cemte intérieure ne sont pas assez entièrement détruits pour ([u'on ne puisse reconstruire par la pensée l'ancien château, tel (ju'il existait au siècle dernier. Ces murs sont en biocape de silex ; on voit encore dans leur épaisseur la porte principale du château , dont la construction en i)lein-cintre remonte certainement au plus tard auXlI" siècle, quoiqu'elle ait une arcade en ogive. Elle est construite en }.a'ison , dont l'ajipa- reillageaété traité avec le plus fn-and soin. Sur les derrières du château était percée une poterne, conduisant à la fontaine de Saint-lliluire et dans la campagne. Cette poterne existe encore aujourd'hui -. sa cons- truction est la même que celle de la porte dont nous venons de parler et remonte certainement à la même époque. i>'|llii'i-.s à Saiiitr^Vvil, il y a à peine 4 kilomètres ; il nous restait encore quelques heures de jour, nous avons voulu en jirofiter. L'église lie Saint-.\vit est du reste assez remarquable pour une église de village. La jiremière porte est une arcade surbaissée du XVI' siècle, la se- conde porte est de la même époque ; on aperçoit deux écussons sous l(î badigeon. La nef en bardeau est percée de fenêtres en ])lein-cintre cent., et d'ei)aisseur 2.'; cent.; elle porte un nom honorable, devenu depuis bis- — 290 — torique, celui des Tascher, seigneurs de la Pagerie, fief tout voisin du village, inhumés dans Téglise rebâtie par l'un d'eux en 1CG2 : je copie l'inscription , dont les incorrections de style et la rudesse d'exécution n'ôtent rien à l'intérêt propre. SOVB CETTE TOMBE GISE NT LES CORPS DE FEV VIN CENT - ISAAC - PIERRE LES TACHERS ESCVIERS SEIG" DE LA PAGERIE AIEVLS ET BISAfvLS E PERE DE FRANÇOIS DE TACHER ES CVIER SEIGR DE LA PAGE RIE E DAMOISELLE MARI d'aRNOVL SON ESPOVZE PATRONS FONDATEVR honoreire e resta vratevr de ceste eglize laqvelle IL A FAICT REBASTIR A SES despans dans LES MOIS DE MAI MILLE DIEV 1662 POVR LEVRS AME. La dalle est Wasonnée aux armes do lu famille -. d'azur à 3 bcmdes d'argent chargées chacune de 3 bezants de gueules. Le niveau du temps a passé là, comme sur bien des choses, enfouis- sant jusqu'à la ruine, sans effacer po'in'tnnt le souvenir plus durable que le monument même , et l'épitapho de Saint-Mandc n'ajoute rien de plus à ce qu'on savait déjà des seigneurs de la Pagerie ; un nom écrit dans la mémoire du pays s'y conserve mieux que sur un tombeau. — -.'91 — Une fois sur le terrain des exitlurations looalo>, il est moins aisé souvent de s'arrêter i|ue d'aller loin; l'esprit, aussi, entré dans la voie des interroi;atiorv5 du passé, se laisse aller volontiers à faire la demande et la réponse, puis, ayant mis le pied sur un sol archéologique, qui ne sait le parcourir entier manque l'orcasion, et une omission pour la plu- part devient une faute pour l'antiquaire. Donc avant de quitter Saint- Mandé, visitons en i)assant ce qu'on appelle les curiosités du pays. Et d'abord ses bulles, sur le bord du chemin de César, tout à côté du hnineau des Molles , deux troncs coniques en terre, d'inéfrale hauteur, «lont le principal mesurant 60 ra. à la base, est couronné, à 8 m. de hauteur, par un plus petit, haut de 6 m., qui laisse une plate-forme en retraite ou anneau circulaire de 5 m. ; la seconde butte séparée de la première par un passage de 4 à 5 m., n'a que 24 m. de diamètre à la base, sur 6 m. au sommet, et G m. de hauteur. Une enceinte parallèle au chemin est fortement accusée encore par un fossé avec son cavalier de tranchée; elle renfermait une fontaine, circonstance assez rare sur ce plateau calcaire. Qui ne reconnaît là, à première vue, un camp romain et son prclorinm, commandant la contrée et le passage de la grande voie contemporaine ? Cette voie, de Chartres à Bourges , par Verdes, Pontijou {Pons Jovis) et les Ponts-Cliartrains de la vallée do la Loire à Blois, s'est conservée jusqu'à nos jours sous le triple nom de chemin de César, du Comte, ou du Diable : c'était la route de Thibault-le-Tricheur, allant de l'un à l'autre de ses comtés de Chartres , Blois et Tours. Senil)lablo à l'Hercule antique, à qui la fable prête beaucoup de travaux, personnifiant en un seul la force de plusieurs, le comte Thibault appa- raît dans les récits légendaires comme le demi-Dieu, ou plutôt le demi- Diable de la contrée. Cette voie do César, un autre Hercule, c'est le clieiniit du Comte « ex- l'indc slrala puhlica quw dicitur chimimis Comitis >> porte la charte de fondation (1121) par Thibault IV, fils d'Etienne, de l'Aumône de Citeaux (monaslerii de Elecmosyna seu minoris Cistcrcii) dans la forêt de Mar- chenoir, la forêt Longue (in foresia que Silvanonia nolatur.) Cette vieille forteresse démantelée de Marchenoir, c'est Thiljault ([ui l'a construite , avec celle de Freteval , sur la frontière de ses domaines , pour assurer ses communications de Chartres à Blois , et aussi i)uur tenir en échec ses puissants voisins de lteauj.'ency et Vendôme. C'est encore un comte Thibault qui fonde tout à côté, l'Aumône du l'ctit-Citeaux, peu importe à la légende que ce soit deux siècles ajjrès le Tricheiu'. Il n'est pas ju.stpi'à ce magnifique chêne non loiu de Citeaux, bien connu des chasseurs comme lieu de rendez-vous, ([iii ne porte aussi le nom du Comlc-Thibault. Puissance du nom, tradition du souvenir, disais-jo tout à l'heure , survivent même aux monuments île pierres! de la tour «le Marchenoir il ne reste que la base peu saillante sur sa motte; !•" relevai . ithis im- — 292 — portant, a laissé plus de ruines; rAumône de Citeaux se cherche, à peine rcconnaissable -, tous ces travaux des hommes sont tomljés, encore quelques coups de pioche et il n'en restera rien sur le sol : un puissant comte y a mis la main, ses faits et gestes n'ont peut-être pas toute l'authenticité historique, ni moins encore la moralité politique : le comte Thibault demeurera comme une ^a-ande figure féodale du X' siècle. Mais je m'égare en ces régions idéales quand je ne voulais que ra- conter une excursion rapide en territoire voisin. Parmi les plus anciennes localités du pays, Viévy-le-Rayé ou le Rahé qui a doublé son nom latin, vêtus viens, d'un mot celtique Rahay , re- présente l'oppidum gaulois devenu romain , puis féodal ; de ces trois états il a gardé sa dénomination, d'abord, accusant bien les plus anciens et son château du XIV ou XV' siècle , signe visible du plus récent. La tour démantelée , de forme hexagonale , avec arêtes de pierre de taille et parements de moellon , s'élève sur sa motte , au pied de laquelle est un puits; le château tout à côté et ses communs, ont un certain cachet; un large fossé les enceint avec le donjon; un second, encore bien con- servé sur plusieurs points , entoure le village et complète la défense. Viévy, situé à l'extrémité ouest de la forêt, sur le chemin de César, s'appelle aussi, dans le Pouillé manuscrit du diocèse de Chartres, Rahuin visBhonœ, Rahé du bon chemin , sans doute par antiphrase ou contre- vérité; les chemins gallo-romains, s'ils ont jamais été bons dans l'ori- gine, avaient singulièrement perdu cette qualité au ^Moyen-Age. Je fmis par où j'aurais dû commencer, suivant l'ordre chronologique, le beau monticule artificiel de la Fontenelle , situé sous la ferme de ce nom, à 1 kilomètre nord de Viévy, dans le pli d'une petite vallée tribu- taire de l'étang d'Ecoman. ^000 MO- ROUSSEAU Pi an v5ooo m,::m.'. Les buttes ou mottes d'époque romaine ou féodale se sont élevées généralement aux dépens de leur fossé de ceinture ; un trouve la fouille _ 29;i — du (It'blai à cùté de rélévatiuii du remblai; à la Kontcnelle rien île soni- blable : ce jiiatnelon senil)le . à preniière vue , èlre »orti de terre tout d'une pièce, saus que rien dans le voisina!.-»' indi(inc où il a pris l'énorme niasse de terres entrée dans sa formation ; recouvert d'une belle vé?<^(ation forestière qui ajoute à son relief, bien qu'assis dans le fond d'une dépression assez sensible, il domine la jtlaine de sa grande taille et s'y voit de très-loin. Sa base inférieure elliptique mesure 150 sur 80 m., et la supérieure 80 sur 12 m. : sa liauteur varie de 20 à 30 m. , son plus jîrand diamètre est orienté est-ouest. Ce sont bien là les caractères d'un tumulus antique, et vraisembla- blement paulois, comme on en trouve d'ailleurs d'assez nombreux, sur- tout en Armorique, la terre classique des temps celti(iues. Il serait intéressant de compléter l'attribution par des fouilles, d"autiint plus que le monument ne parait pas encore avoir été fouillé, mais il se défend si biçn par sa masse et les bois qui l'enveloppent, (juc rentre- prise dépasse les forces ordinaires et ne saurait, quant à présent, être tentée : restons aux conjectures assez sérieuses pour se itasser rigoureu- senient de preuves. Dans un rayon très-rapproclic . cette course aux recherches archéolo- giques aura montré le trait d'union de près de vingt siècles -. La tombelle gauloise de la Fontenelle, entre Viévy et Ecoman, témoin nmct des premiers temps, (vuvre à la fois rudimentaire et imposante; une masse de terre sur quelques ossements, sans doute ; Le chemin de César, ensuite, la slrala publica, avec le camp de Saint- Mandé, pour la défendre ou la commander, Chartres et Bourges, deux grandes cités aux points de départ et d'arrivée, Verdes et son balneum, Ouzouer et sa villa déjà connus, Pontijou, et les Ponts-Chartrains de Blois pour points de passage ; Puis le chemin de César devient le chemin du Comte; le Tricheur a passé par là, et, de sa main puissante, a signé son nom dans la contrée en caractères féodaux qui s'ajtpellent aujourd'hui Marchenoir et Fre- teval. Les lruu;uuin.- un Mi/.<'raiii >(■ iriiiiiitjient à leur tour derrière des forteresses de pierres et de terre ; celle du seigneur de Viévy est encore d(!bout avec sa tour polygonale et sa double enceintiî de fossés. La forêt longue s'étendait alors de la Loire an Loir, de Meung et lleau- pency jusque vers Freteval et Vendôme -. dans cette marche-frontière, les moines de Citeaux viennent fonder un monastère, l'.Vumoiie. ([ne son nom n'a pu sauver du sort commun. Le seigneur de Viévy avait un voisin à Saint-Mandé, long-temps, coinnje lui, connu seulement sons le titre fin lief la Pagerie , mais (pii grandit, à l'époque moderne, de toute la liauU'nr d'im trùne et donne caractère historique à la dalle tnmidain* île familli' que le h;i.sard vient d'exhumer. ;\insi tout se lient et s'enchaîne, sur la trace apparente encore du passé, dans ce petit coin de terre archéologique voisin de nous : il res- TcMK I. l'.-V. :!i — 294 — tera riche en souvenirs, mais ne pourra bientôt plus montrer ses ruines, qui sont les blessures du temps, que chaque jour vient cicatriser par une dernière ruine. Lecture d'une pièce de vers de M. Ern. de Chabot sur M. le docteur Lescarbault. . . . . Cœlumqnc liirri Jussit et. ereclos ad skiera tvUere vultus. Quand l'univers — ce grand mystère Eclos sous le regard de Dieu — Se mit à rouler solitaire Dans les profondeurs du ciel bleu , Le Tout-Puissant dit à l'atome -. '< Va, poussière de mon royaume, « Va flotter dans l'immensité : " Tu seras homme, étoile ou monde, » Tu dureras une seconde , » Ou peut-être une éternité... " Sous un bouquet d'herbes fanées, » Insecte d'un soir tu luiras , » Ou pendant des milliers d'années, ') Soleil des cieux, tu brilleras. » Va vivre un jour; fleur ou planète, » Vague que berce la tempête , » Léviathan ou vermisseau, » Pâtre rêveur de la campagne , >> Ou dur granit de la montagne , » Ou libellule du ruisseau. » Quoi que tu sois , dure ton heure , » Luciole , atome ou soleil ! » Puis il faut après que tout meure » Et plonge aux flots du grand réveil. » Car éternité , forme , espace , » La durée et tout ce qui passe , » Ne sont qu'un poitit devant mes yeux; >> Monde , insecte , ou chose éternelle ') S'évanouiront d'un coup d',aile » Quand mon ange éteindra les cieux. ■» Pourtant à l'un do ces atomes Si petits dans l'immensité, .Téhovah donne — au fils îles hommes — Un rayon de divinité ! — 295 — V.r\ nous fer meute la pensée (Jiii jusqu'à sou trône élancée Mesure l'œuvre et la conipreml , Imi nous s'aifite le pénie Oui trouve et chante l'harmonie De l'univers si beau , si j-Tanil. Heureux l'homme d'intellij-'ence i'obsi-urité. Jamais la lâche n'est linie! Le travail ;:randit h; f,'énie; La gloire ne peut s'épurer Ouc ilans la lutte longue et l'uitc (Jui'lqiiefnis le hasard l'apliiirle. I.c travad l'îtiilciir.) — f))ipr. - -290 — Portrait de Sergent-Marceau. (Don de M. Coudray-Maunier.) — Grav. Eludq- iconographique sur l'arbre de Jesse, par M. Corbiet. ( Don de l'auteur. I — ///(/)/■. bidlelin de la Société de.-^ .Vuli(iuaires de l'i-aiici'. I*"- tiim. ili' 18G0. (Envoi de la Société.! — Iiiijir. Répertoire archéologique di; r.Vnjou, amit 1800. (Envoi de la commission archéologique de Maine-et-Loire.) — Inijir. MvVNC.K ni' 8 NOVE.MlîRE 1860. Présidence de M. de Saint-Lvu.mer , vice-présideiil. Lecture et adoption du procès- verbal. M. le Président annonce à l'assemblée que S. Exe. le Minis- tre de l'Instruction publique a bien voulu accorder à la Société une subvention de oOO fr. pour l'exercice 1860, et que le Con-r seil général d'Eure-el-Loir lui a continué pour 18G1 la subven- lion de 500 Ir. qu'il a coutume de voter pour elle. Lettre de S. Exe. le Ministre de l'Instruction puljli(|ue, an- nonçant à la Société qu'il sera heureux de souscrire au Car- tulaire du Chapitre Notre-Dame de Chartres ', mais que préa- lablement il désire connaître approximativement le prix des trois volumes du Cartulaire dmil il s'agit. — Cette lettre est renvoyée à la Commission de puldication. chargée de laiic un rapport sur ce projet de Cartulaire. Note de M. Lecoc([ sur une colonne (Iccniivcrle ;i Cliartics , rue de la Corroirie. Km opérant ime fouille, nie de la Corinirie, dans la inaistin de .M. (in- dard, cliar|)i'ntier, pour y éiahiir un citerneau dan.< lui an^.'le de la cour, les ouvriers rencontrérenl à une [irot'ondenr d'envii-oii "0 cenl., un clia- piteau d'une l'orle dimension, puis(prd porte K.s eeul. iTéipierre . ayant ensuitii (léjîané le |)ourlour, ils reniaripièrenl • livraison du 2e volume do 1860. — Intpr. — 301 — Mémoives do rVcailémie de Stanislas pour ISôO, 2 vol. (En- voi de l'Acadt'inie.) — Inijir. liullcliu de la Socièlé d'émulation de lAUiei-. iHiOà 1858, 6 vol. (Envoi de la Sociétù.) — Iinpr. Répertoire arehéolotîique de r.Vnjou, sept, et oct. ISdO. (En- voi de la Connnission archéologique de Maiiie-el-Loire. ) — linpr. Ikdletin de la Société archéologique de l'Orléanais, n» 3G. (Envoi de la Société. ) — fm/ir. Recherches sur M"*- .Vnne-Rénéo Slrésor, par M. Eni. Rellier de la Chavig:nerie. (Don de l'auteur.) — lnij)r. SÉANCE GÈNfiRALt Itl f, DÈCE.MHllE 1860. Présidence de M. ut; Boisvili.i:ttk. Lecture et adoption du procès-verbal. M. le Président annonce que, conformément au.\ résolutions prises dans les séances précédentes' , le plan de (Chartres a été livi'é à la gravure. Le travail est aujourd'hui fort avancé; une première épreuve a di\jà été envoyée et on a tout lieu d'espérer ([uil pourra être distribué à la prochaine séance. Il consulte en menu? temps l'assemblée pour savoir si le tirage devra être lait en bistre ou en noir. — Ajirès diverses observations, il est résolu qu'on feiM tii'ci- en bistre cent -fin(|u;ui!e exem- plaires. M. Merlet fait une jiroposilion tendante à ce qu'on écrive à M. de Ciaunionl pour obtenii- la convocation à Chartres du con- grès de l'Institut des provinces, pour 1803, é[>oque ou aura lieu dans celte ville le Concours régional. — L'assemblée adopte cett(; proposition : il sera écrit à M. de Caimiont et (mi fera auprès de l'-VilminisI ration les démarches nécessaires. Le mèni'' mendiii.' demande (jue chaciue aunéi' la Société so transporte dans un ou iilusicMirs des chefs-lieux d'arrondisse- ' Voir l'rncés-VniKiiix. p. i'\ p! il\). — 302 — iin'iil pour y Lenii' une séance spéciale. — La proposition esl adoptée en principe : le Bureau examinera les voies et moyens les plus propres pour réaliser ce projet, et quand le moment sera venu, fera un rapport à la Société. Rapport de M. P. Durand sur le projet de publication du Cartulaire du Chapitre Notre-Dame de Chartres par ]\IM. de Lépinois et Merlet ' . « Dans une précédente séance , la Société a été saisie d'une demande de publication du Cartulaire du Chapitre de Notre- Dame de Chartres par MM. de Lépinois et Merlet. Cette demande, prise en considération, a été renvoyée à la Commission de pu- lilication. .l'ai eu l'honneur de vous transmettre le résultat de la délibération de la Commission et de vous faire un rapport sur les raisons qui avaient amené cette décision. A la suite de ce rap- port et d'une discussion assez prolongée , la Société a décidé en principe qu'eUe se chargerait de la publication du Cartulaire , mais a renvoyé de nouveau la question à la Commission de pu- blication pour examiner les voies et moyens les plus favorables pour cette publication. » Dans la séance suivante , avant que le nouveau rapport de la Commission fût préparé, une contre-proposition au projet primitif s'est produite et a été renvoyée de même à la Commis- sion pour être l'objet d'un examen sérieux. Aujourd'hui nous possédons tous les renseignements nécessaires pour nous mettre à même de traiter à fond cette grave question, et nous venons vous communiquer les décisions prises à l'unanimité par votre Commission de publication, » La contre-proposition de M. Lecocq, dont les arguments sont au premier coup-d'œd fort spécieux, no supporte pas un examen attentif : les objections qu'elle renferme se réduisent à quatre; nous allons les examiner rapidement. » 1" M. Lecocq fait observer que la Société va commencer à la légère une publication dont les matériaux ne lui sont pas con- ims ; il demande qu'avant tout, le manuscrit de l'ouvrage projeté soit déposé entre les mains de la Commission de publication. — Cette première objection de M. Lecocq reproduit un argument avancé ])ar plusieurs de nos coUi^gues ([ui ne paraissent pas se ' Voir Procès-Verbnux , p. 272. — 3o:] — rendre sulîisaiiimenl lomple d'un ouvrage tel (luan carlulaire. (^est un asseînhlagf par ordre chronologique de toutes les pièces concernîvnt'un inruic élahlissenienl religieux ; or il est impossi- ble d'établir un ordre chron(dogitiue, avant d'avoir la copie d(? toutes les chartes (juc l'on iloil imprimer; ce serait s'exposer à des erreurs inévitables, car on pourrait, au dernier moment, retrouver des pièces dont la [ilace serait au conmiencement de l'ouvrage. 11 n'v a doue rien à craindre de ce côté : les éditeurs, dans l'intérêt même de leur publication , ne pourront commen- cer à rien livrer à l'impression avant d'avoir terminé leur copie, et la Société pourra iiarfaitemcMit alors juger en connaissance de cause. » 2o M., Lecocq hisiste sur le manque d'intérêt que présentera un recued de pièces en latin. — Nous avons déjà longuement répondu à cette objection dans notre précédent rapport : elle ne peut être sérieuse, et la Société ne peut reculer devant une publication reconnue éminemment utile , sous prétexte qu'une partie de cette publication sera en latin. Ce serait alors s'in- terdire toute étude consciencieuse antérieure au XlVe siècle. Le cartulaire de Saint-Père n'est-il pas en latin, et n'est-il pas le livre le plus utile qui ait encore été publié sur notre pays ? Et le cartulaire du Chapitre de Chartres sera d'un usage beau- coup plus facile que celui de Saint-Père, car toutes les notes se- ront en français, et les résumés des chartes eu langue usuelle. ') 3° La troisième objection de M. Lecoci] porte sur l'économie de notre budget. L'auteur de la contre-proposition suppose (jue, toutes dépenses payées, il ne reste de libre cliaquiî année (ju'une somme de 800 francs, insuffisante, suivant lui, pour couvrir seu- lement les frais de la Statistique archéologique. — Mais M. Lecocq fait double emploi; il compte, dans son budget de dépen.ses, 1,r)0() fr. jiour l'impression des Mémoires, et il oubUe que dans ces l,r)00l'r. les frais de la Stalisti(ju<' archéologique sont précisé- mont conqiris. .Vu reste, voici le budget de cette année», c'est la nicilli'urc réponse (ju'oii puisse faire à c(!tte objection : HKCETTKS. Cotisa! ions . . .1 ,81)') fr. » \ ente du l!iill''iiii \t}\\ » .1 II fiinli'i ?.().» t — 304 — Report. . . . 2,051 fr. Souscription du Conseil général 500 — du Ministère 300 — du Conseil municipal 300 Intérêt d'argent placé à la Recette générale ... 80 Total. . . . 3,231 DÉPENSES. Impression du Bulletin et de la Statistique . . . 1,410 fr. » Gravures 260 » Achat de pierres tumulaires 140 Au concierge 100 Gravure du plan 1,000 Dépenses diverses 102 Total. . . . 3,018 ') Il y aura donc encore cette année un boni de plus de 200 fr. et nous avons dépensé 700 fr. pour le plan en faisant la soustraction des 300 fr. votés par le Conseil municipal ; nous avons eu à payer une partie des gravures assez nombreuses de la Statistique; nous avons acheté 8 pierres tumulaires et nous avons fait paraître 12 bulletins, nombre beaucoup plus considé- rable que les années précédentes. » 4o Enfin M. Lecocq paraît croire que la publication du Car- lulaire sera moins bien vue du ministère que les travaux entre- ])ris jusqu'à ce jour par la Société. A cela M. le Ministre va ré- pondre lui-même : voici la lettre qu'il a adressée à j\I. le Prési- dent de notre Société. » Paris, le 21 novembre 1800. » Monsieur le Présirlent, » J'ai riionneur de vous informer que je viens de prendre une sous- cription à cinquante-cinq exemplaires du Carlutaire de Notre-Dame de Chartres publié par la Société Archéologique (FEure-et-Loir, au prix de 'M) fr. l'exemplaire (3 volumes in-i"). » C'est avec une vive satisfaction, Monsieur le Président, que je vois la Société Archéologique d'Rure-et-T.oir s'engager sur la voie que lui ont tracée les Comités hisloririues institués près mon Ministère. .Te suis heu- reux d'encourager ses efforts eu contribuant à l'exécution du Carlutaire — :m — de .\olre-D(niH' île Chartres. Des ordres ont été tlonnés i»oiir que le piix (les volumes de cet oiivraj,'e soit at-quilté suiTessiveiiient, à mesure qui' la publication T*n sera terminée. >• Recove/--. *■''• n La Coimms.-iuu pense avoir résolu il une iiiaiiiiTc salislui- sante les diverses objoclioiis (le M. Lecoc(j; mainlenaul il nous reste à vous faire connaître les dépenses (ju'enlrainera celle pu- blication, et les ressources avec lesquelles votre Commission espère qu'on pourra y ]iourvoir. n Le Cartulaire du Chapitre de Chartres se composera de 3 volumes in-4o,de 50 à GO feuilles : la feuille, pour un tirage de 350 exemplaires, coûtera 27 fr. de composition et de tirage, et 10 fr. (le papier, soit 37 fr : à 55 feuilles en moyenne par vo- lume, C)^ sera pour clia(pie volume '2,0.^5 fr. ou 0,105 fr. [lour tout l'ouvrage. Nous n'avions estimé , dans notre premier raj)- port, la vente , qu'à 60 exemplaires environ, mais d'après de nouveaux renseignements , l'opinion de la majorité des mem- bres de la Commission a été qu'on pouvait hardiment la porter à 100, voire même à 1 20 exemplaires ; il fiuulrait alors tirera 'tOO exemplaires; ce serait une augmentation par volume, de 165 fr. ou de '«95 fr. pour tout l'ouvrage, (jui nous reviendrait ainsi à 6,000 fr. ; mais ce supplément de dépense serait amplement compensé par la vente des exemplaires. •) Raisonnons dans la première hypothèse, la moins favora- ble. Outre la souscription du Mhiistère de 1,980 fr. , nous avons l'espérance, suion la certitude absolue, que M. le duc de Luynes souscrira également pour environ 1,000 fr. à cet ouvrage. » C'est donc d'abord 3.000 IV. emifiiii sur ]os(juels on peut compter. " La vente à 60 exemjilaires, en ne iiorlani i'e.\eni|ilau'e qu'a 30 fr. au lieu de 36 jtrix fort, produira KiSOO-fr. » Nous voici donc avec une ressource immi'diate de 4,800 fr., et il ne reste à la charge de la Société que 1 ,300 fr. Mais au lieu de 60 exemplaires, supposez (pie vous en vendiez 80, 100, ou 120, vos charges diminuenl d'autant et vous arri- vez a couvrir enlièremenl vos frais. Knlin, admetlons (pie nous ayions 1,300 fr. à (l(!pensiu' , vous avez vu pai l'iwiiose de notre situation budgétaire, ipi'il nous était bien l'acile (le dép(!nser 500 fr. par an, sans nuire en rien a la pubbcalion de nos 12 lunnéros de bulletins avec un certain nombre de -gravures. — 306 — Ce serait donc 3 ans qu'il nous faudrait pour acquitter les Irais de cette publication , si vous ne voulez pas toucher à l'encaisse de 1,300 fr. que vous aurez de disponible à la fin de cette année. Et je ne parle pas des membres nouveaux que cette publica- tion , donnée gratuitement à tous les sociétaires , devra néces- sairement attirer, et qui, par leurs cotisations, viendront aug- menter nos ressources et pour le présent et pour l'avenir. » Votre Commission de pubbcation a donc l'honneur de vous proposer, à l'unanimité , de décider que la publication du Cartu- laire du Chapitre de Notre-Dame de Chartres sera faite au nom et aux frais de la Société. >> Cependant il est une autre combinaison que je dois vous faire connaître, et qui, répondant au principe de pubhcation déjà admis par la Société, enlève toute chance fâcheuse et nous garantit contre toute espèce d'éventualités. » M. Garnier, notre imprimeur, vous propose de se charger de cette publication, à la condition que la Société lui assure une souscription de 1,000 fr. En retour de cette souscription , il ferait la pubhcation au nom de la Société, et de plus il s'en- gagerait à livrer à tous les membres qui le désireraient le Car- tulaire de Chartres au prix réduit de 5 fr. au lieu de 12 fr. le volume. La Commission, tout en applaudissant à la générosité et au patriotisme de M. Garnier, n'a pas cru devoir adopter cette combinaison. Elle a cru que la publication par la Société elle-même laissait plus de liberté à ceUe-ci , qui , en acceptant l'offre de M. Garnier, perdait jusqu'à un certain point son droit de contrôle et n'était plus maîtresse de diriger la pubhcation ainsi qu'elle le jugerait à propos. Tel est, Messieurs , le résultat de l'étude approfondie de cette question par votre Commission : permettez-moi de vous citer en terminant , quelques lignes de M. Laboulaye , membre de l'Institut : " Notre histoire véritable, dit cet auteur, est ensevelie dans ') les archives. 11 serait bon de l'en -tirer, et de nous montrer la » vieille France dans sa rude beauté et sa naïve grandeur. Ce » n'est pas un médiocre service qu'on rendrait au pays. Ce qui ') manque à la France , c'est le respect de son passé , qui est la » première condition de l'esprit politique... Mais pour respecter " le passé, il faut le connaître, et ne pas prendre pour l'histoire ') de nos maîtres ce qui n'est souvent que la fantaisie d'un écri- M vain. Nos anciennes ordonnances, nos vieilles coutumes, nos — ;{()7 — ') antiques libertés municipales, les origines de notre industrie, » de notre, commerce , tout cela est caché dans le trésor des 0 Chartes. » . Après une assez longU(j discussion, h* projet du ccUte puldii'.i- lion est adopté, et la Société formule ainsi sa résolution : Ahticlk l'-r L:i |)ulili(';iliiiii du Cnrtulnirr du tJiniiilir ,\nlir-liiiiiir di- ijnnlnii. aux ris(jui's et jiérils de la Soi-i''''' '■ai-lement d'Kure-el-Loii-. Le Ministère de; l'Instruction pubUipie préjtare uih; descriji- lion scientifique de la France, et a chargé la Société de remplir les parties du progranune, spéciales au tlépartemenl. Les re- — 3t)8 — dacleuis soiil a l'a-uvi-e : M. Lefèvre, qui a bien voulu accepter la rédaction de la Statistique vous a remis déjà, Messieurs, cet important travail dont j'ai l'honneur de vous présenter l'analyse. » La Statistique tient aujourd'hui une grande place dans l'é- tude des questions d'admmistration et d'application : elle ne pose pas seulement des chiiïres, vous le savez, elle accuse, en outre, des résultats et fournit à la théorie non moins qu'à la pratique le guide certain de la donnée mathématique. I) Déjà les documents principaux recueilhs parle Ministère de l'Agriculture et du Commerce ont été réunis en une vaste pu- blication officielle, sous le titre de Statistique de la France {décret du l^^r juillet 1852). » C'est trop et c'est trop peu , au point de vue d'une descrip- tion scientifique : trop , parce que le détail y surcharge le fait essentiel ; pas assez , la science économique ne se contentant pas de tableaux et voulant aussi des raisons. •) Nul n'était mieux en position de répondre au double objet de la notice départementale que celui de vos membres qui en a été chargé : par ses connaissances propres , sa position admi- nistrative, les matériaux de toute nature qu'il avait sous la main, M. Lefèvre pouvait , il a d'ailleurs voulu, et, j'ajouterai qu'il a su , de tous points , bien faire : son travail fort étendu est un excellent compte-rendu de tout ce qui a été recueilli, dit et écrit de bon sur la matière au triple titre de la Population, de l'Agriculture et de V Industrie d'Eure-et-Loir. » Mais, se laissant aller au vaste champ de son sujet, le ré- dacteur l'a parcouru in eortenso, et pour répondre à la spécialité de notre programme, il convenait de resserrer la matière en un substantiel résumé: j'ai cherché, comme rapporteur, à remplir cette partie de la tâche. » Bien qu'avec le parti pris de concentrer le très-intéressant mémoire de notre collègue, je l'ai trouvé si plein de faits que je me suis laissé entraîner à beaucoup extraire, et si complet de documents que j'ai eu plus à y prendre qu'à y retrancher. Delà une analyse assez étendue aussi, j'aurais craint de la faire incomplète à trop vouloir l'abréger. >> Cette lecture est écoutée avec le plus vif intérêt par l'as- semblée , et il est résolu qu'on enverra une copie de ce travail — 300 — à S. Exe. M. le Ministre de rinstruction i)ul)li(iue, pour servir à la rédaï'tion du Didionnaire sciontifniuc de la Fraiitc '. >■ Nous- extrayons du travail de M. Lelevre ce qui a rapport aux jn?;t)tiitions de secours et à Vindustric. § 1". — ASSISTANCE PUBLIQUE. 1" Service des aliénés, avec dépôt provisoire à l'asile d'Orléans, au prix de pension de l fr. 20 c. par jour, dont la dépense moyenne, 00,000 fr. s'est élevée en 1858 à 02,334 fr. 28 c. pour 138 aliénés, G'i hommes et 74 femmes. 2" Service des enfants-trouvés, avec dépôt central a, colonie agricole b, et société paternelle c. a. — Le dépôt central, mi l>i le tour central, assiste en moyenne 320 enfants des diverses catégories ; les dépenses de Tannée 18ô8 se sontiSl'evées à 50,424 fr. 23 c. Les expositions , qui donnaient une moyenne de 84 enfants avant la suppression des tours d'arrondis.scment, se réduisent aujourd'hui à 18, la plupart des lilles-méres conservant et élevant leurs enfants à l'aide des secours qui leur sont alloués à domicile. b. — La colonie agricole de Bonneval renfermait au 1" janvier 1859, 198 enfants, 110 au-dessous, 88 au-dessus de 12 ans, dont 125 garçons et 73 fdles. Il est pourvu aux dépenses par des cotisations de fondation et un secours do 7,000 fr. alloué par le département pour frais généraux. c. — .\u sortir de la colonie, à 10 ans, l'enfant est mis en tutelle sous une société de patronage et placé par ses soins chez des maîtres particuliers. 3° Mcmlicitv et secours au paupérisme. — La charité privée ne reste pas en arriére de l'assistance légale. En 1813, les relevés officiels constataient 17,500 pauvres, dont 8,000, ou environ moitié, se livrant à la mendicité ; ils évaluaionl la iiiny(Miiu' des secours annuels à près de deux millions. En 1844, la mendicité a été défendue par arrêté du 1" mars: le nomhre des indigents était alors dt; 14,874, soit 51. 10 %, et celui des mendiants d'un peu plus de la moitié, 7,034, soit 20. 22 "/o du chillre de la population. La proportion tend à s'aliaisser sous l'inlluence des institutions chari- tables et de la tendance au travail, déterminée par l'accroissement no- Ud»le et général du jirix de la main-d'œuvre. 4" Hospices cl hôpitaux. — 18 communes possèdent des établissements hospitaliers, comprenant 752 lits. 5° Bureaux de bienfaisance. — Sont au nomhre de lOi avec ressources fixes ; Le nondire d'ijidividus secourus à domicile, en 1858, a été de G, 107. ' Vciir Vrnci!>-\ crtmui , p. 200. To.Mi: 1. P.-V. 32 — 310 - § 2. — ASSOCIATIONS CHARITABLES. Elles sont en grand nombre sur tous les points du département ; à ne citer que les principales -. 1" Société de Saint-Vincent-de-Paul. — 11 conférences comprises dans la circonscription du conseil supérieur dont le siège est à Orléans ; — lôô membres actifs; — 15,000 fr. de ressources moyennes-, plus de 1,200 assistés. 2" Société de Charité Maternelle de la ville de Chartres. — Fondée en 1824, reconnue d'utilité publique en 1850. Placée sous le haut patronage de S. M. l'Impératrice. Elle secourt les femmes pauvres en couches, et fournit à leurs premiers besoins et à ceux de leur enfant. Dans la période de 25 années, 1826-1850, elle a admis 1,500 femmes au secours, soit en moyenne annuelle 60. 3° Congrégations. — En tète , la Congrégation des Sœurs de Saint-Paul (dites de Saint-Maurice de Chartres), fondée, 1690, à Levéville-la- Chenard, transférée à Chartres , 1700, reconnue par le Gouvernement, anX; ses statuts approuvés par décret Impérial du 23 juillet 1811. Les sœurs desservent les hôpitaux civils , militaires et maritimes et les pénitentiaires coloniaux, soignent les malades à domicile, et ins- truisent les jeunes filles pauvres. La maison-mère générale de Chartres compte environ 1,000 membres; elle possède 41 maisons dans le diocèse et 70 dans 11 autres: elle a une maison en Angleterre avec 12 succursales, et une autre maison à Hong-Kong en Chine. Les recettes annuelles Sont de 55 à 60,000 fr. qui balancent les dépenses. Il existe encore d'autres congrégations religieuses , parmi lesquelles : Les Sœurs de la Providence de Chartres, fondées en 1673 pour l'édu- cation des pauvres et des orphelines ; Les Sœurs de Bon-Secours pour garder les malades ; Les petites Sœurs des Pauvres pour hospitaliser les vieillards et les infirmes ; Les filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul qui desservent les hôpitaux et hôtels-Dieu. INDUSTRIE. L'agriculture est la principale, pour ne pas dire runi([uo industrie d'Eure-et-Loir; sur un chiffre total de 291,074, la population agricole, suivant le recensement de 1856, comprend 166,546,têtes, soit près des 3/5. On évalue la production annuelle à cinq millions d'hectolitres de cé- réales de toute nature, dont 3 pour la consommation proi)ro et 2 livrés à l'exportation. L'avoine exceptée, les autres gi-ains sont réduits en farine par 527 moulins , les 4/5 mus par les cours d'eau , et plus de la moitié montés à l'anglaise avec meules cannelées. - Jll - C'est là la spécialitû in'lii^iii'-".' .in iinv? r-t l;i linso do son commcrfp avec la halle de l'ari». l'arnii les.'iiroJuils vé;,'t'taux, deux autres branehes méritent seules irètrc gi^rnalées ; d'abord les belles iiapeteries de MM. l'irmin-Didot sur l'Avre', à Sorel-Moussel et au Mesnil , canton d'Anet, ijui ont succédé à une forge-royule ajipartenant à la maison de Penlhièvre et. aliénée na- tionalement le 14 lloréal an VI. Ensuite l'importante filature de Sauil-lleaiy-sur-Avre. louiiee en 1702 par l'anglais Slykes, appartenant aujourd'hui à MM. \Vadin;:ton, ses hé- ritiers, naturaUsés en 1831 -. elle produit i'iO.OOO kilo;.'rammes de coton lilé et des tissés communs. Les distilleries alcooliques sont à peine naissantes : une acétique vient de s'établir sur d'assez larges bases près Courville. .\u compte des produits animaux, la laine tient la tête de la production du pays, entre assez faiblement dans sa fabrication , et s'exporte plus généralijment sur les grands centres voisins, Louviers, Elbeuf et autres. A raison de prés d'un million de tètes ovines , produisant en moyenne 3 A 4 kilos, on peut évaluer le poids de la laine à 3,500,000 kilos, et le produit brut à 8 millions. La tannerie est représentée par une vingtaine d'établissements , s'ap- provisionnant communément sur place et vendant à la consommation locale. La soie a fait l'objet d'essais sérieux, bientôt abandonnés par la diffi- culté de cultiver le mûrier, trop sensible au froid. Les produits minéraux sont pou variés et d'assez faible importance. On trouve du minerai de fer dans les forêts de Senonches et de Longny, et aux environs de Courville, dont s'approvisionne le haut fourneau de Boussard, très-ancien établissement d'apanage royal, aliéné nationalement en 1793. Les forges de Dampierre fabriquent, tout il côté et dés 1480, du fer au martinet, en essieux , bandes de roue et autres à usage d'agriculture, et, en fonte de deuxième fusion, des articles de ménage qui aiipro- visionnent les magasins du pays. La métallurgie comprend en outre, sur le cours de l'Avre, des fonderies de cuivre-laiton, et une tréfileric assez considérable à la Mulotiére ; l'a- justage compte :\ Chartres une bonne usine, particulièrement alVectée à la construction de turbines et à la mécanique des moulins à blé. Les carrières fournissent sur i)lusieurs points , et noUmiment à Her- cliéres prés Chartres, Villangeard prés Chilteaudun, Moriers, I»rasville. etc., dans la Heauce, de la pierre de taille calcaire dure, jdns résistante que de belle nature ; dans les berges du Loir, i\ partir de Clwlteaudun et aux environs di; Nogent, elles donnent du calcaire tendre dit tufaii. Près d'Kpernon on tnjuve des grès analogues à ceux dits de Fontaine- bleau et s'exploitant en pavés. La même localité oHVe aussi des meulières siliceuses dont on fabrirpie des meules pour l'exportation. La chaux de SeinMiches a été pendant loiiLT-triiips l'unique chaux liy- — 312 — (Irauliquc connue et employée à Paris. Aujourd'hui que le? chaux arti- licielles se préparent concurremment avec les naturelles , Senonches expédie moins ses produits au dehors , mais en approvisionne toujours d'excellents le dedans. Cette localité fabrique , en outre , des briques et tuiles bien cuites et de la plus grande résistance. Les environs de Dreux participent de la même qualité, et tout l'ouest trouve aisément sur place, avec ses ma- tières propres, l'abondante fabrication de ces matériaux. Au compte de la céramique locale , notons trois faïenceries communes qui ne sortent guère du pays , et les belles argiles d'Abondant qui s'ex- portent pour poteries fines et couvertes de porcelaine. La séance est levée à cinq heures. NOUVEAUX MEMBRES ADMIS. Membre honoraire : M. le duc d'Albert de Luynes, membre de l'Institut, à Dampierre. Membre titulaire : M. l'abbé Fauchereau , grand-vicaire, à Chartres. OBJETS OFFERTS A LA SOCIÉTÉ. Recherches sur Louis Licherie, par M. Em. Bellier de la Cha- vignerie. (Don de l'auteur.) — Impr. Conseil général d'Eure-et-Loir, session de 1860. — Im2Jr. Annuaire d'Eure-et-Loir, années 1839, 1842, 1844 à 1858^ 18 vol. (Don de M. Petrot-Garnier.) — Impr. FIN DU TOME I, TABLi: DES SÉAMIKS. Séance archéologique du 10 mai 1850 I Séance de la Commission du "il mai IS50 7 Séance du, ^4 mai \h:>{\ s Séance ^u 4 juin 1S50 li» Séance du 1 1 juin ISôO Il Séance de la Société du 19 juin 1850 13 Règlement 15 Liste des membres 19 Séance du 11 août 1850 23 Séance du 11 septembre 1850 25 Séance du '2 octobre 1850 28 Séance du 0 novembre 1850 32 Séance du 4 décembre 1850 35 Questionnaire 30 Séance du 15 janvier 1857 . . .' 46 Séance du 12 février 1857 48 Séance du 5 mars 1857 52 Séance du 2 avril 1857 56 Séance [)ublique il II li mai I8r)7 59 Séance du 4 juin 1857 00 Séance du 2 juillet 1857 70 Séance du (J août 1X57 75 Séance du 8 octobre 1857 78 Séance du 5 novembre 1857 79 Séance du 3 décembre 1857 . . 82 Séance du 11 janvier 18r)8 84 Séance du i lV'\rier 185S 87 Séance du 4 mars 1858 . ... 80 Séance du 8 avril 1858 . . . 85 Séance publicjue du 9 mai 1S5X .... 87 Séance du 10 juin 1K5S 107 Séance du X juillel ix:,x 111 Tome 1. /'.-I . ."i.'i — 314 — Séance générale (lu 12 août 1858 flT Séance du 14 octobre 1858 119 Séance du 11 novembre 1858 122 Séance générale du 2 décembre 1858 124 Séance du 6 janvier 1859 126 Séance du 3 février 1859 140 Séance du 3 mars 1859 144 Séance du 7 avril 1859 147 Séance publique du 19 mai 1859 158 Séance du 9 juin 1859 l''9 Séance du 7 juillet 1859 190 Séance du 4 août 1859 193 Séance du 3 novembre 1859 194 Séance du 8 décembre 1859 201 Séance du 12 janvier 1860 205 Séance du 3 février 1860 207 Séance du 1er mars 1860 216 Séance du 29 mars 1860 229 Séance du 3 mai 1860 234 Séance publique du 20 mai 1860 251 Séance du 7 juin 1860 269 Séance du 5 juillet 1860 271 Séance du 28 août 1860 278 Séance du 8 novembre 1860 299 Séance générale du 6 décembre 1860 301 TAliLE ANALYTlUlE DES MATll-HES. A. Abécédaire archéologique, p. 68. Allaines, p. 50. Allonnes, p. 208. .\L\iMAni; (M. Ch. d'), membre de la Commission archéologique, p. G. Amy (M.), charp-d'un travail, p. 270. Anctin (M.), membre de commis- sions, p. 30, 74. Aqueducs romuins, p. 3, 33, 40, 47, 67, 151, 180, 184, 186, 230. Archiviste de la Société, ses fonc- tions, p. 11. Armenonville-les-Gâtineaux, p. .j(j. Armoiries de la ville de Chartres, p. 70, 81, 83. Arrêté ministériel autorisant la So- ciété, p. 52. ACBERT (M.), fait une communica- tion, p. 24; — dépose un projet de sceau, p. 26; — fait des dons, p. 25, 52. AunnY (M.), fait des dons, p. 48, 75. 84. 119. 205, 278. Aunay-sous-Auneau, p. 187. Auneau, p. 204. B. Bailleau-le-Pin, \). 288- Baret (M.), fait un dmi , p. 121. Bastard (M. Léon de), fait un don . |i. cit. Bataille (M.), fait un don, p. 5H. B.\UD0Uis (M.), membre de la Com- mission de puiiiicatiitn , p. 142, 277; — membre de Connnissions, p. 33, 56, 67, 74, 146, 156; — fait des rapports, p. 76, 222; — fait une IitIih-c , |i \ï.i Bazoches-les Hautes , |i. I'J2. Kki.likr m-: i.,v CiiAViuNKitii: (M. Km), niemlire d'une Commission, p. 217; — envoie des mémoires, p. 34, 262; — fait des dons, p. 31, 45, 48, 215, 301, 312. Benoît (M.), fait une communi- (Mtinn . p. 12('.. Béville-le-Comte, p l.i4 llililiiiiiniiihie iharlrainc, |t. 216, 270. liibliolhiijW de la Société, p. 30«». lioiserics anciennes, p. 286. lioisviLLETTK (M. DE), meml)re de ial^oimnission arcliéoIo(,'i(pie, p. 6: — président de cflli' Coninii.>sitin. p. 7; — présiileni de la Société, |i l'i. Is'i. fait iMie |in»pnsilion, — 316 — p. 54; — fait des rapports, p. 59, 89, 97, 149, 151, 154, 158, 191, 197, 208, 252, 307; — fait des lectures, p. 143, 146, 156, 204, 219, 270,289. BoisviLLETTE (M. LuD. de), fait un rapport, p. 208. BoNNANGE (M.), membre de Com- missions, p. 56, 67. BoNNARD (M.), fait des communica- tions, p. 33, 81. Bornes seigneuriales , p. 33, 230. BoucHiTTÉ (M.), fait un don, p. 34. BouRDEL (M.), membre de Commis- sions, p. 95 , 219; — fait un rap- port, p. 244; — fait des lectures, p. 25, 66, 77, 107. 188; — fait un don, p. 77. Bourgeois (M.), fait un don. p. 106. Bricet (M.); sa mort, p. 269. BrU'Ire (M. l'abbé), membre de la Commission de publication, p. 14. 69, 108, 277; — membre de Com- missions, p. 33, 95; — dépose un projet de devise, p. 30; — fait une lecture, p. 173; — fait des dons, p. 69. Brins d'herbe, par M. de Chabot; rapport sur ce livre, p. 225. Broué, p. 180. Budget de la Société (Rapports sur le), p. 46, 05, 75, 85, 113, 141, 217. Bureau de la Société ; sa formation , p. 10, 11, 189. Cabochiens i Insurrection des > , p. 44. Caïx (M.); sa mort, p. 123. Calluet (M. l'abbé), membre de la Commission archéologique, p. 6; — membre de Commissions, p. 32, 50, 54; — chargé d'un cours pu- blic, p. 73; — fait un rapport, p. 76; — fait des lectures, p. 60, 130, 166. Camps romains, p. 2, 68, 291. Capitaines de Chartres, p. 120, 206. Caraman (M. le comte de), fait des dons, p. 86. Cartulaire de Notre-Dame de Char- tres, p. 270, 272, 279, 299. Castaigne (M. Eug. ) , fait un don, p. 118. Cathédrale de Chartres, p. 5. Cal'mont (M. DE), préside une séance archéologique à Chartres, p. 1 ; — fait des dons, p. 86, 88, 251 , 298. Cave d'Haudicourt (M. Jules); sa mort, p. 269. Caves anciennes, p. 238. Chabot (M. Ernest de), fait des lectures, \\. 208, 266, 294. 300; — l'ail un don , p. 215. Cliareau ( M. Paul ), fait un don, p. 86. Chasles (M. Adelphe), membre de la Commission archéologique, p. 6 ; — membre de Commissions, p. 44, 84, 217; — fait une communica- tion, p. 120. Chasles (M.), à Montboissier, fait un don, p. ilii. Châteaudun, p. 217. Châteauneuf , p. 269. Chemins gaulois, p. 156, 191. Chevaliers de l'Oiseau- Boy al, p. 51. CnorpiN (M.), membre de Conmiis- sions, p. 33,67; — fait un rapport, p. 70. Claye (M. Jules), membre d'une Commission, p. 67; — fait un don. p. 116; — sa mort, p. 119. Cloches anciennes, p. 76. Clogenson ' (M.), membre d'une Commission, p. 80. Cloitre , Notre-Dame , à Chartres , p. 47* 51, 68, 96. CoLLU'.R-BouDiER (M.i, euvoic des mémoires, p. 55, 194; — fait de? dons, p. 58, 110. — 317 — Commission de iniblicalion: sa for- mation, ^i. 13. Comtes de Chavires (Généalogie des'. p.,79. 8i, 85. Congrès de rinslitui des provinces, I». :î.'j. VI, S'i. -217. -29!), 30-2. Constantin (M.), fait inio com- iimiiicatioii , p. 84. Corancez, p. 185. CuRBiN (M.), meinbiv d'une Com- mission, p. 58; — fait des dons, |.. 5-2, 100. Corblet (M.), fait un don. p. 299. (Ioudii.w-Maunikr (M.), dépose un projet de sceau, p. 32, 35; — fait des .Ions, p. G9. 1-21, '298, 299. Coulions (Loiret), p. 88. Coulombs, p. -235. Uu Çf Cours d archéologie pour les inslitu- teurs, p. 5. Cours publics par la Société , p. 07, 73. 78, 79, 8-2, 84. CounTois (M. Jules), membre d'une Commission . p. 95 ; — fait des lectures, p. 107, iG'i; — fait une communication, p. l'23. Croi.i\ p. 183. 184. D. Daënen (M. l'abbe) , chargé d'un travail, p. 270. D.xGndvRoissKAU (M.), fait une conniiunication, p. 180. D.MJJKK (M. L'.vniîïo), fait une prn- |i(jsitinii , ]i. 27. liiinlc; traduction de l Enfer en vers français, p. I2G. Dklislk (M. LÉop.), f.iit des dons, p. 100 . 233. Dknain (M.), membre de hi Com- mission archéoloî.d(pie, p. G; — vice-président de la Société, p. 14, 189; — membre de Commissions. p. 44, 113; — fait une comnmni- cation . p. 1 22. Description scientifique de la France, p. 2G9, 307. Deshayes (M.), fait des dons, p. 48, .52, .jS. Dictionnaire géographique de la France, p. 120, 193. Digny, p. 279. Uiplônu', pour lis solidaires, p. 4G, 50. Documents litsliinques sur ta tdie et k comté de Dreuj:, par M. Le- fevrc; rapport sur cet ouvrafîe. 1), l'.i') Dolmens, p. 53, 57, 184, 185. Doublet de Boisthibault (M.), membre de la Commission arcliéo- lojiique, p. G; — refuse d'en faire ])arlie, p. 7. Dreux (Saint-Etienne de), p. . 35. Gas, p. 76. Gaucheron (M.), fait un don, p. 47. Gauthier ( M. ), fait un don, p. 45. (Ienet (M.), uiendji-e de la Commis- sion de publication, p. 14, 68, 108; — membre d'une Commission, p. 219. Germond (M. L'AiiuÉ), membi'c de la Commission archéologique, p. 6; — membre de Commissions, p. 33, 115, 146, 233. Génerville , p. 186. GiLLARD (M.), membre de Commis- sions, p. 74, 80. Gn.LET-DAMiTTE (M.), fait une com- munication, p. 142; — fait des dons, p. 77, 143. Glatigny (M.), fait un don, p. 298 (lorr,is'(M. l'abbé); sa mort, p. 66. Gouillons, p. 195. Greslou (M. Jules), membre de la Commission de publication, p. 142, 277; — membre de Connnissi(ms, p. 80, 95, 233; — fait une ]iropo- sition , |). i'h; — fait ini rapjiort, p. 206; — fait une lecture, p. 146; — fait des dons, p. 143. 200. Guadet '(M. J.), fait un don, p 278. — 310 — H. Harreaux (M), membre d'une Cnminis>ion , p. 74. Haudie (M.), lait un don. p. Ck». Hôtel-Dieu de Chartres, p. 5. Hénailt (M. L'AnnÉ), membre de Commissions, p. 30,67; — fait un rapport, p. 32; — fait une lecture, p. 33; — fait des communications, p. 54, 78; — fait des dons, p. 45, :>:.. iir,. Houdouanne, |i. !S4. Hue (M. l'abbei, fait une com- munication, p. 187; — fait un don, p. 190. Hy (M.), fait un don, p. 69. lUiers, p. 143, 283. Inslilutions de secours dans Eure-cl- Loir, p. 309. Industrie dans Eure-et-Loir, p. 310. Isambert (M. Lubin), fait un don, p. 45. Janvrain (M.), membre d'une Com- niis.sion, p. 74; — envoie des Mé- moires, p. 68, 74, 76; — fait une communication, p. 68; — fait des don.=;, p. 09, 77. Jeanne Darr, p. 120, 122. Jetons de présence, p. 232, 247, 270. Jon (M.), fait une communication. p. 2G9; — fait des dons, p. 97. 271. JoLiET (M.), membre de la Commis- sion de publication, p. 68, 108, 277; — membre d'une Commis- sion, p. 233; — fait un rapport, p. 225; — fait des lectures, p. 51, 107. 127, 173, 264. L. Z/[ftfl;-u»j, p. 229. Lamy (M. l'abbè), de Baigno- Laigneai; (M. H.l, trésorier-adjoint, let, fait nii don. p IM p. 126; — tré.sorier, [). 140. Lamy (M.i, de la Ventrouillerie, La-mêsange (M.), membre de la Commi.s.^ion ardicolofiique, p. 6; — MKMnJjrc d uni- (iitinini.ssion, p. 28; — fait des communications, p. 29, 53, .56; — fait des dons, p. 30, 77, 83. fait un don, p. 190. LAOï'i't'ir.i.F, (M. \.v. Muiuiis ui:;, nxMidire d'inie Cnnnnission, p. 84 ; — envoie des Mémoires, p. 47, 88, 96; — fait ini dcin, p. 251. Lassus I m ^ <.l IHni-l I. 7'' — 320 chargé d'un travail. Laugel (M.) p. 270. LEBion (M.); sa niorl, p. 207. Leboiteux (M. Ern.), clùposo un projot (le sceau, p. 35. Lecocq (M. Ad.), membre de la Gommii^sion archéolofïique , p. 6; — archiviste de cette Commission, p. 7; — archiviste de la Société, p. 14, 189; — membre de Com- missions, p. .50, .54, 67, 74, 140, 156, 187; — dépose un projet de sceau, p. 26, 31, 32; — fait des propositions, p. 67, 79, 108, 191, 279; — fait des rapports, p. 123, 201, 299; — fait des lectures, p. 24, 44, 47, 68, 76, 83, 87, 120, 156, 289; — fait des communica- tions, p. 46, 51 , 85, 201 , 206; — fait des dons, p. 77, 118, 200. Lefèvre (M.), membre de la Com- mission archéologique, p. 6; — membre de la Commission de publication, p. 14, 68, 108, 277; — membre d'une Commission, p. 50; — chargé d'un travail, p. 270, 307 , — fait des lectures, p. 34, 90; — fait une communication, p. 30; — fait des dons, p. 200, 205, 270. Lefèvre (M. Ed.), chargé d'un travail, p. 270. Legrand (M.), d'Oulins, lait un don, p. 190. Lejeune (M.), membre de la Com- mission archéologique, p. 6; — président de cette Commission, p. 7; — fait des communications, p. 54, 85; — fait un don, p. 25; — sa mort, p. 95. Lemarié (M.), membre d'une Com- mission, p. 50; — fait des dons, p. .55, 121. Lépinois (M. E. de), membre d'une Commission, p. 84; — fait une I)roposition, p. 270; — fait des lectures, p. 107, 266; — envoie des mémoires, p. 57, 83, 120; — fait des dons, p. 110, 215. Lesimple (M. l'abbé), membre de la Commission archéologique, p. 6 ; — membre d'une Commission, p. 219. Letellier (M.), fait un don, p. 86. Lettre de l'abbé Haimon, par M.L. Dclislc; rapport sur cet ouvrage, p. 230. Loigny, p. 192. Loir (Le), p. 57. Lormaye, p. 122, 238. Lucé, j). 46, 54. Luisant, p. 203. LuiGNÉ (M. de); sa mort, p. 126. M. Maisons anciennes, p. 76, 120, 244. Mantellier (M.), fait des dons, p. 48. Marboué, p. 4, 57. Marceau (Statue de), exécutée au Louvre , p. 46. iMAucHANn (M. Alb.), chargé d'un travail, p. 270; —fait un rapport, p. 219. Marcille (M. Cam.), membre d'une Commission, p. 115; — fait un rapport, p. 300. I Marcille (M. Eud.i, lait des dons, p. 157, 205. I Mathieu (M.), membre d'une Com- I mission, p. 32. 1 Mauger (M. l'abbe), fait une , communication, p. 84. Maune (La), p. 151. Maunoury (M.), chargé d'un travail. p. 270. Médailles, à instituer par la Société, p. 146, 147, 218, 245, 250. Médailles et monnaies (Découvertes - 3-? l'JJ. 217, I de], p. JU, J4, loi. l'JJ 220 27'J Meignevilje, |i. ô'). Méiittu/'^'s lie la Société dts Sciences morales et politiijues de Seinent- Oise; rapport sur cfs Mémoires, p. 210. Menault (M. Eii.N.', ruMiif (III mé- moire, p. ô5. 19i; — fait ili's dons, p. G8, 88, 205. Meklet (M. Llc). membre de la Commission archéolofjiique, p. G; — secréUiire de cette Commission, p. 7; — chargé de rédiger le pro- (îramme de la Société, p. 8; — de préparer le règlement, p. 10; — secj;«ftaire de la Société, p. 14, 189; — membre de la Commission de publication, p. li, 08, 10ï<, 277; — membre de Commissions, p. 32, 33, ii, 4G, 5i, G7, 08. 84 , 8ô. 9 j , 115, 14G; — chargé d'un cours Ijublic , p. 73; — fait des proposi- tions, p. 87, 142, 14G, 3Ul; — fait des rapports, p. 02, 82, 95. 113, IIG, 144, 152, 180, 195, 229, 230, 234, 283; — fait des lectures, p. 23, 27, 47, 51, G6, 81. 83, 120, 100, 203, 204; — fait des communica- tions, p. 79, 87, 193; — fait des 1 — (Iniis. |i. :■; , 4s, 75, tsl , 124, 157. Hérouville. p. 55, 70. Méroviiujiens i Monuments I , p. 4, 5. Met-(jauui:iit (M.), mendjre de Com- missions, p. 08. 233; — chargé d'un cours public, p. 73; — fait une lecture, p. 2C2. MiANviLLE (M. me), membre il'nnc Commission, p. 85. Mignières, p. Isl. Montemain, \i. 149, 201. Montigny-sur-Avre, j». 229. Montlouet, p. 08. Monutnctits historiques d'Eure-et- Lnir. p. '28, 53, 70, 88, 122. Morancez, p. 53. 57. Mosaïques 7-omaines, p. 4. 44, 40, 54, 7(1, 14'», ISC. r.t2. Moulinet (M. Ed.); son patro- nage par la Société , p. 30. 32, 46, .'.3. 50. Moutiè (M. Aug.), fait des dons, p. 27, 31 , 55. MocTONÉ (M.), membre de la Com- mission archéologique, p. G; — membre d'une Commission, p. 33; — fait un don , p, 300. Musée d'antiquités romaines, p. G. Musée de la ville de Cluirtres, \). 115, 117. l'Jl. N. .NiQUEN-EUT (M.), envoie un Mé- moire, p. 115. Nogent-le-Roi, p. so, 122, 240. Notre-Dame de Ui Ronde (Clutpelle> , p. 5G, 20G. NouuHY (M.), fait un don, p. 77. 0. OuviEn (M. i/Anufc), membre de la Commission de publication, p. 108, 277. Orgéres, p. l'Jl. Oulins, p. 28, 180. OuvnÉ DE Saint -Quentin (.M). ToMi; I. P.-V. membre de Commissions, p. 30. 33, 85; — fait une proposition, |t. s"). Oysonvillo , p. 23. Oy.'îonvillk (M. le mauuuis I»'), fait des dons, j). 25, 86. 32-2 Ouzouer- le -Doyen (Loir- et -Cher), p. 15G. OzERAY (.M.) fils, fait un don, p. -207. OzERAY (M.), envoie un mémoire, p. 44; — fait des dons, p. 57, 86; — sa mort, p. 194. P. Paillard (M.), fait des dons, p. 81, 200. Paquert (M. l'abbé); sa mort, p. 234. Parfait (.M. H.), membre d'une Commission, p. 83; — fait des dons, p. 48, 143. Paternité {Acte de) au XVP siècle, p. 47. Patronage par la Société , p. 30, 32, 53. Peintures murales, p. 181, 183. Percebois (M.), fait un don, p. 27. Person (.\1.), membre de la Com- mission archéologique, p. 6; — membre de Commissions, p. 33, 50, 67, 217; — fait des proposi- tions, p. 59, 66, 67, 85, 210, 218; — fait des rapports, p. 35, 80, 87, 90, 95, 111, 143, 210, 270. Petrot-Garnier (M.), fait un don, p. 312. PiÉBOURG ( M. ) , membre de la Com- mission archéologique, p. 6; — membre de Commissions, p. 30, 51 ; — fait des dons, p. 94. PiEL (M. Fred.), fait des dons, p. 80, 140, 157. Pierres, p. 239. Piqueret (M.), fait un don, p. 215. Plan de Chartres romain, p. 2. Plan de Chartres en 1779, p. 85. Plan de Cliarlrcs avant la liêvolulion, p. 54, 56, 89, 228, 271, 279, 301. Plan de Chdteaudun, p. 228. Plan de la rivière d'Eure, p. 57. Poisson (M. l'abbé), envoie des mémoires, p. 55, 88, 204. PoiTTEviN (M. LE), fait Une propo- sition, p. 95. Pontgouin, p. 152. Porte au Vidame, à Chartres, p. 96. PoiHe de rOfficialité, à Chartres, p. 51. Porte Guillaume, à Chartres, p. 24, 25. PoucLÉE (M. l'abbé), membre d'une Commission, p. 50; — fait un rapport, p. 78. Poudra (M.), envoie un mémoire, p. 57. Poteau de justice, p. 201. Poteries anciennes, p. 194, 202. Prévosteau (M. Is.), membi-e de la Commission archéologique, p. 7 ; — membre de Commissions, p. 50, 67, 68, 156; — fait des communi-^ cations, p. 53, 204; — fait un don, p. 94 Procès-verbaux de la Société; leur rédaction, p. 127, 141. Prolestaniisme au pays charlrain (Le), p. 156. Prou (M.), fait un don, p. 140. Prouais, p. 180. Publications de la Société, p. 11, 13 Q. Questionnaire, p. 27. 33, 35, 47, 50, 74, 76, 78, 85, 123, 143; R. Rabestan , \>. % Raimbert-Sevin ( M. j , lait une communication, p. 82. Havai;lt (M.), membre d'une Com- mission, p. 233; — fait un rap- port, p. 233; — fait des lectures, p. 120, 139; — fait une communi- cation , p. 23. Baveneau (M.), membre d'une Com- mission, p. G7. Hèijlement de la Société, p. 15, 'Jô, 113, 117, 119, 121. IlEiLijj (M. LE VICOMTE), fait dcs dons. p. 121, 29S. Heliquaires, p. 23G, 286. liéinission (Lettres de), p. 120. Renier-Châlon (M.), fîiit un ilitii , p. 121. Répertoire arcluioloijique de la France, p. 190, 2UG, 234. Retable, p. 288- Uimuallt (M.), membre de la Com- mission de publication, p. 142, HiviÉnE (M.), cbar^é il'uue mission, p. 122; — envoie un méninire, p. 208. Romaines ( Anli'jml' s' , \>. 2, j, 4. UoLMKiiLtnE (M. Cas.), fait un don. p. 278. Roussel (M.), dépose un projet de sceau, p. 2G; — membre de Com- missions, p. 28, 51, 67, 80. 90, 122; — fait un rapport, p. 32; — fait un don, p. 57. Roux (M.), membre de la Commis- sion archéolofîique, p. G: — membre île la Commission de publication, p. 14, G8, 1U8, 277; — dépose un projet de devise, p. 30; — membre de Commissions, p. 50, 54, 80, 84, 85, 217; — cliarjié d'un cours public, p. 73; — fait des propositions, p. 54, 85; — fait des rapports, p. 54, 82, 85, 123: — fait des lectures, p. 27, GG, 83, 9G, 107, 156, 194; — fait des commu- nications, p. 44, 70. Saint-Avit, p. 2k7. Saintk-Heuve (M.), trésorier de la Société, p. 23; .— membre dune Commission, p. 32; — fait des dons, \). 45. 121. Saint-Iirice (Eglise), p. 85, 87, 140. Sninli-Fdi FijtisrI, ji. s5. Saint-Georges-sur-Eure, p. 201 , 234. Saint-Lau.mer (.m. .\lex. de), mem- bre de la Conmiissioii arcliéolofii- que, p. C; — vice-président de cette (Jonnnission , p. 7; — vice- président de la Société, \>. 14, 189; — mcml)re de la Commission ile publication, p. 108, 277; — mem- bre de Commissions, p. 30, 44, 68, 15G, 217, 219; — fait une prnjKisi- tion , p. 79; — fait des comumiii- cations, p. 57, 15G. Saint-Lubin-des-Joucherets, p. 28. Saint-Mandé ( Loir-et-Cher) . p. 289. Sal.mun (-M-)i chargé d'ini travail. p. 270. Sauton (M. ) , fait un don, p. 271 Sauvaokot (M.), fait une itroposition, p. 142, 144, 2iG; — env